Laïcité et sectes
Séminaire de la Miviludes du 16.06.04
GEMPPI BP 95 13192 Marseille Cedex 20 – Tel/fax 04 91 08 72 22
Droits de l’Homme et laïcité face à sectes et extrémismes religieux ou encore, démocratie contre théocratie
Sommaire :
– Présentation du groupe de réflexion
– Qu’est-ce qu’une secte pour nous ?
1) Théocratie contre laïcité et démocratie
2) Questions de fond sur les extrémismes religieux et les sectes
3) Des esclaves volontaires et heureux de l’être, majeurs, donc dans leur droit
4) Les sectes et extrémismes religieux réclament pour eux ce qu’ils refusent à leurs adeptes et aux non croyants
5) Les associations françaises sous pression sectaire
6) Nos souhaits et propositions
7) Illustration de notre approche du concept de manipulation mentale au travers de l’analyse de faits récents.
8) Conclusion
– Bibliographie succincte
– Notes et documents de référence
– Revue de presse de faits confortant notre analyse
Orientation générale de cette analyse
Si l’on peut comprendre que les associations cultuelles des religions en place, à l’époque où a été instauré le principe de laïcité des institutions (1905), aient bénéficié d’avantages fiscaux parce qu’elles avaient été dépossédées de certains de leurs biens immobiliers, il nous paraît anormal que d’autres groupes religieux puissent avoir bénéficié de ces avantages par la suite, ceux-là n’ayant pas eu les mêmes désagréments. Plus grave, ceci risque fort d’amener la France à concéder ces avantages à tous les groupes se constituant en association loi 1905 au nom de l’égalité de traitement, relativement à nos lois et avoir gain de cause, en cas de résistance des autorités françaises, devant les tribunaux européens. C’est une brèche que les sectes ne manqueront pas d’exploiter. D’autre part, la notion de « trouble à l’ordre public » est si floue qu’elle est difficilement exploitable par les autorités française pour refuser les avantages fiscaux afférents aux associations cultuelles à un groupe considéré comme comportant des dérives sectaires. Nous pensons donc qu’il ne faudrait concéder ces avantages fiscaux à aucune autre association que celles qui l’obtinrent au départ pour les raisons évoquées ci-dessus et qu’il conviendrait de préciser, sans s’enfermer dans le détail, la notion de « trouble à l’ordre public » et à la rigidifier pour se prémunir des groupes connus pour être à l’origine de dérives sectaires. De plus, si l’Etat français ne « reconnait et ne subventionne aucun culte », ces avantages fiscaux concédés aux uns, par rapport à d’autres qui ne les ont pas, peuvent être compris comme une forme de reconnaissance.
Présentation du groupe de réflexion
Participants :
Dr Jean François Armogathe, (Psychiatre à Marseille, membre du GEMPPI – Membre de la Commission « Santé, éthique, idéologies » de l’EEM)
M. Jacky Cordonnier, Vice-président du GEMPPI, historien des religions, écrivain, membre du conseil de direction de l’I.F.E.R (Institut de Formation pour l’Etude et l’Enseignement des Religions)
Dr Gérard Dahan (Médecin à Nîmes. Vice-président du CCMM – Membre de la Commission « Santé, éthique, idéologies » de l’EEM)
Dr Eric Kania (Psychiatre à Marseille. Membre du GEMPPI – Membre de la Commission « Santé, éthique, idéologies » de l’EEM)
Me François Marchiani (Avocat à Marseille- Délégué CCMM pour les Bouches du Rhône – Membre de la Commission « Santé, éthique, idéologies » de l’EEM)
M. Didier Pachoud (Président du GEMPPI, trésorier de la FECRIS et coordonnateur de la commission « Santé, éthique, idéologies » de l’ EEM, rapporteur du présent texte)
Dr Jacques Richard. Président d’honneur de la FECRIS, Administrateur à l’UNADFI.
Me Brice Tixier (Avocat à Marseille. Second Vice-président du GEMPPI – Membre de la Commission « Santé, éthique, idéologies » de l’EEM)
Notre groupe d’étude soutient le concept de laïcité, c’est à dire d’une société dotée d’institutions applicables à l’ensemble des citoyens quelles que soient leurs convictions religieuses et philosophiques. Pour nous, la « laïcité » induit la notion de tolérance et les comportements correspondants. Nous ne sommes donc pas un cercle d’anti-religieux primaires. A ce propos, certains d’entre nous appartiennent à plusieurs confessions et notre vice-président, Jacky Cordonnier, est membre du conseil de direction de l’I.F.E.R (Institut de Formation pour l’Etude et l’Enseignement des Religions).
Notre groupe se compose de membres du GEMPPI (1) et de membres de la commission « Santé, éthique, idéologies » siégeant à l’Espace Ethique Méditerranéen (www.medethique.com).
Dans l’esprit de cette laïcité tolérante notre association entretient en son sein une grande diversité humaine (Culturelle, politique, religieuse, ETC) de façon à éviter que le militantisme (croyant ou athée) de certains ne prenne le pas sur l’impartialité et le recul intellectuel nécessaires à de telles activités.
Qu’est-ce qu’une secte pour nous ?
Notre association, s’inscrivant dans ces principes de liberté et de respect des droits de l’Homme, tente de définir la secte ou l’extrémisme religieux, qui selon nous est qualitativement semblable, de cette manière :
« Mouvement ou groupe à prétentions religieuses, philosophiques ou thérapeutiques portant atteinte par ses pratiques ou ses enseignements de manière récurrente à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, aux lois en commettant crimes et délits et aux libertés individuelles par des manipulations mentales préjudiciables (lesquelles peuvent par exemple conduire un adepte à se couper du monde et de ses proches).
1) Théocratie contre laïcité et démocratie (14)
Spécificité française et considérée le plus souvent comme antagoniste à toutes les religions, la laïcité est en réalité une chance pour celles-ci parce qu’elle en garantit l’expression et le libre exercice, dans le respect de la loi, tout en se gardant bien d’en privilégier une. Elle est par ailleurs universelle dans sa conception et dans son apport à la démocratie car on la retrouve au cœur de la philosophie de la Grèce antique.
Enfin, elle donne tout son sens au principe de Fraternité, inhérent à notre République, en favorisant le respect et la tolérance de la croyance ou de la non croyance de l’autre
Le terme Laïcité vient du grec « laikos », par l’intermédiaire du latin « laïcus » et désigne ce qui appartient au peuple.
Dans les sociétés traditionnelles, les croyances religieuses ont souvent été mêlées au pouvoir et même confondues avec celui-ci. Il semble d’ailleurs que ce soit là une tendance naturelle, c’est à dire, non cultivée, primitive, de l’homme, à vouloir dominer son environnement en accaparant tous les pouvoirs qui sont à sa portée, un peu comme le font les animaux pour protéger leur territoire. C’est une sorte de totalitarisme régit par la loi du plus fort.
Par contre, la société laïque est le produit d’un effort de compréhension et de respect de l’autre et une forme moderne d’organisation sociale transcendant les superstitions et les croyances pour s’établir sur la raison et la science.
Dans tous les pays où un système de société laïque s’est imposé, les religions dominantes s’y sont adaptées et ont évolué vers plus de tolérance et de respect envers les fidèles et les autres croyances.
Cette liberté offerte par la laïcité a permis à d’autres religions de prospérer dans notre pays.
La laïcité garantit la liberté de vivre ensemble avec les différentes cultures, histoires et idéologies religieuses.
Par ailleurs, tout comme la Fraternité, la Laïcité est transversale dans le cadre de la morale et des valeurs républicaines.
Ceci est vrai pour la liberté de croire ou de ne pas croire, mais aussi de l’égalité entre les êtres humains car quelles que soient leur origine, la couleur de leur peau, leur religion, leur culture, leur condition sociale, l’homme et la femme sont égaux en droit et en dignité.
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits« , c’est ce qu’affirme d’ailleurs l’art. 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
Dans la République française laïque, en vertu du principe de l’Egalité, il ne peut être fait de différence, hormis physique, entre la femme et l’homme. Citoyenne à part entière, elle a les mêmes droits, mais aussi les mêmes devoirs que son homologue homme.
Elle peut cependant, en raison de sa possibilité d’enfanter, prétendre à des aménagements légitimes pour cet irremplaçable rôle social.
La laïcité n’est donc plus la vaine querelle entre les églises et l’Etat ; parce que liée intimement à la Fraternité, elle nous oblige au respect des convictions religieuses de nos semblables à condition qu’eux mêmes s’expriment dans le respect des lois et des autres religions et acceptent aussi avec tolérance le monde des athées. Ce qui implique aussi le respect du monde des athées pour ceux qui ont des convictions religieuses (plusieurs dizaines de millions de personnes sont mortes ou ont été persécutées ou le sont encore dans des régimes d’inspiration marxiste).
La Laïcité fait donc obstacle à toute forme de fanatisme ou d’intégrisme. La laïcité est donc devenue aujourd’hui, en tant que valeur philosophique, partie intégrante de la République française. Mais, son ancrage est-il définitif ?
Hélas, il est facile de se rendre compte que cette vision idyllique du respect et de la tolérance est constamment remise en cause par les hommes qui de tout temps ont pris Dieu en otage en oubliant le message central du Décalogue (29), par exemple, pour transmettre un message d’intolérance, de haine ou d’oppression.
A l’époque de Jésus et dans la période qui a suivi ce sont les chrétiens qui ont subi l’oppression des juifs (31), comme l’indique notamment le récit de St Paul qui au départ était persécuteur de l’Eglise (31). Au début de l’ère chrétienne, C’est Saint Augustin qui justifiait les crimes contre les non-croyants en prétendant “qu’il y avait une persécution juste, celle que font les Eglises du Christ aux impies. L’église persécute par amour et les impies par cruauté” (lettre 185).
Le sens de la parabole du bon grain et de l’ivraie (30) a été inversé pour justifier les bûchers de l’Inquisition.
Les rois très catholiques d’Espagne ont persécuté les Juifs et au Proche-Orient, les Croisés s’en sont pris aux musulmans.
L’interdiction de certains livres et la censure culturelle n’a été supprimée par l’Eglise qu’en 1962.
Dans la France de la Restauration, la profanation des emblèmes religieux, assimilée au parricide, était punie de la peine capitale, précédée de l’amputation du poignet à la hache (loi de 1825).
Plus près de nous, l’assassin de M. RABIN, homme politique israélien, a justifié son geste dans l’interprétation de ce que les chrétiens désignent comme l’Ancien Testament (9). Le Livre de Josué, riche en récits de massacres de peuples autres que le peuple élu n’a rien à envier aux versets les plus guerriers du Coran en matière de justification anticipée des violences interreligieuses et interethniques.
On peut ainsi affirmer que les trois religions du Livre peuvent (comme d’autres) conduisent à une interprétation dangereuse de leurs textes si l’on n’en fait qu’une lecture littérale partielle, ce que font généralement les fondamentalistes pour justifier l’injustifiable.
C’est toujours au nom de Dieu que les catholiques et les protestants se sont entretués et continuent, avec vigueur, de le faire en Irlande, faisant souvent l’amalgame entre les revendications politiques et religieuses.
Or, le contexte mondial indique une radicalisation religieuse (2, 20) sans doute liée à un contexte économique et aux conflits du Proche Orient. L’instauration et la propagation des thèses de la Charia dans un nombre croissant de pays, y compris la France avec la main mise des fondamentalistes dans le Conseil national du culte musulman (3) et la pression faite sur les institutions laïques et politiques pour que des signes ostensibles de religion s’imposent à notre société laïque en sont l’expression.
Si des brèches dans le fonctionnement laïc de notre société s’ouvraient à la suite des pressions des lobbies fondamentalistes, les sectes ne tarderaient pas à s’y engouffrer.
Tel sera le fil conducteur de notre propos.
2) Questions de fond sur les extrémismes religieux et les sectes
Les comportements sectaires, les pratiques et discours contestables, voire nuisibles et parfois dangereux, émanant des extrémismes et fondamentalismes religieux sont souvent tolérés en Europe parce qu’ils se placent dans le cadre législatif ou sont liés à des religions reconnues ou traditionnelles ; les autorités craignant, en les dénonçant, de provoquer des amalgames injustifiés ou de perdre le soutien électoral des croyants. En cela, les mouvements à l’origine de ces comportements à problèmes disposent d’un régime de faveur par rapport aux groupes émergeants, parfois qualifiés de sectes parce qu’ils ont les mêmes pratiques ou discours contestables.
Les sectes comme les mouvements extrémistes religieux se nourrissent aux mêmes sources, celle de l’exploitation de la souffrance et de la misère humaine (2) et celle de l’ignorance et de l’inculture.
Nous pensons que tout ce qui est ou sera toléré en matière de dérives sectaires au sein des extrémismes religieux, finira par l’être pour les sectes. Nous pensons aussi que ces mouvements profitent de certaines brèches juridiques des systèmes démocratiques pour s’y engouffrer et leur imposer leurs pratiques et incitations liberticides ou nuisibles aux individus. Les principales brèches qui se sont révélées récemment résident dans l’égalité ou la non discrimination (4) et la liberté de pratique des activités « cultuelles » garanties par les états modernes. Cependant, les autorités Françaises semblent ne pas se montrer dupes de ces manœuvres comme l’indiquent les mesures prises contre deux imams extrémistes en mai 2004, l’élaboration d’une loi garantissant la protection de la laïcité de l’école publique et contre les sectes en général (loi About-Picard, maintien d’une instance interministérielle pour traiter ce problème ETC.). Mais, est-ce que notre système juridique pourra résister aux arguments légaux des sectaires dans le contexte européen actuel ? (5)
En effet, les tribunaux européens ont plusieurs fois donné tort aux juridictions françaises au profit de sectes (6). Nous pensons que d’autres problèmes de ce genre risquent de se présenter si l’on ne précise pas ou si l’on ne modifie pas certaines singularités ou certains points de droit français relatifs notamment à la laïcité.
3) Des esclaves volontaires et heureux de l’être, majeurs, donc dans leur droit.
Au sujet du processus de manipulation mentale, voir notamment le chapitre 7 « Illustration de notre approche du concept de manipulation mentale au travers de l’analyse de faits récents »
Notre tolérance laïque n’est pas synonyme de naïveté ou de faiblesse à l’égard de pratiques et d’actions liberticides et aliénantes, mais il est bien difficile d’agir contre le gré d’adultes, même pour leur bien.
En effet les adeptes de sectes ont souvent le même profil psychologique que certains esclaves, qui dans l’Amérique du 19ème siècle refusaient d’être affranchis, car ils avaient été conditionnés de telle manière qu’ils s’imaginaient être une catégorie humaine inapte à l’autonomie. Il faut dire que les sectes fondamentalistes y étaient pour quelque chose si l’on considère les doctrines bibliques racistes d’alors des témoins de Jéhovah (34) et des mormons (35). La liberté, tant elle leur était inconnue, leur faisait peur. C’est ce que l’on observe chez les adeptes de sectes et même dans des mouvements fondamentalistes. Le voile islamique, symbole de discrimination et instrument d’asservissement des femmes, devient pour certaines un signe de vertu et une protection (16).
Nous avons rencontré énormément d’adeptes de sectes ou de mouvements religieux extrémistes. Certains de ces adeptes allaient, volontairement et avec joie souvent, jusqu’à se prostituer ou laisser le gourou abuser de leurs enfants, se laisser mourir ainsi que leurs enfants faute de soins médicaux,(7) se dépouiller volontairement de leurs biens, travailler sans salaire ou presque, quitter leur famille, leur travail pour suivre leur maître, accepter d’être traité comme une sous catégorie humaine(8) à mi-chemin entre la bête et l’être humain(9) et d’accepter des signes extérieurs de cette infamie comme une bénédiction, abdiquer de leur liberté pour se soumettre au dictats d’un gourou(10), d’un mouvement, d’un enseignement, certains sont même allé jusqu’à se suicider en groupe et parfois par centaines, et tout cela au profit de la secte et de son (ses) dirigeant.
Le fait est que sur les milliers de personnes qui se sont adressées à nous ces dernières années pour avoir de l’aide ou des informations au sujet d’une secte, presque aucune n’en était adepte. Ces adeptes de sectes ou de mouvements religieux extrémistes sont heureux de se soumettre volontairement et se sentent fiers d’être plongés dans leur condition de vie déplorable.
C’est en considérant ces résultats sur les adeptes que nous envisageons notre concept de « manipulation mentale préjudiciable ». Déjà, les professeurs Beauvois et Joules de l’université de Grenoble, ont démontré qu’on pouvait conduire environ un tiers des individus, en les soumettant à certains principes de manipulation mentales, à faire des choses qu’il n’auraient acceptées sans ce processus de sujétion bien défini.(32)
Des adultes majeurs peuvent donc être conduits par un ensemble de procédés de sujétion à agir volontairement contre leurs intérêts, parfois vitaux, et à se sacrifier au profit du groupe ou de la « Vérité » inculquée. Le pire, dans ce cas, est qu’il n’existe aucune loi interdisant ce genre de comportement. On le voit notamment en matière de transfusion sanguine pour les témoins de Jéhovah. Les victimes se disent libres et heureuses d’accomplir la volonté de Dieu.
Pourtant, nous avons rencontré des ex- Témoins de Jéhovah qui nous ont avoué que lorsqu’ils étaient adeptes, ils se seraient opposés à une transfusion sanguine vitale pour eux ou leurs enfants, notamment parce qu’ils étaient surveillés par leurs coreligionnaires, mais qu’en leur for intérieur, ils auraient été contents d’être contraints par la loi d’accepter le traitement surtout pour leurs enfants.
Il serait ainsi souhaitable de conserver la réserve de conscience du médecin qui pourra ne pas tenir compte du refus du malade d’être transfusé lorsque le pronostic vital de ce dernier est en jeu.
Pour le voile islamique qui fait tapage actuellement, il suffit de constater l’orchestration internationale du mouvement de contestation, le faible nombre de participants aux manifestations par rapport à l’ensemble de la communauté musulmane, et surtout le nombre très minoritaire de femmes au sein de ces manifestations politico-religieuses (Charlie Hebdo 21.01.04), pour deviner qui est derrière.
Certainement pas des émules du roi du Maroc qui vient récemment d’accorder aux femmes, par une nouvelle législation, le droit de se marier ou de divorcer sans l’autorisation d’un tuteur masculin, la suppression de la polygamie et de la répudiation, le partage des biens en cas de divorce, le relèvement de l’âge de la majorité des filles et la famille placée sous la responsabilité conjointe des 2 époux. Le roi du Maroc étant par ailleurs « Commandeur des croyants », il faut croire qu’il y a différentes interprétations possibles du Coran. (33)
4) Les sectes et extrémismes religieux réclament pour eux ce qu’ils refusent à leurs adeptes et aux non croyants (21).
En résumé, contrairement à la désinformation véhiculée ou insinuée par certains Etats hyper-libéraux dans ce domaine, par certains extrémismes religieux, par toutes les sectes et quelques ONG(13), toutes les citoyennes et citoyens français sont totalement libres d’avoir les croyances et les pratiques religieuses qu’ils souhaitent, quand bien même elles seraient aberrantes ; ces croyants-adeptes ont même le droit de se soumettre totalement à un gourou, de se considérer comme une sous catégorie humaine, ils ont le droit de donner tout l’argent qu’ils veulent à une secte, etc.
Ils ont seulement le devoir de respecter les lois et de ne pas imposer leurs croyances aux autres dans le cadre de certaines des institutions de la République, lesquelles garantissent ainsi le respect et le traitement égal de tous les citoyens.
Comme nous l’avons indiqué plus haut, nos lois ne peuvent guère réprimer les torts causés par les manipulations mentales préjudiciables des sectes. C’est à dire que les sectes et les extrémismes religieux ne respectent pas leurs adeptes et bafouent leur dignité sans encourir de condamnation. Ils ne respectent pas la société démocratique qui les accueille, qui assure leur subsistance, leur confort, leur liberté et qui leur permet de prospérer.
Ils la diabolisent, font pression sur elle en exigeant le droit d’oppresser et d’abuser en toute liberté de leurs adeptes. Si des mesures privées ou publiques sont prises pour alléger le joug de ces adeptes, aussitôt des manifestations pour la liberté religieuse sont organisées, parfois avec l’appui de certaines puissances gouvernementales(4,13,17) un vacarme médiatique est lancé, des lobbies sectaires se mettent à l’œuvre à tous les niveaux politiques (Institutions européennes, Parlements, ONU, Cour européenne des droits de l’Homme…) pour que certains puissent exercer leur liberté religieuse d’asservir ou de nuire à leurs semblables, et ils obtiennent parfois gain de cause (6), car en cette matière, il n’existe pas de loi répressive dans les pays démocratiques.
5) Les associations françaises sous pression sectaire
Les nouvelles difficultés rencontrées par les associations de prévention contre les sectes
Nos associations n’ont quasiment plus le droit de dire « secte », de critiquer tout ce qui s’habille du label religieux. Liberté et respect des religions obligent.
Le GEMPPI se trouve, comme d’autres, contraint de réviser son vocabulaire pour s’adapter à un contexte juridique et politique international, sur lequel il n’a aucune maîtrise et qui, hyper libéralisme et mondialisme obligent, est de plus en plus défavorable à l’exception culturelle française.
En l’occurrence, nous sommes de plus en plus acculés à enlever « au renard libre dans le poulailler libre » la muselière de fabrication française.
Cependant, certains éléments de l’actualité sont encourageants et devraient inciter les associations et institutions d’Etat à tenir bon, car nous constatons qu’un certains nombre de pays européens s’inspirent de nos procédés pour régler les problèmes causés par les sectes sur leur territoire.
En effet, après la loi votée par le parlement français visant à la dissolution des organisations créant un état de sujétion psychologique sur des personnes fragilisées, la Belgique (18) et l’Italie envisagent de créer de la même façon une législation spécifique.
Une revendication
Malgré les pressions internationales exercées sur les Etats européens, par des puissances hyper-libérales dans le domaine des comportements prétendument religieux, ou par des régimes théocratiques, ou par des lobbies sectaires, nous voulons pouvoir librement critiquer les croyances, y compris traditionnelles (l’excision en est une), qui incitent à porter atteinte la liberté, l’égalité, le respect, l’intégrité physique ou mentale des enfants, des femmes, des hommes, qui bafouent les droits de l‘homme et les lois démocratiques. Nous voulons donc avoir le droit de le faire, afin de jouer notre rôle préventif, sans être accusés d’incitation à la haine ou à la discrimination religieuse. Avoir le droit de pouvoir traiter sous un angle laïc (pour ne pas dire scientifique et objectif) de toutes les matières, y compris de celles qui se proclament religieuses (20), est le minimum de liberté d’expression que l’on peut espérer dans une société moderne.
6) Nos souhaits et propositions
A)-Renforcement et affinement de la loi de 1905
L’Etat français est laïc et paradoxalement, il exonère d’impôts les cultes. Ainsi, une association bénéficiera de juteuses défiscalisations sur les legs, les dons et les propriétés si elle obtient la bénédiction de la préfecture dont elle dépend. Celle-ci, sans pour autant reconnaître la religion, lui accordera une sorte de statut cultuel qui aura pour effet de gonfler ses caisses au détriment de l’argent public. Pendant longtemps, les préfectures ont refusé ce statut aux témoins de Jéhovah. Mais ces derniers se sont tant acharnés que, d’appel en cassation, le dossier est finalement arrivé au Conseil d’Etat, lequel en 2000, a ouvert la brèche en octroyant le statut cultuel à 2 associations locales de la secte. Depuis, jurisprudence aidant, les préfectures accordent systématiquement le statut. L’enjeu n’est pas que symbolique, puisque les témoins de Jéhovah doivent 45 millions d’euros au fisc. Théoriquement, il faut répondre à 2 conditions pour obtenir ce statut d’exception. D’abord, se réserver exclusivement à un culte. Pour cela les témoins de Jéhovah ont pris soin de créer 2 associations, l’une pour les prières, l’autre pour les affaires (éditions etc.). La seconde condition est de ne pas créer de trouble à l’ordre public. Mais là, tout dépend de la définition qu’on en donne. Le refus de la transfusion sanguine pourrait être un motif de refus du statut, mais la secte semble être en voie d’avoir raison de la résistance institutionnelle qui est en butte à de très fortes pressions politiques internationales qui pourraient la pousser à céder (4, 13). Il suffirait en effet à toute association, quelle que soit la nature de ses activités, de se doter d’un caractère religieux en donnant à ses statuts un objet exclusivement cultuel, pour que lui soient attribués le bénéfice de la loi de 1905 et la reconnaissance implicite qui lui est liée. (24)
Ceci serait alors une première brèche dans laquelle n’importe quelle secte (ne refusant pas les transfusions) pourrait s’engouffrer pour prétendre aux avantages liés aux associations cultuelles et donc recevoir une forme de reconnaissance. (36)
Il semble, compte tenu du contexte et des pressions internationales, que la France soit amenée un jour, au nom du principe d’égalité par rapport à son propre droit ou du droit européen, et donc du respect des droits de l’homme, à concéder à des organisations sectaires ou fondamentalistes des avantages liés à la loi de 1905. (4)
Ne faudrait-il pas simplement tendre progressivement à repenser ce statut. Le statut de congrégation, créé en 1905, a fait depuis l’objet, notamment de la part de la juridiction administrative, de divergences d’interprétation que les sectes savent utiliser avec habileté. Le régime juridique que le législateur de 1905 a mis en place ne passait par aucune reconnaissance officielle.
Une telle reconnaissance aurait été contraire au principe de séparation qui animait la loi.
En outre, les associations cultuelles ne bénéficiaient initialement d’aucun avantage particulier par rapport aux associations déclarées.
La loi de 1905 a cependant été à plusieurs reprises modifiée, et le régime de l’association cultuelle s’en est trouvé transformé dans son esprit, au risque de rompre l’équilibre entre les droits et les obligations des organismes concernés. Plusieurs avantages, notamment fiscaux, ont en effet été accordés à cette catégorie d’associations qui, d’un régime de droit commun destiné à organiser la séparation des églises et de l’Etat, est devenu un régime dérogatoire.
Il est ici utile de rappeler les principes qui fondent la séparation des églises et de l’Etat. Ce dernier n’est pas habilité par la loi à reconnaître quelque culte que ce soit, sauf dans la situation particulière de l’Alsace Moselle, et ses services ne sont donc pas compétents pour se prononcer sur le caractère cultuel de telle ou telle secte.
S’agissant par ailleurs de l’octroi des avantages prévus par la loi de 1905, il est indispensable que les conditions fixées par le Conseil d’Etat soient appliquées de manière homogène sur l’ensemble du territoire.
Nous souhaiterions que la loi de 1905 soit remaniée pour se rapprocher de ce qu’elle était à l’origine et que plus aucune organisation se proclamant religieuse, ne bénéficie des avantages afférents à ce statut, élaboré à l’origine en vue de compensations liées à des événements historiques qui ne concernent donc pas les mouvements religieux émergeants en France et ceci aussi dans une logique de retrait progressif de l’Etat des affaires religieuses qui relèvent d’engagements privés.
B)- La laïcité républicaine est aujourd’hui menacée par le projet d’article 51 de constitution européenne, par son projet qui entérinerait les concordats, les religions d’Etat, les délits de blasphème(20) et les impôts d’Eglise et qui ferait des religions les interlocuteurs institutionnels de l’Union européenne.
Cet article 51 du projet de constitution reprend en l’aggravant la déclaration n° 11 d’Amsterdam de 1997. Il prévoit en effet les dispositions suivantes :
« l’Union européenne respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient en vertu du droit national les Eglises et les associations ou communautés religieuses dans les Etats membres…en reconnaissance de leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier, avec ces Eglises et organisations. »
Ce projet de nature cléricale maintient les privilèges des religions et des Eglises, notamment en matière de financement. L’un des problèmes est que le statut et la nature des religions varient d’un Etat à l’autre, ce qui risque de donner à des sectes un rôle de partenaire avec les institutions européennes.
La Constitution européenne a pour fonction d’être, par définition, supérieure aux législations nationales. En introduisant ces principes constitutionnels européens contraires à la séparation des Eglises et des Etats, elle remet en cause la loi du 9 décembre 1905.
C’est-à-dire le principe de laïcité inscrit dans le « bloc constitutionnel » de la République française.
Par ailleurs, la jurisprudence constante de la Cour européenne de justice ne considère pas contraire à l’article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme, les concordats, les délits de blasphème et les impôts d’Eglise ; principes avalisés par le projet de Constitution européenne.
Rappelons qu’en Belgique et en Allemagne (8%) les impôts sur le revenu sont versés à des religions pour payer les salaires des prêtres, pasteurs, rabbins et imams, qu’en Autriche et Angleterre on peut être poursuivi pénalement si l’on critique les religions et en Italie, le catéchisme est enseigné dans les écoles publiques (26).
En Allemagne, où l’éducation varie selon les länder, l’enseignement religieux chrétien fait partie des programmes officiels, souvent sous contrôle des Eglises, et les notes obtenues en religion comptent pour le passage dans la classe supérieure. En Belgique, les établissements d’Etat permettent un choix entre cours de religion et cours de morale non confessionnelle.
C)- La réforme constitutionnelle, votée le 17 mars 2003 par le Parlement français confie des missions de services publics uniquement à des organismes de droit privés, cette notion réintroduit institutionnellement les structures religieuses dans les domaines de la santé, de la solidarité et de l’instruction notamment.
Par l’introduction du « droit d’expérimentation », elle va permettre aux collectivités territoriales de s’émanciper du principe d’égalité des citoyens devant la loi pour multiplier les extravagances anti laïques du genre
statut clérical d’exception d’Alsace Moselle.
Par ce « droit d’expérimentation », l’introduction de l’enseignement du « fait religieux », pourrait tourner au prosélytisme pur et simple. D’autant que rien ne permet aujourd’hui de cerner distinctement ce que pourrait être le contenu de cet enseignement.
Jacky Cordonnier, en tant que membre de l’IFER (25), met l’accent sur une contrepartie non négligeable à cette position tranchée
Vouloir exclure le religieux du champ du savoir est un contresens culturel.
Pourtant, pour enseigner le fait religieux à l’école, il est nécessaire d’avoir une connaissance réelle de ce qu’est la religion et de sa dimension culturelle. Dès lors, il devient possible ce finaliser cette connaissance par rapport à une société pluri culturelle et pluri confessionnelle.
Le terme enseigner le fait religieux est ambigu tant il recouvre de sens et de pratiques différentes.
Il est vrai qu’il est né d’un constat de carence dans le domaine religieux et une rupture s’est opérée dans la mémoire collective rendant incompréhensible à beaucoup de contemporains une bonne part de notre patrimoine culturel, artistique et en particulier tout ce qui relève de la symbolique judéo chrétienne.
Par ailleurs la loi de laïcisation de 1882 a supprimé tout enseignement de la religion dans les programmes scolaires qui par effet de contamination a évacué l’ensemble des faits religieux eux-mêmes conduisant aujourd’hui à un véritable analphabétisme religieux dont les conséquences culturelles mais aussi sociales sont parfois graves (incapacité de connaître ou reconnaître la portée d’un certain nombre de faits historiques, prise offerte à l’irrationalisme).
La question de la place de la culture religieuse dans l’enseignement public s’est alors posée avec force (rapport Régis Debray en 2002).
Cette part du fait religieux dans la culture et la construction de notre humanité n’est pas toujours bien perçue mais peut être un moyen de se protéger contre les piéges des sectes et des intégrismes car c’est l’exploitation de la crédulité des jeunes et leur méconnaissance réelle du message réel des grandes religions, trop souvent caricaturées dans leur présentation (T.Jéhovah, Nouvel Age, Raël, syncrétisme).
De plus, il faut aujourd’hui affronter une autre difficulté et reconnaître que la religion est terriblement ambivalente. Elle fascine et fait peur tout à la fois.
Par son aspect fascinant, elle permet d’être présente sur le marché de la consommation (magie, astrologie, ésotérisme, Mystères).
Elle mobilise ce qu’il y a de plus irrationnel dans l’être humain et fait le lit des sectes.
L’école a donc pour mission de susciter l’esprit critique face à ces propositions perverses.
La religion présente aussi le danger d’être confondue avec ses formes fondamentalistes ou anachroniques et conduire à des réductions comme la religion c’est la guerre, l’islam est fanatique, les jésuites ont fait disparaître de grandes civilisations, etc.
« La relégation du fait religieux hors des enceintes de la transmission rationnelle et publiquement contrôlée des connaissances, favorise la pathologie du terrain au lieu de l’assainir.
Le marché des crédulités, la presse et la librairie gonflent d’elles-mêmes la vague ésotérique et irrationaliste.
L’Ecole républicaine ne doit-elle pas faire contrepoids à l’audimat, aux charlatans et aux passions sectaires ? S’abstenir n’est pas guérir.
Il en sera donné ailleurs des lectures fondamentalistes, d’autant plus pernicieuses que les jeunes endoctrinés n’auront reçu aucun éclairage qualifié sur ce texte de référence.
Il a été prouvé qu’une connaissance objective et circonstanciée des textes saints, comme de leurs propres traditions, conduit nombre de jeunes intégristes à secouer la tutelle d’autorités fanatisantes, parfois ignares ou incompétentes.
Le temps paraît maintenant venu du passage d’une laïcité d’incompétence (le religieux, par construction, ne nous regarde pas) à une laïcité d’intelligence (il est de notre devoir de le comprendre).
Tant il est vrai qu’il n’y a pas de tabou ni de zone interdite aux yeux d’un laïc.
L’examen calme et méthodique du fait religieux, dans le refus de tout alignement confessionnel, ne serait-il pas en fin de compte, pour cette ascèse intellectuelle, la pierre de touche et l’épreuve de vérité ? »
Bien évidemment, il n’est dès lors pas question de remettre Dieu à l’Ecole de la République mais ce serait une erreur de ne pas utiliser les compétences d’universitaires reconnus pour faciliter ce travail. (24)
Si notre groupe de réflexion est méfiant, notamment pour les raisons évoquées plus haut (enjeux de paix sociale et politiques), à l’idée de voir l’Etat prendre en charge l’enseignement du fait religieux, il n’y serait pas réfractaire si cette démarche était soumise à un comité de contrôle scientifique à orientation laïque, ce qui impliquerait exclusivement une approche scientifique critique et historique des religions (voir Chap.7 de ce texte).
D)- La présence d’emblèmes religieux dans l’Ecole publique depuis la loi d’orientation de juillet 1989, dite loi Jospin.
Dès octobre 1989, et pas avant, des symboles religieux sont apparus au sein de l’Ecole publique. Uniquement parce que l’article 10 de cette loi traite en effet du « droit d’expression des élèves » ce qui a été le moteur de l’offensive sur les emblèmes religieux. Cet article stipule : « Dans les collèges et les lycées, les élèves disposent, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité, de la liberté d’information et de la liberté d’expression. »
L’avis du Conseil d’Etat du 27 novembre 1989 précise que cette liberté d’expression des élèves comporte le droit d’exprimer leur appartenance à une religion. Les sectes pourront donc s’engouffrer dans la brèche.
De plus la loi de 1989 oblige les établissements publics à élaborer « un projet propre », ce qui leur confère le statut d’établissements scolaires privés.
Or un enseignant ne s’adresse pas aux adeptes d’une religion, mais à des élèves pour leur transmettre exclusivement des connaissances.
Nous aimerions que la République se prononce clairement contre toute généralisation ou extension de statut clérical particulier comme celui d’Alsace Moselle, même à titre d’expérimentation.
C’est pourquoi, nous demandons l’abrogation de la loi Jospin, de son article 10 en tout cas.
Si c’est par le biais d’une nouvelle loi d’orientation, pourquoi pas, si elle est favorable à l’enseignement public et à la laïcité.
E)- Nous désirons l’abrogation progressive du statut clérical d’exception d’Alsace Moselle.
Un retrait progressif du particularisme concordataire d’Alsace Moselle concernant les cultes reconnus, semble nécessaire car, là aussi, des contestations devant des juridictions internationales pourraient nous obliger dans le futur et toujours au nom du principe d’égalité au sein de notre droit national, à accorder le même traitement à toutes les associations cultuelles (loi 1905), y compris les sectes.
S’il s’avérait que le choix de l’enseignement du fait religieux à l’école était fait, nous souhaiterions qu’il y soit réalisé de la même manière sur tout le territoire (ceci impliquant l’abrogation du statut concordataire d’Alsace Moselle) avec l’intégration d’un enseignement humaniste athée et libre penseur présenté à égalité avec l’enseignement des religions officielles, au nom du principe d’égalité. Il semble temps de mettre fin à cette violation caractérisée du principe de la laïcité qui ne trouve plus de circonstances la justifiant.
F) L’Etat ne doit pas former de religieux. Est-ce que des prédicateurs, prêtres, gourous, imams auto proclamés vont pousser par leur excès les Etats à l’erreur de se positionner en donneur d’avis religieux ou théologiques ? Si l’Etat se lançait dans la formation des imams, pasteurs et autres directeurs spirituels, ceci n’empêcherait pas, ou même, provoquerait l’émergence de communautés parallèles avec des enseignants auto proclamés et radicaux.
Notons que la place des agnostiques et des athées qui est actuellement tout à fait inconfortable et discriminatoire, le serait encore plus dans ce type de contexte.
De toute manière, un discours neutre sur les religions ne fait jamais le poids face aux prédications enfiévrées et séduisantes des recruteurs sectaires qui s’adressent le plus souvent à des auditoires en difficulté sociale ou autre. Le « rêve américain », l’illusion, les promesses attirent toujours plus ceux qui demandent à être rassurés, que l’incertaine et rude réalité avouée.
G) Il conviendrait de promouvoir l’action de la FECRIS
Fédération Européenne des Centres de Recherche et d’Information sur le Sectarisme (www.fecris.org) de façon à éviter que des dispositions malencontreuses soient prises au niveau européen.
7) Illustration de notre approche du concept de manipulation mentale au travers de l’analyse de faits récents.
Un imam algérien, résident en France, a été l’objet d’un arrêté d’expulsion en début d’année pour avoir tenu des propos contraires aux droits de l’homme. Selon l’hebdo Lyon mag, il se serait déclaré favorable à la lapidation des femmes et aurait affirmé que « Battre sa femme, c’est autorisé par le Coran » et aussi que : « La femme n’est pas l’égale de l’homme et doit lui être soumise ». L’imam se serait en outre prononcé pour la polygamie (16). (Metro 21.04.04). L’imam nie actuellement avoir eu ces propos. La justice tranchera.
Le problème dans cette affaire est que le Coran et la Sunna, bases de la religion musulmane, comportent effectivement de telles indications :
Sélection de textes du Coran, (traduction Kasimirski) et de Hadith du Sahih de El-Bokhâri (traduction des professeurs Houdas et Marçais).
« Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci, et parce que les hommes emploient leurs biens pour doter les femmes. Les femmes vertueuses sont obéissantes et soumises…Vous réprimanderez celles dont vous aurez à craindre l’inobéissance; vous les reléguerez dans des lits à part, vous les battrez; mais aussitôt qu’elles vous obéissent, ne leur cherchez point querelle. » Coran 4.34
« …l’Envoyé de Dieu…s’écria: ah! troupe de femmes, faites l’aumône, car on m’a fait voir que vous formiez la majeure partie des gens de l’enfer… » Hadith 6.6
En quoi, reprirent-elles, O Envoyé de Dieu, consiste l’infériorité de notre intelligence et de notre religion? Est-ce que le témoignage de la femme n’équivaut pas seulement à la moitié de celui d’un homme? répliqua le Prophète. Certes, oui, dirent les femmes. Eh bien, ajouta le Prophète, cela tient à l’infériorité de leur intelligence. Est-ce que, aussi lorsqu’elles ont leurs menstrues, les femmes ne cessent pas de prier et de jeûner ? Certes, répliquèrent-elles. Eh bien, c’est, à cause de l’infériorité de leur religion. » Hadith 6.6
« Un homme répéta quatre fois qu’il avait commis l’adultère, l’Envoyé de Dieu ordonna de le lapider… » Hadith 52.12
Dans ce même esprit fondamentaliste certaines organisations comme l’UOIF, membre majoritaire du Conseil national du culte musulman refusent d’agréer ou de signer la charte des droits de l’homme (22), car celle-ci mentionne que chaque citoyen est libre de changer de religion. Leur refus vient de ce que Mahomet prescrivait de mettre à mort ceux qui abandonneraient l’Islam « Il n’est permis de verser légalement le sang d’un musulman que dans trois cas : l’homme marié qui commet l’adultère, l’assassin…et celui de l’homme qui renie sa religion… » Hadith 87.6. Et la république française a accepté cela.Henri Pena-Ruiz, interprète cela comme un complexe d’ex colonialiste (27).
Les extrémistes de tout poil ont la fâcheuse manie d’appliquer à la lettre quelques récits plus ou moins fidèlement rapportés de paroles et faits de prophètes ou de grands inspirés datant de l’antiquité, devenus des exemples inapplicables au XXI° siècle, en raison de leur anachronisme. Ceci fait ressortir avec évidence que les textes sacrés anciens ont toujours besoin d’être réinterprétés pour trouver une application cohérente à notre époque.
Cette démonstration implique une relativisation, donc un espace de liberté et d’autonomie de conscience personnelle, s’opposant à ce que certains assènent comme la vérité absolue et immuable. Malheureusement, les tenants de l’islam figé (les portes de l’interprétation seraient fermées depuis le XIIème siècle) verrouillent le système et, même en France, les modernistes tels que Soheib ben Cheikh, le Grand Mufti de Marseille (3), ont bien du mal à faire prévaloir leur position.
Si certains fanatiques mettent ainsi l’accent sur ce qui enferme, interdit, diabolise les autres, d’autres préfèrent développer des thèmes nettement plus constructifs en utilisant les mêmes sources :
Alors que les compagnons de Mahomet se querellaient pour savoir s’il fallait se tourner vers Jérusalem ou la Mecque pour faire la prière, il leur fut répondu ceci : « La vertu ne consiste pas à ce que vous tourniez vos visages du coté du levant ou du couchant. Vertueux sont ceux qui croient en Dieu…qui donnent pour l’amour de Dieu des secours à leurs proches et aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs…» Coran 2.177
Ailleurs, on peut aussi lire « Point de contrainte en matière de religion » Coran 2.256
Jacky Cordonnier (24) y voit ici la démonstration que cette méconnaissance des textes sacrés montre bien à quel point un véritable enseignement du fait religieux est utile pour faire obstacle aux intégrismes et dérives sectaires de toutes les religions.
Et il a certainement raison, mais il est vital pour cela de s’entourer de garanties.
En effet, une grande partie des textes sacrés sont peu compatibles avec les Droits de l’homme et la laïcité (notes 9, 16 et chap.7 de ce texte). Il est donc naturel, de ce fait, d’être très vigilant envers les entreprises, y compris éducatives et culturelles, tendant à résoudre les problèmes de sectarisme au travers de l’enseignement du fait religieux. Mal maîtrisée la méthode devient vite une arme à double tranchant.
Une fois de plus, nous craignons la pression des lobbies religieux, sectaires et étatiques qui ont l’habitude de donner un statut d’exception préférentiel à tout ce qui s’auto proclame « religion », y compris les sectes et intégrismes (4, 13, 17).
Comme il n’est pas dans les attributions de l’Etat de concocter une interprétation présentable des textes sacrés, il s’en suit que l’approche du fait religieux à l’école doit nécessairement se faire de manière scientifique et donc critique et procéder plutôt par élimination de ce qui est, au point de vue des valeurs républicaines (liberté, égalité, fraternité), des droits de l’homme et des lois, inacceptable en matière de pratique et d’interprétation religieuse ( les anachronismes, les approches discriminatoires et sectaires…)
Les principes de manipulations mentales et textuelles sont largement utilisés dans nombre de sectes.
Entre autres cas, celui des témoins de Jéhovah est intéressant. Les adeptes étudient chaque semaine, pendant plusieurs heures, un montage de versets bibliques soigneusement sélectionnés par leur direction mondiale. Les textes sont choisis en raison de leur aptitude à créer de l’angoisse, de l’urgence, de la culpabilité, de l’isolement mental, de l’obéissance, un total investissement et de l’activisme au profit de « l’unique organisation de Dieu sur terre ».
Par exemple, ce verset de St Paul : « Je n’ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons » (Actes 20.20), est curieusement interprété comme une obligation de faire du porte-à-porte. Par contre, on sera beaucoup plus discret envers cette recommandation de Jésus : « N’allez pas de maison en maison » (Luc 10.7, version Louis Segond)
Autre exemple plus grave chez les témoins de Jéhovah, ces versets de la Bible «Vous ne mangerez le sang d’aucune chair, car la vie de toute chair, c’est son sang : quiconque en mangera sera retranché » (Lévitique 17.14), et « Je suis d’avis qu’on ne créé pas de difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir… des viandes sacrifiées aux idoles, du sang et des animaux étouffés… » (Actes 15.19, 28) sont bizarrement interprétés comme l’interdiction de recourir à une transfusion sanguine au risque d’y laisser sa vie ou celle des autres, les enfants par exemple, qui dans certains états des USA n’ont aucune protection légale dans ce genre de situation(12).
L’imposture ne consiste t-elle pas à conduire des adeptes au sacrifice de leur vie pour respecter un symbole de vie ?
Bien sur, on omettra dans la secte d’éclairer ces prescriptions par cet autre passage de la bible : « Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles…nous savons qu’ils n’y a point d’idole dans le monde…mais quelque uns d’après la manière dont ils envisagent encore l’idole, mangent de ces viandent comme étant sacrifiés aux idoles…ce n’est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu : si nous en mangeons nous n’avons rien de plus…ou de moins…Si quelqu’un te voit, toi qui as de la connaissance, assis dans un temple d’idoles, sa conscience qui est faible, ne le portera t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles ? » I Corinthiens 8.
Ce texte indique clairement qu’il était conseillé de s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, des animaux étouffés et du sang, uniquement à cause de la faiblesse de la conscience des idolâtres qui à l’époque se convertissaient au christianisme.
En attendant, ce genre de procédé permet de fabriquer des martyrs pour la « Cause ». Cette façon d’exploiter les textes est largement utilisée par tous les manipulateurs pour mobiliser leurs troupes et pour faire du tapage publicitaire.
Autre exemple « Celui qui ménage sa trique, hait son fils » (Proverbes 13.14).
Nombre d’enfants ont été et sont maltraités dans les sectes ou dans des mouvements fondamentalistes en application de ce verset biblique. Tabitha’s place, La Citadelle (28), etc.
Pourtant, il est écrit par ailleurs : « Pères, n’irritez pas vos enfants de peur qu’ils ne se découragent » Colossiens 3.21. Mais ce genre de verset n’intéresse pas les fanatiques.
Beaucoup d’autres exemples de ce type, sur la base de n’importe quel livre religieux, pourraient être cités.
Ces exemples indiquent qu’il est tout à fait anormal que tout ce qui porte le nom de « religion » bénéficie d’une sorte de discrimination juridique positive. Les sectes et les fondamentalistes religieux en profitent largement.
Malheureusement, ils s’attaquent d’abord aux parties les plus faibles du corps social : les enfants, les femmes, les malades et les personnes en situation de précarité matérielle ou affective (2).
Sélection de quelques réflexions des intervenants du débat du 17 septembre 2003 organisé par la Fédération nationale de la libre pensée, dont le thème était :
Quelle laïcité dans l’école d’aujourd’hui ? (C’est nous qui y ajoutons les passages en italiques)
* Une enseignante : « Le foulard, à l’intérieur du monde musulman, est quelque chose qui « classe », qui positionne l’adolescent ou l’adulte au sein de son propre monde, et qui peut créer à l’intérieur des établissements un effet de classe et stigmatise. »
« Pas de foulard, ce qui veut dire pas de piscine, pas de short, pas de gymnastique, ce qui conduit à l’exclusion des filles. Le foulard est le problème du statut de la femme. Je travaille dans un quartier difficile où les filles sont presque obligées de porter le foulard pour se faire respecter des garçons. On a d’énormes problèmes de relations entre filles et garçons. Elles ne vont plus à la piscine, ne font plus de sport et portent des joggings avec des jupes au dessus (15). »
Nous pensons qu’il faut protéger (27) les filles qui sont soumises à ces pressions, surtout qu’il s’agit d’un phénomène d’ampleur mondiale qui se manifeste en France de manière atténuée. (15) Ce verset du Coran : « Oh Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles. Elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées » Coran 33.57 (version diffusée par le Tawhid) est interprété et vécu dans les banlieues de l’Islam comme une invitation à ne respecter que les femmes portant le voile.
Ceci fait penser aussi aux enfants témoins de Jéhovah qui affichent leur appartenance en refusant certaines activités, et à Raël et le tapage qu’il a orchestré autour du clonage. Les adeptes sont transformés en hommes sandwich pour faire de la pub. Nous sommes dans tous ces dans une dynamique de confrontation à l’autre, ou l’adepte, enfant ou adulte, est en première ligne. C’est tout simplement du prosélytisme muet mais efficace.
8) Conclusion
Pourquoi la laïcité est-elle non négociable selon nous ?
Dans notre République, il ne doit pas y avoir de religion au-dessus de la laïcité, toutes doivent s’intégrer à nos institutions laïques et républicaines et non l’inverse (23), pour que la France reste une oasis de respect et de liberté pour tous dans un monde ou les différences religieuses, idéologiques etc. sont brimées, opprimées et réprimées.
Les sectes et le sectarisme constituent un grave danger pour les sociétés démocratiques, agissant sous forme d’agresseur extérieur au travers de lobbies et disposant à l’intérieur d’un Cheval de Troie s’autoproclamant « défenseurs des droits de l’homme et de la liberté de conscience et de pratiquer la religion de son choix », dissimulant en réalité en son sein des propagateurs de totalitarismes religieux, thérapeutiques et idéologiques.
La laïcité, par sa nature, pose l’homme comme valeur commune à tous et s’appuie donc la raison. Elle est de ce fait l’ennemie des sectes et des extrémismes religieux, lesquels prônent la dictature de Dieu ou du gourou ou du collège des dirigeants.
Ceci explique les pressions exercées sur les états pour faire reculer la laïcité, ce principe égalitaire, donc anti-totalitaire, anti-discriminatoire, donc anti-communautariste et finalement anti-sectaire (13).
Bibliographie succincte
Dieu et Marianne. Henri Pena-Ruiz.
Juifs et chrétiens sous l’Islam : Les dhimmis face au défi intégriste – Bat Yéor – Berg international 1994
La laïcité. Anthologie de textes. Garnier Flammarion. Henri Pena-Ruiz
La laïcité pour l’égalité. Henri Pena-Ruiz
L’école. Henri Pena-Ruiz
L’islam des interdits – Anne Marie Delcambre
Manifeste pour un islam des lumières. Malek Chebel. Hachette 2004
Nous sommes tous des immigrés – Roger Fauroux et Hanufa Cherifi – R.Lafont
Qu’est-ce que la laïcité. Folio Actuel. 2003 – Henri Pena-Ruiz
Sectes, démocratie et mondialisation - Anne Fournier et Catherine Picard – PUF 2002
Tolérance et laïcité. Catherine Kintzler. Pleins feux. 2003
Religions et croyances actuelles, Jacky Cordonnier, Chronique Sociale, 2002
Conférence sur « laïcité, religion et intégration », Jacky Cordonnier, 2003
Notes et documents de référence
(1) GEMPPI BP 95 13192 Marseille Cedex 2O. Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu.
Cette association créée en 1988, membre de la FECRIS, pilote la commission « Santé, éthique, idéologies » de l’Espace Ethique Méditerranéen (www.medethique.com). Tel-Fax 04 91 08 72 22.
GSM 06 76 01 94 95. Gemppi@wanadoo.fr. Publication trimestrielle : Découvertes sur les sectes et religions.
(2) Imams, sorcières et pauvreté.
Libération, lundi 03 novembre 2003 – D’après Esther Duflo, économiste, professeur au Massachusetts Institute of Technology, la montée des fondamentalismes de toutes les religions se traduit par une exacerbation des tensions et conflits entre communautés. L’attentat contre une discothèque de Bali, au printemps dernier, a attiré l’attention internationale sur un phénomène entamé depuis la crise économique et la fin du régime de Suharto en Indonésie : la progression rapide de la pratique de l’islam et sa radicalisation dans certains segments de la société. Le nombre d’enfants dans les madrasas, les écoles coraniques, est passé de 17 % en 1992 à 30 % en 1999. La participation à des groupes de lecture et l’interprétation du Coran a explosé, pour atteindre les deux tiers de la population adulte en 1999. A la même époque, les incidents violents entre communautés religieuses (contre les entrepreneurs chinois, en particulier) se sont multipliés dans tout le pays, mais plus particulièrement dans les régions où la participation aux groupes de prières a le plus vite augmenté. Un lien direct entre les chocs économiques et la violence religieuse apparaît dans les cas des meurtres de «sorcières» en Afrique. Edward Miguel, un chercheur de Berkeley, a collecté des données sur ces attaques dans une région de Tanzanie, où plus de 3 000 meurtres de «sorcières» ont eu lieu entre 1970 et 1988. Les victimes sont le plus souvent de vieilles femmes et sont, en général, assassinées par les membres de leur famille après un procès instruit par les anciens du village. Miguel montre que dans les années de sécheresse ou d’inondations, les attaques contre les «sorcières» sont deux fois plus nombreuses. En Tanzanie, les attaques de sorcières sont le plus souvent commises par les membres de la famille, qui se libèrent ainsi d’une bouche inactive à nourrir. Protéger les individus contre le risque, naturel ou lié à la mondialisation, est une arme effective contre la progression des fondamentalismes. Les groupes fondamentalistes l’ont bien compris, qui s’opposent souvent à toute protection sociale.
Hausse de l’intégrisme. Selon Alain Duhamel, l’intégrisme islamique est en hausse et 10% des imams en France sont fondamentalistes. RTL 17.05.04
(3) Qui est vraiment l’UOIF taxée de fondamentalisme et d’islamisme?
PARIS, 16 juin 2003 (AFP) – Taxée d’islamisme ou de fondamentalisme, des qualificatifs qu’elle récuse, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) suscite craintes et fantasmes, mais son audience parmi la jeunesse musulmane est incontestable. Critiqué pour avoir donné une place à l’UOIF dans le Conseil français du culte musulman (CFCM), Nicolas Sarkozy déclare qu’il vaut mieux l’avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’instance musulmane. Les huées qui ont accueilli son discours sur le voile islamique au rassemblement de l’UOIF ne l’ont pas fait changer d’avis. L’UOIF défend une conception « globale » de l’islam, censé répondre à tous les problèmes sociaux ou privés, inspirée des Frères musulmans (…) L’UOIF est membre de l’Union des organisations islamiques d’Europe, doté d’un « conseil de la fatwa » présidé par Youssef al-Qardaoui, un Egyptien résidant au Qatar. Elle entretient des liens avec la Ligue islamique mondiale. En France, plusieurs associations se situent dans sa mouvance: la Ligue française de la femme musulmane, Jeunes musulmans de France, le Secours islamique. Le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur voit dans l’UOIF « la partie émergée de l’iceberg » constitué par « l’islam politisé », « militant », « disposant de moyens que nous n’avons pas ».
Le Grand Mufti de Marseille pour la laïcité. Marseille Plus18.02.04. « La laïcité s’applique sans délai…Avec une loi on verra qui est pour l’intégration ». Le Grand Mufti de Marseille s’est déclaré ouvertement pour une loi et donc en désaccord avec le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui s’est prononcé unanimement contre une loi interdisant les signes religieux à l’école. Le Mufti est donc favorable à une loi « qui invite les musulmans à rejoindre la norme de la République ». Il souligne aussi que « le bureau du CFCM est noyauté par les radicaux »
(4) La loi française contre les sectes épinglée par le Conseil de l’Europe
LA VALETTE, 18 nov. 2002 (AFP) – La loi française contre les sectes promulguée en juin 2001 a été épinglée, lundi, par le Conseil de l’Europe qui a demandé à la France de « revoir » ce texte, provoquant une vive réaction de la part du représentant de la délégation française. Le parlementaire britannique David Atkinson (conservateur) a plaidé en faveur de l’adoption de cette résolution en laissant entendre qu’il est inutile de légiférer en la matière. « Beaucoup de pays comme les Etats-Unis autorisent tous les mouvements et en cas d’abus les auteurs sont jugés selon les lois existantes », a-t-il argumenté. Mais M. Nicolas About a écrit que la loi française est uniquement destinée à « renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l’Homme et aux libertés fondamentales » et avait été promulguée notamment après le suicide collectif des adeptes du « Temple solaire ». Parmi les victimes se trouvaient de nombreux enfants dont l’un n’avait que 2 ans et un autre âgé de 4 ans. Dans un arrêt rendu le 6 novembre 2001, la Cour européenne des droits de l’Homme, saisie par les témoins de Jéhovah de France, a donné raison à Paris en dénonçant un « procès d’intention fait au législateur, soucieux de régler un problème brûlant de société ». Cet arrêt fait l’objet d’un recours.
Seule la Cour peut déterminer la compatibilité de la loi française sur les sectes avec le respect des droits de l’homme
COMMUNIQUE de PRESSE de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe Questions juridique et droits de l’homme 18.11.02. Seule la Cour européenne des Droits de l’Homme peut déterminer si une loi française sur les sectes en date de juin 2001 est compatible avec les normes européennes en matière de droits de l’homme, a déclaré la Commission permanente de l’Assemblée. Certains de ses membres avaient demandé à l’Assemblée d’examiner la loi, craignant qu’elle ne soit discriminatoire et porte atteinte aux droits à la liberté d’expression, de religion et d’association énoncés dans la Convention européenne, que la France s’est engagée à observer. Un expert juriste suisse est parvenu à la conclusion que la loi n’était pas incompatible avec les valeurs du Conseil de l’Europe – mais a déclaré que cet avis pourrait demander à être revu à la lumière de la jurisprudence nationale concernant l’application de la loi.
La scientologie dépose une plainte devant l’ONU contre l’Allemagne
LOS ANGELES, 2 oct. 2002 (AFP) – L’Eglise de scientologie a déposé une plainte contre l’Allemagne devant la commission des droits de l’Homme de l’ONU à Genève, estimant que Berlin viole la liberté d’expression de ses membres, a annoncé mercredi l’organisation à son siège à Los Angeles. « Les membres de l’Eglise considèrent que le gouvernement (allemand) a violé leurs droits d’association et d’expression, leur droit à participer aux affaires publiques et leur droit à ne pas souffrir de discrimination religieuse », et ils demandent une enquête. L’Eglise espère que cette plainte forcera le gouvernement allemand à réformer les règles qui limitent ses activités et celles de ses membres.
Le porte-monnaie des témoins de Jéhovah défendu par un élu ?
Question écrite du 10/04/2003 posée au Ministère de l’Economie : Dans divers pays, le denier du culte et les offrandes correspondantes adressés à diverses églises et associations religieuses sont considérés comme constituant, pour le bénéficiaire, un revenu exempté de taxation. M. Masson s’étonne qu’en France, le bureau des services fiscaux des Hauts-de-Seine Sud ait imposé une taxe sur les offrandes adressées aux Témoins de Jéhovah. A sa connaissance, aucune taxe similaire n’a été imposée à d’autres associations religieuses et églises. Il s’interroge sur la conformité de cette décision avec la
déclaration de la Cour européenne des droits de l’homme.
Il craint également que cette décision constitue un précédent risquant de concerner d’autres associations religieuses.
Belgique. Les scientologues s’estiment victimes d’une discrimination provoquée par l’Etat lui-même. Une plainte est déposée contre le rapport « Sectes ». L’Eglise de scientologie a déposé plainte auprès du tribunal de première instance de Bruxelles contre l’Etat belge. C’est le rapport de la commission parlementaire sur les mouvements sectaires de 1997 qui est, en fait, visé. Reprise sur la liste de ces mouvements, la secte considère que le rapport viole la convention européenne des droits de l’homme.« a été créée de manière totalement négligente. Selon l’église le rapport aurait suscité d’innombrables incidents d’intolérance et de discrimination ». La Libre Belgique 28.11.2001
(5) Procès contre la loi About-Picard.Après la mise en route (financée par la branche américaine de la secte) d’une série de procès contre la loi About-Picard, les rapports parlementaires de 1995 et 1999, et pour obtenir les fiches des Renseignements Généraux la concernant, la branche française de l’Eglise de scientologie a demandé à la juridiction administrative que lui soient communiqués les comptes de 2 associations anti-sectes, l’ADFI et le CCMM. Elle a obtenu gain de cause pour l’ADFI. AFP 02.10.01
(6) Une jeune adepte autorisée en appel à sortir du territoire
RENNES, 7 nov. 2003 (AFP) – La cour d’appel de Rennes a levé vendredi l’interdiction temporaire de sortie du territoire national imposée en première instance à une adolescente de 14 ans qui avait souhaité intégrer un centre de l’Eglise de Scientologie à Copenhague. Les parents, membres de cette organisation classée comme secte, se sont finalement engagés à scolariser leur fille en France. Les juges lèvent ainsi l’interdiction prononcée en première instance en juillet par une juge pour enfants de Nantes.
Refus de garde d’enfants à une Témoin de Jéhovah: la France condamnée
STRASBOURG, 16 déc. 2003 (AFP) – La justice française a eu tort de refuser à une mère la garde de ses enfants parce qu’elle était Témoin de Jéhovah, a jugé mardi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). La cour de Strasbourg a estimé qu’il n’y avait pas de preuve d’une « influence de la religion de celle-ci sur l’éducation de ses enfants » et que la France avait violé les articles 8 (respect de la vie famille) et 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention européenne des droits de l’Homme.
(7) Transfusion sanguine. Confronté à un cas urgent de nécessité d’intervention accompagnée de transfusion sanguine alors que la patiente avait exprimé par écrit son refus de toute thérapeutique faisant intervenir l’utilisation du sang sous quelque forme que ce soit, un médecin a pratiqué les soins nécessaires. La patiente demanda alors la condamnation de l’Assistance Publique-hôpitaux de Paris, qui avait donné les soins, au paiement de dommages et intérêts en réparation du préjudice moral qu’elle estimait avoir subi. La Cour administrative d’appel de Paris, dans un arrêt du 9 juin 1998, rejeta sa requête car « ne saurait être qualifié de fautif le comportement de médecins qui, dans une situation d’urgence lorsque le pronostic vital est en jeu, et en l’absence d’alternative thérapeutique, pratiquent les actes indispensables à la survie du patient et proportionnés à son état, fut-ce en pleine connaissance de la volonté préalablement exprimée par celui-ci de les refuser pour quelque motif que ce soit ». Le Concours médical 25.11.00
Appelé à se prononcer sur le cas de médecins qui avaient transfusé en urgence un Témoin de Jéhovah contre son gré, le Conseil d’Etat a estimé, vendredi 26 octobre, qu’ils n’avaient pas commis de faute de nature à engager la responsabilité de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. L’arrêt considère cependant que l’obligation de soins ne saurait se prévaloir, « de manière générale », sur le respect de la volonté du malade. Les publications officielles de cette organisation continuent de préciser que si un Témoin de Jéhovah désobéit à ce dogme, il encoure l’exclusion. En avril, Rémi, un jeune témoin de Jéhovah de 21 ans, est décédé après avoir refusé de recevoir des produits sanguins. Le jeune homme était atteint d’une leucémie aiguë myéloïde. Les médecins avaient estimé de 65 à 75 % ses chances de guérison s’il acceptait la transfusion sanguine nécessaire dans ce cas, en préalable à la chimiothérapie. Le Monde 29.10.01
Conséquences médicales des doctrines des témoins de Jéhovah
Assemblée nationale – 16 DÉCEMBRE 2003 – QUESTIONS ORALES (extrait)
Question de M. Jean-Pierre Brard au Ministre de la santé : …il est impératif de dénoncer l’attitude des Témoins de Jéhovah prônant le refus de la transfusion sanguine et de dénoncer le mensonge éhonté qu’ils se plaisent à diffuser, selon lequel il existerait des produits de substitution générale au sang et à ses dérivés. En contraignant leurs adeptes à refuser la transfusion, les Témoins sont directement responsables de la mort de nombreuses personnes. Réponse du Ministère : …La jurisprudence considère que le praticien qui réalise une transfusion sanguine, malgré le refus explicite du malade, ne commet pas de faute lorsque la transfusion sanguine apparaît comme le seul traitement susceptible de sauver la vie du malade.
(8) La géniocratie prônée par Raël en est un exemple (Le livre qui dit la vérité, 1975)
(9) « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci…» Coran 4.34
« …l’Envoyé de Dieu…s’écria: ah! troupe de femmes, faites l’aumône, car on m’a fait voir que vous formiez la majeure partie des gens de l’enfer… » Hadith 6.6
En quoi, reprirent-elles, O Envoyé de Dieu, consiste l’infériorité de notre intelligence et de notre religion? Est-ce que le témoignage de la femme n’équivaut pas seulement à la moitié de celui d’un homme? répliqua le Prophète. Certes, oui, dirent les femmes. Eh bien, ajouta le Prophète, cela tient à l’infériorité de leur intelligence. Est-ce que, aussi lorsqu’elles ont leurs menstrues, les femmes ne cessent pas de prier et de jeûner ? Certes, répliquèrent-elles. Eh bien, c’est, à cause de l’infériorité de leur religion. » Hadith 6.6
Sélection de textes du Coran, (traduction Kasimirski) et de Hadith du Sahih de El-Bokhâri (traduction des professeurs Houdas et Marçais).
Dans la Bible (la partie désignée comme l’Ancien Testament par les chrétiens), le Livre de Josué notamment, riche en récits de massacres de peuples autres que le peuple élu n’a rien à envier aux versets les plus guerriers du Coran en matière de justification anticipée des violences inter religieuses et interethniques.
(10) Voir bulletin n° 13 du GEMPPI consacré à Sri Ram Chandra
(11) Notamment les suicides ou assassinats collectifs des adeptes de Jim Jones (Guyana), ceux d’Heaven’s Gate (USA), ceux de l’Ordre du Temple Solaire (Canada, France) ETC.
(12) Le bulletin n° 32 du 1er janvier 1997 « Découvertes sur les sectes et religions » du GEMPPI consacré à la Science Chrétienne, mentionne les cas de 7 enfants malades décédés aux Etats Unis faute de soins parce que la législation permet dans certains états aux parents de ne soigner leurs enfants ou eux-mêmes par la prière uniquement.
(13) Les sectes en « bras armé » de la mondialisation
PARIS, 8 oct. 2002 (AFP) – Anne Fournier et Catherine Picard accusent les sectes de porter un projet antidémocratique et de se comporter en « bras armé » de la « guerre économique sauvage que l’on nomme mondialisation », dans leur livre « Sectes, démocratie et mondialisation ». Anne Fournier est membre de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Catherine Picard, ancienne députée PS, est à l’origine avec le sénateur UDF Nicolas About d’une loi réprimant les dérives sectaires. Leur livre s’appuie sur les travaux de la MILS, ceux de commissions parlementaires, ainsi que sur des rapports et des échanges internationaux. « Les sectes ne comptent peut-être que 250.000 adeptes en France, mais loin d’être marginal, le phénomène sectaire touche au coeur de nos démocraties », explique Anne Fournier. « Les règles démocratiques s’avèrent un frein pour leurs entreprises, comme pour les tenants de la mondialisation libérale », dit-elle encore. Pour les sectes, dont 90% sont américaines, souligne Anne Fournier, les croyances religieuses deviennent un marché comme un autre. La scientologie, qui réclame le statut de religion, fait payer ses adeptes au prix fort tandis qu’avec Raël, la secte qui veut cloner des humains, le corps lui-même devient une marchandise. Les Témoins de Jéhovah, qui emploient leurs adeptes à bas prix, veulent se libérer des contraintes du code du travail, relève-t-elle encore. Au nom de la liberté de croyances, toutes s’en prennent à des piliers de la démocratie (protection de l’enfance, laïcité, égalité entre citoyens) et veulent cantonner l’Etat dans un rôle d’arbitre entre communautés libres de fixer leurs propres règles. Dans leurs efforts « d’infiltration » de l’économie, les sectes rencontrent la complaisance d’entreprises qui, comme elles, « recherchent le consentement de leurs employés ». Le secteur de la formation professionnelle est un des terrains de prédilection des sectes. Contrairement à ce qu’elles affirment, et en dépit de rapports du département d’Etat américain accusant la France de s’en prendre à la liberté religieuse, la France n’est pas isolée dans son combat contre les entreprises sectaires, affirme Anne Fournier. Belges, Suisses et Allemands, notamment, préconisent avec elle la création d’une structure européenne. « Sectes, démocratie et mondialisation », par Anne Fournier et Catherine Picard, aux Presses universitaires de France.
Liberté religieuse: Washington épingle France, Belgique et Allemagne
WASHINGTON, 7 oct. 2002 (AFP) – Les Etats-Unis ont épinglé lundi trois de leurs alliés occidentaux, la France, la Belgique et l’Allemagne, en les accusant de mesures discriminatoires à l’égard de certains mouvements religieux, notamment l’Eglise de Scientologie, les Témoins de Jéhovah et Hare Krishna. « On continue à constater en Europe occidentale une tendance à user de lois ou de politiques discriminatoires stigmatisant certaines expressions de foi religieuse en les associant à tort avec des sectes ou des cultes dangereux », a estimé le département d’Etat dans un rapport annuel sur la liberté religieuse. Selon les auteurs du rapport, c’est en France que le problème se pose avec le plus d’acuité, en raison des mesures adoptées à la suite des massacres du Temple solaire survenus en Suisse, au Canada et en France il y a quelques années. Ils reprochent à la France d’avoir, avec la loi About-Picard adoptée en juin 2001, donné un tour de vis à l’égard des sectes en prévoyant leur dissolution au cas où elles seraient condamnées pour atteinte aux personnes, exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie, publicité mensongère ou fraude. « De telles pratiques conduisent à un climat discriminatoire et peuvent entraîner des pertes financières », note le rapport. Il cite aussi le cas de la Belgique où les massacres du Temple solaire ont aussi entraîné une surveillance officielle de certaines organisations jugées dangereuses et jeté le soupçon sur certaines religions inclues sur la liste des organismes surveillés.
Mesures sur le foulard islamique en France: Washington préoccupé
WASHINGTON, 18 déc. 2003 (AFP) – Les Etats-Unis ont indiqué jeudi qu’ils allaient « suivre attentivement » les mesures qui seront prises concernant le port du foulard islamique en France, affirmant qu’il s’agissait d’une source de « préoccupation importante ».
Une ONG dénonce des atteintes à la liberté religieuse dans la zone OSCE
VIENNE, 17 juil. 2003 (AFP) – La liberté religieuse est de moins en moins respectée et les religions minoritaires sont de plus en plus souvent victimes de discrimination dans les pays de l’OSCE, indique un rapport de la Fédération internationale Helsinki pour les droits de l’homme publié jeudi à Vienne.
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) regroupe 55 Etats d’Europe, d’Amérique du nord et d’Asie centrale. « De nombreux gouvernements de l’OSCE restreignent les droits des groupes religieux minoritaires et justifient ces restrictions par une rhétorique teintée de nationalisme et d’intolérance », a affirmé lors d’une conférence de presse Aaron Rhodes, directeur de la Fédération Helsinki, qui a remis un rapport sur les atteintes à la liberté de culte à l’OSCE. « Dans les dix pays couverts par l’enquête (Arménie, Belarus, Belgique, Bulgarie, France, Géorgie, Grèce, Russie, Turkménistan, Ouzbékistan), les autorités restreignent les activités des communautés religieuses minoritaires de différentes manières », indique le rapport. Le rapport épingle également la France et la Belgique pour avoir publié au milieu des années 90 des listes de groupes religieux présentés comme des « sectes dangereuses ».
« Ces politiques ont touché principalement des mouvements qui ont toujours mené des activités légales et pacifiques. Elles ont encouragé les préjugés et l’intolérance envers les religions qualifiées de secte », estime le rapport.
Une confusion absurde est faite entre l’action de la France et de la Belgique tendant à lutter contre les exactions et nuisances sectaires et l’oppression exercée sur des minorités religieuses dans certains pays
(14) Témoins de Jéhovah (TJ) – 23/2/2001 – Moscou – Les T.J. ont obtenu le droit de poursuivre leurs activités à Moscou, malgré l’opposition d’un groupe de parents d’adeptes qui avaient réclamé leur interdiction devant la justice. Un tribunal de Moscou a refusé d’interdire la branche moscovite des TJ à l’issue d’un procès qui a duré plus de deux ans, bien que les experts cités à la barre se soient prononcés en faveur d’une interdiction. Lors du procès, la branche moscovite des TJ a été accusée par le procureur de « briser des familles, d’inciter ses adeptes au suicide et de porter atteinte à leur vie et à leur santé » en leur interdisant les transfusions sanguines. L’année dernière, les Etats-Unis ont fait état d’une vague de persécutions religieuses en Russie. Ils ont pris à plusieurs reprises la défense des TJ et des Mormons vivant dans ce pays. AFP 23/2/2001 extraits
Témoins de Jéhovah. Déjà rassérénés parles décisions antérieures du tribunal de Moscou en leur faveur, conformes d’ailleurs aux insistantes recommandations américaines, les TJ ne tarissent plus d’éloges dans leurs publications envers la justice humaine, pourtant assujettie au Prince des ténèbres selon leur doctrine. Au sujet de ce procès, les TJ se flattent des déclarations dans le journal Moskovskie Novosti (16.02.97) d’un certain M. Ivanenko « théologien », agrégé de philosophie qui concluait les concernant : « Ce qui distingue les Témoins de Jéhovah, c’est qu’ils sont déterminés à vivre selon les principes de la Bible. (…) Pour eux la Bible est à la fois la constitution, le code civil… ». (La Tour de garde 22.11.98, titrant : Les Droits de l’homme seront-ils un jour universellement respectés ?)
Chacun pourra apprécier les avantages pour les libertés individuelles, d’une société régie par une théocratie. Des exemples anciens (Moyen âge) et récents (Afghanistan, Soudan, Iran…) donnent à réfléchir.
(15) Marseille Plus. 09.03.04. Les femmes iraniennes ont manifesté pour la révision des lois discriminatoires, la violence dont elles sont les victimes et la polygamie autorisée par l’islam. Elles s’inquiètent de l’augmentation du nombre de jeunes filles fuyant leur foyer, de la progression de la prostitution et des meurtres de femmes. La manifestation a été interdite et 3 femmes ont été interpellées. La France s’inquiète des attaques répétées contre des écoles de filles en Afghanistan.
(16) « Heureux les croyants…qui bornent leur jouissance à leurs femmes et aux esclaves que leur a procuré leur main droite » Coran 23.6 (Version Kasimirski)
« …N’épousez que peu de femmes, deux, trois ou quatre… » Coran 4.3 (Version Kasimirski)
(17) PARIS, 15 jan 2004 (AFP) – Le projet d’interdire le voile islamique aux élèves des établissements publics d’enseignement a suscité des réactions hostiles ou inquiètes dans le monde, des pays islamiques jusqu’au Vatican.
Dans les pays musulmans, l’annonce de l’adoption prochaine par le Parlement d’une loi en ce sens a provoqué de nombreuses condamnations, de la part de dirigeants politiques ou religieux, et a donné lieu à des manifestations devant les représentations diplomatiques françaises. En Egypte, l’imam d’Al-Azhar, cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a fait savoir qu’il acceptait et comprenait la décision française. Mais cette prise de position a été très critiquée, provoquant des appels à sa destitution. En Irak, le puissant chef chiite Moqtada Sadr a proposé qu’une fatwa (avis religieux) soit adoptée proclamant un boycott des produits français. Des manifestations ont été organisées dans plusieurs pays, notamment à Manama (Bahrein), Téhéran (Iran), à Amman (Jordanie), Jakarta (Indonésie), dans la bande de Gaza et même à Tel Aviv (Israël) par des Arabes israéliens. A Beyrouth (Liban), la plus importante a rassemblé quelque 5.000 écolières devant
l’ambassade de France.
Le clan des cléricaux. Elles étaient aussi environ 700 devant la représentation diplomatique française à Copenhague (Danemark). A Paris, quelque 3.000 hommes et femmes, la plupart voilées, ont défilé le 21 décembre. Une manifestation du même genre, qui devrait rassembler davantage de participants, est prévue samedi dans le centre de la capitale. Le monde anglo-saxon, traditionnellement attaché à la liberté de culte, a également condamné la volonté française de légiférer. En Grande-Bretagne, le chef spirituel de l’Eglise anglicane, l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, a estimé que « le laïcisme dogmatique du gouvernement français devient très provocateur et très destructeur ». Aux Etats-Unis, le haut fonctionnaire chargé au Département d’Etat des questions liées à la liberté religieuse, John Hanford, a déclaré que cela constituait « un important motif d’inquiétude ». « Nous allons suivre cela attentivement », a-t-il ajouté. « Un des principes fondamentaux de la liberté de religion (…) est que toute personne devrait pouvoir pratiquer sa religion pacifiquement sans interférence du gouvernement tant que cela se fait sans provocation ni intimidation des autres ». A Rome, lors d’une entrevue avec le corps diplomatique en poste au Vatican, le pape Jean Paul II a attaqué la France, sans la nommer. « Nous sommes témoins, ces derniers temps, dans certains pays d’Europe, d’une attitude qui pourrait mettre en péril le respect effectif de la liberté de religion », a-t-il déclaré. « La laïcité n’est pas le laïcisme », a-t-il ajouté.
(18) Proposition de loi faite à la Chambre des représentants de Belgique
22 octobre 2003. Visant à réprimer l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation
de faiblesse d’une personne dont la particulière vulnérabilité est apparente ou connue de son auteur, pour obliger cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. La présente proposition, dans la ligne des conclusions du rapport de 1997, prévoit d’ériger en infraction l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse, soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une déficience physique ou psychique, ou un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur, pour obliger ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. Ainsi, les menaces, intimidations ou pressions morales commises intentionnellement sur une personne vulnérable pour obtenir de lui un acte déterminé positif ou négatif seront condamnables. Notre société n’est pas celle du « renard libre, dans un poulailler libre ». Il convient de protéger nos citoyens les plus faibles contre l’action de prédateurs qui, pour servir leurs desseins s’attaquent par tous les moyens
(19) La laïcité républicaine menacée par le communautarisme et les sectes
Réponse publiée au JO le : 08/09/2003 par M. le ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales au sujet du principe de laïcité. Le principe constitutionnel de laïcité est défini par les deux premiers articles de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État : « La République… garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public » et « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». L’émergence de nouveaux mouvements religieux, dont le culte musulman, a conduit à mettre sur un pied d’égalité les deux termes du principe de laïcité ainsi qu’à suivre avec attention les dérives sectaires par la création successive de l’observatoire interministériel sur les sectes, de la mission interministérielle de lutte contre les sectes, puis de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. M. François Baroin, dans son rapport intitulé Pour une nouvelle laïcité, déposé devant le bureau de Dialogue et initiative, estime que « la remise en cause de la laïcité par le multiculturalisme et le communautarisme peut donc être perçue comme une menace pour l’identité nationale ».
(20) Le pouvoir des sectes en Amérique latine
Agencia de Información Solidaria (AIS), Espagne, 23 novembre 2003. (Texte en espagnol) – Le pouvoir des sectes a souvent fait l’objet d’une instrumentalisation visant à combattre des idéologies qui menaçaient l’ordre établi. Ainsi par exemple, les États-Unis encouragèrent-ils dans les années 60 l’établissement de multiples sectes évangéliques en Amérique du Sud afin qu’elles freinent l’avancée du communisme. L’administration Reagan fut elle-aussi derrière l’implantation de l’Église du Verbe qui collabora au coup d’État conduit par le général José Efraín Ríos Montt en 1982. Ce dictateur guatémaltèque créa un régime de terreur qui coûta la vie à des milliers de personnes. Adepte du pentecôtisme, il favorisa la croissance de l’Église du Verbe jusqu’à la transformer en un pouvoir de fait. Pour être précis, le néo-pentecôtisme, qui représente la version la plus fanatique de l’évangélisme, connut une fortune particulière au Brésil où l’Église universelle du Règne de Dieu a pu construire un véritable empire médiatique sous la direction de TV Record, la troisième chaîne de télévision du pays. En 2000, leur chiffre d’affaires s’est élevé à 735 millions d’euros, 400 millions de plus qu’Autolatina, l’entreprise privée la plus rentable du pays. En vue d’augmenter son influence politique, la congrégation a fini par épouser la candidature d’Inácio Lula Da Silva. Au Mexique, le potentiel économique des Légionnaires du Christ a pénétré à profusion les hautes sphères du monde politique, médiatique et social grâce à un système endogame. En Espagne, la première dame, Ana Botella, est l’une des figures les plus saillantes de cette organisation, avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Ángel Acebes et José María Michavila. Il se trouve que l’épouse du président José María Aznar est la nièce de José Botella, l’un des membres fondateurs de l’Opus Dei. Ce groupe qui, même s’il n’est pas considéré comme une secte destructive, présente des éléments sectaires, et a réussi à s’étendre à profusion à l’intérieur du continent américain, spécialement en Argentine – avec une clique adossée au gouvernement de Carlos Menem – et au Chili, où le leader de l’opposition, Joaquín Lavín, est un opusdéiste convaincu (il faut se souvenir que c’est l’Opus Dei qui encouragea la médiation du Vatican en faveur du général Pinochet).
(21) Juifs et chrétiens sous l’Islam : Les dhimmis face au défi intégriste – Bat Yéor – Edit. Berg international 1994
(22) Marianne 08.12.03. L’UOIF, à l’occasion de la déclaration émanent de la consultation lancée par Jean Pierre Chevènement, alors Ministre de intérieur, a obtenu au moment de signer le texte, que soit retirée la référence à la liberté de changer de religion ou de conviction. L’apostasie est punie de mort dans l’islam fondamentaliste et la République a accepté cela.
Islam-Laïcité : la vie sexuelle de Mahomet taboue
Métro 18.02.03. Jordanie. Trois journalistes ont été condamnés hier par la Cour de sûreté de l’Etat à des peines de 6 à 2 mois de prison pour « atteintes à l’islam et au prestige de l’Etat ». Ces journalistes de l’hebdomadaire Al-Hilal étaient jugés pour un article publié en janvier sur la vie sexuelle du prophète Mahomet. Ils n’ont aucune possibilité de recours, les verdicts de la cour étant sans appel (AFP). (GEMPPI) Pourtant, une authentique tradition islamique connue de tous les théologiens musulmans, rapporte des faits en matière de mœurs qui pourraient faire l’objet de débats. Par exemple : « D’après le propre témoignage de ‘Aicha, le Prophète l’épousa alors qu’elle avait 6 ans, le mariage fut consommé quand elle avait 9 ans, et elle resta avec le Prophète 9ans » El Bokhari : Hadith 67.39. (Traduction Houdas-Marçais)
(23) Une fonctionnaire portant le voile suspendue pour un an sans salaire
LYON, 12 juil 2003 (AFP) – Une fonctionnaire, condamnée par le tribunal administratif de Lyon et qui persistait à porter le voile islamique au travail, a fait l’objet d’une sanction d’un an de suspension sans salaire par le Conseil de discipline de la fonction publique.
Le conseil Rhône-Alpes du culte musulman demande un débat sur le foulard
LYON, 28 juil 2003 (AFP) – Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Rhône-Alpes, se saisissant du cas d’une fonctionnaire bien notée mais mise à pied parce qu’elle portait le voile islamique, a demandé lundi l’ouverture d’un débat associant toutes les confessions sur le port de signes religieux. Il n’est pas question pour nous de transgresser ni la loi française, ni le Coran. Il faut trouver une voie médiane », a-t-il estimé. (Que se passerait-il si les lois de la république se trouvaient en contradiction avec la charia ? La « voie médiane » proposée indique t-elle que la république laïque doit concéder du terrain à la loi coranique ?)
24)Pour obtenir plus de précisions sur le point a) de ce chapitre 6, se référer aux publications et positions deJacky Cordonnier, historien des religions : jackycordo@wanadoo.fr
Religions et croyances actuelles, Jacky Cordonnier, Chronique Sociale, 2002
Conférence sur « laïcité, religion et intégration », Jacky Cordonnier, 2003
Dieu a t-il sa place en Europe. F.X de Guibert. Liberté Politique 2003. (plaidoyer pour la religion en Europe)
25)IFER – Institut de Formation pour l’Etude et l’Enseignement des Religions
26) Communiqué de presse de la Fédération nationale de la Libre pensée du 11.03.04
27) Henri Pena-Ruiz, lors de sa conférence du 4 avril 2003 dans le cadre du « Collectif 13 » expliquait : « Dans un lycée technique, une jeune Marocaine est venue me dire – monsieur, le voile ne doit pas être autorisé dans la classe, s’il est autorisé, mon frère et mon père vont m’obliger à le porter et je ne veux pas le porter … Je pense à toutes ces jeunes filles qui trouvent à l’école une liberté qu’elles ne trouvent pas forcément chez elles … Lorsque les hommes politiques disent manifester de la tolérance pour le port du voile à l’école, ils trahissent l’idéal républicain…se donnent le droit de hiérarchiser des civilisations… »
28) Le grand décervelage : Bernard Fillaire. Plon 1993
Les enfants dans les sectes : Hayat El Mountacir. Fayard 1994
(29) « Tu ne tueras point… » Exode 20.13
(30) La parabole du bon grain et de l’ivraie exprimait qu’au jugement dernier Dieu séparera les justes des injustes. Evangile de St Matthieu 13.24
(31) Actes des Apôtres Chapitre 9
(32) La soumission librement consentie. Robert-Vincent Joule, Jean-Léon Beauvois – PUF 1998
Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens. Robert-Vincent Joule, Jean-Léon Beauvois. Presses universitaires de Grenoble 1987.
(33) Manifeste pour un islam des lumières. Malek Chebel. Hachette 2004
(34) Témoins : oui, de Jéhovah : non. Christian Piette. Editions Béthel. 1989 (auteur évangélique)
(35) Lumière sur le mormonisme. Christian Piette. Editeur de littérature biblique. 1981 (auteur évangélique)
(36) D’après le dossier hors série « Charlie saute sur les sectes » de Charlie Hebdo Mai 2004
Revue de presse de faits confirmant notre analyse
Comme nous l’avions prévu dans notre analyse sur la laïcité et les sectes du (16.06.04), les sectes utilisent l’octroi des avantages fiscaux aux associations cultuelles que plusieurs de leurs structures ont reçu comme une reconnaissance officielle des institutions françaises de leurs associations comme des religions. Le pire, c’est que les tribunaux interprètent eux-mêmes ces avantages octroyés comme une reconnaissance officielle des témoins de Jéhovah comme religion. Cet article de presse l’illustre bien.
Mme Picard (Unadfi) condamnée pour diffamation envers les Témoins de
Jéhovah
ROUEN, 20 juil 2007 (AFP) – La cour d’appel de Rouen a condamné mercredi la présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu (Unadfi), Catherine Picard, à verser 6.750 euros aux Témoins de Jéhovah pour diffamation, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. La cour a ainsi infirmé un jugement du tribunal d’Evreux qui avait prononcé le 26 octobre dernier une relaxe en faveur de Catherine Picard. La somme allouée en réparation d’un « préjudice moral » sera répartie entre huit associations dépendant des Témoins de Jéhovah dont le siège est à Louviers (Eure). Les Témoins de Jéhovah avaient cité en justice Catherine Picard, par ailleurs conseillère régionale PS de Haute-Normandie, pour un entretien accordé en octobre 2005 à la Dépêche d’Evreux dans lequel elle les accusait « d’être structurés de manière pyramidale comme tous les mouvements mafieux ». Selon l’arrêt de la cour cité par les Témoins de Jéhovah, celle-ci a estimé que Catherine Picard avait « de façon outrancière et par une présentation tendancieuse jeté le discrédit sur les Témoins de Jéhovah et (…) tenu des propos excessifs dépassant les limites admissibles de la libre opinion et exclusifs de toute bonne foi ». La cour a par ailleurs rappelé que les Témoins de Jéhovah bénéficiaient du « statut d’association cultuelle », ce qui était connu de Catherine Picard, « une personne parfaitement informée du fonctionnement du mouvement ».
http://www.infoceane.com/journal/070725-mouvement_sect.html
Mercredi 25 juillet 2007
Le vice-président du conseil régional de Haute-Normandie soutient sa conseillère
Condamnée par la cour d’appel de Rouen à verser 6.750 euros aux Témoins de Jéhovah pour avoir tenu à leur encontre des propos jugés diffamatoires, Catherine Picard, conseillère régional (PS) et présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu, a reçu lundi le soutien de Marc Antoine Jamet, maire de Val de Reuil et vice-président (PS) du conseil régional de Haute-Normandie…