Apocalypse, punition divine : quand le coronavirus crédite les prophéties fondamentalistes et sectaires
Les extrémistes religieux profitent de la crise sanitaire pour jouer sur les peurs, prédisant que la fin des temps approche. Par Etienne Jacob – Le Figaro 27 mars 2020 – À qui profite le coronavirus ? «Aux extrémistes de tous bords», résume, sous couvert d’anonymat, un cadre du renseignement intérieur…Partout sur le Web, les discours dangereux d’organisations sectaires et autres fondamentalistes religieux, de toutes obédiences, se multiplient. Les témoins de Jéhovah, par exemple, affirment que Jésus (Nouveau Testament, Luc 21:11) avait prévu l’épidémie. «Il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines ; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel», citent-ils dans une vidéo publiée sur leur site. «Nous ne sommes pas surpris que des épidémies arrivent», rassure l’organisation. Selon elle, «les événements que nous vivons montrent plus que jamais que nous vivons la fin des derniers jours et même sans aucun doute la fin de la fin des derniers jours, juste avant le dernier des derniers jours». Présidente du Centre national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire (CAFFES), Charline Delporte, se désole : «Pour eux, c’est simple : la fin des temps arrive. Jéhovah va faire le tri». « Les événements que nous vivons montrent plus que jamais que nous vivons la fin des derniers jours et même sans aucun doute la fin de la fin des derniers jours, juste avant le dernier des derniers jours »
Les Témoins de Jéhovah – «La fin des temps» – Au CAFFES, malgré l’arrêt des activités en raison du confinement, les appels de familles en détresse face aux organisations sectaires se poursuivent. Il y a quelques jours, Charline Delporte a reçu le coup de fil d’un père de famille, en pleurs. Sa femme est partie il y a dix jours avec sa fille de 9 ans chez ses parents, fanatiques des témoins de Jéhovah. Depuis, elle ne donne plus de nouvelles. «Leur enfant reçoit des études bibliques disant que c’est la fin des temps, que les mécréants vont mourir», raconte-t-elle. «Il s’agit d’une rechute. Cette femme s’est dit que “ça y est”, les prophéties édictées depuis des années par ses parents étaient vraies. Que la colère de Dieu est là. Et que pour pouvoir aller au paradis, il faut être ensemble, pour vivre les dernières heures»…
Enquête très interpellante: « Il y aurait une omerta au sein des Témoins de Jéhovah qui cacherait des faits d’actes de pédophilie »
Magali Veronesi Publié le mardi 10 septembre 2019 à 07h23 – Mis à jour le mardi 10 septembre 2019 à 07h25
Sur le gril : le système de « justice » interne par les anciens, selon l’enquête d’Indices.
Les récits d’abus sexuels sur enfants au sein des Témoins de Jéhovah se multiplient en Belgique. Depuis les premières révélations fin 2018, le parquet fédéral a ouvert une enquête et des perquisitions ont été menées au siège central des Témoins de Jéhovah fin avril à Bruxelles.
En six mois, près d’une centaine de cas d’abus sexuels au sein de l’organisation ont été recensés en Belgique par une association à l’écoute de victimes. Indices a entendu des victimes présumées et recueilli des témoignages édifiants.
« Cette enquête est très interpellante. Il y aurait une omerta au sein des Témoins de Jéhovah qui cacherait des faits d’actes de pédophilie. C’est bouleversant et ça va faire du bruit. Il va encore se passer des choses dans les prochaines semaines. On va encore en entendre parler », nous explique Julie Denayer.
En cause : un ersatz de justice qui se substituerait à la justice belge et empêcherait même les victimes présumées de parler à des tiers, sous peine de salir le nom de Jéhovah.
« Il y aurait une sorte de justice interne constituée de trois sages qui entend la présumée victime et le présumé bourreau et qui juge les faits qui auraient pu se produire » , résume la productrice et présentatrice de l’émission.
Indices a pu rencontrer l’un de ces anciens sages belges. Patrick témoigne à visage découvert. « Il raconte comment ça se passait. En gros, si l’auteur reconnaît les faits et s’en excuse, il n’est ni puni ni dénoncé à la justice. »
Dans l’enquête proposée ce mercredi soir sur RTL-TVI, une victime présumée de ces faits, après les avoir dénoncés, raconte qu’elle se serait fait rejeter à 17 ans de la seule famille qu’elle a jamais connue.
« C’est tellement dur à entendre parce qu’il ne se passe rien pour les auteurs présumés après que les faits sont dévoilés. » Pire : les victimes présumées racontent qu’elles se font exclure. « Le problème serait planétaire et est pris à bras-le-corps dans plusieurs pays en même temps. »
La deuxième enquête de ce mercredi se penche sur les oubliés de la justice. Des vies brisées et des victimes qui attendent que justice soit rendue pour tourner la page.
La pédophilie chez les Témoins de Jéhovah : Une épidémie
Sylviane Nuccio , medium.com 18.09.19… Avec ces chiffres effrayants à l’esprit et le large éventail de raisons pour lesquelles les individus (surtout les hommes) peuvent être ou devenir pédophiles, il n’est pas surprenant que les religions aient leur juste part de pédophiles. Des nouvelles récentes ont révélé à quel point le problème est répandu dans l’Église catholique. Un film récent qui est sorti plus tôt cette année raconte l’histoire vraie de plusieurs victimes d’un prêtre catholique caché qui a abusé de dizaines de boy-scouts en France entre le milieu des années 1980 et le début des années 1990. Cela a aidé le grand public à mieux comprendre comment la religion peut contribuer à l’épidémie de pédophilie et mettre les enfants en danger. Cependant, il y a un autre groupe religieux qui fait maintenant plus de scandales de pédophilie que l’Église catholique, et ce groupe religieux est celui des Témoins de Jéhovah aussi appelés la Watchtower, leur dénomination sociale. Nous avons déjà entendu parler de cas de pédophilie parmi les Témoins de Jéhovah aux États-Unis, au Canada, en Australie et dans plusieurs pays d’Europe où d’anciennes victimes ont trouvé le courage de dénoncer les dirigeants de la Watchtower et les anciens de leur congrégation locale pour ne pas les avoir non seulement protégés contre leurs agresseurs en appelant les autorités, mais aussi pour ne pas les croire et dans certains cas les excommunier (disfellowshipping), qui signifie dans le monde entier perdre famille, amis et réseau social. Dans de nombreux cas, la victime a été renvoyée des années auparavant et est complètement rejetée par sa famille et ses amis, alors que l’agresseur est maintenant en règle dans la religion. Le pédophile en question se rend dans une salle du royaume locale (église des Témoins de Jéhovah) où les membres ne soupçonnent pas qu’il y a un pédophile parmi eux. De plus, ce pédophile sonnera probablement votre cloche ou frappera à votre porte le dimanche matin. Je ne dis pas ça juste pour écrire des trucs sensationnels. Cela s’est avéré être le cas à la caméra plus d’une fois. Parce que les abus sexuels sur les enfants sont si répandus et que les preuves sont de plus en plus accablantes, le 14 août dernier, une nouvelle loi qui prolonge la prescription pour les victimes d’abus sexuels est entrée en vigueur aux États-Unis. Dans l’État de New York, cette « fenêtre de justice » durera un an. Il faut s’attendre à ce que le nombre d’anciens Témoins de Jéhovah qui ont été victimes de pédophilie quand ils étaient enfants, et qui s’expriment maintenant, augmente encore pendant cette période.
Pourquoi tant de pédophiles dans la religion des Témoins de Jéhovah ?
Cela dit, comment se fait-il qu’une religion qui pense à elle-même au-delà de toutes les autres religions, qui met l’accent sur les péchés sexuels, qui comprennent à peu près toutes sortes de comportements et d’orientations sexuelles hors mariage, ait autant de pédophiles en son sein ? Selon William Bowen, ancien Témoin de Jéhovah et fondateur de l’organisation à but non lucratif Silentlambs, il y aurait 23 720 pédophiles dans l’organisation des Témoins de Jéhovah. Pour un groupe religieux d’environ 8 millions de personnes seulement, c’est un chiffre ahurissant. En fait, Bowen a qualifié la religion des Témoins de Jéhovah de « paradis pédophile ». J’estime que la raison pour laquelle il y a tant de pédophiles dans cette religion est, du moins en partie, due à ce fait. Ils ont trouvé l’endroit parfait pour commettre leurs crimes. Un paradis pour les pédophiles. En 1989, la Watchtower avait publié une instruction top-secrète pour garder secrets les agresseurs sexuels d’enfants connus dans les congrégations. Voici quelques-unes des raisons pour lesquelles la religion des Témoins de Jéhovah est, en effet, un paradis pour les pédophiles. Ils vivent dans un monde parallèle. Les cas connus de pédophilie ne sortent pas des murs de la religion. Dans la plupart des cas, lorsqu’un enfant signale un abus sexuel, il le signale à ses parents et/ou aux anciens (l’équivalent des pasteurs) de la congrégation. Mais ni les parents ni les anciens (responsables locaux) ne signalent l’affaire à la police. Dans les cas où l’agresseur est l’un des parents, l’enfant n’a personne à ses côtés pour le défendre. Le lavage de cerveau de l’enseignement de cette religion est très fort et les « autorités mondaines » sont considérées comme inférieures à « l’autorité de Dieu » et, par conséquent, elles traitent leurs cas de pédophilie dans leur propre système judiciaire sans jamais impliquer l’autorité légale du pays où elles vivent. Dans de nombreux cas, le pédophile ne reçoit qu’une petite réprimande parce qu’il nie les faits. Selon les témoignages des victimes, l’agresseur est le plus souvent cru par les anciens (responsables locaux) beaucoup plus souvent que la victime. Dans le pire des cas, même si l’agresseur avoue qu’il a été renvoyé, mais qu’il n’a toujours pas signalé à la police. Cela signifie que la congrégation peut être en sécurité « pour un certain temps », mais pas le quartier… Malheureusement, de nombreux pédophiles de la religion des Témoins de Jéhovah sont des anciens et des serviteurs ministériels. Les enfants apprennent dès l’enfance que ces hommes sont nommés par Dieu et qu’ils doivent être respectés, obéis et même craints. Non seulement ces hommes sont respectés, mais la plupart des membres de la congrégation leur font également confiance, ce qui leur permet d’avoir facilement accès à leurs enfants. Puisqu’ils sont aussi des » enseignants « , ils peuvent facilement prétendre vouloir enseigner à un enfant qu’ils ont l’intention d’abuser. Lorsque les anciens (responsables locaux) agressent sexuellement des enfants, ils savent exactement quoi dire pour qu’ils se taisent et qu’ils aient assez peur pour ne le dire à personne… La plupart des enfants maltraités dans cette religion ne le disent jamais avant l’âge adulte. Si jamais ils le font… Le seul problème est que la Watchtower ne comptait pas sur les dommages que l’Internet allait causer à son organisation. Aujourd’hui, avec des dizaines d’anciens membres de YouTube qui révèlent chaque petit secret de leur ancienne religion, y compris le grand problème de pédophilie chez les Témoins de Jéhovah, ce n’est plus un secret pour personne… Et comme si cela ne suffisait pas, l’affaire Candace Conti (ex-victime d’un Témoin de Jéhovah) aux États-Unis et la Commission royale australienne en 2015, qui a mis la Watchtower en procès pour 1006 cas de pédophilie qui ont eu lieu entre 1950 et 2015 en Australie, et qui ne furent pas signalés à la police, ont ouvert les yeux de nombreux membres et non membres sur ce problème…Pour soutenir mon travail en tant que militant contre l’organisation des Témoins de Jéhovah, vous pouvez visiter mon compte Patreon. (Deepl traduc.)
https://medium.com/@SylvianeNuccio/pedophilia-among-jehovahs-witnesses-an-epidemic-bbf69a1bd35d
Les chefs des Témoins de Jéhovah ont reçu l’ordre de détruire les documents confidentiels
…Dans une lettre obtenue par l’INQ, datée du 28 août, un organisme appelé la Congrégation chrétienne des Témoins de Jéhovah (Australie) ordonne aux anciens (responsables locaux) de détruire les dossiers des audiences dites judiciaires et certaines notes de la congrégation.
« Nous demandons à chaque ancien de vérifier son ordinateur personnel, ou ses dossiers papier, et même son sac de réunion, pour s’assurer qu’aucune correspondance confidentielle n’est conservée à l’extérieur du dossier confidentiel de la congrégation « , dit la lettre. Il ordonne également aux anciens de détruire les informations diffusées contre les soi-disant « malfaiteurs » : Si ce » discours fou » est enregistré en détail, il se peut qu’il ne soit pas évalué avec précision lorsqu’il est examiné hors contexte « , dit-il. « S’il est déterminé que de brèves notes personnelles doivent être prises au cours d’une audience, elles doivent être détruites une fois qu’un résumé de l’audience a été préparé. » Un porte-parole des Témoins de Jéhovah a refusé de répondre aux questions. Dans une déclaration, il a déclaré que les dossiers relatifs à la maltraitance des enfants étaient « conservés en harmonie avec toutes les exigences légales ». » (Deepl traduc à partir du résumé de Cult news 101) https://www.crikey.com.au/2019/09/10/leaders-of-the-jehovahs-witnesses-ordered-to-destroy-confidential-records/
Les Témoins de Jéhovah demandent à la cour d’annuler une condamnation à payer 35 millions de dollars sanctionnant des d’abus sexuels
par l’Associated Press – Vendredi 13 septembre 2019 – BILLINGS (Montana) – Un avocat des Témoins de Jéhovah demande à la Cour suprême du Montana d’annuler un verdict de 35 millions de dollars contre l’église pour ne pas avoir signalé aux autorités les abus sexuels d’une fille.
L’an dernier, un jury a accordé 4 millions de dollars en dommages-intérêts compensatoires et 31 millions de dollars en dommages-intérêts punitifs à une femme qui affirme avoir été victime de violence dans son enfance au milieu des années 2000. L’agression a été commise par un membre de la congrégation des Témoins de Jéhovah de Thompson Falls, qui avait déjà été accusé d’avoir agressé deux autres membres de sa famille. L’avocat Joel Taylor a déclaré vendredi au cours des plaidoiries orales que les anciens de l’église ont traité les allégations à l’interne conformément aux pratiques de l’église. Il dit que la loi de l’État exempte les membres du clergé qui suivent la doctrine ou la pratique de l’Église de l’obligation de rendre compte. L’avocat de la femme, Jim Molloy, dit que l’église n’a pas droit à l’exemption. (Deepl traduction)
Une association recense près de cent abus sexuels au sein des Témoins de Jéhovah en Belgique
La Libre Belgique,9 août 2019 – En six mois, près d’une centaine de cas d’abus sexuel au sein de l’organisation des Témoins de Jéhovah en Belgique ont été recensés par une association à l’écoute de victimes, rapporte Le Soir vendredi. L’organisation Reclaimed Voices collabore avec le Centre d’information et d’analyse sur les organisations sectaires nuisibles pour recenser les cas au sein de l’organisation des Témoins de Jéhovah en Belgique. Ce sont pas moins de 90 victimes qui ont déjà été comptabilisées. Depuis de premières révélations en décembre 2018 et mars 2019 dans les médias, le parquet fédéral a ouvert une enquête. Des perquisitions ont été menées au siège central des Témoins de Jéhovah à Kraainem à la fin du mois d’avril, mais le parquet ne communique pas sur l’avancement du dossier. L’organisation se veut collaborante avec la justice, assure le porte-parole des Témoins de Jéhovah en Belgique. En Belgique, les Témoins de Jéhovah disent avoir 25.000 membres, Reclaimed Voices s’attend à comptabiliser en bout de compte 200 à 250 victimes d’abus. « Certaines personnes viennent pour plusieurs victimes », explique Patrick Haeck, ex-témoin de Jéhovah et coordinateur de l’association, « comme des parents qui nous disent que leurs trois ou quatre enfants ont été abusés ». Lorsqu’elles font toujours partie des Témoins de Jéhovah, les personnes qui contactent Reclaimed Voices expriment une peur immense de se confier. « Pour la plupart des victimes, cela fait 10 ou 15 ans que les abus ont eu lieu », raconte encore M. Haeck.
Témoins de Jéhovah: une ordonnance de la cour pour transfuser un enfant de 5 ans
TVA Nouvelles, Martin Lavoie | Journal de Québec, 23 août 2019 – Le CHU de Québec a obtenu une ordonnance de la cour pour procéder à une transfusion sanguine sur un enfant de cinq ans à laquelle ses parents, témoins de Jéhovah, s’opposaient. L’enfant, qui souffrait de troubles respiratoires nocturnes et avait de la difficulté à avaler et à manger, devait subir l’ablation des amygdales le 30 juillet dernier… le recours à au moins une transfusion sanguine était inévitable selon l’hôpital, qui s’est adressé aux tribunaux. Valérie Larouche, hémato-oncologue pédiatrique qui assure le suivi de l’enfant depuis 2014, a donc témoigné devant la Cour supérieure le 23 juillet. Elle a précisé que l’enfant souffrait d’anémie chronique. Son hémoglobine n’était qu’à 76g/l, la normale à cet âge étant de 120 g/l, et qu’un taux de 100 g/l était nécessaire pour précéder de manière sécuritaire à la chirurgie. Il devenait donc essentiel qu’il reçoive une transfusion sanguine la veille de l’opération et qu’il n’y avait pas d’alternative. La Dre Larouche a ensuite fait référence à des études faisant «état d’un taux élevé de complications chez des patients qui n’ont pas de transfusions.»…Dans sa décision, la juge France Bergeron a souligné que «l’hôpital, s’il estime que cette décision des parents de ne pas consentir aux soins n’est pas justifiée, peut demander au tribunal d’intervenir.» Elle justifie l’intervention du tribunal puisque «les convictions religieuses des parents et leurs valeurs entrent en conflit avec l’intérêt de l’enfant.»… Mortes pour un refus. Le 12 octobre 2016, Québec, Éloïse Dupuis, 27 ans, décède six jours après son entrée à l’Hôtel-Dieu de Lévis, à la suite de complications après l’accouchement. Son conjoint a maintenu le refus de transfusion de celle qui était devenue semi-comateuse depuis deux jours en raison d’une forte sédation. Le 3 octobre 2016, Québec, Mirlande Cadet, 46 ans, meurt deux jours après avoir subi une césarienne à l’Hôpital St. Mary de Montréal. Son conjoint avait finalement accepté la transfusion le 2 octobre. Le coroner Luc Malouin avait conclu qu’il était «impossible de déterminer de façon précise si le délai pour fournir des produits sanguins a eu un impact important». https://www.tvanouvelles.ca/2019/08/23/temoins-de-jehovah-un-ordre-de-la-cour-pour-transfuser-un-enfant-de-5-ans |
Des parents témoins de Jéhovah ont perdu leur procès contre le CHU de Québec – Université Laval pour une affaire de transfusion sanguine…
Droit-Inc.com – Delphine Jung, 27/08/2019 – La juge France Bergeron a décidé d’autoriser le CHU de Québec – Université Laval de procéder aux transfusions de produits sanguins requis. Il s’agit d’un camouflet pour les parents de l’enfant qui, selon leur croyances, refusent toutes transfusions sanguines. Ainsi, ils estiment qu’il ne fait pas « utiliser de sang de quelque manière que ce soit » et demandent aux médecins de respecter leurs convictions religieuses. « La mère craint notamment que le sang provenant de la transfusion soit souillé, que la transfusion cause une maladie à l’Enfant, par exemple le VIH », peut-on lire dans le jugement. L’Enfant des défendeurs est actuellement âgé de cinq ans et souffre d’une maladie génétique qui fait en sorte qu’il souffre d’une anémie chronique, son hémoglobine étant plus basse que la normale.
Dans ce contexte, le médecin qui assure le suivi de l’enfant doit procéder à une chirurgie qui implique que l’enfant reçoive une transfusion de produits sanguins la veille de l’opération. « Dre Larouche est catégorique. Il n’y a pas d’autres alternatives à la transfusion sanguine », peut-on lire dans le jugement. Selon les dispositions du Code civil du Québec, il appartient à la mère et au père de donner ou non le consentement aux soins requis par l’état de santé de leur enfant et cette décision doit être prise dans le respect du meilleur intérêt de l’enfant. « Dans la présente affaire, les convictions religieuses des parents et leurs valeurs entrent nécessairement en conflit avec l’intérêt de l’Enfant. Il y a lieu que le Tribunal intervienne », dit encore la juge Bergeron. Pour émettre son jugement, elle se base sur le fait notamment que la Cour suprême a établi que le droit à la liberté ne comprend pas le droit des parents de refuser à leur enfant un soin jugé nécessaire par le médecin, pour lequel il n’y a aucune autre solution. Dans ce dossier, l’hôpital était représenté par Me Gabrielle Bergeron, du cabinet Morency, tandis que les parents n’avaient pas d’avocat. http://www.droit-inc.com/article25276-Des-temoins-de-Jehovah-perdent-leur-cause
Pédophilie au sein des Témoins de Jéhovah: des victimes brisent le silence (vidéo)
– Une enquête exclusive d’Antoine Schuurwegen et Damien Loumaye, RTL.BE publié le 01 avril 2019 – Plusieurs abus sexuels ont été commis sur des mineurs au sein des témoins de Jéhovah . Un rapport a été transmis au parlement. Il met en lumière ces faits de pédophilie et surtout les tentatives des congrégations pour empêcher les victimes de parler. La première fois que Sylviane a été abusée sexuellement par des Témoins de Jéhovah, elle n’avait que huit ans. Il lui faudra des années pour oser en parler. À plusieurs reprises, les Anciens (sortes de responsables des communautés, ndlr) l’obligeront à garder le silence. « Ils couvrent des personnes qui font du mal à des enfants en toute connaissance de cause, sans rien faire, s’insurge-t-elle. On vit comme un automate. Les réunions, la prédication, … Et la vie continue, les jours les semaines, les années passent ».
Un timide rejet de la pédophilie – Officiellement, les témoins de Jéhovah rejettent la pédophilie. Dans le livre des Anciens, elle est considérée comme « un péché qui peut être dénoncé à la police ». « Les anciens ne font aucun reproche à celui qui décide de faire un tel signalement« , est-il écrit dans le texte. Il n’y a donc aucune condamnation ferme des actes pédophiles : les Témoins de Jéhovah se bornent à dire qu’ils ne poursuivront pas celui qui décide de parler. De plus, à aucun moment les anciens ne prendront l’initiative de dénoncer ces abus aux autorités.
Le principe des « deux témoins »: si personne n’a rien vu, le dossier est classé – A la place, les Anciens préfèrent constituer un comité judiciaire interne avec ses propres règles comme celle des deux témoins: si personne n’a vu ce qui s’est passé, le dossier n’ira pas plus loin. « C’est votre parole contre celle de votre frère, relate encore Patrick. Et on doit laisser les choses entre les mains des Jéhovah : cela veut dire qu’on ne fait rien du tout ». La victime devra donc se taire, continuer à fréquenter son abuseur et lui pardonner.
Céline, ancienne membre des Témoins de Jehova : « Toute ma vie j’ai appris à me laisser marcher dessus » – Notre reporter a aussi rencontré Céline et son mari qui ont quitté les témoins de Jéhovah , suite à des cas de pédophilie. Ils remettaient en question certaines obligations. « Il y a un passage qu’on m’a tout le temps rappelé, c’est apprendre à se laisser léser, raconte Céline. C’est pratique comme texte biblique, ironise-t-elle. Et moi, toute ma vie j’ai appris ça : apprendre à se laisser marcher dessus, point de vue psychologie et corporel ».
Sollicités, les Témoins de Jéhovah ont refusé de répondre à notre reporter – Cette manière de fonctionner est mondiale, les victimes se compteraient par milliers. Dans une série de pays, de vastes enquêtes sur les abus sexuels au sein des témoins de Jéhovah ont été lancés. Dans d’autres, des cas ont été signalés par dizaines…Le centre d’information sur les organisations sectaires estime que de nombreux cas d’agressions sexuelles sont couverts par les Témoins de Jéhovah en Belgique.
Plus de 70 victimes d’abus sexuels des Témoins de Jéhovah s’expriment après un documentaire belge
Brusselstimes 04 Avril 2019 – Plus de 70 victimes d’abus sexuels au sein des Témoins de Jéhovah ont raconté leur histoire depuis que le réseau public a diffusé un documentaire à ce sujet la semaine dernière, rapporte l’organisation à but non lucratif Reclaimed Voices Belgium.
Le documentaire a mis en lumière le fait que l’organisation dissimulait depuis des années les abus sexuels commis sur des mineurs par le biais d’un système » disciplinaire » interne, a conclu Pano. De cette façon, aucune des réclamations n’a été signalée à la police. L’un des témoins du documentaire l’a qualifié très simplement de « paradis des pédophiles ». Selon le CIAOSN, un centre indépendant créé par le ministère belge de la Justice pour étudier les organisations sectaires, il existe des résultats similaires dans 12 autres pays. Le rapport conclut que les problèmes sont les mêmes dans tous les autres pays. En raison de la hiérarchie stricte de l’organisation, il est très difficile de se faire connaître, rapporte le CIAOSN. Les anciens (responsables locaux) de l’organisation n’écoutent généralement pas les victimes ou ne les aident pas. D’habitude, ils leur disent de se taire, a dit l’un des témoins. « On m’a dit de garder l’abus pour moi. « Nous ne voulons pas calomnier le nom de Dieu. J’ai dû leur faire confiance pour m’en occuper. Ils m’ont dit de prier un peu plus et tout irait bien. » Les Témoins de Jéhovah désapprouvent les abus sexuels, mais ils n’ont aucune politique pour les prévenir ou les signaler à la police. Les victimes qui quittent l’organisation sont complètement ignorées et perdent tout contact social. Une autre question qui revient souvent dans le rapport du CIAOSN est que les victimes doivent faire leur déclaration au sujet de la violence en présence de leurs agresseurs. Si l’accusé nie son implication, il ne poursuivra l’enquête qu’après deux autres déclarations de témoins. Dans ces 13 pays, il n’y a pas une seule femme impliquée dans le système disciplinaire interne. « Il convient de noter le nombre de personnes qui parlent des graves dommages psychologiques que l’exclusion de la communauté entraîne avec elle », a déclaré la déclaration de Reclaimed Voices Belgium. « Dans les conversations que nous avons eues avec les victimes jusqu’à présent, il semble que le traumatisme causé par l’exclusion qui suit lorsqu’une victime parle de la violence a un impact encore plus grand que la violence elle-même. (Deepl traduc.)
Une femme Témoin de Jéhovah meurt après que son mari ait refusé qu’elle reçoive une transfusion sanguine
portaldeangola.com 18.04.19 – Une femme de 32 ans qui avait besoin d’une transfusion sanguine urgente quelques heures après l’accouchement est décédée dans l’après-midi du lundi 15 avril, après que son mari eut refusé une transfusion sanguine qui pourrait lui sauver la vie. Ses croyances religieuses sont en jeu. Maria Sebastião Lopes António, 32 ans, Témoin de Jéhovah, a été admise à l’Hôpital général de Bengo (Angola), au début de la nuit de dimanche à dimanche14, selon le rapport du Service des enquêtes criminelles (SIC). La femme enceinte a donné naissance à un enfant, mais s’est sentie malade quelques heures après l’accouchement. Son mari, João Escórcio António, 33 ans, Témoin de Jéhovah, a refusé qu’elle reçoive une transfusion sanguine et a signé le consentement libre et éclairé, déclarant qu' »elle préférerait que la mère de ses enfants meure plutôt que de recevoir une transfusion de sang »… »Le SIC-Bengo a procédé, hier après-midi, lundi, à la détention du citoyen João Escórcio António, 33 ans, pour homicide volontaire, pour avoir conduit à ce que sa femme perde la vie en n’autorisant pas une transfusion de sang, a-t-il dit, ajoutant que l’homme était présent au Bureau du Procureur public (MP) pour les procédures administratives légales. De son côté, João Escórcio António, dans des déclarations au NJOnline, a assuré qu’il n’avait pas tué la femme, mais qu’il respectait les principes bibliques. « Ce qui s’est passé, c’est que ma femme a été emmenée à l’hôpital parce qu’elle était déjà en travail et qu’on lui a fait une injection pour accélérer l’accouchement. Après quelques minutes, le médecin m’a dit qu’elle avait déjà accouché, mais qu’elle avait une hémorragie post-partum et avait besoin d’une transfusion sanguine urgente « , a-t-elle expliqué. « Lorsque le médecin m’a parlé de cette situation, les proches de ma femme et moi-même, qui sommes également Témoins de Jéhovah, et moi-même avons refusé qu’on lui donne une transfusion de sang. Je ne sais pas pourquoi je suis en prison, parce que je n’ai pas tué ma femme, dit-il.
Pour les adeptes « Témoins de Jéhovah », l’interprétation du contenu exprimé dans les Psaumes et le Lévitique promeut le sang comme symbole et identité de la vie, il n’est donc pas permis aux croyants de le consommer sous aucune forme. Ce principe est valable même en cas de danger de mort… les Témoins de Jéhovah comptent plus de 180 000 proclamateurs (baptisés et militants) en Angola. (Deepl traduc.) https://www.portaldeangola.com/2019/04/18/testemunha-de-jeova-morre-depois-do-marido-recusar-transfusao-de-sangue/
Ryan Kennedy (The Voice 7) : « J’ai quitté les Témoins de Jéhovah pour la musique »
Télé Loisirs.fr – 24 févr. 2018 – Magali VOGEL – A 31 ans, Ryan Kennedy a déjà une belle carrière au Québec. Lors de son audition à l’aveugle dans The Voice 7 le samedi 24 février, il a conquis les coachs. Il nous raconte son histoire…C’est avec une reprise d’Elton John, Rocket Man qu’il a séduit Zazie, Mika, Florent Pagny et Pascal Obispo. C’est Zazie qu’il choisit finalement comme coach sur les conseils de sa coach vocale personnelle. Rencontre avec un jeune homme qui a tout sacrifié pour la musique…
Votre famille fait partie des Témoins de Jéhovah. Voyez-vous encore vos parents aujourd’hui ? J’ai été élevé dans les Témoins de Jéhovah. Ce n’était pas très bien vu de faire une carrière musicale pour de nombreuses raisons donc à 21 ans j’ai abandonné les Témoins de Jéhovah pour me lancer vraiment dans la musique. Avec ma famille, c’est compliqué aujourd’hui. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour la musique mais je ne regrette pas mon choix.
«Quitter les Témoins de Jéhovah c’est devenir invisible pour les siens »
André, un habitant du Pays naborien a quitté les Témoins de Jéhovah parce qu’il souhaitait retrouver sa liberté de conscience. Ses parents n’ont pas compris et ils ont coupé les ponts. L’homme, aujourd’hui père de famille, se souvient de ces préceptes apocalyptiques.
Le Républicain Lorrain – Romuald Ponzoli – 09/02/2018 – Dans le verbe, comme dans le ton, pas une once de vengeance, seulement de la compassion. De la peine aussi pour ses proches qui pour certains font toujours partie des Témoins de Jéhovah. André * est né parmi eux, d’un père et d’une mère convertis qui voyaient en ce mouvement l’occasion d’affirmer leur foi et de se mettre au service de Dieu. Avec en plus ce sentiment de faire partie de ceux et celles qui seraient sauvés lorsque l’Apocalypse s’abattrait sur ce monde. « Gamin, je me souviens que je n’avais pas le droit de participer à des activités extrascolaires », raconte l’homme domicilié dans le Pays naborien.
Il doute en grandissant – « Nos semaines étaient rythmées par les réunions imposées par la communauté ». Dix heures en moyenne par semaine durant lesquels le groupe se réunissait à la salle du royaume. « Le dimanche matin, nous prêchions en faisant du porte-à-porte ». Enfant, André vivait dans une sorte de cocon, protégé du monde extérieur, avec ce sentiment de faire partie des élus en ayant sa place réservée au paradis. « Nous nous préparions à la destruction du monde en suivant les enseignements de la congrégation ». Mais en grandissant, André se met à douter et le doute s’accroît lorsqu’il se heurte au refus de son père de poursuivre de longues études, « parce qu’il était, selon lui, préférable de consacrer son temps à la prédication ». Et puis, il prend conscience que la communauté se nourrit de commérage et qu’au fond « il y a peu de place pour l’amour ».
La petite carte – En école d’apprentissage, André étudie mais ne reste pas indifférent au charme de ses copines de classe. Premiers émois, premiers désirs, alors qu’il sait qu’avoir des relations sexuelles avant de se marier est considéré comme un péché au sein de la communauté. « Beaucoup de jeunes sont obligés de mener une double vie », affirme-t-il. « Je flirtais en secret ». Trois années durant avant de prendre sa décision, celle de ne plus assister aux réunions, de s’écarter de ce monde dont il ne comprend plus le mode de vie. « J’avais dans mon sac une petite carte sur laquelle était mentionné qu’en cas d’accident, je refusais toute transfusion sanguine ». C’est le début de la révolte, une révolte que son père laisse s’exprimer persuadé que son fils n’est qu’une brebis égarée qui rejoindra vite le troupeau. Mais André souhaite s’émanciper et vivre sa propre existence. « Je suis devenu financièrement indépendant et j’ai commencé à avoir des amies, à sortir en discothèque. Cela était vu d’un très mauvais œil. Pour les Témoins de Jéhovah, je n’étais qu’un fornicateur, en proie à Satan, le père du péché ».
Mort sociale – Au fil du temps, André s’éloigne de ses parents. Ces derniers ne tentent aucun rapprochement. « Lorsqu’on quitte ce milieu – et personne ne nous empêche – on devient invisible. C’est une sorte de mort sociale. La Bible nous dit de ne pas entretenir de relations avec une personne qui a été expulsée de la congrégation. » Enfin libre, ses souvenirs ressurgissent et cette enfance bafouée au nom de ce Dieu : « Jamais de fêtes à la maison, c’était païen. Peu de place à la joie et des tonnes de contraintes, car, pour eux, les plaisirs de la vie ne servent à rien. Ce qui importe, c’est le salut. L’existence terrestre a peu de valeur. Quand j’étais petit, on me répétait que si je mourais, ce n’était pas grave, que de toute façon après ce serait la vie éternelle. À force, tu finis par t’en convaincre. »
Confrontation – Ces souvenirs ont eu l’effet d’un électrochoc. André a exigé une confrontation avec ses parents. Il voulait comprendre. Ils ne lui ont apporté aucune réponse. « Depuis, je n’ai plus de nouvelles. Du jour au lendemain, ils ont coupé les ponts. Ils espèrent que je reviendrai vers celui qu’ils considèrent comme le « vrai Dieu »». André est aujourd’hui père de famille et ne croit plus en Dieu.
(*) LE PRÉNOM A ÉTÉ CHANGÉ.
La Tour de garde est le magazine des Témoins de Jéhovah qui constitue également leur organe principal d’enseignement. En 1956, voici ce que l’on pouvait lire dans cette publication à propos de l’Apocalypse et du peuple élu. « Après notre glorieuse victoire, des ossements d’un bout à l’autre de la Terre resteront à enterrer. Quelle tâche cela représentera alors pour les survivants que de faire disparaître ces traces qui témoignent de la puissance de Jéhovah. Même en étant bien organisés, ça prendra sept mois selon Jéhovah pour enterrer ces os. Des patrouilles opéreront à plein-temps et quand ils découvriront ces ossements, ils les signaleront par des marqueurs à l’intention de ceux qui les suivront avec des pelles »…
Un ancien témoin de Jéhovah proteste devant le congrès à Reading
READING, PA – 28 AOÛT 2018 – PAR MICHELLE N. LYNCH… Haugh, 41 ans, et son épouse, Jennifer, 43 ans, faisaient partie d’un groupe d’anciens Témoins de Jéhovah réunis dimanche devant l’arène de Santander. Ils ont manifesté lors du cinquième et dernier dimanche de la convention régionale de Reading…Les Haugh, qui ont grandi dans la foi et se sont sentis en sécurité dans la Salle du Royaume où Martin Haugh était diacre et, plus tard, ancien (responsable local), disent maintenant qu’ils se sentent trahis. Ils ont quitté les témoins de Jéhovah en 2016 après avoir appris ce que les militants appellent une dissimulation généralisée des abus (sexuels) et se sont installés dans la région de Harrisburg… Haugh distribuait des tâches pour la campagne de recrutement avec le porte-à-porte, ce mercredi 2005 quand il a remarqué que sa fille était disparue. Quand il l’a trouvée quelques minutes plus tard, elle était avec un adolescent. « Il avait les deux mains en haut de la robe de ma fille de 4 ans », a déclaré le père. Haugh a ramené la fille à la maison et n’a rien dit de l’incident. « Je pensais avoir fait une erreur et ne voulais pas sauter aux conclusions », a-t-il déclaré. « Je ne pensais pas que cela se reproduirait. »…La seconde fois qu’elle a disparu, Haugh l’a retrouvée derrière une porte verrouillée, assise sur les genoux de son agresseur, qui avait ses mains dans ses sous-vêtements. Cette fois, Haugh est allé chez les anciens de la congrégation témoins de Jéhovah et leur a tout dit. »Ils ont dit qu’ils s’en occuperaient », a-t-il déclaré. « Ils ne l’ont pas fait. Ils m’ont dit de ne pas appeler la police, alors je ne l’ai pas fait. » Il a fallu une troisième fois avant que les anciens ne prennent des mesures. « Ils l’ont puni », a déclaré Haugh à propos de l’adolescent, « mais j’ai été perçu comme le méchant pour avoir fait des histoires. » Les autres manifestants disent que l’expérience de cette famille est typique de ce qu’ils appellent une conspiration du silence dans la hiérarchie des témoins de Jéhovah. Chessa Manion raconte des expériences similaires à celles de la fille Haugh. Manion, 29 ans, de Dover, (Del.), a déclaré qu’à l’âge de 5 ans, elle avait été violée par le fils (15 ans) d’un ancien lors d’un séjour avec sa famille à Chicago… Ses parents, a-t-elle dit, ont été avisés de ne pas appeler la police parce que cela aurait un impact négatif sur l’organisation… Manion a fondé Use Our Voice, une organisation qui défend les victimes d’abus sexuels dans les religions…Contactez Michelle N. Lynch: 610-371-5084 ou mlynch@readingeagle.com http://www.readingeagle.com/news/article/former-jehovahs-witnesses-protest-outside-convention-in-reading
Une adolescente Témoin de Jéhovah enceinte perd son procès pour refuser la transfusion
Amber Wilson – AAP – 2 Septembre 2018 – Une témoin de Jéhovah pourrait être contrainte de recevoir une transfusion sanguine contre sa volonté ce week-end lors de son accouchement à Melbourne. Le Mercy Hospital Victoria a reçu l’autorisation de la Cour suprême vendredi de procéder à une transfusion sanguine sans le consentement de la mère témoin de Jéhovah en cas d’hémorragie post partum. La mère âgée de 17 ans est considérée comme présentant un risque important d’hémorragie parce qu’elle est de «petite taille» et que le bébé est gros, ce qui signifie qu’elle peut avoir un long travail, une naissance assistée ou une césarienne d’urgence. Les Témoins de Jéhovah interdisent aux adeptes de recevoir des transfusions sanguines ou des produits sanguins…Jacqueline van Dam, obstétricienne et gynécologue, a déclaré à la cour qu’elle était préoccupée par la «naïveté» de la jeune fille, à savoir que si quelque chose arrivait, «elle serait protégée par sa foi»…La mère de la jeune fille a déclaré qu’elle ne consentirait pas à ce que l’hôpital administre du sang à sa fille, a déclaré que le tribunal recevant une transfusion aurait un impact important sur le bien-être de la fille. «Être forcée à faire cela contre sa volonté serait quelque chose comme avoir été violée»…A quoi le juge a répondu: « Je ne considère pas que lui permettre, en effet, de choisir de mourir … est dans son intérêt. »
Les responsables locaux des témoins de Jéhovah condamnés à une amende pour avoir omis de signaler les mauvais traitements infligés aux enfants
Publié le 17 juillet 2018 – Les témoins de Jéhovah au Delaware ont payé 19 500 dollars d’amende pour n’avoir pas signalé la maltraitance d’un enfant… Selon les termes du règlement, les Témoins de Jéhovah ont versé 19 500 dollars au ministère de la Justice du Delaware et le corps des anciens de la congrégation de Laurel (Delaware) a dû suivre le programme de formation des délégués syndicaux et assumer les coûts connexes. Une troisième exigence imposée par le Delaware incluait la signature d’un affidavit stipulant que les responsables (« les anciens ») des témoins de Jéhovah devaient se conformer à toutes les lois du Delaware concernant la dénonciation de maltraitance d’enfants. Parmi les exigences détaillées, le coordonnateur du corps des « anciens », William Perkins, a reconnu que les communications avec les mineurs liées à des abus ne seraient pas considérées comme des «aveux pénitentiels». Les avocats des Témoins de Jéhovah ont tenté de revendiquer le privilège du clergé comme moyen de défense pour leur défaut de signalement. Le 26 janvier 2016, la juge Mary M. Johnston a rejeté la requête de la Watchtower (la société des témoins de Jéhovah) en vue d’obtenir un jugement sommaire…Jusqu’à présent, l’épidémie nationale de maltraitance des enfants a été mise en évidence principalement grâce aux efforts des médias grand public et à de nombreuses poursuites civiles documentées. De tels cas se sont traduits par des centaines de millions de dollars de dédommagements contre l’Église catholique et les témoins de Jéhovah, les religions les plus connues pour avoir mal géré les allégations d’abus. Alors que chacun des Etats du pays ont codifié des lois pénalisant les journalistes mandatés pour ne pas avoir signalé des cas de maltraitance, presque aucun n’a porté des accusations contre des membres du clergé ou des « anciens » des témoins de Jéhovah. La lutte contre les organisations religieuses est souvent considérée comme une violation des droits de ces groupes au titre du premier amendement. Selon le procureur général adjoint Tigani, l’affaire du Delaware était sur le point d’être jugée lorsque les avocats de la Watchtower (témoins de Jéhovah) ont opté pour un accord privé…Les « anciens » (chefs) témoins de Jéhovah, Joel Mulchansingh, et William Perkins ont été jugés responsables, à la fois en tant que journalistes professionnels mandatés et en tant que citoyens de l’État du Delaware. Le collège des « anciens » de la congrégation a également été désigné comme parti responsable…Un précédent a été créé. La poursuite du Delaware contre les Témoins de Jéhovah a franchi la barrière qui, jusqu’à présent, protégeait les églises des poursuites pour non-dénonciation d’abus d’enfants…D’autres États pourraient bientôt lui emboîter le pas, notamment la Pennsylvanie, où la police enquêtait sur l’agression de Abby Haugh, âgée de 4 ans, en 2005. L’agression a eu lieu à l’intérieur de la salle du Royaume des témoins de Jéhovah et a été signalée aux « anciens » par le père de la victime, Martin Haugh. Les « anciens »(chefs) locaux n’ont pas contacté les forces de l’ordre… .
http://jwsurvey.org/child-abuse-2/jehovahs-witness-elders-fined-for-failure-to-report-child-abuse-watchtower-settles-with-delaware
Un tribunal de l’Union Européenne déclare que les Témoins de Jéhovah doivent respecter les lois sur la confidentialité des données dans la prédication du porte à porte
Reuters -10/07/2018. Par Foo Yun Chee – BRUXELLES – Les Témoins de Jéhovah doivent obtenir le consentement des gens avant de prendre leurs renseignements personnels lors de la prédication de porte à porte afin de se conformer aux règles de confidentialité de l’UE, a déclaré mardi le tribunal européen. L’affaire a été soulevée après que la Finlande eut interdit en 2013 aux Témoins de Jéhovah de collecter des données personnelles lors des visites porte-à-porte.
Trois familles de Témoins de Jéhovah traduites en justice pour sauver la vie d’enfants
05 décembre 2018 – Par NIVASHNI NAIR – Deux autres familles de Témoins de Jéhovah ont été traduites devant la Haute Cour de Durban pour les forcer à autoriser les médecins à administrer du sang à leurs enfants gravement malades. Les deux affaires ont été ajoutées au rôle de la cour pour être entendues mercredi alors qu’un troisième groupe de parents prévoyait défendre leur refus de permettre à leur fils de cinq ans, qui souffre de drépanocytose, de recevoir des transfusions de sang. Les Témoins de Jéhovah interdisent aux fidèles de recevoir des transfusions sanguines ou des produits sanguins…L’affaire du garçon de cinq ans a été portée devant le tribunal le 28 septembre lorsque le pédiatre spécialiste du KwaZulu-Natal Health MEC Sibongiseni Dhlomo and Addington Hospital, le Dr Noxolo Mbadi, ne pouvait « pas laisser l’enfant se détériorer sans une transfusion de sang, qui est la seule option pour sauver sa vie »…Selon les notes du médecin présentées au tribunal, les parents comprenaient la gravité de l’état de leur enfant. Cependant, ils ont maintenu leur position et ont demandé une thérapie à domicile.
Dans son affidavit, Mbadi a déclaré que l’enfant devait être soigné à l’hôpital et qu’il ne pouvait pas sortir. (Deepl traduc.) https://www.timeslive.co.za/news/south-africa/2018-12-05-three-jehovahs-witness-families-taken-to-court-to-save-childrens-lives/South Africa
Encore les Témoins de Jéhovah
JOURNAL DE MONTRÉAL – RICHARD MARTINEAU – 25 novembre 2018 – Hallucinant. C’est le mot qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai lu la lettre que les parents d’Éloïse Dupuis, cette jeune adepte des Témoins de Jéhovah qui s’est laissée mourir au bout de son sang en octobre 2016 dans un hôpital de Québec, ont signée hier dans La Presse…Selon eux, leur fille n’était pas endoctrinée. Elle a pris une décision éclairée et réfléchie. Et il faut respecter ses convictions religieuses. J’ai interviewé de nombreux « survivants » des Témoins de Jéhovah au cours des dernières années – tant à la télé qu’à la radio. Comment peut-on parler de « liberté de choix » quand on interdit aux adeptes de cette secte de fréquenter ou même de parler à des gens qui n’en font pas partie ? Quand on fait tout pour les garder dans l’ignorance ? Quand on leur lave le cerveau dès l’enfance ? Quand on surveille leurs fréquentations, ce qu’ils regardent à la télé, ce qu’ils lisent dans les journaux ? Quand on les élève dans la crainte du courroux d’un dieu vengeur ?…Que des parents soient fiers que leur fille se soit laissée mourir au bout de son sang pour respecter des croyances débiles me sidère… https://www.journaldemontreal.com/2018/11/25/encore-les-temoins-de-jehovah
Aux Pays-Bas, les locaux de l’organisation des témoins de Jéhovah perquisitionnés
Lesoir.be, le 20/12/2018, par Didier BURG. Après plusieurs centaines de dénonciations auprès d’une association d’aide aux victimes, la justice néerlandaise a été saisie de plaintes en bonne et due forme. L’enquête a donné lieu à de récentes perquisitions dans les locaux de l’organisation religieuse. Les règles internes dictées par les directives internationales de l’organisation sont par principe au-dessus des lois. – L’étau de la justice se resserre autour des Témoins de Jéhovah actifs aux Pays-Bas. Comme au sein de l’Eglise catholique voici quelques années, cette communauté, forte de quelque 30.000 membres dans le royaume, est secouée par un scandale de pédophilie qui vient de rebondir sur le terrain judiciaire. L’affaire couve depuis 2017 lorsque s’était mise en place la fondation d’aide aux victimes, Reclaimed Voices. Depuis, les langues se sont déliées, dont ces témoignages de victimes parus dans la presse. « Les Témoins de Jéhovah sont un paradis pour les pédophiles », selon les mots de Hadassah Wiersma (47 ans) qui a fait part des abus sexuels perpétrés par son oncle et sa tante des années durant. Elle avait sept ans lorsque les premiers attouchements ont eu lieu, mais elle n’a pu en parler qu’à l’âge de 18 ans. Pour sa part, Reclaimed Voices a recueilli quelque trois cents dénonciations pour des cas de pédophilie s’étant déroulés dans les années 1980 et 1990. Mais surtout, neuf plaintes ont été déposées en bonne et due forme auprès de la justice par des ex-victimes pour des sévices sexuels subis durant leur enfance au sein de leur famille adepte des Témoins de Jéhovah. Pour faire toute la lumière sur ces affaires, la justice néerlandaise a récemment mené plusieurs perquisitions. Outre au siège de l’organisation, les services de police sont intervenus sur différents lieux de culte fréquentés par les Témoins de Jéhovah. Le domicile de quatre familles a aussi été l’objet de fouilles minutieuses. Face aux pressions de toutes parts exercées ces derniers mois, les réticences de cette communauté pour faire éclater la vérité au grand jour, n’ont fait qu’éveiller les soupçons. Ni les parlementaires, ni le secrétaire d’État chargé de la protection juridique n’ont obtenu gain de cause auprès de l’organisation religieuse. Contrairement à l’Eglise catholique qui s’était exécutée, les Témoins de Jéhovah ont expressément refusé en juillet dernier de mener leur propre enquête sur des affaires de pédophilie en son sein, comme l’exigeait le gouvernement… Comme au sein de la mafia, la loi du silence érigée en règle absolue dans le milieu fermé des Témoins de Jéhovah a formé une chape de plomb laissant jusqu’à présent peu d’échappatoire aux victimes. De plus, les règles internes dictées par les directives internationales de l’organisation, qui compte 8,4 millions d’adeptes dans le monde, sont par principe au-dessus des lois. Les affaires internes délicates ou sujettes à caution, sont exclusivement examinées par les « Anciens ». Ce sont toujours des hommes. Dans le cas spécifique d’abus sexuels, les témoignages concordant de deux membres sont nécessaires pour qu’une accusation puisse donner lieu à une réprobation. Mais, même le cas échéant, les fautifs ne sont jamais exclus s’ils se repentent. Dans tous les cas, ces affaires restent sous le boisseau « ad vitam eternam » https://plus.lesoir.be/196635/article/2018-12-20/comment-les-temoins-de-jehovah-en-belgique-taisent-les-abus-sexuels-sur-mineurs
Des abus sexuels sur mineurs au sein des témoins de Jéhovah: « Une enquête est nécessaire »
Lalibre.be 20 décembre 2018 – Le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires (CIAOSN) demande à la Chambre d’initier une enquête sur des abus sexuels de mineurs au sein des témoins de Jéhovah, rapporte De Morgen, jeudi… Il s’agit de personnes qui affirment avoir subi des violences sexuelles étant enfants au sein de la communauté des témoins de Jéhovah. Les voix se sont élevées après que la fondation néerlandaise Reclaimed Voices a reçu plus de 230 témoignages, après quoi les autorités judiciaires ont perquisitionné des églises et habitations des témoins de Jéhovah. Le CIAOSN demande désormais à la Belgique de lancer une commission d’enquête parlementaire. La demande a été introduite auprès du président de la Chambre Siegfried Bracke. Le parquet a également été informé.
Recours collectif contre les Témoins de Jéhovah au Québec : une décision l’an prochain
ICI.Radio-Canada.ca – 18 décembre 2018 – Les plaignants qui accusent les Témoins de Jéhovah de ne pas les avoir protégés d’agressions sexuelles sauront l’an prochain si la Cour supérieure du Québec leur permet d’aller de l’avant avec une action collective. Le recours collectif en attente d’autorisation concerne des témoins et d’ex-témoins de Jéhovah qui disent avoir été agressés sexuellement par des dirigeants ou d’autres membres du mouvement, dans plusieurs cas lorsqu’ils étaient enfants. La demande d’autorisation a été déposée il y a plus d’un an au nom de Lisa Blais, qui affirme avoir été agressée pendant des années par son frère aîné, qui était, comme elle, témoin de Jéhovah. La poursuite, qui se chiffre à 250 000 $ par plaignant en dommages moraux et punitifs, cite comme défendeurs la Watchtower Bible and Tract Society of Canada, qui est la société mère des Témoins de Jéhovah au pays, ainsi que le siège social américain de l’organisation religieuse.
C’est dans l’État de New York que les politiques qui réglementent les pratiques des Témoins de Jéhovah sont élaborées par un groupe de sept dirigeants appelé le « Collège central ». Des dizaines de poursuites du genre ont été intentées dans les dernières années aux États-Unis.
Mme Blais affirme qu’elle s’était plainte auprès d’un de ces anciens des agressions dont elle aurait été victime à l’âge de 16 ans, et que les Témoins de Jéhovah n’ont rien fait pour la protéger. Elle soutient avoir dû quitter le domicile familial à 17 ans et avoir été excommuniée à l’âge de 24 ans. Ses allégations n’ont toujours pas été prouvées devant les tribunaux… D’après les plaignants, un système juridique parallèle s’est installé au sein de la hiérarchie des Témoins de Jéhovah, ce qui a découragé les familles de dénoncer les abus aux autorités laïques.
L’organisation nie cette affirmation. Dans un communiqué, la Watchtower Bible and Tract Society of Canada a déclaré qu’elle « ne protège pas les auteurs d’agressions commises sur des enfants des conséquences de leurs crimes ».
Les Témoins de Jéhovah ont été reconnus coupables de malveillance et de négligence : une victime se voit octroyer 35 millions de dollars dans le cadre d’un procès au Montana.
Jwsurvey.org – 22 octobre 2018 – Le 26 septembre 2018, un jury composé de sept hommes et de deux femmes du Montana a accordé les dommages-intérêts punitifs les plus élevés jamais accordés pour une seule victime de violence. La Watchtower Bible and Tract Society of New York, ainsi que la Congrégation chrétienne des Témoins de Jéhovah ont été reconnues coupables de négligence et de malveillance pour avoir délibérément omis de déposer un rapport de police au nom du plaignant Alexis Nunez et de deux autres victimes. Un total combiné de 35 millions de dollars a été évalué selon les directives détaillées données au jury par le juge James A. Manley. Quatre millions de dollars ont été accordés au demandeur Nunez pour négligence, suivis d’un verdict punitif de 31 millions de dollars, à la suite de la décision du jury selon laquelle la Watchtower et ses filiales avaient agi par malveillance. L’affaire, initialement déposée en novembre 2016, a été confiée à un jury du Montana après de multiples tentatives de la Watchtower avant le procès pour faire rejeter l’affaire. Dans le dépôt du 11 septembre 2018 auprès du tribunal, la Watchtower a prétendu qu’il s’agissait d’une institution, et que les institutions ne sont pas des individus ou des personnes – et seules les personnes sont des journalistes mandatés. En faisant cette affirmation, la Watchtower a utilisé de la sémantique pour mal orienter le tribunal. Il s’agissait d’une tentative pure et simple d’échapper à la responsabilité des politiques qui ordonnaient aux aînés de garder le silence lorsqu’ils découvraient des allégations d’abus sexuels horribles et répétés de trois membres de la congrégation de la part d’un auteur… Cet article est le premier d’une série d’articles documentant les événements du procès qui pourrait s’avérer être l’un des procès les plus importants des temps modernes en matière de maltraitance des enfants. (Deeple traduction)
Le Tribunal fédéral a estimé qu’un hôpital bernois avait agi justement en refusant une opération à un témoin de Jéhovah.
TF 25 04 18. Le Tribunal fédéral de Bern (Suisse) n’a pas accepté le recours d’un témoin de Jéhovah contre un hôpital bernois pour discrimination. L’établissement avait refusé de l’opérer pour une hernie discale car l’intéressé ne voulait pas de transfusion de sang en cas d’urgence. Dans un jugement publié mercredi, les juges de Mon Repos estiment que la clinique a refusé l’opération à juste titre. La cour confirme ainsi le jugement du tribunal cantonal bernois. L’hôpital n’a pas voulu courir le risque de laisser un patient se vider de son sang. C’est pourquoi l’établissement présente, par mesure de précaution, un formulaire de consentement aux patients. En s’appuyant sur son droit à l’autodétermination, le patient peut décider s’il veut ou non subir un traitement. Le Tribunal fédéral est du même avis que la première instance, qui avait d’ailleurs souligné que le recours était de nature théorique: premièrement, la nécessité d’une transfusion de sang était, dans le cas présent, infime. Deuxièmement, le médecin du témoin de Jéhova a pu tout de suite réaliser l’opération dans un autre hôpital, public, aux conditions du plaignant.
Synonyme de péché. Les faits remontent à septembre 2015. La clinique en question refusait d’opérer l’homme sans déclaration de consentement. Estimant que l’opération lui a été refusée en raison de ses convictions religieuses, le témoin de Jéhovah a déposé une plainte pénale pour discrimination raciale, exposition à un danger, tentative de contrainte et infraction à la loi sur les soins hospitaliers. Les transfusions de sang sont considérées comme un péché chez les Témoins de Jéhovah. Plusieurs passages bibliques les interdisent. Si des membres acceptent une transfusion sanguine, même lorsque le pronostic vital est engagé, ils sont exclus de la communauté s’ils ne se repentent pas.
Les «dérives sectaires» sous l’œil de députés canadiens
JEAN-MARC SALVET, 7 décembre 2017 – Le Soleil (Canada). Des députés de l’Assemblée nationale se préparent à former un groupe de travail pour se pencher sur le phénomène des sectes — ou des «groupes à dérive sectaire». La députée péquiste Agnès Maltais et le libéral Pierre Reid réfléchissent très sérieusement à cette possibilité. D’autres élus se montrent aussi intéressés. Le groupe pourrait se constituer formellement en début d’année prochaine. Une réunion à huis clos a été convoquée ce mercredi sur le sujet à la demande d’Agnès Maltais. Les libéraux et péquistes présents ont discuté de la possibilité qu’une commission de l’Assemblée nationale se penche «sur les méthodes d’endoctrinement de sectes structurées» et leur impact «sur leurs membres, notamment quand ceux-ci sont en situation médicale d’urgence, en particulier les femmes». Une demande que Mme Maltais formule depuis le dévoilement le mois dernier du rapport du coroner sur le décès d’Éloïse Dupuis, membre des Témoins de Jéhovah…
Refus de soins médicaux: mourir ou perdre sa communauté
Le Devoir (Canada) 19 novembre 2017. Par Jessica Nadeau. D’anciens Témoins de Jéhovah dénoncent l’endoctrinement des membres, qui peut les mener à prendre des décisions non éclairées même sous le couvert du « choix personnel »
Photo: Jacques Nadeau. Le Devoir. Jean-Sébastien Lozeau affirme avoir été «un enfant-soldat de Jéhovah». Il a quitté sa communauté à l’adolescence et se fait très critique des préceptes qui lui ont été inculqués.
La mort d’Éloïse Dupuis, une jeune mère membre des Témoins de Jéhovah qui a refusé une transfusion sanguine, a ramené dans la sphère publique la question du consentement à refuser des soins médicaux. Le coroner Luc Malouin a tranché, dans son rapport publié cette semaine, que la jeune femme avait fait un choix libre et éclairé et qu’elle n’avait subi aucune pression indue. Le Devoir a discuté avec d’anciens membres de la communauté qui contestent cette conclusion sur la base de l’endoctrinement.
« Je suis née témoin de Jéhovah. On m’a dit quoi penser et de quelle façon penser toute ma vie. Je remettais en doute plein de préceptes, mais je ne pouvais pas le verbaliser par peur d’être ostracisée. Il y a trois ans, j’aurais fait comme Éloïse Dupuis, j’aurais refusé une transfusion sanguine, parce que tu sais que sinon, tu vas perdre tout ton réseau, ta famille, tous les gens que tu aimes. Tu vas être comme morte à leurs yeux. Alors est-ce qu’on peut parler d’un consentement libre et éclairé ? C’est la question qui tue… Est-ce qu’on peut faire un consentement éclairé quand on a des œillères et qu’on nous dit quoi penser toute notre vie ? J’ai de la difficulté à le croire. »
Stéphanie (nom fictif), jeune professionnelle de 36 ans et ex-témoin de Jéhovah, réfléchit à cette question depuis des mois. Elle estime que l’endoctrinement altère la façon de penser des témoins de Jéhovah. « Tout est tellement jugé dans la communauté : les gens que l’on fréquente, la façon dont on s’habille, la musique que l’on écoute. Tout, tout, tout. Encore aujourd’hui, trois ans plus tard, chaque matin quand je m’habille, je me demande si je suis décente. C’est fou, mais c’est tellement ancré en moi… Je n’ai pas une façon de penser normale encore, mais c’est le prix de la liberté. » Elle se rappelle les innombrables laïus dans la salle du Royaume sur l’importance de ne pas souiller son corps par le sang, martelé jusqu’à ce qu’ils soient complètement assimilés. « Ça devient une évidence, on ne se pose même plus la question, c’est comme ça. Et on nous le répète souvent pour qu’on soit assez fort pour prendre cette décision dans un cas où il faut envisager la mort. On nous disait tout le temps que la science est assez avancée pour que l’on puisse nous sauver avec d’autres types de traitements, ce qui est peut-être vrai, je ne sais pas… »
« Enfant-soldat de Jéhovah » – Dans le cas d’Éloïse Dupuis, le coroner est clair : seule une transfusion sanguine aurait pu lui sauver la vie. Les médecins ont tenté à maintes reprises de convaincre la jeune femme d’accepter une transfusion, allant jusqu’à proposer de le faire à l’insu de sa famille. Le coroner conclut donc qu’elle a fait un choix libre et éclairé et sans pression indue. « C’est bien mal connaître l’influence des sectes sur une personne », déplore Jean-Sébastien Lozeau, réalisateur, auteur et ex-témoin de Jéhovah. Comme Stéphanie, il fait la distinction entre un adulte qui décide en toute connaissance de cause de se joindre au mouvement et un enfant qui a grandi dans cette influence, sans n’avoir jamais connu d’autre réalité. Lui-même a été pris « dans cette secte-là » sans que ce soit son choix. Il se souvient encore du son du carillon et de « l’odeur de portique » lorsque des témoins de Jéhovah ont abordé sa mère pour lui demander si elle rêvait d’un monde sans guerre. Peu de temps après, il se retrouvait à son tour en veston et cravate, bible à la main, à faire du porte-à-porte, le ventre noué par la honte.
« De 5 à 13 ans, j’ai été un enfant-soldat de Jéhovah, raconte Jean-Sébastien Lozeau. Quand tu es dans une secte depuis l’enfance, on t’enlève ta personnalité, on te lave le cerveau. On ne veut pas que tu te questionnes, on te donne LA réponse. Tout le monde a la même réponse à toutes les questions, et cette réponse n’est pas contestable. Pour bien contrôler les gens, il faut répéter. Et c’est répété sans cesse, à l’infini. C’est comme le supplice de la goutte d’eau, ça finit par creuser un trou dans ta tête. Alors est-ce qu’on peut dire que c’est un consentement libre et éclairé ? La réponse est non. C’est impossible de faire un choix libre et éclairé quand tu as grandi dans une secte parce que tu n’arrives pas à réfléchir par toi-même. » La peur de perdre sa famille est évidemment une pression indue, estime-t-il. Mais encore plus, c’est la peur de déplaire à Dieu et de perdre la vie éternelle qui conditionne les témoins de Jéhovah. « Cette pression-là, tu te l’imposes à toi-même. Et même s’il n’y avait pas de témoin lorsque les médecins ont proposé à Éloïse Dupuis de lui faire une transfusion de sang, elle sait que Dieu la voit et cette peur-là, c’est plus fort que tout. Parce que si tu faillis à ta foi, tu ne vivras pas éternellement dans le paradis. Alors elle se disait sans doute que c’est bien triste de mourir, mais qu’elle allait vivre la vie éternelle avec son bébé au paradis. »…
Tribunaux. Le coroner, lui, s’en est tenu aux dispositions des lois actuelles, notamment le Code civil, qui indique clairement que « nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature… »… La situation est toutefois différente pour les enfants, note l’avocat et auteur Michel Morin, qui met la touche finale à un livre sur les témoins de Jéhovah. « Les tribunaux ont statué que même si les parents refusent une transfusion sanguine pour leur enfant en raison de leurs croyances religieuses, les médecins peuvent procéder. »
Selon lui, cette règle devrait être applicable aux adultes également. « On présume qu’il s’agit d’un consentement libre et éclairé et que leurs croyances n’ont pas altéré leur jugement. Mais ma prétention, c’est que lorsque l’endoctrinement est tel qu’il affecte le jugement d’une personne, qu’elle ait 17 ou 57 ans, son jugement n’est pas plus éclairé. »
Un choix personnel. Contacté par Le Devoir, le porte-parole des témoins de Jéhovah au Canada, Jonathan Ursuliak, répète qu’Éloïse Dupuis n’était pas endoctrinée. « Quand on parle d’endoctrinement, on parle de quelqu’un qui ne peut pas raisonner par lui-même. Ici, on ne parle pas d’endoctrinement, c’est un choix personnel face à l’étude des Écritures, c’est une décision religieuse. » – Celui-ci se dit « attristé » par la mort d’un membre de sa communauté, mais répète qu’il existe des traitements autres que la transfusion sanguine, et ce, malgré les conclusions du coroner qui écrit clairement qu’il s’agissait de la « seule solution qui existait pour Mme Dupuis ».
« D’autres médecins en seraient peut-être venus à une autre conclusion », répond M. Ursuliak, qui se dit néanmoins « satisfait » du rapport.
Est-ce que la menace d’être excommunié et de perdre ses proches peut être perçue comme une pression indue ? « Sans doute, si c’était vrai, répond le porte-parole. Ce sont des choses qui sont mentionnées, mais ce n’est pas le cas. On ne va pas dire à quelqu’un qu’il va tout perdre s’il prend du sang, ce n’est pas vrai. Il y a tellement de circonstances différentes, on doit prendre chaque situation selon ses propres circonstances. [L’excommunication] n’est pas automatique. »…
Témoins de Jéhovah: le crime parfait
PIERRE ASSELIN – LE SOLEIL 15 novembre 2017 (Canada) – Si un groupe, religieux ou autre, faisait pression sur ses membres, disons de jeunes mères qui viennent d’accoucher, pour qu’elles entreprennent une grève de la faim au péril de leur vie, que pourrait-on faire pour l’empêcher? La réponse est : rien. Une fois que la personne a adopté ces valeurs, l’État n’a aucun recours pour l’empêcher de passer aux actes, si telle est sa « volonté ». Les Témoins de Jéhovah sont responsables de la mort d’Éloïse Dupuis. C’est leur enseignement, leur prosélytisme, leurs pressions morales qui ont créé les conditions ayant mené à ce tragique cul-de-sac et fait en sorte que la jeune mère refuse la simple transfusion sanguine qui lui aurait sauvé la vie. «La seule solution médicale qui existait pour Mme Dupuis afin de recouvrer la santé consistait à recevoir des produits sanguins…», a conclu le coroner Luc Malouin dans le rapport qu’il vient de rendre public.
La mort de cette jeune mère, qui avait toute la vie devant elle, est le crime parfait dont tout le monde se lave les mains.
Pendant qu’on déchire nos chemises sur le port d’un foulard par des employés de l’État, au nom de la neutralité religieuse, un groupe religieux peut empêcher des médecins de poser les gestes qui empêcheraient une mort aussi évitable qu’inutile…
Une étude réalisée en 2008 aux Pays-Bas, sur la mortalité et la morbidité (complications médicales) en santé maternelle, concluait que les femmes membres des Témoins de Jéhovah étaient six fois plus à risque de mourir de complications dans la grossesse ou l’accouchement que la population en général. Et le risque devient exponentiel dans les cas où la mère se voit prescrire une transfusion sanguine. Les femmes membres des témoins de Jéhovah sont 130 fois plus à risque de mourir que les autres – oui 130 fois – lorsqu’une transfusion sanguine est requise pendant un accouchement, ont constaté les auteurs…Une loi ne pourrait-elle pas être envisagée si son application est limitée aux seuls cas qui obligent à choisir entre la vie et la mort? Il ne s’agit aucunement de dicter des croyances. L’État doit plutôt se donner des outils législatifs pour amener un groupe à prévoir, et promouvoir, des dérogations lorsqu’un membre est confronté à une décision entre la vie et la mort, au seul nom de ses croyances. C’est pourtant simple. Aucun groupe ne devrait avoir le pouvoir d’exiger un sacrifice humain pour satisfaire sa foi.
«Le consentement d’un témoin de Jéhovah de longue date n’est pas éclairé » (avocat)
Journal de Montréal – AGENCE QMI., 15 novembre 2017 – Éloïse Dupuis, cette jeune femme qui est morte au bout de son sang après un accouchement à l’Hôtel-Dieu de Lévis en octobre 2016, avait signifié à de nombreuses reprises qu’elle ne souhaitait pas recevoir de transfusion sanguine si un problème devait survenir…
Michel Morin, un avocat qui s’est particulièrement intéressé aux Témoins de Jéhovah, mais également à la mort d’Éloïse Dupuis, prépare un livre sur cette affaire. «Cette histoire nous amène à réfléchir sur la notion du refus de soins. Dans notre Code civil, il est prévu que l’on peut refuser des soins. Il faut toutefois distinguer la lettre et l’esprit de la loi… Le cas d’Éloïse Dupuis soulève la question du consentement libre et éclairé. Selon l’avocat, les convictions profondes d’Éloïse Dupuis, acquises depuis l’enfance, ainsi que son endoctrinement depuis son plus jeune âge ne lui permettaient pas de faire un choix libre et éclairé. «Un consentement libre et éclairé, c’est un consentement sans contrainte, menace ou pression. Je n’y crois pas. Elle est née dans une famille Jéhovah. Toute sa vie durant, on lui a continuellement répété que c’était contre la volonté de Jéhovah d’avoir des transfusions sanguines. Qu’elle serait privée du paradis si elle acceptait une transfusion sanguine, qu’elle serait rejetée par sa famille et par tout le monde», a souligné Michel Morin. «Il m’apparaît évident que le consentement d’un Témoin de Jéhovah qui est dans le regroupement depuis des années n’est pas éclairé», a-t-il ajouté.
Pseudo-science – Il précise également que les transfusions sanguines ne sont plus permises chez les Témoins de Jéhovah seulement depuis 1961, et qu’auparavant, elles se déroulaient sans anicroche. Par ailleurs, l’avocat précise que le regroupement des Témoins de Jéhovah propage de fausses informations sur cette intervention médicale qui permet de sauver des vies. «Il n’existe aucun motif médical sérieux qui fait en sorte qu’on devrait refuser des transfusions. En plus d’invoquer des motifs religieux, on avance des théories pseudo-médicales sur les risques liés à une transfusion sanguine. On dit notamment que les risques sont très élevés, que la personnalité du donneur se transfère à la personne qui reçoit le sang, ce qui n’est absolument pas fondé», a dit l’avocat. Le livre qu’il prépare, Ils ont tué Éloïse Dupuis, parution en 2018.
Mourir au bout de ses croyances
ARIANE KROL – La Presse le 15 novembre 2017 – La mort de deux témoins de Jéhovah ayant refusé une transfusion sanguine à la suite de leur accouchement est profondément choquante, mais nous ne pouvons pas y faire grand-chose sans sacrifier nos propres valeurs de libertés individuelles.
Éloïse Dupuis était âgée de 27 ans, Mirlande Cadet, de 46 ans. La première venait de donner naissance à son premier enfant, la seconde en avait déjà six. Elles sont mortes à moins de deux semaines d’intervalle en octobre 2016. Elles ont eu d’importantes complications à l’accouchement, mais le déroulement aurait été nettement moins dramatique si elles n’avaient pas refusé les transfusions, montrent les rapports publiés hier par le coroner Luc Malouin. Il y a quelques décennies à peine, c’est le manque d’argent qui privait les patients des soins de santé les plus élémentaires. Aujourd’hui, ce sont leurs convictions personnelles. On revient de loin, mais on n’avance pas tous dans la même direction. Les hôpitaux St Mary’s et Hôtel-Dieu-de-Lévis n’ont donc pas pu faire tout ce qui était médicalement requis dans les circonstances. Ils ont dû se contenter de ce qui était légalement possible. Dans le cas de Mme Cadet, les soignants ont dû attendre environ six heures avant de pouvoir effectuer une transfusion, le temps que le mari, qui était son mandataire, accepte d’aller contre la volonté de la patiente. Malgré la grande quantité de produits sanguins utilisés, son état s’est dégradé et elle est morte le lendemain. L’impact de ce délai n’a pas pu être déterminé avec certitude. Ce qui est évident, par contre, c’est que la procédure optimale n’a pas pu être appliquée. Le cas de Mme Dupuis est encore plus criant. Recevoir des produits sanguins étant le seul traitement possible pour éviter le décès, elle est morte au bout de six jours. En dépit des interventions répétées du personnel soignant, la patiente a maintenu son refus en des termes on ne peut plus clairs. Son conjoint, qui était son mandataire, a pris le relais avec ses parents lorsqu’elle s’est retrouvée dans un état semi-comateux. Malgré tout ce nous pouvons penser de l’endoctrinement des religions et des sectes, le refus de ces patientes était, au sens des tribunaux, libre et éclairé, démontre le coroner dans son rapport… Il faut cependant se rappeler que le refus de traitement et la liberté de religion n’arrivent pas de nulle part – ils découlent du principe de liberté individuelle auquel nous sommes farouchement attachés. Et que brimer ces droits lorsqu’ils ne font pas notre affaire ouvrirait inévitablement la porte à d’autres restrictions qui nous seraient encore plus insupportables. http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/ariane-krol/201711/14/01-5143578-mourir-au-bout-de-ses-croyances.php
Témoins de Jéhovah: une ado de 14 ans forcée de recevoir une transfusion
La Presse Canadienne, 20 septembre 2017, STÉPHANIE MARIN – Un juge a autorisé un hôpital montréalais à effectuer des transfusions de sang dans le cadre des traitements prodigués à une adolescente de 14 ans adepte des Témoins de Jéhovah atteinte d’un cancer, malgré son refus et «quitte à en mourir». En autorisant les transfusions, le tribunal a souligné qu’il est conforme à la loi de vouloir protéger les enfants, «parfois contre eux-mêmes», lorsque leurs décisions peuvent s’avérer fatales. Dans cette affaire, la jeune fille avait soufflé ses quatorze bougies trois mois auparavant. Elle rêvait de devenir professeure de musique. Le juge Lukasz Granosik, de la Cour supérieure, la décrit dans la décision rendue début septembre comme «une grande fille, brillante et articulée», qui réussit très bien à l’école et «présente une maturité supérieure à son âge biologique au niveau de son comportement». Mais en juin 2017, elle apprend être atteinte d’un lymphome hodgkinien, une forme de cancer, et doit entreprendre un traitement de chimiothérapie. Ce traitement nécessite souvent des transfusions de sang. À défaut de transfusion, la mort ou des dommages neurologiques irréversibles sont probables en cas d’hémorragie, note son médecin.
Or, suivant les prescriptions de sa religion, l’adolescente ne peut accepter de telles transfusions. Elle exprime alors clairement son refus et demande que ses choix et son autonomie soient respectés. Elle est Témoin de Jéhovah comme ses parents. Elle prêche depuis qu’elle a 9 ans et a été baptisée à l’âge de 12 ans de sa propre initiative et à l’insu de ses parents, est-il rapporté dans le jugement.
Transfusions de force – Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a donc demandé au tribunal l’autorisation de procéder aux transfusions sans son consentement. Il se questionne sur la maturité de la jeune fille et prétend aussi que son consentement est vicié, car elle subit des pressions de ses parents. Selon la loi, un mineur de plus de 14 ans peut refuser certains soins: l’autorisation du tribunal est donc nécessaire si ses parents ou un hôpital veulent les administrer. Dans son cas, l’hémato-oncologue qui la traite juge que son pronostic est excellent et avoisine les 97 pour cent de guérison et les 85 % de guérison sans aucune récidive ni rechute. Elle promet d’utiliser les autres traitements possibles et de n’avoir recours à une transfusion que si la vie de l’adolescente est menacée. Le juge est dans une situation où il doit respecter plusieurs principes: d’un côté l’autonomie de la jeune fille et son droit à l’intégrité physique, mais de l’autre, l’obligation légale de trancher les litiges «dans le meilleur intérêt de l’enfant». Il se doit d’évaluer la maturité de l’adolescent qui refuse des soins. Le juge analyse ainsi la position de l’adolescente. Il conclut qu’en même temps qu’elle parle de son désir de vivre et de ses rêves, «elle parle de la mort de façon désincarnée, sans émotion et presqu’avec résignation», avec un langage qui devient automatique et machinal, tel un robot.
«X (l’adolescente) insiste pour que sa volonté soit prise en compte, quitte à en mourir», peut-on lire dans la décision du juge Granosik.
Malgré son insistance et son désir clairement exprimé, le juge tranche en faveur des soins requis: «La nécessité d’une transfusion sanguine est à envisager pour sauver la vie de X ou éviter des dommages permanents à son intégrité physique.» – «Le Tribunal ne peut s’empêcher de noter le curieux détachement de X face à la mort, qui indique une certaine incompréhension du concept. Juxtaposé à sa joie et sa fierté exprimées lorsqu’elle parle de sa vie actuelle et de son avenir, le Tribunal est d’avis que sa maturité en ce qui concerne la représentation et la compréhension de l’abstrait n’est pas totalement acquise», poursuit le juge. Bref, son intérêt «exige avant tout la protection de sa vie», écrit-il.
Le CUSM a ainsi été autorisé, pour une durée d’un mois, à administrer des transfusions sanguines à la jeune fille si elles sont nécessaires.
La Cour suprême s’est penchée à de nombreuses reprises sur le droit des Témoins de Jéhovah de refuser des transfusions sanguines. En ce qui concerne les adolescents, l’arrêt-clé provient du Manitoba et date de 2009. Dans une décision partagée de six contre un, la Cour suprême a tranché qu’une personne mineure (dans ce cas une adolescente de 14 ans également) devrait avoir la possibilité de prendre des décisions de nature médicale, mais que le tribunal doit avoir le pouvoir d’intervenir lorsqu’une vie humaine est en danger.
Un juge ordonne de transfuser un nouveau-né témoin de Jéhovah
Le Soleil, le 14 juillet 2017, par ISABELLE MATHIEU – (Québec) Éva (prénom fictif) est née mercredi au CHUL. Mais pour la garder en vie, les médecins ont dû obtenir une autorisation de la cour, devant le refus de ses parents, témoins de Jéhovah, d’accepter une transfusion sanguine. Le hasard fait parfois drôlement les choses. Jeudi, le juge Alain Michaud de la Cour supérieure rendait une décision ordonnant à l’Hôtel-Dieu de Lévis de donner accès au dossier médical d’Éloïse Dupuis, cette jeune mère témoin de Jéhovah morte l’an dernier après avoir refusé une transfusion sanguine à la suite de son accouchement. Le même jour, la Cour supérieure reçoit un appel des avocats du CHU de Québec qui réclament l’intervention du tribunal pour sauver un bébé dont les parents font partie du même groupe religieux. La petite Éva, qui a à peine 24 heures de vie, est hospitalisée à l’unité des soins intensifs du Centre mère-enfant. L’enfant est née avec une masse abdominale. Elle doit être opérée dans les plus brefs délais, disent ses médecins. Sans intervention chirurgicale, «cela pourra résulter au décès de l’enfant», écrivent les médecins dans leur requête. Il est impossible, ajoutent les médecins, d’entreprendre cette chirurgie sans que l’équipe médicale en place puisse au besoin recourir à des transfusions de produits sanguins. Les parents d’Éva, un couple de témoins de Jéhovah qui vit dans la région de Bellechasse, sont au courant de l’état de santé de leur bébé. Ils se disent d’accord avec la chirurgie. Toutefois, les parents ont indiqué aux médecins qu’en tant que témoins de Jéhovah, ils refusent toute transfusion de produits sanguins pour des motifs religieux. Pour eux, comme pour leurs enfants. Le dossier doit alors être judiciarisé. Dans sa requête pour obtenir une autorisation de soins, le centre hospitalier plaide que «le droit à la vie et à la sécurité de l’enfant des défendeurs doit avoir préséance sur la liberté de croyances religieuses des défendeurs».Un peu avant 17h jeudi, moins d’une heure après avoir reçu l’avis, le juge Robert Legris est assis dans une salle d’audience au troisième étage du palais de justice de Québec. Les médecins traitants sont au bout du fil. Ils expliquent au juge la nature de l’intervention chirurgicale qu’ils veulent faire de toute urgence. Une intervention risquée, précisent-ils, qu’il y ait transfusion sanguine ou pas. Le juge Robert Legris fait appeler le père d’Éva. Au téléphone, le père confirme au juge qu’il refuse toute transfusion sanguine. Après quelques minutes d’audience, le juge de la Cour supérieure autorise le CHUL ou tout autre établissement qui offrirait des soins à procéder aux transfusions de produits sanguins requises par l’état d’Éva. Son jugement est exécutoire. À partir de cette minute, les médecins pouvaient se mettre à l’oeuvre.
Opération refusée à un Témoin de Jéhovah
20 Minutes, 30 juin 2017 – Un patient s’est vu refuser une opération parce qu’il n’acceptait pas de transfusion d’urgence pour des motifs religieux. À juste titre, selon le tribunal cantonal bernois. Le tribunal cantonal bernois estime que l’hôpital n’a pas enfreint la loi… L’homme souffrait d’une hernie discale et avait été inscrit pour l’opération auprès d’un hôpital répertorié du canton de Berne par un médecin. Ce dernier avait souligné dans le formulaire que son patient était témoin de Jéhovah. L’opération lui a été refusée, car le patient ne voulait pas que le personnel lui fasse une transfusion de sang en cas de besoin. Quelques jours avant l’opération, l’anesthésiste lui avait présenté une déclaration de consentement spécialement adaptée à sa communauté religieuse, stipulant que les médecins ont le droit de pratiquer une transfusion de sang en cas d’urgence. L’hôpital en question n’était pas prêt à laisser un patient se vider de son sang, cela allant à l’encontre de l’éthique professionnelle. De son côté, le patient a argué qu’une intervention si routinière ne nécessitait aucune transfusion sanguine. Il estime que l’opération lui a été refusée en raison de ses convictions religieuses. Ce n’est pas parce que la probabilité d’une transfusion sanguine est faible qu’il faut en conclure que l’hôpital n’a pas basé sa décision sur des raisons médicales, souligne le Tribunal cantonal bernois dans son jugement. La Berner Zeitung en a fait écho dans ses pages vendredi.
Les juges n’ont pas reconnu la discrimination raciale. Celle-ci pourrait être invoquée si l’hôpital refusait d’opérer certains patients à cause de leur race, ethnie ou religion. Ce n’est pas le cas ici, puisque le témoin de Jéhovah a requis des conditions spécifiques pour l’opération. Sur le plan médical, la fin de l’histoire se termine toutefois bien pour le patient. Il a rapidement trouvé un établissement d’accord de l’opérer à ses conditions à la date prévue. Les transfusions de sang sont considérées comme un péché chez les Témoins de Jéhovah. Plusieurs passages bibliques les interdisent, peut-on lire sur leur site officiel. Si des membres acceptent une transfusion sanguine, même lorsque le pronostic vital est engagé, ils sont exclus de la communauté s’ils ne se repentent pas.
http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Operation-refusee-a-un-Temoin-de-Jehovah-12693607
Abus sexuels : demande en recours collectif contre les Témoins de Jéhovah
Radio-Canada, 15 septembre 2017, enquête de Pasquale Turbide – Une requête pour autorisation d’une action collective vient d’être déposée contre les Témoins de Jéhovah en Cour supérieure du Québec. Le recours est déposé au nom des victimes d’abus sexuels, adultes et enfants, qui estiment avoir été mal protégés par les dirigeants des Témoins de Jéhovah au Canada et de la société mère aux États-Unis. Un texte de d’Enquête – Selon nos informations, il s’agirait du premier recours collectif de cette nature qui viserait les Témoins de Jéhovah, un mouvement qui fait déjà l’objet de plusieurs poursuites individuelles aux États-Unis. Dans la requête québécoise, on reproche aux Témoins de Jéhovah « d’avoir mis sur pied et d’avoir maintenu une organisation religieuse au sein de laquelle les figures d’autorité ont pu commettre des agressions sexuelles en toute impunité ». On accuse aussi les Témoins de Jéhovah « d’avoir créé un environnement qui protège les agresseurs sexuels de personnes mineures », notamment « en entravant la dénonciation aux autorités laïques » comme la police ou la Direction de la protection de la jeunesse. Cette poursuite vise la société Watchtower de Toronto, la société mère des Témoins de Jéhovah au Canada, mais aussi les plus hautes sphères américaines de l’organisation religieuse, parce que c’est dans l’État de New York que les politiques qui réglementent la vie et les pratiques religieuses des Témoins de Jéhovah sont élaborées par un groupe de sept dirigeants appelé Collège Central. La requête pour autorisation d’une action collective a été déposée au nom de Lisa Blais, une Québécoise née en 1972. Elle affirme avoir été abusée pendant des années par son frère Témoin de Jéhovah comme elle. Elle a dénoncé ses abus allégués lorsqu’elle avait 16 ans, et elle estime que les Témoins de Jéhovah n’ont rien fait pour la protéger. Les allégations n’ont pas été prouvées en cour. Les victimes réclament 250 000 $ par personne pour des dommages moraux et punitifs. Ce sera maintenant à la Cour supérieure de déterminer si la demande est suffisamment fondée pour autoriser cette action collective.
Une autre demande de recours collectif contre les Témoins de Jéhovah en Ontario
Radio-Canada – le 2 octobre 2017 – Le requérant, un résident de l’Alberta, affirme avoir été agressé sexuellement lorsqu’il était enfant par un témoin de Jéhovah en position d’autorité. Il réclame 66 millions de dollars aux maisons mères canadienne et américaine de la société Watchtower, parce qu’il estime que les politiques internes des Témoins de Jéhovah créent un environnement favorable aux pédophiles.
Le recours englobe toutes les victimes canadiennes qui auraient été agressées par des témoins de Jéhovah. Une demande d’action collective similaire a déjà été déposée auprès de la Cour supérieure du Québec le mois dernier.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1059175/demande-recours-collectif-temoins-de-jehovah-ontario
Le silence des anciens
L’émission Enquête présente un reportage sur ce sujet à 21 h (HE) sur ICI Radio-Canada Télé.
JEUDI 14 SEPTEMBRE 2017 à 21 h – Radio- Canada, Enquête – LE SILENCE DES ANCIENS – Enquête plonge de nouveau dans l’univers des Témoins de Jéhovah. Après avoir exposé l’an dernier l’existence de tribunaux religieux parallèles chez les Témoins, notre équipe révèle cette fois-ci les conséquences dramatiques de leur obsession du secret pour une jeune victime d’abus sexuels. Enquête raconte l’histoire de Pénélope, une ex-témoin qui allègue avoir été abusée depuis l’âge de 10 ans par un ami de sa famille. Cet homme aurait fait une autre victime avant elle et des haut placés des Témoins auraient alors été mis au courant. Et si Le silence des anciens avait empêché justice d’être rendue?
Témoins de Jéhovah: fini, le porte-à-porte avec maman
Le Soleil, le 13 septembre 2017, par IAN BUSSIÈRES – (Québec) Un père de famille de la Montérégie a eu gain de cause contre son ex-femme, membre des Témoins de Jéhovah, alors que la Cour d’appel a confirmé que celle-ci ne pourrait plus amener leurs filles de 9 et 12 ans faire du porte-à-porte avec elle. La mère des deux jeunes filles, âgée de 41 ans, contestait un jugement rendu par la juge Sophie Picard de la Cour supérieure le 11 novembre. Ce jugement donnait raison à Jacques (nom fictif), le père de famille qui a la garde partagée des deux préadolescentes. La juge de première instance avait ainsi rendu des ordonnances pour que les filles ne fassent plus de porte-à-porte pour tenter de convertir les gens et qu’elles ne participent plus aux rencontres à la salle du Royaume des Témoins de Jéhovah les soirs de semaine précédant une journée d’école. La mère, représentée par deux avocats de la congrégation, Me Sylvain Deschênes et Me Jayden McEwan, reprochait à la juge Picard d’avoir fondé ces ordonnances sur de simples opinions et de ne pas faire preuve de neutralité religieuse. Les juges Nicholas Kasirer, Martin Vauclair et Marie-Josée Hogue de la Cour d’appel n’étaient cependant pas d’accord avec cette analyse. «L’appelante ne démontre pas que la juge a rendu les ordonnances pour un motif étranger à l’intérêt des enfants. Que la preuve ait placé la juge devant des tensions palpables et déraisonnables découlant d’un désaccord sur les pratiques religieuses ne signifie pas qu’elle-même ait sombré dans un raisonnement inapproprié et illégal», ont déclaré les juges dans leur décision rendue en juin.
Intérêt des enfants – Au contraire, les juges estiment que la juge Picard a justement tenu compte de l’intérêt des enfants. «La preuve montre un investissement considérable de temps de la part de la mère dans la pratique de sa religion et une bonne partie de cette implication est faite avec les enfants. […] Pour elle, la religion prend le dessus sur tout, incluant l’intérêt de ses enfants», écrivent-ils. Les juges précisent également que malgré les craintes personnelles du père envers les Témoins de Jéhovah et leurs pratiques religieuses, la juge Picard n’avait pas interdit la participation des enfants à cette religion et qu’elle balisait plutôt l’investissement de temps en fonction de l’intérêt des enfants.
La mère n’avait d’ailleurs pas respecté une décision judiciaire dont l’esprit était d’éviter aux enfants de participer à des réunions religieuses les soirs précédant un jour d’école, soit le jeudi soir, en modifiant la journée de la réunion au mardi, un autre jour d’école. La juge de première instance avait noté la fatigue des deux jeunes filles, rapportée par leur père, lorsqu’elles étaient amenées à ces réunions les soirs de jours d’école, indiquant que la récurrence de telles activités était contraire à leur meilleur intérêt.
Porte-à-porte – Alors que la mère prétendait que les filles étaient heureuses de faire du porte-à-porte, le père témoignait en disant qu’elles ne s’ennuyaient pas de cette activité les journées où il avait leur garde. La Cour d’appel a aussi noté que la pratique du porte-à-porte n’était pas aussi encadrée que la mère le prétendait. L’une des filles a d’ailleurs raconté avoir fait du porte-à-porte seule et qu’un inconnu l’aurait alors amenée au sous-sol de sa maison pour lui montrer des lézards. «Les conclusions de la juge trouvent appui dans la preuve qui était contradictoire sur la question du meilleur intérêt des enfants. La juge ne donne raison ni au père ni à la mère, mais tranche en fonction de la preuve et des critères applicables», concluent les juges Kasirer, Vauclair et Hogue.
C’est pour ses deux filles âgées de 9 et 12 ans que Jacques (nom fictif), un pharmacien de la Montérégie, a décidé d’affronter devant les tribunaux son ancienne femme membre des Témoins de Jéhovah. La Cour d’appel a donné gain de cause à Jacques sur toute la ligne au mois de juin et, dimanche, le délai durant lequel son ex-épouse pouvait en appeler devant la Cour suprême a expiré. «Avant d’ouvrir mon portefeuille et de foncer, j’avais dit à mes filles que leur mère voulait m’amener en cour pour qu’elles puissent continuer à faire du porte-à-porte. Je leur ai demandé si elles souhaitaient continuer à en faire ou si elles préféraient que je les défende pour qu’elles n’en fassent plus. Elles m’ont demandé de les défendre», raconte au Soleil l’homme de 41 ans, diplômé de la faculté de pharmacie de l’Université Laval. Celui-ci ajoute que rares sont les causes qui vont jusqu’au bout et où d’ex-époux se disputent sur la façon de faire pratiquer la religion à leurs enfants, encore davantage lorsqu’il est question des Témoins de Jéhovah. «Il n’y a pas beaucoup de jugements qui ont été rendus. Certains n’ont simplement pas les moyens d’aller devant les tribunaux alors que la congrégation envoie ses avocats pour défendre ses membres. D’autres acceptent de négocier avec les avocats des Témoins. Moi, ils m’ont appelé pour négocier et j’ai refusé», poursuit Jacques. Il ajoute que son avocate, Me Nathalie Madore, a réussi à éviter le terrain glissant de la liberté de religion, qui permet aux Témoins de Jéhovah d’amener leurs enfants lors de leurs activités religieuses, en utilisant plutôt les articles du Code civil du Québec qui stipulent qu’il faut toujours privilégier l’intérêt de l’enfant. Contrairement à son ex- femme, Jacques n’avait jamais été membre des Témoins de Jéhovah. Il a toutefois assisté à leurs réunions durant trois mois après son mariage en 2000 avant de cesser parce que les enseignements et les exigences du mouvement, qu’il assimile maintenant à une secte, contrevenaient à ses principes. Les différends au sujet de la participation des enfants au mouvement auront finalement raison du couple en 2014 .
Fêtes – «Ce n’est pas facile… le mouvement entre dans la tête des enfants. Au départ, mes filles avaient peur de fêter leurs anniversaires parce que le mouvement l’interdit», donne-t-il comme exemple. Jacques trouvait également particulier que les fêtes comme Noël, Pâques et l’Halloween ne puissent être célébrées ou soulignées. Il déplore également les préjugés négatifs véhiculés par le mouvement envers les homosexuels et le fait que le tabagisme soit vu comme un péché, de même que le fait de recevoir des transfusions sanguines.
«Je mets mes filles en garde contre certaines choses, mais au lieu de dénigrer le mouvement, je préfère leur montrer ce qu’est la vie d’une personne qui n’est pas dans une secte. J’ai vu que ça les rendait plus heureuses», conclut Jacques.
Décédée lors d’un accouchement: le dossier médical de la témoin de Jéhovah Éloïse Dupuis réclamé par son mari
Journal de Montréal, 24.05.2017. NICOLAS LACHANCE. Le mari d’Éloïse Dupuis, une jeune témoin de Jéhovah morte au bout de son sang lors de l’accouchement de son enfant, veut protéger sa réputation et désire obtenir devant les tribunaux le dossier médical de sa femme. Paul-André Roy a déposé une requête introductive d’instance en Cour supérieure, réclamant à l’Hôtel Dieu de Lévis de lui donner accès au dossier médical de sa femme. L’hôpital de la Rive-Sud (Québec) avait préalablement refusé la demande de l’homme. Il désire faire évaluer le dossier de façon indépendante, dit-il, afin de déterminer «toutes les causes ayant contribué» au décès d’Éloïse. Selon le document, Mme Dupuis aurait mentionné à un gynécologue-obstétricien, dès son admission à l’hôpital, qu’elle était témoin de Jéhovah et qu’elle ne pouvait pas «consentir à une transfusion sanguine». Toujours selon la requête du mari, le médecin spécialiste aurait répondu à Mme Dupuis: «Tu préfères mourir plutôt que de retourner à la maison avec ton mari et votre bébé?» – La jeune femme aurait aussitôt souligné qu’elle «n’avait pas l’intention de mourir», mais qu’elle «n’accepterait en aucune circonstance de transfusion sanguine». Toutefois, à la suite d’une césarienne, Éloïse Dupuis a dû se faire retirer l’utérus en raison d’une trop grosse perte de sang. Elle a ensuite été plongée dans un coma artificiel. Son mari est ainsi devenu son représentant légal en raison d’une procuration signée le 6 septembre 2016, un mois avant son décès. Ce dernier a pris la décision de réitérer «le choix de madame Dupuis». La dame de 26 ans est finalement morte au bout de son sang. M. Roy indique également dans la requête que la mort de sa conjointe a été fortement médiatisée et que «sans preuve quelconque, plusieurs sources journalistiques avaient déclaré que la mort de Mme Dupuis fut causée par son refus d’accepter une transfusion sanguine». Selon le demandeur, les déclarations faites dans les médias «ont gravement porté atteinte à sa réputation» et à celle de la victime, qualifiant ces «attaques» de «vicieuses» et «dommageables» – La tante de la victime, Manon Boyer, qui critique ouvertement les témoins de Jéhovah depuis les événements, croit qu’il s’agit d’une stratégie de l’organisation afin de se protéger et sauver leur réputation. «La requête est signée par Sylvain Deschênes, un avocat des témoins de Jéhovah, et il a un bureau à la Watchtower (siège social des témoins). C’est leur façon d’avoir le dossier d’Éloïse», croit-elle.
Le Tribunal Fédéral (TF) déboute les Témoins de Jéhovah
24heures – 24.03.2017 – Canton de Neuchâtel Les recourants s’opposaient à l’éventualité de devoir subir une transfusion contre leur gré ainsi qu’à celle de devoir se faire soigner dans un autre canton. L’association suisse des Témoins de Jéhovah et deux de ses membres perdent un procès contre l’Hôpital neuchâtelois. Ils contestaient une directive sur la prise en charge de patients refusant toute transfusion sanguine. Adoptée par l’Hôpital neuchâtelois en 2015, la directive mentionne que tout patient a le droit de refuser une transfusion. Elle prévoit notamment que le patient doit, en dernière extrémité, signer un formulaire de «décharge relative à un refus de soins». S’il refuse, deux collaborateurs, qui ont participé aux échanges, doivent le remplir et le signer. Le document prévoit aussi, s’agissant des parturientes, que si tous les efforts médicalement et raisonnablement possibles échouent, une transfusion sanguine sera effectuée sur celles-ci en cas d’hémorragie.
Liberté de conscience et de croyance – Opposés à l’éventualité de devoir subir une transfusion contre leur gré ainsi qu’à celle de devoir se faire soigner dans un établissement d’un autre canton, les Témoins de Jéhovah invoquaient une violation de leur liberté de conscience et de croyance. Ils demandaient l’abrogation de l’entier de la directive. Dans un arrêt diffusé vendredi, le TF écarte leurs griefs qu’il juge irrecevables. Il souligne que dans les deux cas de figure invoqués, soit la transfusion sanguine et le refus de soins, un procès est envisageable. Une action en responsabilité contre l’Etat est également concevable.
Protection juridique suffisante – Par conséquent, des possibilités de protection juridique sont disponibles et permettent de se plaindre, le cas échéant, de la directive. La voie du recours en matière de droit public n’est par conséquent pas admissible, conclut Mon Repos, qui déboute les Témoins de Jéhovah. Le TF relève dans son jugement que la directive doit être appliquée en tenant compte des lois en vigueur ainsi que des conventions internationales, notamment les textes qui garantissent le respect des droits des patients. Edictée par la Direction de l’Hôpital neuchâtelois, la directive est destinée au personnel médical. Elle consiste en une sorte de marche à suivre, décrite sur huit pages, lorsqu’un patient refuse les transfusions sanguines. Elle détermine les différents cas de figure qui peuvent se présenter et évoque aussi le cas particulier des enfants. (arrêt 2C_613/2015 du 7 mars 2017) (ats/nxp)
http://www.24heures.newsnetz.ch/suisse/Le-TF-deboute-les-Temoins-de-Jehovah/story/29190764
Libre de mourir
Il arrive, parfois, que le gouvernement ne soit pas responsable. Que même lorsqu’une tragédie est absurde et évitable, elle ne se règle pas par une loi.
La Presse (Québec) 27.10.2016, PAUL JOURNET. L’horrible décès d’Éloïse Dupuis en a hélas fourni une nouvelle preuve. Il y a deux semaines, la témoin de Jéhovah accouche par césarienne à l’hôpital Hôtel-Dieu de Lévis. Malgré son hémorragie, elle refuse une transfusion sanguine à cause de son dogme. Le bambin a survécu. Pas elle.
Deux enquêtes ont été déclenchées. Celle du coroner déterminera les causes du décès, et celle de la police vérifiera s’il y a eu négligence criminelle. Pour l’instant, les témoignages sont contradictoires. Mme Dupuis avait signé sa carte pour refuser une transfusion. Selon une version, elle aurait réitéré ce souhait avant de mourir. Mais selon sa tante, les traitements (médicaments et opération) ainsi que l’influence des témoins de Jéhovah l’ont empêchée de prendre une décision libre et éclairée. En attendant le résultat des enquêtes, la Coalition avenir Québec (CAQ) demande au gouvernement de changer la loi. Elle veut que les juges valident le consentement d’un patient lorsque des raisons religieuses sont invoquées pour refuser un traitement. Or, tout indique que cette solution serait inapplicable et même nuisible. On comprend la CAQ de ne pas hausser les épaules en assimilant ce décès à une simple manifestation de la liberté de choisir. Et le parti de François Legault a raison de braquer les projecteurs sur la manipulation des dévots fervents. Le Soleil a rapporté la semaine dernière qu’une escouade spéciale des témoins de Jéhovah veille à ce qu’aucun membre n’accepte une transfusion. Sinon, il sera expulsé – quoique l’expulsion doit être plus difficile à exécuter quand la personne en question meurt. Tout cela pour une interprétation ridicule de passages de la Bible que ce groupe ne suivait même pas à ses débuts… Mais on ne peut empêcher sans raison une personne de refuser un traitement. En effet, ce refus n’est pas une exception accordée aux croyants. C’est un droit que possède tout adulte, athée ou croyant. Il découle de l’autonomie inviolable du patient, protégée par plusieurs lois. Ce principe fonde d’ailleurs l’aide médicale à mourir. Le consentement doit toutefois être libre et éclairé. Pour le vérifier, les hôpitaux utilisent déjà des comités formés de médecins et autres spécialistes. Ils doivent s’assurer entre autres que le patient n’est pas inapte ou manipulé. Confier cette décision à un juge ne ferait qu’alourdir ce processus. Elle devrait être prise par le médecin, celui qui connaît le mieux le patient et son entourage. La religion n’est pas ce qui permet un refus de traitement. Mais devrait-elle par contre enlever ce droit ? En théorie, on pourrait soutenir qu’un membre d’une secte est par définition endoctriné, à un point tel que son consentement n’est pas libre. Or, un tel jugement serait tout à fait inconstitutionnel, car il retirerait les droits fondamentaux d’un groupe à cause de ses croyances. Et il plongerait l’État dans des débats théologiques insolubles. Il faudrait en effet déterminer quels dogmes religieux sont compatibles avec la raison. On en aurait encore pour quelques siècles à en débattre…
Depuis les « estrades », on peut penser que les médecins n’en font pas assez pour protéger les patients contre eux-mêmes. Ce serait toutefois oublier qu’ils sont les premiers à être troublés par ces cas désespérants, et aussi qu’ils ont les mains liées par la jurisprudence. En 1990, la Cour d’appel ontarienne a donné raison à une témoin de Jéhovah qui avait poursuivi son médecin pour lui avoir sauvé la vie ! Inconsciente après un accident de voiture, elle avait reçu une transfusion sanguine, même si elle avait auparavant signé sa carte de refus. La CAQ a raison de braquer les projecteurs sur ces dogmes qui tuent, mais la solution ne passe pas par une loi, à moins de vouloir s’attaquer à l’autonomie des patients et à l’aide médicale à mourir.
http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/paul-journet/201610/24/01-5033733-libre-de-mourir.php
Une «police du sang» qui a le bras long
Le Soleil (Québec), 18.10.2016 – IAN BUSSIÈRES – Qualifié de «police du sang» par certains, le Comité de liaison hospitalier des Témoins de Jéhovah a le bras long, selon trois ex-membres du mouvement, lorsqu’un témoin est hospitalisé et que la question d’une transfusion sanguine pourrait se poser.
Dans un document interne destiné seulement au «Collège des Anciens» des Témoins de Jéhovah et dont Le Soleil a obtenu copie, on donne la liste des 30 membres québécois du Comité de liaison hospitalier. On invite les Anciens à ne pas hésiter à appeler le Comité rapidement concernant «tous les cas médicaux» qui pourraient soulever la question d’une transfusion sanguine. Auparavant, on demande toutefois de s’assurer que le patient est baptisé, de trouver la nature de sa condition médicale et d’obtenir l’information correcte pour la famille et les parents. Dans le cas d’Éloïse Dupuis, décédée la semaine dernière à l’Hôtel-Dieu de Lévis, des amies de la jeune femme avaient mentionné aux médias la présence de membres haut placés des Témoins de Jéhovah dans sa chambre au cours des derniers jours et des dernières heures de sa vie.
Pression. Pour Jonathan Lavoie, un ex-témoin de Jéhovah maintenant établi à Québec dont le frère est mort en 2007 après avoir refusé une transfusion, le Comité a ni plus, ni moins comme mission de faire pression sur les membres hospitalisés, leur famille et le personnel hospitalier. «Il y a des avocats qui font partie du Comité. Moi, quand mon frère a été hospitalisé, aucun membre du personnel médical n’a accepté de me parler avant que je dise que je n’étais pas témoin. Ils avaient trop peur des poursuites», affirme celui qui a créé le site www.watchtowerlies.com, très critique envers le mouvement religieux. M. Lavoie se souvient même d’avoir, à l’âge de 15 ans, ainsi «veillé» en compagnie de son beau-père sur une dame de 60 ans qui venait d’être opérée. «On nous a rappelé les consignes générales et donné des numéros de téléphone à appeler si le personnel de l’hôpital tentait une transfusion», explique-t-il en soulignant que, finalement, l’opération s’était bien déroulée et que la sexagénaire n’avait pas eu besoin de sang. Un Américain de 49 ans qui se présente sous le pseudonyme de John Redwood indique pour sa part au Soleil que les membres du Collège des Anciens se rendent régulièrement à New York afin de recevoir des formations sur la façon d’interagir avec les médecins.
Depuis 1945. «Il ne faut pas oublier que cette religion existe depuis les années 1870, mais que les transfusions sanguines ne sont interdites que depuis 1945 et qu’elles ne constituent un motif d’expulsion que depuis 1961. En 1980, le terme a été changé pour dissociation alors qu’on a fait peser la responsabilité sur le membre, qui est réputé se dissocier du mouvement s’il accepte du sang», souligne M. Redwood. Le Britannique Lloyd Evans, un ex-membre du Collège des Anciens qui a été apostasié et dirige aujourd’hui le site Web www.jwsurvey.org, explique pour sa part que c’est durant les années 80 que le Comité de liaison hospitalier a pris naissance. «C’est un groupe d’élite d’Anciens qui ont accès à du matériel qu’ils peuvent utiliser pour communiquer avec le personnel de l’hôpital», explique-t-il. «Vous savez, il y a des médecins qui vont tenter de convaincre un patient de recevoir une transfusion sans que personne d’autre ne le sache. L’un des buts du Comité est justement de maintenir une présence et une pression pour éviter que ça arrive, explique M. Evans. Je suis heureux de n’avoir jamais été dans ce Comité car, aujourd’hui, j’aurais l’impression d’avoir joué un rôle dans la mort de certaines personnes», enchaîne-t-il.
M. Evans estime qu’on peut évaluer à «des milliers» le nombre de décès de témoins de Jéhovah ayant refusé de recevoir du sang. «En 2011, une étude réalisée en Nouvelle-Zélande sur 206 patients souffrant d’anémie sévère, dont la moitié étaient témoins de Jéhovahet avaient refusé une transfusion, a démontré que 21 témoins étaient finalement décédés contre seulement deux non-témoins. C’est 10 fois plus de décès! «L’ironie de ce comité, c’est que les Témoins disent toujours que la décision [de refuser une transfusion] est personnelle. Alors pourquoi ont-ils besoin d’un comité toujours prêt à intervenir à l’hôpital?» conclut M. Evans.
Une justice parallèle pour les Témoins de Jéhovah pédophiles
ICI.Radio-Canada.ca 01.12.2016, par Pasquale Turbide d’Enquête. Ils sont polis et cognent à votre porte le samedi matin…Saviez-vous que les Témoins de Jéhovah ont leur propre système de justice? Des tribunaux internes qui interprètent la Bible de façon stricte… et qui ont parfois pour effet de protéger des pédophiles. Mélanie Poirier avait 10 ans lors de son premier cours de piano. La séance a duré une heure et elle a changé sa vie. C’est ce jour-là que son professeur l’aurait agressée sexuellement pour la première fois. « Semaine après semaine, à tous les cours de piano, il se masturbait devant moi. Et il me demandait de le toucher », se souvient-elle. Pendant ce temps, son père attendait dans la pièce à côté, sans savoir ce qui se passait. Les cours de piano ont duré cinq ans, et les agressions présumées aussi, selon Mélanie, qui ne se sentait pas capable de dénoncer son professeur, Témoin de Jéhovah lui aussi : « Si j’étais allée raconter cette histoire seule, ça n’aurait rien donné du tout. Je n’aurais pas été crue, les anciens ne se seraient même pas arrêtés à écouter mon histoire ». Les « anciens » sont un groupe d’hommes qui forme le premier palier de la structure de pouvoir des Témoins. Elle conservera son secret près de 20 ans jusqu’à ce qu’elle rencontre une autre victime présumée de son professeur de piano. Ensemble, elles le dénonceront à leur congrégation. Un « comité judiciaire » est alors convoqué pour chacune. Il s’agit d’un tribunal interne où un panel de trois anciens doit déterminer si des principes bibliques ont été enfreints. Les dénonciations, à la police ou à la Direction de la protection de la jeunesse, ne sont pas expressément interdites. Mais elles ne sont pas encouragées à moins que les lois locales ne les rendent obligatoires. Avant d’obtenir justice devant les siens, Mélanie devra toutefois subir une autre épreuve : confronter son présumé agresseur, un décret basé sur une citation biblique. « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. » – Mathieu 18:15
« Je pensais que ça serait difficile. Ça n’a pas été difficile. Ça a été la catastrophe », se rappelle-t-elle. Son professeur était un ancien, l’un des membres les plus influentsde la congrégation en banlieue de Montréal à laquelle appartenaient aussi Mélanie et sa famille. Ce sont les anciens, des ministres laïques, qui guident la congrégation et mènent la prière. Ils décident aussi du sort des fidèles accusés de péchés graves, et peuvent recommander leur expulsion. Mais grâce au témoignage de Mélanie, et à celui de la seconde présumée victime, son professeur est banni des Témoins de Jéhovah, la punition usuelle pour les délits graves. Elle devra toutefois le confronter trois fois, car deux appels ont été nécessaires. Son professeur a été rapidement réintégré dans une autre congrégation. Pourtant, il n’a jamais avoué ni démontré de repentir, des conditions nécessaires à sa réintégration. Pour Mélanie et son père Benoît, ce retour en grâce ajoute l’insulte à l’injure. Selon Mélanie, les Témoins de Jéhovah sont toujours une organisation dangereuse pour les enfants. « Je me dis qu’en ce moment, il y a des enfants qui sont en danger avec ce qui se passe dans les comités quand une victime va parler. C’est la parfaite place pour un pédophile pour se cacher. » – Mélanie Poirier
Nous avons contacté l’ancien professeur de piano de Mélanie. Il a nié ces allégations et a refusé de répondre à nos questions. Une plainte à la police de Laval a été déposée contre lui il y a quelques semaines…
Agressée pendant plusieurs années par une personne de son entourage, Marie-Claude Lavoie avait 14 ans lorsqu’elle s’est confiée à des copines Témoins de Jéhovah comme elle. À l’époque, un comité judiciaire est convoqué, auquel son présumé agresseur ne sera pas convié, car il n’est pas Témoin lui-même. Marie-Claude doit donc se présenter seule, sans l’appui de sa mère. Les femmes n’ont pas le droit d’assister à ces comitésni d’accéder à quelque poste décisionnel que ce soit. Les trois anciens, tous dans la quarantaine, auraient commencé la rencontre en lui rappelant qu’elle aurait dû se battre jusqu’à la mort et qu’elle ne semble pas assez traumatisée. Les choses ne seraient pas améliorées par la suite. On lui demande de tout raconter… et même plus.
« Est-ce que tu as aimé ça ? », une question humiliante, mais qui ressemble étrangement à une autre question que les anciens étaient tenus de poser dans ce genre de forum. La question numéro 9 du formulaire Abus sexuel d’enfant : « Combien d’anciens estiment que la victime est à blâmer ou a volontairement participé aux actes? »
Une copie d’un formulaire plus récent doit être envoyée au quartier général des Témoins de Jéhovah de chaque pays lorsqu’une victime fait des allégations de ce type.
La « règle des deux témoins », un des principes fondamentaux des Témoins de Jéhovah : il faut deux témoins – ou un aveu – pour qu’une dénonciation soit retenue par les anciens. « Un seul Témoin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou un péché. » (Deutéronome 19:15). C’est ce qu’a constaté – avec horreur – la mère d’un petit garçon de cinq ans qui aurait été victime d’agression sexuelle par un ancien lors d’un voyage de pêche avec son père. Elle nous raconte le retour de son fils et ce qu’il aurait subi ensuite… Personne n’avait été témoin des incidents et l’abuseur présumé n’a pas été inquiété.
La mère a contacté les autorités, puis a retiré son signalement, craignant de traumatiser son fils à nouveau. Incapable d’accepter la décision des anciens, elle a fini par quitter les Témoins de Jéhovah. Son fils en fait toujours partie et elle n’a plus de contact avec lui.
Ceux qui salissent l’organisation. Mélanie et son père Benoît ne sont plus Témoins de Jéhovah. Benoît, lui-même ancien pendant plus de 10 ans et ex-ami de l’agresseur, ne s’est jamais remis de la façon dont sa fille a été traitée par l’organisation. Il lance aujourd’hui un émouvant appel à ceux et celles qui hésitent encore à parler.
Qui sont-ils? Les Témoins de Jéhovah sont un mouvement religieux apocalyptique, qui fait la promotion d’un mode de vie conservateur basé sur le respect des principes bibliques. Ses fidèles sont convaincus que la fin du monde, l’Harmaguédon, est à nos portes. Ils se mélangent peu au reste de la société, mais ne vivent pas dans des communautés fermées. En général, leurs enfants fréquentent les écoles de leur quartier…. C’est un mouvement hautement hiérarchisé. Il est contrôlé par la société Watchtower, dont le quartier général était situé dans le quartier new-yorkais de Brooklyn, jusqu’à son récent déménagement dans une partie plus rurale de l’État. Watchtower vaut plus d’un milliard de dollars. C’est un empire financier construit sur un impressionnant portefeuille immobilier et sur la publication des célèbres magazines La Tour de garde.
Les instructions aux fidèles émanent du Collège central, un groupe de sept hommes âgés considérés comme le canal de Dieu sur Terre. Ces instructions, qui régissent les moindres aspects de la vie des Témoins, font l’objet de révisions constantes contenues dans des documents confidentiels destinés aux fidèles, et surtout aux anciens.
Chaque salle du Royaume, leurs lieux de cultes, contient des dossiers sur les transgressions des fidèles, mais qui leur sont inaccessibles. Les rares dossiers obtenus l’ont été grâce à des mandats de perquisition…
En Australie, une commission royale d’enquête a fait une découverte étonnante en ouvrant les dossiers d’agressions sexuelles présumées conservés dans les coffres du quartier général des Témoins de Jéhovah de Sydney. Sur 1006 cas d’abuseurs sexuels présumés, aucun n’avait été dirigé vers la police ou la protection de l’enfance. En Californie, la cour a ordonné cette année à la société Watchtower de remettre sa liste de pédophiles, construite à partir des documents détenus par la société. Depuis 1997, la direction des Témoins exige que chaque dénonciation d’un fidèle soupçonné de pédophilie soit envoyée au quartier général. Dans un mémo confidentiel aux anciens, Watchtower leur demande même d’envoyer ces informations dans des « enveloppes bleues spéciales ».
C’est d’ailleurs en Californie que la première décision civile reconnaissant la responsabilité des Témoins de Jéhovah dans l’abus sexuel d’un enfant a été rendue. Des dommages de 28 millions de dollars – réduits en appel – ont été accordés à la plaignante Candace Conti, agressée par un Témoin pédophile connu qui faisait du porte-à-porte avec elle. Depuis le 1er août 2016, certains assouplissements ont été décrétés dans les instructions aux anciens. Par exemple, une victime d’abus sexuels ne serait plus obligée de confronter son agresseur présumé. Nous avons rejoint le quartier général des Témoins de Jéhovah à Toronto. On a refusé de répondre à nos questions et on nous a redirigés vers leur site Internet.
Le Havre : ancien Témoin de Jéhovah, Alexandre Cauchois crée l’Association d’information sur le risque sectaire (AIRS) – http://risquesectaire.org/
paris-normandie.fr 21/11/2016 – Ancien adepte des Témoins de Jéhovah et auteur du livre Histoire insolite et secrète des Témoins de Jéhovah (2015), Alexandre Cauchois vient de fonder l’Association d’information sur le risque sectaire
Pourquoi cette initiative ? N’existe-t-il pas déjà les ADFI, les Associations de défense des familles et de l’individu ? « À Rouen et à Caen, les ADFI sont ouvertes quelques heures chaque semaine, mais au Havre il n’y avait rien, ni aucune association d’information sur les problèmes sectaires. L’AIRS veut créer des outils d’information pour le grand public, les médias, les élus et les décideurs. Beaucoup de mensonges sont répandus par les sectes et nous voulons éclairer les gens sur les problématiques. Il y aura des livres, des conférences et des tracts. Tous les bénéfices de mon premier livre et du deuxième, qui va paraître en décembre, iront à l’association. »
Des sectes sont-elles présentes et actives au Havre ? « Il y a aujourd’hui des petits groupes qui tiennent un discours qui peut être dangereux, comme le coaching, les psycho-énergéticiens. Par exemple, on vous dit d’arrêter votre traitement contre le cancer. On commence à prendre le pouvoir sur une personne et ce pouvoir, qu’est-ce qu’on en fait ? Je pense aussi, naturellement, aux Témoins de Jéhovah. Mon prochain livre, Témoins de Jéhovah : paradis pour pédophiles, a été conçu à partir de témoignages, de livres et d’informations collectées sur le Net. C’est un très gros problème. Les cas de pédophilie sont cachés au grand public et aux membres de la congrégation. Pour des sanctions en interne, il faut au moins deux témoins, ce qui n’existe pas ! L’enfant doit expliquer dans le détail à trois hommes – il n’y a pas de femme – ce qui s’est passé, le dialogue n’est pas enregistré et l’enfant ne peut pas être accompagné. Quant à d’éventuelles dénonciations aux autorités, officiellement il y en a, et quand il y a un problème en local, ils doivent appeler le siège, mais dans les faits il n’y en a pas et on paie le silence des victimes. »
On pense aux drames comparables que connaît l’Église catholique et qui continuent de défrayer la chronique… « Benoît XVI a beaucoup fait et s’est excusé plusieurs fois, mais les Témoins de Jéhovah, eux, refusent complètement de reconnaître le problème. Alors qu’en Australie, où l’on compte 75 000 Témoins de Jéhovah, 5 000 enfants ont subi des attouchements, et un procès est en cours depuis deux ans. »
PRATIQUE – Une collecte de fonds est lancée pour financer les frais des conférences en France ou à l’étranger et la sortie du nouveau livre d’Alexandre Cauchois. Il donnera demain mercredi à 18 h une conférence au Cardinal, 107 bd de Strasbourg (entrée libre) : « Témoins de Jéhovah, le refus de soins qui mène à la mort ».
Contact pour les adhésions et les dons : fr.ulule.com/association-risque-sectaire –
Australie … et pédophilie chez les Témoins de Jéhovah
COMMISSION ROYALE AUSTRALIENNE 15.09.2016 – Source : http://jw-verite.org/actualite-des-temoins-de-jehovah/92-commission-royale-australie-pedophilie-temoins-de-jehovah.html
Au final, ce sont 1.659 dossiers qui ont été constitués contre les pédophiles australiens de la Watchtower, et la Commission Royale vient de faire savoir qu’agissant en tant que « Procureur », elle vient de transmettre ces 1.659 dossiers, aux forces de Police. Imaginez ce qui se passerait dans les médias du monde entier si, dans un seul pays, on avait découvert 1.659 prêtres pédophiles ! Mais curieusement, quand cela concerne une secte, infiniment plus petite que l’Église catholique, et qui devrait donc avoir infiniment moins de cas de pédophilie avérés, là, pas un mot Pas un seul journal d’expression francophone n’a dérogé à la règle de l’omerta et n’a exposé cet immense scandale aux yeux du grand public. M. Angus Stewart, avocat principal au service de la Commission, a publié ses conclusions. En voici quelques extraits :
Source : http://jw-verite.org/actualite-des-temoins-de-jehovah/92-commission-royale-australie-pedophilie-temoins-de-jehovah.html
A propos du collège central « porte-parole de Dieu sur terre »
Nous lisons à la page 11 §15 :
« Quand il lui a été demandé si les membres du collège central se voyaient comme les « porte-paroles de Jéhovah Dieu sur terre », M. Jackson n’a pas répondu à la question, répondant à la Commission Royale qu’il « serait plutôt présomptueux de dire que nous sommes les seuls porte-paroles que Dieu utilise ». L’humilité professée par M. Jackson n’est pas, cependant, soutenue par les propres publications de l’organisation des Témoins de Jéhovah…
Ce que révèlent les fichiers de la Watchtower
Nous lisons page 20 à partir du §53 : « Depuis 1950, Watchtower Australia a enregistré les allégations, rapports et plaintes au sujet d’agressions sexuelles sur mineurs à l’encontre de 1006 membres de l’organisation des Témoins de Jéhovah d’Australie. Ces allégations, rapports et plaintes concernent au moins 1800 prétendues victimes d’abus sexuels sur mineurs. Les fichiers révèlent que 579 d’entre ceux contre qui des allégations ont été faites ont confessé avoir commis des abus sexuels sur mineurs. Sur les 1006 membres contre lesquels des allégations d’abus sexuels sur mineurs ont été faites, 108 étaient anciens ou assistants ministériels au moment des faits supposés (…). Les fichiers révèlent aussi que 28 abuseurs accusés ont été nommés anciens ou assistants ministériels après avoir fait l’objet d’une allégation d’agression sexuelle sur mineur. Enfin, les fichiers révèlent que 401 supposés abuseurs ont été excommuniés en rapport avec l’accusation d’abus sexuel et que 230 d’entre eux ont ensuite été réintégrés. 78 parmi les excommuniés l’ont été à plusieurs reprises pour des allégations d’abus sexuels sur mineurs. »
A propos du rapport des faits à la police
Nous lisons page 21 §61 : « L’analyse conduite par l’équipe de la Commission Royale a montré que sur les 1006 supposés agresseurs sexuels d’enfants identifiés par l’organisation des Témoins de Jéhovah en Australie, aucun n’a été rapporté à la police ou à toute autre autorité civile par l’organisation des Témoins de Jéhovah »
A propos de la règle des deux témoins
Nous lisons la conclusion F42 page 79 : « Les règles qui veulent qu’au moins deux témoins oculaires pour un même incident soient requis en l’absence de confession de l’accusé: …signifient que dans le cas des abus sexuels sur mineurs, qui ont lieu quasi-invariablement en privé, très souvent aucune charge ne pourra être retenue à l’encontre de l’accusé … mettent en danger les enfants au sein de l’organisation des Témoins de Jéhovah puisque bien souvent rien n’est entrepris à l’encontre du pédophile. Voici quelques points principaux retenus. Bien entendu il est très difficile de résumer ces 132 pages en quelques paragraphes et je vous invite à consulter par vous-même le document publié (lien en fin d’article). Aidez-vous de Google traduction au besoin si vous ne lisez pas l’anglais)
Rappelons que ces conclusions ne sont qu’une étape supplémentaire vers le jugement et l’éventuelle condamnation de la société Watchtower en Australie. Ces conclusions, ainsi que les arguments contradictoires de la société des Témoins de Jéhovah, devront d’abord passer entre les mains du juge…
Liens utiles
Site officiel de la Commission Royale d’Australie : http://www.childabuseroyalcommission.gov.au/case-study/636f01a5-50db-4b59-a35e-a24ae07fb0ad/case-study-29,-july-2015,-sydney.aspx
Conclusions de l’avocat principal : http://jw-verite.org/images/Documents/Submissions-of-Senior-Counsel-Assisting-the-Royal-Commission.pdf
Réfutations de la société Watchtower : http://jw-verite.org/images/Documents/Submissions-on-behalf-of-Watchtower-Bible-and-Tract-Society-of-Australia.pdf
Pédophilie Australie
05/05/2016 – En Australie, une Commission royale qui a enquêté sur les abus et viols commis dans le pays par des membres de différentes organisations (Témoins de Jéhovah mais aussi Église Catholique, Armée du Salut etc.) a rendu, en septembre 2015, un avis rapporté (en anglais) par le journal britannique Guardian. Le montant minimal de l’indemnité à verser à chaque victime serait de 10 000 dollars australiens jusqu’à 200 000 dollars maximum, avec une moyenne de 65 000. En fonction de leur nombre, la Commission a estimé le montant total de l’indemnisation due aux victimes à 4 milliards de dollars australiens dont 1,25 milliards seraient payés par l’État fédéral parce qu’il a échoué dans son devoir de protection. Il resterait en moyenne à la charge de chaque organisation incriminée une moyenne de 68.5% de l’indemnité due à chaque victime, même si elle lui a déjà versé quelque chose.
Sachant qu’un cabinet d’avocat mène une action de groupe de 1700 cas de victimes de membres de la filiale australienne de la Watchtower Society, celle-ci devrait payer au cours actuel environ 51.5 millions d’euros ! C’est peu au regard des sommes à payer aux États -Unis qui se montent à plusieurs millions d’euros par victime…
La Commission de contrôle des associations caritatives de Grande Bretagne souhaite entendre les victimes de la Société des témoins de Jéhovah.
Par Alexandra James 19.04.2016. La Commission de contrôle de Grande Bretagne est une agence qui surveille et enquête sur toute suspicion d’abus ou faute d’administration dans un organisme à statut d’association caritative. Comme il apparaît dans cet article, la Commission a commencé à envisager une enquête concernant les témoins de Jéhovah sur les années passées, ce contre quoi la Watchtower s’est battu en justice. En mars dernier, la Commission a reçu un jugement favorable lui permettant de se lancer dans cette enquête. Ce matin, le chef enquêteur Jonathan Sanders a envoyé un e-mail à ce sujet comme suit :
…Nous progressons dans nos enquêtes concernant la protection des œuvres caritatives liées aux T de J; je suis content de pouvoir dire qu’en plus nous progressons dans l’envoi des plaintes que nous avons reçues concernant l’emprise et les bénéfices réalisés par la Watchtower Bible and Tract Society of Britain (Société des témoins de Jéhovah Britannique)…
Je voudrais demander aux personnes ayant une expérience concernant les points suivants de me faire savoir si elles seraient prêtes à me rédiger un témoignage écrit…permettez-moi de nouveau de vous assurer que les informations que vous nous avez données sont inestimables pour nous aider à améliorer nos enquêtes…
Jonathan Sanders, Senior Investigator – Investigations Monitoring & Enforcement – Charity Commission
jonathan.sanders@charitycommission.gsi.gov.uk – www.charitycommission.gov.uk
Traduction Catherine Lefèvre
Posté le 25 Avril, 2016 (Extraits) :D’après Reader de San Diego 24.04.2016 – Gonzalo Campos : Témoin de Jéhovah et pédophile…La semaine dernière, nous avions rapporté le dernier développement judiciaire concernant le procès de José Lopez contre la Watchtower Bible and Tract Society. Lopez a été la victime d’un « ancien » (ou pasteur : Note de GEMPPI), Témoin de Jéhovah et pédophile : Gonzalo Campos…Une autre victime d’abus sexuel de Campos a présenté les mêmes allégations devant un tribunal.Son nom est Osbaldo Padron. Le journaliste Dorian Hargrove rapporte dans READER de SAN DIEGO que Padron affirme que son abus a eu lieu en 1994, après celui de Lopez, ce qui confirme bien que l’organisation Watchtower était déjà au courant que Campos était un violeur d’enfant en série. Comme, les anciens de la Watchtower n’auraient pas appliqué la loi, Campos continua de servir comme ancien, lui donnant ainsi la possibilité de mener à bien ses attaques sur Padron.
http://www.sandiegoreader.com/news/2016/apr/24/ticker-tough-build-jehovahs-witness-sex-abuse-case/
Hargrove rapporte :
Padron a déposé plainte en Septembre 2013. Depuis cette plainte… les responsables de l’église et leurs avocats ont été négligeant et n’ont pas retourné les documents demandés, en dépit d’une ordonnance du tribunal de Mars 2015 les contraignant à le faire. Non seulement la Watchtower étaient pleinement consciente des actes de Campos mais elle n’a rien fait pour protéger les enfants, ni même prévenu les autorités. Il a été allégué que les documents détenus par la Watchtower prouvaient cette accusation; ces documents qui listaient des dizaines de milliers de présumés agresseurs d’enfants Témoins de Jéhovah ont tout simplement été classés.
L’existence de ces documents est un élément de plus dans le procès. Pour Lopez, le juge a décidé que ces documents, s’ils existent, sont vitaux pour prouver le degré d’implication de la Watchtower, et sa culpabilité.
En réponse, les avocats de la Watchtower ont admis que ces documents existent, mais ils ont finalement refusé de les produire, allant même jusqu’à rejeter l’injonction directe de la cour les ordonnant de le faire.
Maintenant, il semble que le cas Padron prenne le même chemin juridique avec une légère différence; il semble que la Watchtower aurait effectivement fournit certains documents, en les expurgeant si profondément que leur utilisation est quasiment impossible.
Hargrove explique:
« … La Watchtower a produit des documents dont les noms des victimes, des anciens, des auteurs, des congrégations (adresses et coordonnées), des villes (où l’abus a eu lieu), des organismes qui ont enquêté, et d’autres pièces, ont été retirés du document nouvellement déposé à la cour ». « Les modifications apportées sont si grandes que la demanderesse ne peut pas en faire usage. La demanderesse a présenté un échantillon de ces documents expurgés pour que la cour donne son avis. Chacun a convenu que les censures faites sont si importantes que cela empêche le demandeur de les utiliser.
« Ce tribunal a estimé que les documents demandés étaient sensibles et indispensables, et que leur production ne demandait pas une charge trop importante de travail. Ce tribunal a également abordé spécifiquement une troisième partie concernant la confidentialité, en déclarant : ‘Toute, les informations concernant les identités des tiers (agresseurs et victimes) devaient être retirées des documents pour répondre au respect de la vie privée »
Il signale également que l’équipe juridique de Patron ira devant le tribunal le vendredi 29 Avril pour présenter la motion suivante : Dans une requête à la cour, l’avocat de Padron, Irwin Zalkin, dit que le tribunal doit faire preuve de fermeté et de détermination vis-à-vis de l’église et prononcer des sanctions exemplaires contre les dirigeants de l’église ainsi que leurs avocats s’ils ne suivent pas les injonction de la cour. Si cela était accordé, les sanctions imposeraient des amendes à l’église pour chaque jour de retard, si elle refusait de remettre les documents. Si les documents ne sont pas remis après un laps de temps raisonnable, le juge pourrait rendre un jugement par défaut contre la Watchtower, la congrégation de « Playa Pacifique », et Campos.
Il semble donc, que le cas de Padron prend le même chemin que le procès de Lopez. La Watchtower va être confrontée à un choix cornélien : … Soit verser plusieurs millions de dollars de dédommagement, soit accepter de donner les documents demandés avec une avalanche de critiques concernant la crédibilité des leaders de la Watchtower (Société des témoins de Jéhovah).
Victoire amère au terme d’une guerre d’héritage
La Presse, 18 mai 2016, par ETIENNE RANGER, LEDROIT – La fille d’une témoin de Jéhovah de Gatineau (Canada) décédée le printemps dernier a réussi à récupérer l’héritage de sa mère, après avoir accusé l’organisation religieuse d’avoir tenté de faire une captation illégale. Le règlement hors cour, survenu entre Joanne Laberge et deux membres influents des Témoins de Jéhovah de l’Outaouais, Jean-Yves Bermond et Murielle Cimini, est une victoire qui laisse un goût amer …La valeur de l’héritage récupéré, environ 300 000$, est significative. Mais pour Joanne Laberge, un geste irréparable a été commis lorsque la partie adverse lui a remis les biens. L’urne funéraire ne contenait plus les cendres de sa mère… M. Bermond avait dirigé les questions du Droit à son avocat en 2015. En début de semaine, l’avocate Francine Danais n’avait toujours pas commenté l’affaire… Le couple Cimini-Bermond a renoncé au testament qu’il aurait fait signer à Lise Laberge sur son lit d’hôpital en 2015. Ce testament contesté a finalement été déclaré «nul et sans effet».Le seul testament reconnu est donc celui de 2008. Selon ce testament, la mère léguait tout à sa fille. Cependant, le couple aurait, selon la requête initiale de la fille de Mme Laberge, fait signer un autre document à la mourante pour qu’elle leur cède tous ses biens. M. Bermond est décrit comme ministre du culte des Témoins de Jéhovah de l’Outaouais par les documents de la cour…Selon la requête déposée à la Cour supérieure en juillet 2015, Jean-Yves Bermond et sa conjointe Murielle Cimini auraient pris possession de l’héritage indûment en faisant signer à la mourante un autre testament une semaine avant son décès. La famille de la défunte demandait l’annulation de ce testament «pour cause de captation et d’insanité d’esprit». «Au jour de la signature du testament, Lise Laberge était fortement intoxiquée», lisait-on dans cette requête initiale. Malade en 2008, Mme Laberge aurait fait son testament en désignant sa fille Joanne, qu’elle n’avait pas vue depuis 23 ans. Ce testament n’aurait pas été connu des défendeurs à ce moment. La fille aurait appris le décès de sa mère par un oncle. À l’hôpital, on aurait répondu à Joanne Laberge que Jean-Yves Bermond «avait fait transférer le corps et qu’il avait prétendu que sa mère n’avait pas de famille», selon la requête de juillet 2015. http://www.lapresse.ca/le-droit/justice-et-faits-divers/actualite-judiciaire/201605/18/01-4983115-victoire-amere-au-terme-dune-guerre-dheritage.php
BBC Posté le 9 mars 2016 –Dame Lowell Goddard DNZM – La Watchtower a demandé aux anciens de détruire systématiquement les documents détenus concernant toutes les accusations d’agressions sexuelles, cela comprenait également toutes les notes prises au cours de leurs enquêtes judiciaires, et celles des membres des comités judiciaires, ainsi que les dossiers de la congrégation qui y sont liés. Cette procédure rend impossible toute enquête de la part des institutions gouvernementales. Dans le domaine de la conservation des dossiers, elle a simplement commis une erreur de droit terrible au Royaume-Uni qui peut entraîner des accusations criminelles.
Faisant suite aux enquêtes australiennes, le Royaume Uni lance une enquête de grande envergure sur l’abus sexuel des enfants. Cette enquête est connue sous le nom de : Enquête Indépendante Sur Les Abus Sexuels (plus communément appelée Loi Goddard, du nom de L’honorable Dame Lowell Goddard DNZM qui est responsable de l’opération). L’une de ses premières tâches, dès qu’elle a été nommée en 2015, fut de demander des renseignements aux organisations concernées, et d’envoyer une lettre à toutes celles qui étaient listées par son enquête, en leur ordonnant de ne détruire aucun dossier. La Watchtower était parmi les organisations citées sur cette liste. Mais, quelques mois plus tard, la Watchtower a envoyé une lettre à toutes les congrégations britanniques leur ordonnant de faire exactement le contraire de ce que l’honorable Dame Lowell Goddard DNZM leur avait ordonné de faire :Détruisez tous les dossiers.
Cette lettre qui a fuité a été portée à l’attention des militants des droits de l’homme qui ont ensuite porté l’affaire à la connaissance des médias. Cette affaire a rapidement pris de l’ampleur au point que la commission Godard en fut informée, si bien que la très respectée BBC 4 a couvert l’histoire dans son programme dominical phare.
L’émission est disponible à l’écoute (1), mais voici deux points importants du rapport :
-La Watchtower a souvent cité les lois sur la protection des données pour justifier cette destruction, mais un expert juridique interrogé pendant le programme a indiqué qu’une telle destruction n’était exigée nulle part dans la loi. Au contraire, la loi vise à protéger ces données, et surtout pas à les détruire. Lorsque la Watchtower cite la loi comme prétexte pour justifier sa politique, elle est soit dans l’erreur, soit elle tente d’induire en erreur.
-Quand la Watchtower ordonne à toutes ses congrégations de détruire ces informations, après qu’une entité juridique telle que l’enquête Goddard, ait explicitement ordonné de ne pas le faire, cela pourrait entraîner des accusations criminelles.
L’enquête Goddard ne fait que commencer, et déjà la Watchtower est du mauvais côté de la barrière, ce qui démontre que le Collège Central et la haute direction de l’organisation semblent n’avoir retenu aucune leçon de sa débâcle lors de sa comparution devant la Commission Royale australienne sur la pédophilie.
Si vous vivez au Royaume-Uni, vous pouvez aider l’enquête, aider les victimes désespérées d’abus, et également les anciens locaux qui ignorent que la Watchtower vient de les mettre dans la ligne de tir de la justice en leur donnant des instructions illégales.
L’activiste Louise Goode responsable des Droits de l’Homme et de la Liberté de Conscience des Cultes mène une campagne. L’objectif de la campagne est d’informer les membres britanniques locaux du parlement de l’activité illégale de la Watchtower dans cette affaire et, surtout, d’informer les communautés locales des Témoins de Jéhovah qu’elles viennent de recevoir des instructions illégales qui entrainent des sanctions pénales si elles sont suivies.
Regarder la vidéo ci-dessous pour plus d’informations sur la façon de participer. (Notez qu’il est possible de participer sans que soit révélée votre identité aux Témoins de Jéhovah, mais vous devez être prêt à donner votre identité à votre député local) : https://youtu.be/83ntfMhhndY – Non seulement cette campagne apportera la lumière sur les demandes immorales et illégales du Collège Central concernant l’enquête Goddard, mais également ce seront des preuves vitales pour l’enquête qui pourraient autrement être perdues …
La plupart des anciens ne savent rien de l’enquête Goddard et sur ses demandes de renseignements. Ils savent seulement qu’ils ont des ordres de la Watchtower, et n’ont aucune idée que ces ordres sont illégaux. Ils ne savent pas qu’ils pourraient être confrontés à des accusations criminelles. Si vous êtes Témoin de Jéhovah actif, et si vous lisez ceci, merci de sensibiliser votre collège d’anciens sur cette affaire. Ainsi, ils seront en mesure de prendre une décision éclairée quant à savoir s’ils vont se conformer à un ordre illégal et immoral de la Watchtower, ou s’ils vont écouter leur conscience, et refuser. Plus important encore, vous aiderez les victimes courageuses d’abus sexuels d’obtenir justice, et vous contribuerez à augmenter la pression sur le Collège Central pour qu’il arrête de privilégier la réputation de son organisation au détriment de la sécurité des enfants à l’intérieur.
(1) http://www.bbc.co.uk/programmes/b0709v34
Ma fille a rejoint les Témoins de Jéhovah : elle ne me parle plus, ils l’ont endoctrinée
Le Nouvel Observateur, le 10-02-2016- Par Fatiha Wycisk (Maman d’une adepte) – Édité par Audrey Kucinskas – LE PLUS. Cela fait des années que Fatiha Wycisk dénonce les méthodes utilisées par les Témoins de Jéhovah, dont elle a été membre durant 10 ans. En 2010, l’une de ses filles a rejoint le mouvement, et ne lui adresse plus la parole depuis. Cette mère désespérée nous raconte son histoire et son combat.
« Mon histoire avec les Témoins de Jéhovah est longue et complexe. Quand j’avais 15 ans, en 1975, j’avais une camarade de classe avec qui je faisais le trajet pour l’école qui me parlait souvent de sa religion: …elle était Témoin de Jéhovah.Comme tout bon petit “soldat spirituel” de cette organisation, elle faisait énormément de prosélytisme et distribuait, presque à chaque récréation, des petits tracts sur sa religion… Issue d’une famille musulmane et pratiquante, j’avais peur qu’on m’envoie en Algérie pour me marier de force. Le discours des Témoins me plaisait beaucoup : j’avais envie de construire un monde de paix et de justice. Ma camarade me ramenait souvent des petits livres utopistes, c’était très “bisounours”. J’étais très jeune et je voulais que le monde soit beau et gentil, qu’on soit tous “frères”. De toute façon, c’était soit les Témoins de Jéhovah, soit la marine, mais dans tous les cas, je voulais partir de chez moi.
Ils avaient tout orchestré – J’ai finalement choisi les Témoins de Jéhovah : j’allais souvent manger chez les parents de ma camarade, et eux-mêmes venaient souvent rendre visite à mes parents. Ils ont tenté de les convaincre que la religion musulmane était “bidon”. Mon père, arrivé en France dans les années 60 pour faire de la maçonnerie, a beaucoup discuté avec eux – mes parents étaient, malgré tout, très ouverts – et on les a souvent reçus chez nous. Ma mère nous laissait aller aux réunions parce qu’elle se disait que ça allait nous cadrer. Mais à 18 ans, je suis partie définitivement avec eux. Ils avaient tout orchestré à l’avance et avaient contacté des Témoins de Jéhovah à Savigny-sur-Orge pour me trouver une famille d’accueil. Une femme seule et divorcée s’est proposée pour m’accueillir. Quand j’ai annoncé la nouvelle à ma mère, elle m’a frappée avec un balai et a jeté toutes mes affaires par la fenêtre. Nous n’avions pas de téléphone portable à l’époque. Je suis allée à la boulangerie près de chez nous, j’ai appelé les Témoins de Jéhovah et ils sont venus me chercher. Ils m’ont dit que je ne reverrai plus ma famille.
Ne plus fêter Noël, ne pas boire ou fumer – Il n’est pas si compliqué d’intégrer les Témoins de Jéhovah, pourvu que l’on respecte les principes de la Bible à la lettre. Enfin, de la Bible remaniée par la « Watch Tower » de Brooklyn, qui est d’ailleurs actuellement en plein déclin à cause des nombreux procès pour pédophilie au sein des Témoins de Jéhovah. J’ai donc arrêté de fumer, je ne regardais pas n’importe quel film, je n’avais pas de rapport sexuel avant le mariage, et je n’allais pas en boîte de nuit. Je ne fêtais pas non plus Noël ou toute fête ayant un lien avec la famille. À Savigny-sur-Orge, j’ai été accueillie comme une reine. On avait raconté que j’avais quitté ma famille musulmane, et les Témoins de Jéhovah voyaient ça d’un bon œil. Ils ont voulu m’instrumentaliser et me faire recruter d’autres familles musulmanes. Comme ils avaient peur que je recule, j’étais sans cesse entourée et tous les soirs j’allais dîner dans une famille différente.
J’ai recruté plusieurs familles musulmanes – Chez les Témoins de Jéhovah, on déconseille de s’investir dans un travail quelconque. Il faut faire le minimum possible pour subvenir à ses besoins et se consacrer tout le reste du temps à sa religion. On rejette totalement la société traditionnelle, et on nous explique qu’on va être détruit si on ne suit pas leurs préceptes. Alors je faisais du ménage le matin et l’après-midi du porte-à-porte…J’ai ainsi réussi à recruter plusieurs familles musulmanes et je leur ai appris le français pour qu’elles puissent lire la « Bible ».
Je devais fonder une famille – Évidemment, on n’a pas le droit d’épouser quelqu’un qui n’est pas Témoin de Jéhovah. Alors, à 20 ans, j’ai épousé un “frère” (c’est le nom qu’on donne aux autres membres). Il était allemand et ne parlait pas beaucoup le français. Je ne parlais pas beaucoup l’allemand non plus. Je n’étais pas amoureuse de lui, disons que je l’aimais de façon fraternelle. On m’avait surtout dit que je devais fonder une famille et qu’il n’était pas très bien vu que je reste seule. Nous sommes partis vivre en Allemagne, à Cologne, où j’ai fait là aussi du porte-à-porte. Au bout d’un an là-bas, la France me manquait. Mon mari a quitté sa place au musée romain de Cologne par amour, et il a travaillé dans une société de commerce import-export à Savigny.
Amputée sans ma famille – À 24 ans, j’ai eu ma première fille, et j’ai souhaité divorcer à 26 ans. Je n’allais pas bien, sans ma famille, je me sentais amputée. J’étais aussi devenue boulimique. Mais le divorce n’est pas accepté chez Jéhovah. Il faut soit que votre conjoint soit mort, soit qu’il vous ait trompée. Ce qui n’était pas le cas. La présence de l’une de mes sœurs à Savigny-sur-Orge (elle avait été mariée de force en Algérie, puis était venue me rejoindre sans faire partie des Témoins de Jéhovah) m’a donné du courage de quitter cette organisation avec ma fille. J’avais compris qu’ils n’étaient pas aussi bons que ce qu’ils voulaient me faire croire, qu’il y avait là-bas aussi des clans : les Témoins de Jéhovah les plus aisés ne m’avaient jamais vraiment intégrée. Au final, il y a autant de médisances à l’intérieur du mouvement qu’à l’extérieur. Ils n’ont pas tardé à m’excommunier.
8 jours pour me rétracter – Des anciens sont venus me voir chez moi, et ils m’ont donné huit jours pour me rétracter.
Comme je ne me suis pas rétractée, les autres membres de Jéhovah avaient pour interdiction de me parler dans la rue s’ils me croisaient…Ça a été la descente aux enfers. La présence unique de ma sœur n’a pas suffi à me consoler. Je n’avais plus de repères, j’avais quitté toute ma famille, donc je n’avais plus de liens avec ma mère, mon père, ou mon frère et mes autres sœurs. Je me suis retrouvée seule avec une enfant de deux ans. J’ai commencé à sortir en boîte de nuit, à boire de l’alcool, fumer beaucoup lors de mes sorties…
Une deuxième fille – Et puis je me suis ressaisie : j’ai lu de nombreux livres de psychologie pour me déculpabiliser et comprendre que Dieu m’aimait encore, quoi que les Témoins de Jéhovah aient pu me dire…C’est à ce moment que j’ai épousé mon deuxième mari, un Polonais, athée, qui était plus jeune que moi… J’ai eu une autre fille après trois fausses couches. On a déménagé dans le Sud de la France, à Sète, pour que je puisse revoir ma famille. Ma mère s’est réconciliée avec moi, et m’a même invitée avec mon deuxième mari en Algérie, où nous avons été reçus comme des rois. Entre temps, les Témoins de Jéhovah avaient tenté de me récupérer, et de me réintégrer, sous plusieurs conditions : je devais revenir et pendant un an, personne ne pouvait m’adresser la parole et je ne devais manquer aucune réunion. J’ai dit non, je trouvais le concept injuste.
Mon second mariage n’a pas tenu le coup : mon époux était trop immature. Je suis allée me “ressourcer” dans le Morbihan, où je ne connaissais personne, avec mes deux filles. Là-bas, j’ai repris des forces et j’ai monté une petite épicerie à mon compte en 1994. J’ai vécu seule avec mes filles dans la campagne bretonne. Ce n’était pas toujours facile, parce qu’on était isolées de tout. On en a d’ailleurs beaucoup souffert. Les dettes se sont accumulées.
Les Témoins de Jéhovah n’avaient pas changé – Les Témoins de Jéhovah m’ont invitée au “mémorial”, une réunion qui a lieu au moment de Pâques, où ils convient tout le monde, même les membres déchus. C’était à Vannes.
Ils nous ont fait asseoir au fond parce que j’avais été exclue, et personne ne m’a adressé la parole. J’ai pu constater qu’ils n’avaient pas changé. Ça m’a énormément déçue.
Quand nous avons déménagé à Nantes, où j’ai ouvert un cabinet de voyance (on m’a toujours dit que j’avais un don) et ma plus grande fille est allée vivre avec son père, qui avait repris contact avec elle… Je suis restée avec ma deuxième fille. Nous étions clairement fusionnelles. Mais je suis tombée malade. Je souffrais de sinusites infectieuses qui me clouaient au lit. Je devais prendre jusqu’à huit médicaments par jour.
Un jour, les Témoins de Jéhovah sont revenus frapper à notre porte. C’est ça qui est incroyable avec eux : vous n’avez pas besoin d’aller vers eux, ils viennent à vous. Et pour peu que vous soyez dans une période difficile, ils en profitent. Moi, je me trouvais dans une grande précarité, et je ne pouvais pas m’occuper au mieux de ma fille à cause de ma maladie. Alors, quand ma fille m’a dit qu’elle aimerait connaître mieux Jésus, j’ai accepté qu’elle prenne des cours de catéchisme avec les Témoins de Jéhovah, mais chez nous pour que je garde le contrôle.
Ma fille n’a plus voulu fêter Noël – Mais au bout de deux ans d’études de la Bible avec les Témoins de Jéhovah, ma fille n’a plus voulu fêter Noël… Elle a voulu commencer à faire du porte-à-porte et notre relation s’est envenimée. Elle me disait que mon travail de voyance était démoniaque, elle qui adorait tirer les cartes quand elle était plus jeune. Entre ses réunions deux fois par semaines, le lycée, l’étude de la Bible, ma fille était épuisée. Et les Témoins de Jéhovah en ont profité pour lui monter la tête contre moi.
Un mot sous mon bol de café – À 18 ans, elle a donc décidé de partir pour les suivre. J’ai trouvé un mot sous mon bol de café un matin : “Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, je te souhaite d’être heureuse, j’ai besoin de vivre ma vie et ma religion. Tu es invitée à rejoindre le peuple de Jéhovah, plein d’amour et de compassion. M.”
Dans la chambre, ma fille pleurait. Elle m’a sauté au cou et m’a dit qu’elle était désolée, mais qu’elle s’était engagée.
Son père, est venu tout de suite, et nous avons décidé qu’elle le suivrait à Agen pendant les vacances d’été. Mais là-bas, elle a continué à assister à des réunions de Jéhovah, tout en communiquant avec moi par SMS, l’air de rien.
Ce n’est qu’à son retour au mois d’août qu’elle m’a appelée pour me dire qu’elle ne reviendrait pas.
C’était en 2010 et pour moi, c’est ce que j’appelle “l’été meurtrier”. Comme je suis excommuniée, ma fille n’a donc pas le droit de me parler ni de me contacter. Elle peut cependant voir son père, et passer des vacances avec lui, car lui n’a pas été répudié par les Témoins de Jéhovah. Un jour, nous nous sommes croisées dans un bus de Nantes. Elle s’est mise à pleurer, moi aussi. Mais elle m’a simplement dit qu’elle était majeure et qu’elle pouvait faire ce que bon lui semblait…
Au bout d’un moment, j’ai décidé de médiatiser mon histoire. J’ai fait venir France 3, la presse locale, j’ai porté plainte pour abus de faiblesse…Mais ma plainte a été classée sans suite parce qu’il n’y a pas eu de trace de violence.
Sur le plateau d’une émission télévisée, j’ai rencontré Dounia Bouzar, spécialiste de l’endoctrinement. Elle m’a conseillé de continuer à communiquer avec ma fille comme avant, de lui envoyer des images d’elle petite… C’est ce que je fais, mais elle ne me répond jamais…Et depuis un an, je n’ai plus aucune nouvelle. À chaque article qui paraît sur mon histoire, je reçois beaucoup d’insultes des Témoins de Jéhovah, qui me disent que ma fille a bien fait de me quitter.
Cela peut toucher toutes les classes sociales – Aujourd’hui, en France, ce mouvement est reconnu comme une religion à dérive sectaire. Il est donc sous surveillance de la Milivudes, et certains Témoins de Jéhovah sont sanctionnés quand il y a refus de soins, ou lors de cas de pédophilie, ce qui arrive souvent puisque le porte-à-porte se fait souvent à deux, avec un enfant et un adulte… À Nantes, j’ai rencontré une autre mère qui a perdu sa fille à cause des Témoins de Jéhovah. Je l’ai orientée vers la police, vers certaines associations. Sa fille de 22 ans était gendarmette et issue d’une famille bourgeoise. Mais elle est quand même partie elle aussi. Il y a 4 mois, elle s’est mariée sans inviter personne de sa famille.
Commission Royale d’Australie : un membre du collège central convoqué
Mis à jour : 17 août 2015 Pédophilie, Watchtower, jw.org, Témoins de Jéhovah.
Geoffrey Jackson, membre du collège central des Témoins de Jéhovah, a été convoqué ce vendredi 14 août devant la Commission Royale d’Australie dans le cadre de l’enquête sur la pédophilie au sein de l’organisation. Après avoir révélé que plus de 1000 cas de pédophilie ont été délibérément cachés par l’organisation des Témoins de Jéhovah en Australie, la Commission Royale chargée d’évaluer les réponses institutionnelles aux abus sexuels sur mineurs a décidé de convoquer Geoffrey Jackson afin qu’il puisse témoigner sur ce sujet. L’objectif est de statuer sur le relatif laxisme des Témoins de Jéhovah envers les pédophiles « repentants » et de faire pression sur l’organisation pour qu’elle signale systématiquement aux autorités tous les cas de pédophilie. Il sera également fait mention des règles « bibliques » appliquées par les Témoins lors de leurs comités judiciaires, notamment la règle controversée des « deux témoins » (voir le livre des anciens)…
Audience du vendredi 14 août 2015. Voici quelques commentaires par ordre chronologique :
-Première partie
Présentation du rôle et du fonctionnement du collège central
Les 20 premières minutes sont consacrées à expliquer ce qu’est le collège central, son rôle, son fonctionnement, le choix de ses membres. On notera l’expression « Gardiens de la doctrine », utilisée par Jackson à plusieurs reprises. Lorsqu’on lui demande (20ème min) si le collège central croit être le porte parole de Dieu sur terre, celui-ci répond que « ce serait présomptueux » (pour eux de le croire). C’est pourtant ce qui ressort de nombreuses publications et les implications de cette fausse affirmation sont très graves car elles concernent les croyances de plus de 8 millions de personnes.
Steward : « Est-ce que vous vous considérez comme les porte paroles de Jéhovah Dieu sur terre ? »
Jackson : « Je pense que cela serait assez présomptueux de penser que nous sommes les seuls porte paroles que Dieu utilise »
S’en suit une discussion sur les relations entre les filiales et le collège central. Les filiales sont-elles indépendantes ? Suivent-elles Jéhovah ou le collège central ? Jackson affirme que l’allégeance des Témoins de Jéhovah revient à Jéhovah et que le collège central n’a qu’un rôle de « gardien de la doctrine ». Toutefois les filiales ont quand même des compte à rendre au collège central (26è minute) et les congrégations rendent des comptes à la filiale de leur pays.
Vient ensuite le sujet des publications et des différents manuels tels que le livre « organisés », le livre des anciens et le livre pour l’organisation des filiales. Jackson affirme que le collège central n’est pas à l’origine de ces publications mais qu’elles sont écrites par d’autres personnes. Le collège central a pour rôle de vérifier la conformité des publications avec la Bible et vérifier que ces publications sont « traduisibles » en de nombreux langages. Toutefois lorsque Steward demande si le collège central endosse la responsabilité de tout ce qui est écrit dans les publications, Jackson répond que c’est bien le cas (31ème minute). Par contre, Jackson a dégagé la responsabilité du collège central dans les lettres envoyées par les filiales aux collèges d’anciens. Ce à quoi Steward répond en citant une lettre envoyée par la filiale d’Australie en 1998 aux collèges d’anciens concernant la « confidentialité » des affaires de pédophilie ainsi qu’une autre lettre du collège central envoyée dans le même temps pour apporter d’autres détails (concernant la mention de cette lettre dans une réunion de la congrégation). Cela tend à prouver que le collège central est impliqué dans les décisions prises par les filiales.
La question de l’interprétation biblique
A partir de la 39ème minute, le sujet de l’interprétation biblique du collège central est abordé. Steward met en évidence les changements de doctrine au fil des années, par exemple concernant l’usage du sang (les fractions sanguines). Jackson répond que les techniques relatives aux fractions sanguines sont assez récentes et qu’il s’agit d’une volonté du collège central de ne pas aller « au delà de l’écriture ». La volonté exprimée par Steward est de démontrer que l’interprétation biblique du collège central peut être adaptée en fonction des époques. Jackson répond que c’est le cas sur des points mineurs. Le juge prend ensuite la parole (44ème min) pour signaler que les règles sociales et politiques ont évolué au cours des dernières années, particulièrement en matière d’abus sexuels sur mineurs. Ce à quoi Jackson répond que les publications des Témoins sont à jour sur les conseils et règles en rapport avec la pédophilie.
Le juge prend ensuite 1 Timothée 3:4 à propos de « tenir les enfants dans la soumission » puis Éphésiens 6:4 sur la « discipline de Jéhovah » et Proverbes 13:24 sur le « bâton de la discipline » et demande à Jackson ce qu’il en pense. Celui-ci affirme que bien qu’il soit possible que la punition corporelle ait été le premier sens de ces versets, ce n’est plus le cas actuellement. Finalement le juge en vient à la conclusion que le collège central interprète bien la Bible en fonction du contexte social de notre époque. Vient ensuite la question du juge « Est-ce que votre église accepte la punition corporelle ? ». Réponse évasive de Jackson, la question est posée une deuxième fois. Nouvelle réponse évasive. Le juge pose une troisième fois la question. Jackson répond que l’organisation n’accepte pas la punition corporelle sur les enfants. « L’interdisez-vous ? » Jackson répond que les publications encouragent la discipline par l’enseignement.
La place des femmes dans l’organisation des Témoins de Jéhovah
Vient ensuite le sujet de la place des femmes dans l’organisation (51ème minute). Le juge souligne le fait que la société actuelle place désormais la femme à la même place que les hommes. Il met ensuite en évidence les cas d’abus sexuels au sein de l’organisation. Dans le cas des victimes féminines, le fait de témoigner devant un comité judiciaire uniquement composé d’hommes peut être traumatisant. « Est-ce que l’organisation est disposée à changer sur ce point ? ». Ce à quoi Jackson répond, références bibliques à l’appui, que les femmes ne pourront jamais être « ancien » dans les congrégations tout en soulignant qu’elles ne sont pas considérées comme des « citoyennes de seconde zone ». Il prend l’exemple d’un pilote et d’un copilote ce à quoi le juge répond qu’à notre époque, les femmes aussi peuvent être pilotes, la société ayant évolué sur ce point.
A la 56ème minute Steward reprend la parole pour développer l’idée qu’il peut être traumatisant pour une victime féminine de comparaître devant un comité d’hommes afin de raconter et de détailler ce qu’il s’est produit lors de son agression, d’autant plus si son agresseur est également présent lors du comité. Jackson reconnaît qu’il s’agit là d’une question difficile et qu’il n’est pas la personne la plus qualifiée pour répondre à ce genre de questions. Steward demande ensuite si les Témoins de Jéhovah seraient prêts à faire évoluer leurs règles pour interdire clairement la réunion de l’agresseur et de sa victime lors du même comité judiciaire. Jackson répond que oui (« absolutely », 59ème minute). Steward revient ensuite sur la dépendance des filiales au collège central concernant l’évolution des règles de gestion des cas d’abus sexuels. Là encore Jackson répond qu’il n’est pas capable de répondre sur ces points. Steward demande à Jackson ce qui se passerait si la filiale d’Australie était encouragée par le gouvernement à changer ses règles pour inclure les femmes dans le processus judiciaire, est-ce que le collège central approuverait ? Jackson répond que la filiale d’Australie devrait d’abord en parler au collège central afin qu’il puisse approuver cette décision et la rendre identique pour toutes les filiales. Steward demande alors ce qu’il se passerait si la filiale de Nouvelle-Zélande ou la filiale des Philippines par exemple voyait les choses autrement ? Est-il possible d’avoir des standards différents selon les pays ? La réponse de Jackson est oui (1h02).
Le juge reprend ensuite la parole pour revenir sur la présence souhaitable des femmes dans le processus d’enquête lors d’un abus sexuel chez les Témoins. « Y a-t-il une interdiction biblique sur ce point ? » Jackson répond que ce n’est pas le cas. « Y a-t-il une interdiction biblique au sujet de la présence de femmes dans les comités judiciaires ? ». Jackson répond que c’est une bonne question mais que le rôle de « juges » chez les Témoins de Jéhovah revient aux anciens, des hommes. Lorsque le juge lui demande les références bibliques appuyant la règle des juges exclusivement masculins, Jackson cite 1 Timothée 3:1-3 (les surveillants / anciens) mais est incapable de citer un verset à propos des juges exclusivement masculins. Le juge essaie ensuite de faire comprendre à Jackson que la présence de femmes lors du processus d’enquête pourrait être une évolution souhaitable dans les règles des Témoins de Jéhovah. Après une longue discussion sur ce sujet, la question clairement posée à Jackson est la suivante (1h15’30 ») : « Pourriez-vous avoir une structure dans laquelle la décision judiciaire de la véracité ou non des allégations pourrait être tranchée par un comité incluant des femmes, la décision de l’excommunication ou non revenant aux anciens seuls ? » « Est-il possible de faire ce changement ? » Jackson répond à côté de la question. La question lui est donc posée à nouveau. Nouvelle réponse évasive de Jackson, on lui demande de répondre à la question. Nouvelle réponse évasive, on lui repose la question (1h18). Jackson s’excuse et affirme qu’il y a une possibilité pour le collège central de considérer cette question.
« Pourriez-vous avoir une structure dans laquelle la décision judiciaire de la véracité ou non des allégations pourrait être tranchée par un comité incluant des femmes, la décision de l’excommunication ou non revenant aux anciens seuls ? »
Jackson : « Une telle situation vaudrait la peine que l’on s’y intéresse, que l’on fasse des recherches et que l’on vérifie les Écritures oui. La possibilité de considérer ce point existe. »
Steward reprend la parole (1h19) pour mettre l’accent sur la règle des deux témoins évoquée dans le livre des anciens pages 71 et 72. « Qui décide que le péché (« wrongdoing ») est établi ? » Jackson répond que ce sont deux anciens qui décident cela après quoi un comité judiciaire est formé. « Est-il nécessaire bibliquement que ce rôle soit joué par deux anciens, plutôt que, par exemple, par une femme nommée par eux ? » Jackson répond à côté de la question, nouvelle tentative de Steward demandant une référence biblique sur ce point. Jackson cite 1 Corinthiens 11:3 (« le chef de la femme c’est l’homme »). Steward demande ensuite à Jackson de considérer 1 Corinthiens 14:33-35 (« que les femmes se taisent dans les congrégations ») et constate que ce verset n’est pas appliqué par les Témoins de Jéhovah puisque les femmes sont autorisées à parler dans leurs congrégations. Jackson répond en expliquant que ce texte doit être remis dans son contexte (verset 28) et qu’une interprétation littérale de ces versets n’est pas appropriée dans ce contexte. Steward demande ensuite à Jackson (1h28) comment se fait le choix entre l’interprétation littérale d’un texte et l’interprétation selon le contexte. Après être longuement revenu sur l’explication biblique à propos de la place des femmes dans la congrégation (1 Timothée 2:11, 12 et 1 Pierre 3:1), Jackson veut démontrer que la Bible doit être considérée comme un ensemble (« la Bible explique la Bible »).
Le report des cas de pédophilie aux autorités
M. Steward enchaîne avec la pratique relative au signalement des cas de pédophilie aux autorités du pays (1h32). « Y a-t-il une base biblique à ce règlement voulant que les cas de pédophilie ne soient pas signalés aux autorités sauf si ces dernières le demandent explicitement ? ». Jackson répond que ce serait plus facile pour l’organisation que les pays rendent obligatoire ces signalements. En effet, selon lui, dans la situation actuelle les anciens sont dans une situation de « dilemme spirituel » entre respecter la confidentialité des confessions et accusations (Proverbes 25:8-10) et ne pas s’ingérer dans ces affaires pour ne pas « commander en maître » et influencer les personnes dans ce domaine pour respecter les droits de l’accusé (1 Pierre 5:2, 3). Steward prend l’exemple d’une enfant qui signale aux anciens qu’elle est abusée par son père. « Le respect de la confidentialité est-il plus important que la protection de cet enfant et de ses frères et sœurs ? ». Jackson répond vaguement que ce n’est pas le cas et que dans ce cas les anciens devraient encourager les autres membres de la famille responsables de l’enfant à alerter les autorités. « Serait-il bibliquement possible pour les Témoins de Jéhovah d’adopter un règlement spécifiant que dans le cas ou d’autres personnes (que la victime) sont potentiellement en danger un signalement soit fait aux autorités ? ». Réponse de Jackson : « C’est une chose que nous pouvons considérer » ce à quoi il rappelle que la conscience des anciens devrait dans ce genre de situation les pousser à reporter le cas aux autorités. Il déclare également pour la troisième fois qu’une obligation légale provenant des autorités du pays rendrait la situation plus simple.
« Serait-il bibliquement possible pour les Témoins de Jéhovah d’adopter un règlement spécifiant que dans le cas ou d’autres personnes (que la victime) sont potentiellement en danger un signalement soit fait aux autorités ? »
Jackson : « C’est une chose que nous pouvons considérer »
La règle des deux Témoins
Steward enchaîne avec le sujet de la « règle des deux témoins » (1h39) qui veut qu’en l’absence de confession deux témoins soient obligatoires pour établir la réalité d’un mauvais agissement conduisant à un comité judiciaire. Il demande à Jackson les références bibliques à ce sujet. Ce à quoi Jackson répond volontiers en citant Matthieu 18:16 (« pour que sur le dire de deux ou trois témoins toute affaire soit établie ») mais il nuance en rappelant que ce n’est pas parce qu’il n’y a qu’un seul témoin que le « suspect » est totalement blanchi. Lorsque Steward demande des précisions sur ce point Jackson répond que le témoignage des enfants est pris très au sérieux et que dans ce cas les anciens prendront des mesures de protection à son égard. « Est-ce que c’est ce que les anciens du monde entier sont censés faire ? » « Ils le devraient car les principes chrétiens indiquent que si ils se rendent compte qu’un enfant est dans une situation dangereuse une action devrait être décidée ».
Steward revient ensuite sur le texte de Matthieu et montre que Jésus reprend ici une loi mosaïque que l’on retrouve en Deutéronome 19:15 (1h43). « Pourquoi appliquer cette règle aux agressions sexuelles quand manifestement dans la Bible ce n’est pas le cas ? ». Jackson répond qu’il s’agit d’un principe et que la congrégation chrétienne impose une pureté en son sein. Steward demande ensuite à prendre Deutéronome 22:23-27 (un homme qui couche avec une vierge fiancée, les deux lapidés si la fille n’a pas crié…). Il signale à Jackson que dans ce cas deux témoins ne sont pas requis pour juger de la culpabilité de ces personnes. Jackson est mis en difficulté et déclare maintenant que la règle des deux témoins dépend des circonstances. Steward insiste en demandant si Jésus, dans le cas d’une agression sexuelle n’aurait pas pu faire référence à cette loi ? Jackson avoue qu’il n’a pas de réponse à cette question. « Y a-t-il une base biblique à maintenir de manière rigide la règle des deux témoins ou le collège central peut-il reconnaître qu’il y a de la place pour un aménagement dans le cas des agressions sexuelles ? » (1h49) Jackson affirme vaguement que les circonstances peuvent parfois faire office de second témoin. Steward insiste et Jackson répond que cette règle est bibliquement fondée dans le cas des agressions sexuelles. Steward met ensuite en évidence le fait que dans le cas d’un adultère il n’y a pas forcément besoin de deux témoins de l’acte en lui-même pour établir le péché (référence au livre des anciens page 61 §11) mais que les circonstances (un homme et une femme passant la nuit seuls ensemble) peuvent faire office de preuve. « Cela ne pourrait-il pas être appliqué dans le cas des abus sexuels sur enfants ? ». « C’est une chose que l’on aurait besoin de considérer attentivement », répond Jackson. Steward insiste pour que la règle des deux témoins en cas de pédophilie ne soit pas restreinte aux témoins de l’acte en lui-même mais que les circonstances soient prises en compte pour appuyer le témoignage. Par exemple le traumatisme évident de la victime devrait être considéré comme une preuve. Jackson acquiesce et montre sa volonté de coopérer avec la Commission sur ce point.
« Y a-t-il une base biblique à maintenir de manière rigide la règle des deux témoins ou le collège central peut-il reconnaître qu’il y a de la place pour un aménagement dans le cas des agressions sexuelles ? (…) »
Jackson : « C’est une chose que l’on aurait besoin de considérer attentivement »
-Deuxième partie
L’excommunication et la liberté de religion
Cette deuxième partie est intéressante car elle entre dans les détails de la politique d’excommunication / dissociation. L’avocat A. Steward essaie de comprendre comment un membre de l’organisation peut officiellement ne plus être considéré comme Témoin de Jéhovah sans perdre tous ses amis et sa famille Témoins. G. Jackson essaie de montrer qu’un Témoin est tout à fait libre de cesser de prêcher et d’aller aux réunions (devenir « inactif »). Toutefois lorsque Steward, se référant au manuel « Organisés pour faire la volonté de Jéhovah », insiste à plusieurs reprises et lui demande si cette personne est toujours soumise aux règles de l’organisation (7ème min) la réponse de Jackson est étonnamment évasive (selon lui un inactif qui fête Noël ou un anniversaire ne subira pas forcément de comité judiciaire alors que le livre des anciens affirme le contraire). La question devra lui être posée plusieurs fois et de plusieurs manières différentes pour qu’il reconnaisse enfin, au bout de plus de 15 minutes passées à tourner autour de la question, qu’une personne « inactive » est toujours soumise aux règles de l’organisation et qu’à ce titre elle est considérée comme Témoin et peut toujours être excommuniée.
Steward mentionne ensuite le fait qu’un excommunié ou un Témoin qui quitte l’organisation de manière formelle perd toute sa famille et ses amis Témoins. Là encore Jackson est très mal à l’aise avec cette question et ne répond pas clairement aux questions. Steward cite le cas d’une victime d’abus sexuel qui souhaite quitter l’organisation. Dans ce cas la perte des relations avec sa famille ou ses amis toujours témoins peut être dévastatrice. « Acceptez-vous que mettre les gens devant ce choix est contraire à la croyance des Témoins de Jéhovah en la liberté de religion ? » Jackson n’est pas d’accord mais « comprend qu’on puisse avoir cette opinion » (20ème min) puis il insiste sur le fait qu’un Témoin de Jéhovah qui se fait baptiser n’est pas forcé à le faire et qu’il n’est pas non plus forcé à rester Témoin de Jéhovah. Ce à quoi Steward répond que de nombreux Témoins de Jéhovah se font baptiser très jeunes et qu’ils ne sont pas forcément conscients des conséquences de cette décision sur le reste de leur vie. Jackson répond que dans certains cas les jeunes sont suffisamment matures pour prendre cette décision et que beaucoup restent fidèles à cet engagement. Steward affirme que certains le font peut-être par crainte de perdre tout leur entourage s’ils quittent l’organisation. Jackson répond que « tout est possible » (22ème min).
A propos de l’excommunication : « Acceptez-vous que mettre les gens devant ce choix est contraire à la croyance des Témoins de Jéhovah en la liberté de religion ? »
Jackson : « Non je n’accepte pas cela (…) mais je comprends que vous ayez cette opinion »
« Acceptez-vous que mettre les gens devant un tel choix fait apparaître votre organisation, sous de nombreux aspects, comme une organisation captive ? »
Jackson : « Je n’accepte pas cela du tout »
« Y a-t-il une base biblique sur laquelle vous voyez une évolution possible de votre organisation sur ce règlement ? »
Jackson : « Non »
Steward revient ensuite sur le cas d’un Témoin qui voudrait changer de religion. Celui-ci serait confronté aux conséquences néfastes de l’excommunication. L’avocat affirme à nouveau que cela « est contraire à la croyance des Témoins de Jéhovah en rapport avec la liberté de religion ». Jackson nie. « Acceptez-vous que mettre les gens devant un tel choix fait apparaître votre organisation, sous de nombreux aspects, comme une organisation captive ?». A nouveau Jackson nie. « Y a-t-il une base biblique sur laquelle vous voyez une évolution possible de votre organisation sur ce règlement ? ». La réponse est non (25ème min).
Les « mensonges d’apostats »
Dans cette partie Geoffrey Jackson reconnaît aussi (25ème min) que les problèmes de pédophilie dans l’organisation, contrairement à ce qu’affirmait Stephen Lett il y a quelques mois sont une réalité et ne sont pas des « mensonges d’apostats » (27ème min, voir également cet article de presse (anglais)).
Le sujet des excuses et des compensations financières auprès des victimes a ensuite été soulevé (29ème min). Jackson a affirmé la possibilité de ces choses mais il a refusé de confirmer quoi que soit puisqu’il doit avant tout en parler aux autres membres du collège central.
S’en suit une discussion avec le juge sur l’aide apportée par l’organisation aux victimes (33ème min). Jackson met l’accent sur l’aide « spirituelle ». Il répète également dans cette discussion que la déclaration des cas de pédophilie aux autorités dépend de la « conscience des anciens ».
A partir de la 40ème minute des questions relatives à des cas précis de pédophilie en Australie lui sont posées mais, n’ayant pas eu le temps de considérer le dossier, il n’apporte pas de réponses particulièrement intéressantes.
Conclusion
Cette audition de Geoffrey Jackson, membre du collège central des Témoins de Jéhovah, s’est révélée très instructive. Si M. Jackson s’est montré ferme sur certains points tels que les femmes nommées anciens ou les règles d’excommunication, il s’est montré prêt à coopérer avec la Commission Royale pour faire évoluer certaines règles dans la gestion des cas de pédophilie au sein de l’organisation. Citons par exemple l’implication de femmes dans le processus d’enquête, la déclaration systématique aux autorités des cas « suspects » ou encore la règle des « deux témoins ». Ces paroles resteront-elles lettre morte ou seront-elle bientôt suivies d’effets dans les congrégations ? L’avenir le dira.
En attendant, il y a un bon espoir pour les victimes de se voir prochainement dédommagées financièrement, peut-être même auront-elles droit à des excuses officielles de la part de l’organisation. Même si Jackson n’a pas voulu confirmer ces points, il ne fait aucun doute que la Commission se battra pour défendre au mieux ces victimes.
Malheureusement il y a fort à parier que l’immense majorité des Témoins de Jéhovah n’entendront jamais parler de cette audition, ni de cette enquête en cours. Pour beaucoup en effet, les affaires de pédophilie dans leur organisation resteront des accusations mensongères et des idées néfastes répandues par les media et les apostats manipulés par Satan. On peut cependant espérer que la multiplication de ces affaires dans de nombreux pays obligera le collège central à communiquer sur ces sujets au moyen de lettres envoyées aux congrégations ou par l’intermédiaire de leur site de vidéo broadcasting. Mais peut-être suis-je en train de rêver éveillé…
Pour tous les non-Témoins, cette Commission est une opportunité « royale » d’exposer au grand jour les dirigeants et surtout certaines pratiques très discutables des Témoins de Jéhovah, telles que les secrets « comités judiciaires » ou encore les règles d’excommunication, contraires au principe de liberté de religion. Paradoxalement, c’est un principe que les Témoins de Jéhovah sont souvent prompts à défendre quand cela va dans leur sens.
Australie : les Témoins de Jéhovah ont caché de nombreuses plaintes pour pédophilie
Le Parisien – G.L. 28 Juil. 2015; Ces soixante dernières années, les Témoins de Jéhovah australiens ont détruit de nombreuses notes faisant état d’abus sexuels sur mineurs, selon des auditions recueillies lundi par une commission d’enquête à Sydney. Devant la commission, l’avocat principal Angus Stewart a expliqué que les accusations visant, depuis 1950, quelque 1006 pédophiles présumés dans cette communauté, ont été traitées en interne plutôt que d’être rapportés à la police. Les victimes qui se plaignaient étaient confrontées à leurs abuseurs puis laissées avec le sentiment d’avoir pêché, précise Associated Press qui cite notamment l’une des victimes présumées. Agressée à partir de 15 ans. A la fin des années 1980, cette femme, connue sous le nom de BCB, a ainsi été interrogée sur sa relation avec un doyen, Bill Neill. Lundi, elle a témoigné comment cet homme, aujourd’hui décédé, l’aurait agressée à partir de l’âge de 15 ans et épié quand elle était sous la douche. Âgée aujourd’hui de 47 ans, elle était à l’époque très amie avec la fille de Neill, précise le «Guardian». L’homme profitait de ses passages à son domicile pour l’embrasser avec la langue, selon les affirmations de BCB. Lorsqu’elle s’est plainte des faits, il lui a été demandé de participer à des réunions avec des doyens. Au cours de l’une d’entre elles, Neill aurait plaisanté à propos de ses actes présumés, qu’il a par ailleurs niés. BCB se souvient avoir ressenti de la culpabilité et de la difficulté à évoquer les abus dont elle se disait l’objet…Lorsque la commission lui demande si des notes ont été prises au cours des réunions avec BCB, un doyen, Max Horley, explique que c’est possible mais qu’elles ont probablement été détruites. «Nous ne voulons pas garder de notes en dehors de ce qui est conservé dans les dossiers de la congrégation», afin qu’elles ne «tombent pas dans de mauvaises mains», a-t-il tenté de justifier. «Quelles sont ces mauvaises mains ?», a alors interrogé le président de la commission, Peter McClellan. «Et bien, nous ne voulions pas que nos épouses connaissent nos trucs – de quels genres de trucs nous nous occupions». Doyen (ancien) depuis plus de 30 ans dans la congrégation de Narrogin, Max Horley a affirméqu’il n’était pas dans la pratique de son mouvement, qui compte 68 000 membres en Australie, de rapporter les allégations de pédophilie à la police. Bien que l’église ait expulsé 401 membres après avoir eu connaissance d’abus internes, elle a permis 230 autres à rentrer au bercail, selon des chiffres cités par Reuters. Trente-cinq ont même été accueillis à de multiples occasions. http://www.leparisien.fr/faits-divers/australie-les-temoins-de-jehovah-ont-cache-de-nombreuses-plaintes-pour-pedophilie-28-07-2015-4974643.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.ca%2F
Les Témoins de Jéhovah ne pourront pas construire une «salle du royaume»
L’Alsace 09.06.15. Archives AFP /Jean-Christophe Verhaegen. Les habitants de Deyvillers refusaient en bloc la construction d’une salle de prières de 1500 places par les Témoins de Jéhovah. Les Témoins de Jéhovah ne pourront pas construire une vaste «salle du royaume» sur un terrain leur appartenant à Deyvillers, après le rejet par le Conseil d’Etat de leur ultime recours devant la justice française, a-t-on appris ce mardi de source judiciaire…un feuilleton procédural né il y a plus de dix ans, et qui suscité une longue polémique. Le projet de «salle du royaume» avait été vivement contesté par les 1500 habitants de Deyvillers, qui s’étaient mobilisés à travers une pétition et même un «référendum» officieux – qui s’était soldé par 98% de «non» au projet…les Témoins de Jéhovah…font toujours l’objet d’une vigilance de la part des autorités en France, où la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires considère certaines de leurs croyances «problématiques».
Témoin de Jéhovah, elle refuse la transfusion sanguine et meurt avec son fœtus
08-04-2015 – metronews. SANG SACRÉ – En Australie, les médecins ont diagnostiqué une leucémie sur une jeune femme de 28 ans, enceinte de sept mois. Celle-ci était opérable mais a refusé une transfusion sanguine. Elle est finalement décédée, tout comme le fœtus âgé de 7 mois qu’elle portait…
C’est un véritable drame qui s’est tramé dans un hôpital de Sydney, en Australie. Une jeune femme de 28 ans, enceinte de 7 mois, est admise à l’hôpital Prince of Wales… Elle souffre de leucémie. Les médecins connaissent cette pathologie et pour eux, il n’existe qu’un seul traitement : faire accoucher la femme par césarienne et lui administrer une chimiothérapie. Traitement qui ne peut se faire sans une transfusion sanguine.
Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que la jeune femme est témoin de Jéhovah. Et malgré son état, malgré les informations des médecins qui lui ont dit qu’elle risquait de mourir, elle refuse la transfusion qui aurait pu lui sauver la vie. « Avec son refus de recevoir une transfusion sanguine, nous n’étions pas en mesure de pratiquer une césarienne qui aurait pu sauver le fœtus, a expliqué son médecin, le docteur Kidson-Gerber…En Australie, légalement, la mère a le droit de prendre des décisions pour elle et pour son fœtus ». Le médecin a ajouté que « lui administrer une chimiothérapie sans transfusion l’aurait tuée ».
Exclusif : la Cour de cassation reconnaît les discriminations de l’organisation.
La Dernière Heure (24/01/2009), BRUXELLES. C’est une première mondiale. Un tribunal belge, la Cour de cassation, vient de reconnaître que les Témoins de Jéhovah ont des pratiques discriminatoires à l’égard des exclus du mouvement qui balance entre religion et organisation sectaire. Jacques a fait partie de ce qu’il appelle aujourd’hui « une secte » , pendant une quinzaine d’années. « Pour avoir pris la défense d’un de mes clients aussi témoin de Jéhovah qui avait un conflit avec un cadre supérieur de l’organisation, j’ai été exclu », indique-t-il. Le problème, c’est que chez les Jéhovah, on indique clairement par écrit aux membres qu’ils ne doivent plus avoir de contacts avec les exclus, aujourd’hui plus prosaïquement nommés « excommuniés ». Résultat : « Ma femme vivant sous mon toit, cela n’a pas posé de problème mais, par exemple, je n’ai plus vu ma belle-mère depuis sept ans et je n’ai plus de contacts avec mes sœurs. » Et sur base de la loi anti-discrimination de 2003, Jacques a décidé d’intenter une action en justice. Débouté une première fois en référé, la cour d’appel de Liège a finalement reconnu la présomption de discrimination dont a été victime Jacques. Une première victoire pour Jacques mais pas une condamnation des Jéhovah. « C’était à moi de prouver que j’avais bien été discriminé. » Et le Liégeois s’est alors pourvu en cassation. L’instance suprême vient de rendre son verdict. « La Cour reconnaît que, sur base de la loi anti-discrimination qui a été durcie en 2007, s’il y a des présomptions de discrimination établies, c’est aux Témoins de Jéhovah de prouver qu’il n’y a pas eu discrimination. » Par conséquent, l’affaire devra être rejugée et a été renvoyée vers la cour d’appel de Mons qui devra trancher définitivement. « C’est une première mondiale. C’est la première fois que la justice ouvre une brèche comme celle-là et je vois mal comment ils pourraient maintenant prouver qu’il n’y a pas eu discrimination. Et s’ils sont condamnés, c’est un jugement qui va avoir des répercussions dans le monde entier. » Michaël Kaibeck
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Accouchement : risques de mortalité des femmes adeptes très supérieur à la moyenne
(Jehovah’s witnesses face increased risk of death during childbirth). Science Centric | 10 juin 2009. Les résultats d’une nouvelle recherche ont été publiés dans “ BJOG”: une revue internationnale d’obstétrique et de gynécologie. Cette étude a abouti à la conclusion que les femmes témoins de Jéhovah sont confrontées a une augmentation significative du risque de mort pendant l’accouchement. L’étude a trouvé que les femmes de ce groupe ont 6 fois plus de risqué que les autres de mourir en couches et 3 fois plus de risques de subir des complications graves. Cette moyenne ayant été établie par rapport à la population neerlandaise en general. Cette augmentation du risque est en relation avec les cas récurrents d’hémorrhagies lors des accouchements. Ceci est dû au fait que les témoins de Jéhovah refusent toute transfusion sanguine y compris en cas de nécessité vitale pour respecter une interprétation de la Bible de leur cru et excluant ceux de leurs membres qui ne s’y soumettent pas. Source: Royal College of Obstetricians and Gynaecologists
http://www.sciencecentric.com/news/article.php?q=09061083-jehovah-witnesses-face-increased-risk-death-during-childbirth
La Cour suprême délibère sur le cas d’une adolescente qui refuse une transfusion
Le 20 mai 2008 |
OTTAWA — Une adolescente, membre des Témoins de Jehovah, qui affirme avoir été traumatisée par une transfusion sanguine allant à l’encontre de ses principes religieux, demande à la Cour Suprême du Canada de renverser la législation gouvernementale qui l’a obligée à recevoir une telle procédure médicale.
Les avocats de la jeune femme ont fait valoir mardi en cour que la loi manitobaine sur la protection de l’enfance est mal rédigée et qu’elle viole les garanties fondamentales de justice, d’égalité devant la loi, de liberté de religion de même que la Charte des droits.
Les avocats représentant la province du Manitoba ont pour leur part argumenté que la loi provinciale n’avait rien d’inconstitutionnelle puisqu’elle assure l’administration de traitements médicaux chez des personnes mineures, lors de situations d’urgence, par ordre de la cour. Selon le procureur de la Direction des services d’aide à l’enfance et à la famille du Manitoba, Norm Cuddy, jamais, il ne peut être dans le meilleur intérêt d’un enfant de prendre une décision qui puisse lui coûter la vie.
Cette saga a commencé en 2006, lorsque l’adolescente, identifiée pour des raisons légales par les initiales A.C., a été hospitalisée à Winnipeg. Elle avait alors 14 ans et souffrait d’une poussée de la maladie de Crohn, une maladie chronique qui peut causer des saignements gastrointestinaux. Elle avait insisté pour être traitée sans transfusion sanguine, une procédure qui contredise les principes épousés par les Témoins de Jehovah.
La Direction des services d’aide à l’enfance et à la famille du Manitoba avait obtenu un ordre de la cour pour procéder tout de même au traitement, jugé comme étant le meilleur par son médecin. Elle a alors agi selon la législation de la province qui établit à 16 ans l’âge légal en matière de santé. Or, selon les avocats de l’adolescente, ce type de décisions devrait être prises sur une base individuelle, en tenant compte des capacités intellectuelles de la personne mineure concernée, et non selon une limite d’âge établie de façon arbitraire.
A la suite de ses difficultés à se faire soigner selon ses principes, A.C., qui a presque 17 ans aujourd’hui, est déménagé en Ontario, où la loi permet déjà le cas par cas. Elle affirme que sa maladie est sous contrôle et qu’elle n’a pas été hospitalisée de nouveau.
La décision du plus haut tribunal au pays pourrait avoir des répercussions importantes puisque plusieurs autres provinces ont également établi à 16 ans l’âge légal en matière de santé, alors que d’autres provinces ont établi cette majorité à 19 ans.
http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5jlf97HXlMnPmMEtrpLOLTx1OifoQ
Un père en colère
Radio-Canada – 16 juin 2010 – Lawrence Hughes, un père de Calgary, demande au Barreau du Haut-Canada de sévir contre deux avocats qui défendaient sa fille malade. Le père de l’adolescente morte de la leucémie en 2002 s’est adressé à la presse devant l’édifice du Barreau, au centre-ville de Toronto. Les avocats ontariens David Gnam et Shane Brady ont recommandé à Bethany Hughes, 17 ans, de refuser des transfusions de sang pour respecter les croyances des Témoins de Jéhovah. M. Hughes allègue que les avocats qui ont recommandé à sa fille de refuser les transfusions sanguines sont des meurtriers. Il demande au Barreau du Haut-Canada leur retire leur droit de pratique. MM. Gnam et Brady ont défendu Bethany Hughes durant les derniers mois de sa vie. Le père de l’adolescente pense qu’ils n’ont pas agi dans l’intérêt de sa fille, mais plutôt dans celui du groupe religieux auquel ils appartenaient. Les deux avocats sont eux-mêmes témoins de Jéhovah et leurs bureaux sont situés dans l’édifice du groupe. Plus tôt cette année, la Cour suprême du Canada a statué que les avocats ne peuvent pas être poursuivis en justice pour conflit d’intérêts la Cour ayant reconnu que les avocats ont le droit d’avoir leurs propres idées religieuses. Lawrence Hughes espère que le Barreau interprétera la situation autrement, mais il affirme être sans nouvelle de la corporation professionnelle depuis qu’il a porté plainte il y a 4 ans.
Un ado, témoin de Jéhovah, refuse une transfusion et meurt en Angleterre
7sur7.BE newsletter 18.05.10. Au Royaume-Uni, Joshua McAuley, un garçon de 15 ans témoin de Jéhovah est décédé après avoir refusé une transfusion sanguine qu’il devait subir suite à un accident selon le Daily Mail. Le garçon a été heurté par une voiture. Sa vie était en danger suite à de graves blessures aux pieds et à l’abdomen. Le garçon est resté conscient, mais a perdu beaucoup de sang. Un hélicoptère a amené la victime à l’hôpital pour une transfusion sanguine, ce que le garçon a refusé. Les Témoins de Jéhovah croient que le sang est sacré, et que les transfusions sanguines sont interdites par la Bible. McAuley est décédé six heures plus tard. Au Royaume-uni, une loi stipule que les médecins doivent vérifier si un enfant de moins de 16 ans est apte à refuser ou non une intervention sans l’autorisation des parents ou sans qu’ils le sachent. Apparemment, les médecins ont jugé le garçon apte. McAuley a tenu bon malgré les implorations du personnel soignant. Selon les membres de sa congrégation, Joshua McAuley n’a cessé de répéter: « pas de sang, pas de sang, pas de sang » quand il été transporté à l’hôpital de Birmingham. On ne sait pas clairement si ses parents étaient présents.
Bio Sandrine Bonnaire/à propos de sa mère T Jéhovah.
France SOIR / 23 février 2010 (…) Sandrine Bonnaire est issue d’une famille de onze enfants (dont une sœur autiste, Sabine, à laquelle elle avait consacré un film en 2007). Elle passe son enfance dans une cité HLM de Grigny (Essonne). Sa mère est témoin de Jéhovah et entraîne ses enfants avec elle. « A dix ans j’ai dit : « Non, ça suffit ! » J’avais l’impression que cette religion me privait de ce qu’on aime quand on est gamin. » En effet, ils ne fêtent ni les anniversaires ni Noël. De son côté, son père est ajusteur, se lève tous les matins à 5 heures et rentre à 19 heures, épuisé, mais avec le dîner à faire car sa mère est absente. « Quand le père est décédé, je suis devenue très vite le pilier financier. » A 18 ans, elle recueille ses deux petits frères. « Prendre la place de ma mère m’a beaucoup perturbée. »
La Cour suprême refuse un appel concernant des Témoins de Jéhovah
(CP) Canadian Press – 28 janvier 2010. CALGARY — Le Cour suprême a refusé jeudi d’entendre la requête en appel de Lawrence Hugues, le père de Bethany, cette adolescente qui s’était battue pour ne pas recevoir de transfusion sanguine en raison de son appartenance aux Témoins de Jéhovah et qui décédée des suites de la leucémie. Le père reproche aux témoins de Jéhovah d’avoir persuadé sa fille que les transfusions sanguines étaient mauvaises et ne l’aideraient pas. Les Témoins de Jéhovah croient que les transfusions sanguines sont contraires à la volonté divine. Dans sa décision rendue jeudi, la plus haute cour du pays refuse à M. Hughes le droit de tenter de renverser la décision d’une cour inférieure qui avait rejeté sa poursuite contre la société ainsi que la majorité des allégations à l’encontre de ses avocats. Comme à son habitude, la Cour suprême n’a pas fourni d’explications pour justifier sa décision. Le cas de Bethany avait fait les manchettes en 2002 après qu’elle ait reçu le diagnostic de la leucémie myéloïde, une forme agressive du cancer du sang. Cela avait alimenté le débat public au sujet de l’âge auquel un enfant devrait avoir le droit de prendre des décisions au sujet de sa santé et des traitements médicaux qu’il devra recevoir. Une cour de l’Alberta avait établi que l’adolescente avait fait l’objet de pression par les Témoins de Jéhovah et qu’elle n’avait pas pu prendre une décision éclairée quant aux traitements qu’elle aurait dû recevoir. La province avait obtenu la garde temporaire de Bethany, a reçu 38 transfusions de sang contre lesquels elle s’est battue. Elle est décédée après avoir reçu des traitements alternatifs de la Cross Cancer Clinic. M. Hugues a entamé ses procédures judiciaires en 2004 après qu’il eut été nommé l’administrateur de succession de sa fille. Il a affirmé jeudi que même si une personne mourait inutilement, c’était toujours une personne de trop.
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5ipL5eoDDpzVSSGPO2qTohg6r4SWw
Refus des transfusions, croyance en la fin du monde : ces pratiques qui posent question
LE MONDE | Stéphanie Le Bars. 30.07.09. Les Témoins de Jéhovah appellent cela des préjugés. Soupçons et accusations à l’encontre du mouvement sont récurrents.
Le sang. Le refus absolu de la transfusion sanguine, par respect « pour le sang sacré », suscite l’incompréhension d’une partie de l’opinion. Si, pour un enfant, le corps médical a toujours le dernier mot, un adulte peut refuser la transfusion, au risque de mourir. Des alternatives médicales, en partie développées pour satisfaire aux croyances des 7 millions de Témoins à travers le monde, existent. S’appuyant sur une étude réalisée aux Pays-Bas de 1983 à 2006, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) assure que « la mortalité des femmes Témoins de Jéhovah après un accouchement suite à une hémorragie est 130 fois plus élevée » que pour les autres. « Une extrapolation hasardeuse », pour la Fédération des Témoins, qui assure qu’il n’y a eu « qu’un seul décès de ce cas en dix ans, aux Pays-Bas ».
La pédophilie. Dans les années 1990, sont aussi apparues des accusations concernant la non-dénonciation d’affaires de pédophilie par les « comités d’anciens »… « Depuis 1994, précise M. Canonici, on rappelle régulièrement aux 9 000 anciens leurs obligations légales. Ces « comités de discipline religieuse » traitent principalement d’affaires d’adultère. »
La fin du monde. La Miviludes considère les croyances des Témoins comme préoccupantes : « Leur conviction de l’imminence de l’effondrement du monde peut être anxiogène et entraîner des attitudes extrêmes, voire autodestructrices », juge son président, Georges Fenech. « Le fait qu’ils ne fêtent ni Noël ni les anniversaires et qu’ils présentent le monde extérieur comme perfide peut entraîner une marginalisation des enfants », estime la Miviludes, qui s’inquiète aussi des ruptures au sein des familles entre Témoins et non-Témoins.
SECTES : 3 QUESTIONS À Henri de Cordes
La Libre Belgique 23/07/2009.
Président du Centre (belge) d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles.
Après le rapport de la commission d’enquête parlementaire de 1997 et ses suivis légaux et pratiques, peut-on toujours considérer les Témoins comme une secte ?
Le terme « secte » étant devenu péjoratif, on parle depuis 2006 de groupe à pratiques et à dérives sectaires, où l’on se situe par rapport à des comportements à risques en fonction de l’âge, de l’état de santé, de la fragilité personnelle. Elles sont toujours bien présentes : depuis que notre centre existe, soit depuis 10 ans, nous continuons à recevoir des demandes d’informations de manière récurrente et constante.
Avec, parmi celles-ci, un grand nombre de questions autour de l’abus sexuel sur les enfants…
Il y a en fait une controverse sur la cohérence entre les règles internes et externes des Témoins par rapport à cette question. Sur base de ce que la Watchtower nous déclare, on peut se demander dans quelle mesure les enfants sont protégés contre les délits sexuels. En effet, la WS donne une liste de pédophiles condamnés ou reconnus coupables, mais cela, sur base d’un ou de deux témoins internes. Il y a donc déjà une appréciation des faits selon ce qu’ils appellent la loi de César; en outre, il y a une exception gênante : un servant ministériel, comme ils appellent leur « ministre du culte », qui mène une vie exemplaire après avoir reconnu son péché sera couvert. Nous nous demandons dès lors si ces directives protègent les enfants ou plutôt la « pureté », comme ils disent, de leur organisation.
Depuis 1997 et tout ce qui a suivi, peut-on parler d’une évolution positive en Belgique pour ce qui est des Témoins de Jéhovah ?
Je ne parlerai en tout cas pas d’une ouverture à la société. On assiste, au contraire, à une évolution inverse qui devrait faire réfléchir. Quand on examine par exemple la loi sur les droits des patients, l’on se rend compte que le législateur a fini par rencontrer le droit de refuser une transfusion sanguine. Une évolution qui n’est cependant ni unique, ni récente, si l’on veut bien se rappeler comment on en est arrivé aussi à admettre un certain refus du service militaire.
Les Témoins de Jéhovah perdent un procès en diffamation contre un député. La Croix. PARIS, 11 juil 2008 (AFP). Les Témoins de Jéhovah ont perdu vendredi le procès en diffamation qu’ils avaient intenté au député Jean-Pierre Brard (app PCF), vice-président du groupe d’études sur les sectes, qui en juillet 2006 avait dénoncé leurs agissements au cours d’un reportage diffusé sur TF1. « Je vais vous donner trois exemples où (les Témoins de Jéhovah) sont de parfaits délinquants », avait déclaré le député de Seine-Saint-Denis le 20 juillet 2006, ajoutant : « Se soustraire à un impôt, condamner des personnes à mort en leur refusant la transfusion sanguine ou couvrir des délits très graves comme la pédophilie, vous voyez bien qu’on ne peut pas seulement s’en remettre à l’opinion publique, mais qu’il y a des lois qui doivent être appliquées ». Vendredi, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a jugé que ces propos étaient bien diffamatoires, mais a accordé le bénéfice de la bonne foi au parlementaire, également membre du conseil d’orientation de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Le tribunal a jugé que les déclarations du prévenu devaient « être considérées comme ayant un fondement suffisamment sérieux ». « Bien que non dénuées de violence, elles ne sauraient être regardées comme excédant les limites admissibles de la libre opinion », a-t-il complété. « Ce jugement est un véritable réconfort pour tous ceux qui, au-delà de l’engagement des parlementaires eux-mêmes, osent mettre en lumière la dangerosité des pratiques de l’organisation des Témoins de Jéhovah », a réagi M. Brard dans un communiqué.
600 à 1.000 Témoins de Jéhovah dans les Vosges contre des accusations de pédophilie
EPINAL, 1 oct 2008 (AFP) – Quelque 600 Témoins de Jéhovah selon la police, un millier selon les organisateurs, ont manifesté mercredi après-midi devant la préfecture des Vosges à Epinal pour protester contre des accusations de pédophilie portées à leur encontre. Les participants ont dénoncé les « accusations graves portées pour désinformer afin de nuire aux Témoins de Jéhovah et empêcher la construction d’un lieu de culte » à Deyvillers (Vosges), a expliqué à l’AFP Guy Canonici, président de la fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah. « … Les Témoins de Jéhovah sont en butte à de nombreuses difficultés à
Deyvillers, village de 1.400 âmes près d’Epinal où ils ont acheté un terrain pour construire une « salle du Royaume » de 1.500 places avec un parking de 500 places. Une association de défense de l’Environnement de Deyvillers (Aded), réunissant 400 adhérents, se bat depuis 2004 pour empêcher la construction de ce lieu de culte, dont le permis de construire est actuellement bloqué par la mairie de la commune. L’Aded a invité mercredi soir Bill Bowen, ancien dignitaire de ce mouvement religieux aux Etats-Unis devenu président de l’association « Silent Lambs », qui dénonce le silence imposé aux victimes d’abus sexuels au sein des Témoins de Jéhovah. Bill Bowen, Témoin de Jéhovah pendant 43 ans, excommunié car il dénonçait l’hypocrisie de cette église face aux victimes d’abus, qui seraient plus de 23.000 « partout dans le monde », selon ses dires. « Depuis le premier jour, des responsables de l’organisation nient le fait qu’il y ait des victimes (d’abus sexuels, ndlr). Ils connaissent le problème mais refusent de le traiter. Ils continuent à le cacher… », a affirmé M. Bowen. Ancien ou « aîné » (cadre) du mouvement, Bill Bowen, 51 ans, qui travaillait au siège de l’organisation à New York dit avoir reçu plus de 7.000 témoignages de fidèles abusés « partout dans le monde », dont il a publié un millier d’histoires sur le site internet de « silent lambs ». « Quand un enfant catholique est violenté, ses parents appellent la police. Chez les Témoins de Jéhovah, il faut au contraire appeler les aînés, qui gardent la procédure en interne. Ainsi, aucune histoire ne sort », a-t-il raconté lors d’un entretien avec l’AFP. La manifestation de mercredi à Epinal relève du même genre de « tactique d’intimidation » des Témoins de Jéhovah pour « faire ce qu’ils veulent », a estimé cet homme.
TF1–7 à 8–plainte pour viol St Dié des Vosges
Vous avez peut-être vu le reportage de TF1 ce dimanche 27 janvier, lors de l’émission 7 à 8, concernant à St Dié des Vosges une jeune femme TJ qui s’est suicidée l’an passé après avoir porté plainte pour avoir été violée dès l’âge de 11 ans. Après avoir consulté le forum mis à disposition sur le site internet de TF1, nous avons également souhaité réagir.
Le Parisien, Samedi 12 Janvier 2008. Un membre des Témoins de Jéhovah a été mis en examen, ce jeudi 10 janvier, par un juge d’instruction du tribunal de grande instance de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), pour viol sur mineure de 15 ans. Il a été laissé en liberté, a-t-on appris de source judiciaire. Il est suspecté d’avoir violé entre 1986 et 1989 une fillette d’une douzaine d’années dans la salle du royaume, lieu de culte des Témoins de Jéhovah, de Saint-Dié-des-Vosges. La mère de la jeune fille fréquentait elle-même à l’époque l’association. La victime s’était suicidée le 22 mars 2006 devant la salle du royaume, entraînant une enquête judiciaire. Cinq autres personnes placées en garde à vue ont été remises en liberté jeudi. Ces témoins de Jéhovah pourraient être poursuivis pour non dénonciation de crime. Selon le journal Le Parisien, les viols auraient été commis lors des séances de prédication, lorsque la fille se trouvait seule avec l’auteur présumé. La communauté de Saint-Dié avait été avisée des faits en 1992. Un comité judiciaire composé de cinq personnes s’était réuni, mais les membres de ce comité avaient considéré qu’ils n’avaient pas la preuve du viol, l’homme suspecté niant les faits
(Le Parisien, Samedi 12 Janvier 2008) (A voir : Vidéo de l’émission sur le site de TF1 ).
L’Unadfi relaxée d’une plainte en diffamation des Témoins de Jéhovah
EVREUX, 26 oct 2006 (AFP) – Le tribunal correctionnel d’Evreux a relaxé jeudi Catherine Picard, la présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi) qui était poursuivie pour diffamation envers les Témoins de Jéhovah. Catherine Picard avait été citée le 7 septembre devant ce tribunal par les Témoins de Jéhovah pour un entretien accordé à la Dépêche d’Evreux dans lequel elle les accusait « d’être structurés de manière pyramidale comme tous les mouvements mafieux ». L’avocat des Témoins de Jéhovah, Me Guy Canonici, a indiqué à l’issue de l’audience que ses clients allaient faire appel du jugement qui les condamne par ailleurs à payer 1.600 euros à Catherine Picard pour les frais du procès. Me Rodolphe Bosselud, conseil de Catherine Picard, s’est réjouit de la décision du tribunal, en assurant que les propos tenus étaient « nullement » diffamatoires. « Cette procédure engagée par les Témoins de Jéhovah s’inscrivait en réalité dans une action plus globale et systématique de guérilla permanente qu’ils mènent contre les associations de victimes de sectes comme l’Unadfi ».
Transfusion refusée : décès d’un Témoin de Jéhovah. 12 janvier 2007. Presse Canadienne. http://www.cyberpresse.ca/. Québec. Un jeune Témoin de Jéhovah de Québec, Jean-Claude Lavoie, est décédé durant le temps des Fêtes après avoir refusé une transfusion sanguine pour des motifs religieux. M. Lavoie, qui était âgé de 26 ans, souffrait d’une tumeur à l’intestin. Son taux d’hémoglobine avait rapidement chuté mais malgré les conseils des médecins, il aurait refusé des transfusions sanguines qui auraient pu lui être salutaires. Outré, son frère aîné, un ex-témoin de Jéhovah, a confié au réseau de télévision TQS qu’il avait lancé une pétition sur le web pour que les gouvernements rendent illégaux les refus de traitement pour des raisons religieuses. Les médecins ne peuvent légalement forcer un adulte à recevoir des traitements.
Le gouvernement a pris à sa charge trois des sextuplés
Le gouvernement de Colombie-Britannique a pris à sa charge trois des sextuplés la semaine dernière afin que les médecins leur donnent des transfusions sanguines, contre la volonté de leurs parents.
Presse Canadienne (PC) 1/01/2007. Deux des sextuplés sont morts. La naissance des six poupons, au début de janvier, était prématurée de trois mois. À leur naissance, les parents ne voulaient pas que l’hôpital ne divulgue aucun détail, mais ils ont autorisé les autorités à préciser qu’ils étaient Témoins de Jéhovah. Au dire de l’avocat de la famille, l’état des enfants était stable et que les transfusions étaient plus ou moins nécessaires. Le ministre provincial des Enfants et des Familles, Tom Chrsitensen, a précisé que les médecins avaient l’obligation de signaler aux autorités du ministère les cas où ils estiment que des enfants sont en danger.
Les sextuplés suscitent un débat éthique.
La Presse.12 janvier 2007. Comme la majorité des bébés prématurés de 25 semaines, les sextuplés nés à Vancouver le week-end dernier pourraient avoir besoin de transfusions sanguines. Depuis trois jours, cela suscite un débat éthique, car leurs parents sont des Témoins de Jéhovah. Avant-hier, le gouvernement de la Colombie-Britannique s’est dit prêt à prendre les dispositions légales pour que la survie des six bébés ne soit pas menacée. Dans un communiqué, le porte-parole des Témoins de Jéhovah rappelle l’interdiction faite à ses coreligionnaires de «s’abstenir de sang». À 25 semaines, on parle encore de bébés extrêmement prématurés. La majorité auront besoin d’une transfusion durant leur hospitalisation.» http://www.cyberpresse.ca/
Une adolescente veut obtenir le droit de refuser une transfusion sanguine
Le Soleil, Presse Canadienne 03 septembre 2006. WINNIPEG. Une adolescente, atteinte de la maladie de Crohn, se retrouvera en cour cette semaine afin d’obtenir le contrôle de ses traitements médicaux et ainsi pouvoir refuser une transfusion sanguine. Au coeur de cette cause, qui sera entendue à la Cour d’appel du Manitoba, se retrouve l’âge de la jeune fille – 15 ans – et le fait qu’elle puisse être ou non reconnue comme « mineure mature » ou si elle doit se retrouver sous la juridiction des Services à l’enfance et à la famille et être contrainte d’accepter tout traitement que son équipe médicale jugera nécessaire. En tant que Témoin de Jéhovah, la jeune fille désire ne pas recevoir de transfusions sanguines. L’affaire a débuté en avril dernier, quand l’adolescente, alors âgée de 14 ans, a été hospitalisée en raison d’une poussée de sa maladie de Crohn, une maladie chronique qui affecte tout le système gastro-intestinal. Quand ses parents et elle ont refusé une transfusion sanguine, un juge a alors donné ordre aux Services à l’enfance et à la famille de prodiguer les soins nécessaires au traitement médical de l’enfant, incluant des transfusions sanguines ou l’administration de produits sanguins, sans le consentement de l’adolescente ou de ses parents.
Une Témoin de Jéhovah ne peut refuser de transfusions sanguines.
Canadian Press. 06. 02. 2007. WINNIPEG (PC) – Dans le cadre d’un jugement rendu à l’unanimité, la Cour d’appel du Manitoba a maintenu la décision d’un tribunal de première instance de permettre à des médecins de donner une transfusion de sang à l’adolescente de 15 ans de Winnipeg, parce qu’ils jugent cette transfusion nécessaire du point de vue médical. Les juges du tribunal d’appel ont reconnu que les transfusions sanguines allaient à l’encontre du droit de l’adolescente à la liberté religieuse, mais qu’elles étaient justifiées en raison du caractère sacré de la vie et du devoir de protection des enfants.
Deux témoins de Jéhovah condamnés. Pendant 20 ans, Daniel a abusé d’enfants sous le regard de sa femme
. BRUXELLES – Condamnés pour des faits de viols sordides, Daniel P. et Nadine N. formaient un couple de témoins de Jéhovah. Hier, Daniel P. a écopé de 6 ans de prison ferme. Nadine a été condamnée à 3 ans, avec sursis complet. 11 mineures victimes d’attentats à la pudeur, 7 abus de confiance sur le Net et deux viols. Selon l’accusation, des dizaines d’enfants sont victimes. Certains n’ont sans doute pas trouvé la force de déposer plainte. (28/06/2006) http://www.dhnet.be/dhinfos/article.phtml?id=151625
Procès Suisse d’un témoin de Jéhovah : peine ferme pour le viol d’une adolescente.
24heures en ligne – www.24heures.ch . VEVEY 23 juin 2006. Coupable de viol sur une mineure de 15 ans, Pedro (prénom fictif) ira en prison. La cour correctionnelle du Tribunal de l’Est vaudois, a jugé parfaitement crédible la version de la victime de Pedro (24 heures du 22.06.2006). Les deux jeunes gens s’étaient connus dans le cadre des activités des Témoins de Jéhovah. Cette appartenance fondait la victime à faire confiance à son agresseur et donc à accepter de le suivre dans un studio de Montreux, la veille de Noël 2004. Le Tribunal a jugé que les lésions vérifiées sur la jeune adolescente de 15 ans corroboraient bien l’agression.
Témoins de Jéhovah contre TV suisse/rejet plainte témoins de Jéhovah. Administration fédérale admin.ch- » Temps Présent » sur les Témoins de Jéhovah. Berne, 23.06.2006 (AIRR) – L’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) a rejeté une plainte dirigée contre le reportage » Témoins silencieux » diffusé dans le cadre de l’émission » Temps Présent » de la Télévision suisse romande (TSR). Le reportage contesté n’a pas violé le principe de présentation fidèle des événements. Le journaliste engagé est licite lorsqu’il se présente comme tel et qu’il satisfait à des exigences journalistiques plus sévères. C’est ce qu’a constaté l’AIEP dans sa dernière décision.
Intitulé » Témoins silencieux « , le reportage mis en cause a été acheté à la télévision suédoise et diffusé le 14 juillet 2005 sur la première chaîne de la TSR. Il s’agit d’une enquête sur le silence qui règnerait au sein de l’organisation suédoise des Témoins de Jéhovah lorsque certains membres sont soupçonnés d’abus sexuels de nature pédophile. Le reportage comprend notamment le témoignage de enfants victimes. L’Autorité de plainte rappelle en outre que le présentateur de l’émission a clairement exposé que le reportage ne visait pas la communauté suisse. Le journaliste a précisé dans son commentaire en début d’émission qu’il s’agissait d’une affaire qui ne concernait en rien la communauté suisse des témoins de Jéhovah. Il a également rappelé en fin d’émission que les Témoins de Jéhovah jugeaient ce reportage » calomnieux et mensonger « . Lors de sa diffusion en Suède, le reportage a fait l’objet de deux plaintes, lesquelles ont été rejetées sauf sur un point précis ayant trait à l’âge d’un des abuseurs. Le principe de présentation fidèle des événements n’a ainsi pas été violé. La plainte a été rejetée par huit voix contre une. Les décisions de l’AIEP peuvent être déférées au Tribunal fédéral par la voie d’un recours de droit administratif.
Vif échange au sujet des témoins de Jéhovah à la commission parlementaire sur les sectes.
PARIS , 17 oct 2006 (AFP) – Les Témoins de Jéhovah ont fait l’objet mardi d’un vif échange d’arguments à propos de la notion de « trouble à l’ordre public » au cours d’une audition de la commission d’enquête parlementaire sur les sectes et les mineurs. Celle-ci entendait M. Didier Leschi, chef du bureau central des cultes au ministère de l’Intérieur. Il a expliqué que ses services accordaient « systématiquement le bénéfice des dispositions (ndlr fiscales) prévues pour les associations cultuelles aux associations des témoins de Jéhovah en abandonnant l’argument selon lequel leur doctrine était constitutive d’un trouble à l’ordre public ». Le président et le rapporteur de la commission, MM. Georges Fenech et Philippe Vuilque, ont dit leur stupéfaction considérant qu’on ne pouvait pas ignorer la maltraitance psychologique des enfants de Témoins de Jéhovah dont ont témoigné d’anciens adeptes, évoquant aussi l’interdiction des transfusions sanguines, le porte-à-porte prosélytique, etc. M. Leschi ignorant les arguments des membres de la commission, a indiqué qu’il « appliquait le cadre juridique » et que le Bureau central des cultes n’était « pas chargé de la protection de l’enfance… »
Les interdictions Jéhovistes sur le sang sont fluctuantes
Associated Press (AP) 27 janvier 2006. NEW YORK – Les Témoins de jéhovah sont connus pour enseigner que Dieu interdit des transfusions sanguines même lorsque la vie des patients est en jeu. L’importance de cette doctrine sera soulignée la semaine prochaine quand les « anciens » qui dirigent les plus de 98,000 congrégations du monde entier liront une nouvelle circulaire de cinq pages sur le sang venant du siège central aux fidèles Témoins de Jéhovah. La secte croit que la Bible défend de recevoir des transfusions sanguines, bien que des concessions aient été faites au cours des années. Raymond Franz, un ex-membre du « Collège Central », l’Organe central omnipotent qui édicte les règles pour la foi, croit que les chefs hésitent à aller davantage plus loin de peur que l’élimination totale de l’interdiction n’expose l’organisation à des poursuites juridiques de plusieurs millions de dollars sur des cas médicaux passés. Les Témoins se sont opposés aux transfusions sanguines depuis 1945. Une des dernières déclarations a aussi encadré les transfusions des « composants primaires du sang, » en interdisant celles des globules rouges, globules blancs, des plaquettes et du plasma. Une annonce parue en 2000 dans le magazine officiel La Tour de Garde, a déclaré qu’en raison des ambiguïtés de la Bible, les individus sont libres de décider pour eux-memes des thérapies utilisant des composants biologiques tirés des quatre composants majeurs du sang, par exemple les gammaglobulines et les facteurs coagulant contre l’hémophilie.
La directive de la semaine prochaine pourrait créer une confusion sur ces composants sanguins, connus sous le nom de » fractions. » Sans présenter de changement par rapport à 2000, la nouvelle directive dit aux parents de considérer : » si un docteur ou un hôpital donnera l’assurance complète que le sang ou les fractions de sang ne seront pas utilisés dans le traitement d’un mineur ? »
En marge de cette nouvelle directive, une note en bas de page cite la brochure des Témoins, « Comment le Sang peut-il Sauver Votre Vie ?, » et mentionne l’article de 2000 sur les fractions – mais omet de citer son contenu. Par coïncidence, la directive de la semaine prochaine a été précédée d’une lourde critique sur la politique de transfusion sanguine par l’avocat Kerry Louderback-Wood de Fort Myers, Fla., dans The Journal of Church and State, publié par l’Université Baylor. Louderback-Wood , qui a été élevé chez les Témoins, mais n’est plus lié à aucun mouvement religieux, accuse son ancienne foi de donner « des arguments inexacts et peut-être malhonnêtes » aux croyants faisant face à des décisions médicales cruciales. Louderback-Wood prétend que l’on ne donne pas aux médecins ainsi qu’à beaucoup de Témoins d’instruction claire sur la politique en matière de transfusion sanguine du mouvement, particulièrement sur le sujet des fractions. Elle n’est pas un observateur neutre. L’avocat affirme que sa mère est morte d’une anémie sévère en 2004 parce que les anciens locaux ne se sont pas rendus compte que l’hémoglobine était permise par la doctrine des témoins de Jéhovah.
Louderback-Wood a appris que l’hémoglobine était permise grâce au Site Internet des Témoins de Jéhovah Associé pour la Réforme sur le Sang, qui a été fondé en 1997 par des anciens locaux, dont huit servaient dans des Comités de Liaison Hospitalier charger de conseiller les Témoins et les médecins. Le fondateur des Témoins de Jéhovah Associé, parlant sous le couvert de l’anonymat pour se protéger car dans son mouvement, on ne tolère pas de contestation, a déclaré que les membres des Comités de Liaison sont au courant des révisions portés à l’enseignement, mais la plupart des Témoins refusent automatiquement toutes les formes de sang sans consulter ces comités. Les docteurs sont souvent mal informés des convictions des Témoins selon lui. Louderback-Wood croit que le mouvement peut voir sa responsabilité juridique engagée en raison des mauvais renseignements fournis aux adhérents, théorie pour l’instant qui n’a pas été évaluée dans les cours de justice américaines. Des problèmes similaires ont été soulevés dans un procès en cours à Calgary, en Alberta, sur la « mort prétendument injustifiée » d’une adolescente leucémique Bethany Hughes. Le siège social de témoins a refusé une demande d’interview venant de Associated Press sur leurs convictions en rapport avec le sang. Au lieu de cela le conseiller juridique Philip Brumley a publié une déclaration préparée rejetant l’ « analyse de Louderback-Wood et ses conclusions » en général. L’interdit de 1945 était formulé de la sorte: « tous les fidèles de Jéhovah qui recherchent la vie éternelle dans son nouveau monde » doivent obéir. De tels édits sont considérés comme une loi divine, puisque le Collège Central est le seul à définir l’orthodoxie. Ceux qui contreviendraient à cette loi risquent d’etre rejeté par leur famille et leurs amis témoins de Jéhovah. Une déclaration plus récentes de la Tour de Garde a interdit le stockage du propre sang du patient pour une transfusion sanguine. En tout, les Témoins de Jéhovah Associé énumèrent 20 changements et précisions dans les règles concernant le sang au fil des ans. Les experts supposent que l’oncle de Raymond Franz, Frederick Franz, qui a servi anonymement comme le principal théologien des Témoins, a décidé que ces passages couvrent les transfusions sanguines. Mais Raymond Franz soulève des questions à propos de cette politique sur le sang dans son livre « À la recherche de la Liberté chrétienne. » Parmi eux : Pour quelles raisons interdire le stockage du propre sang d’un patient alors qu’il est permis de recevoir des composants sanguins nécessitant de grandes quantités de sang donné et conservé ? Pour quelles raisons la transplantation d’organe est permise, alors qu’elle introduit dans le corps beaucoup plus de leucocytes que les transfusions sanguines ? Pour quelles raisons les Témoins interdisent le plasma, qui est surtout de l’eau, mais permettent l’utilisation des composants tirés du plasma en thérapie ? Louderback-Wood a déclaré qu’elle sera contente si sa critique sauvait la vie d’un enfant. SUR LE NET : La brochure officielle de témoins : http://www.watchtower.org/library/hb . Les données des dissidents : http: // www.ajwrb.org et http://www.jwtruth.com
Plus Jéhovah, plus de droit…
La Dernière Heure (Belgique) . 17/02/2006. Jacques a perdu tout contact avec sa famille. Jacques, un Liégeois d’une cinquantaine d’années, a fait partie d’une congrégation témoins de Jéhovah pendant 17 ans. En 2002, il en a été exclu car son attitude à l’égard de la communauté était jugée perturbatrice par la hiérarchie. Seulement voilà, lorsqu’un membre est exclu, il est interdit à ceux qui font encore partie de la communauté d’avoir tout contact physique ou même verbal avec lui. Jacques est devenu du jour au lendemain un paria même aux yeux des membres de sa propre famille qui font toujours partie de la communauté.L’affaire a été portée devant les tribunaux par Jacques. Il a assigné la congrégation pour discrimination et atteinte à la vie privée. Il n’est pas le premier à s’attaquer ainsi aux Témoins de Jéhovah. Souvent l’issue est toujours la même et à l’avantage des Témoins au nom de la liberté de culte. Jacques réclamait la récupération de ses données personnelles dans un fichier de la congrégation et que l’on reconnaisse publiquement le caractère discriminatoire de son exclusion mais surtout de ses conséquences. Il a été débouté en première instance car, pour le tribunal, la discrimination n’était pas établie étant donné que la règle était la même pour tout le monde. L’homme ne décolère pas et a interjeté appel. La cour d’appel de Liège a rendu son jugement récemment. Elle a débouté Jacques en estimant que c’était à lui de prouver la discrimination mais pour la première fois, dans ses attendus, la cour d’appel de Liège considère que les consignes à l’égard des exclus et des adeptes qui souhaitent quitter la communauté sont susceptibles de constituer une discrimination. La cour invoque également le fait que les pressions morales faites aux membres pour isoler un exclu pourraient être de nature à porter atteinte à la liberté de culte. Même si Jacques n’a pas obtenu gain de cause dans son procès, cet arrêt de la cour d’appel s’apparente tout de même à une victoire car c’est la première fois que les pratiques douteuses des Témoins de Jéhovah sont ainsi relevées par la justice. Une porte vient donc de s’entrouvrir pour tous ceux qui comme Jacques ont été victimes des agissements des témoins de Jéhovah.
Les Témoins de Jéhovah et les sourds
L’oeil et la main – La Cinquième / sam. 22 avr. 2006, 09h40. (Emission télévisée, 35 min., 2006). « Pour recruter les sourds, les Témoins de Jéhovah ont créé sept groupes pratiquant la langue des signes et conçu une version de leur DVD en LSF. Est-ce pour cela que les sourds, en manque d’échanges et souvent isolés, sont nombreux à les rejoindre ? Pour mettre à jour les ressorts linguistiques, sociologiques et psychiques utilisés par les Témoins de Jéhovah, L’OEil et la main mène l’enquête en rencontrant des spécialistes, des linguistes et des personnes sorties du mouvement »