Communauté Saint-Jean – Sous emprise
LE 02/09/2020 – France Culture – A l’âge de 16 ans, Sophie s’est passionnée pour les enseignements de la communauté Saint-Jean. Quinze ans après, elle raconte la perversion et les abus. Brigitte, elle, est tombée sous l’emprise d’un gourou, conseiller conjugal de sa paroisse, à qui elle a fait confiance pendant des années…Elle se lie d’amitié, alors, avec l’un des « frères ». Il me dit qu’aucune philosophie n’en vaut vraiment la peine, à part celle du fondateur de la communauté Saint-Jean, le père Philippe. Lui seul a compris le sens de la vie, la vérité. Dans la pratique, c’est la fusion : il y a la pensée du père Philippe vers laquelle il faut s’accorder, voire adhérer jusqu’au bout de son être, jusqu’à abdiquer de soi-même. On lui propose de se rendre à Paris, pour rejoindre l’école privée du Père Philippe. Ce qu’elle fait. Petit à petit, Sophie ne pense plus qu’à la communauté, ne parle plus que d’elle. Et c’est lors d’un camp d’été que le frère avec qui elle s’est liée d’amitié, lui parle de la théorie de « l’amour d’amitié ». Il s’agit d’une théorie que peu de personnes pourraient comprendre et qui « passe par des gestes ».
Je voyais que petit à petit, je perdais ma propre volonté, et que j’étais prête à faire tout ce qu’il voulait, pourvu que je sois dans l’obéissance, dans l’abandon et le don de moi même. C’était la première fois que je touchais un homme et que j’étais dévêtue. La chose la plus facile à faire est de sortir de soi et d’abdiquer, d’attendre que ça passe et d’oublier. Le cerveau fait le mécanisme tout seul. Quand je sors de là, je n’ai rien vécu. Au fil des années, les abus se multiplieront. C’est au bout de quinze ans que Sophie parviendra à parler de ce qu’elle vit à des personnes extérieures à la communauté.
Brigitte a 68 ans…Dans ses propos, il mélangeait toujours le vrai et le faux. Cela vous perturbe complètement car vous ne savez plus ce qui est vrai et ce qui est faux. Vous finissez par ne plus avoir confiance en ce que vous faites et vous vous en remettez à lui : c’est cela qu’il recherche.
Un jour, il propose une séance de « bioénergie » pour aider Brigitte à être bien dans son corps. Je me sentais humiliée, mais je l’ai fait. Lorsqu’on est sous emprise, c’est plus fort que nous : on s’exécute. Bientôt, il prend pour cible son mari et ses fils. Et met tout en place pour que Brigitte s’en éloigne. J’ai commencé à me méfier de tout le monde, et aussi de mon mari. Au moindre accrochage, il s’en servait pour me pousser, progressivement, à demander le divorce. Mon mari ne me reconnaissait plus, mes fils non plus.
Reportage : Valérie Borst et Elodie Maillot – Réalisation : Anne-Laure Chanel – Merci à Brigitte, maître Picotin, Sophie Ducrey. https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/sous-emprise
BRÉSIL : UNE FILLETTE VIOLÉE SOUHAITANT AVORTER HARCELÉE PAR DES CATHOLIQUES EXTRÉMISTES
Par CNEWS -le 19/08/2020 – De nombreux militants anti-avortement, membres de groupes religieux, ont tenté d’empêcher l’interruption de grossesse d’une jeune brésilienne de 10 ans, violée par son oncle. Bien que très restrictives et vieilles de 80 ans, les lois brésiliennes sur l’avortement permettent ce genre d’intervention, notamment dans le cas d’un viol. L’enfant avait expliqué à la police que son oncle abusait d’elle depuis ses 6 ans, mais qu’elle avait gardé le silence par peur des représailles. L’homme en question, âgé de 33 ans, serait lui toujours en fuite… Prévu dans un premier temps dans un hôpital de son Etat d’Espírito Santo, au sud-est du Brésil, l’avortement de la fillette a dû être organisé 1.500 kilomètres plus au nord, dans la ville de Recife. Le résultat d’une bataille politique et juridique intense, qui avait poussé le premier hôpital à refuser de pratiquer l’intervention. Car à l’arrivée de la clinique de Recife, de nombreux militants anti-avortement et politiciens locaux attendaient la jeune fille et son entourage. Des scènes filmées montrent même ces personnes maltraiter l’enfant et le personnel hospitalier, tout en les empêchant de pénétrer dans le bâtiment. Le lieu de l’intervention avait pourtant été tenu secret, mais un extrémiste proche du président Jair Bolsoraro aurait divulgué l’information. La ministre de la Femme, qui a également la charge de l’Enfance et des Droits humains, a confirmé l’information en prévenant les extrémistes sur les réseaux sociaux. Pour Elisa Anibal, militante féministe à Recife, cet événement montre une triste réalité brésilienne : «Quand vous voyez une fillette de 10 ans être criminalisée pour avoir mis fin à une grossesse résultant d’un viol et parce que sa vie est en danger, cela vous donne vraiment une idée de la progression du fondamentalisme religieux dans notre pays.» Malgré la manifestation qui s’est organisée devant l’hôpital, la jeune fille a finalement pu pénétrer à l’intérieur par une porte dérobée…grâce notamment au soutien des militantes pro-féministes de Recife. Elles se sont massées devant l’hôpital jusqu’à être plus nombreuses que les anti-avortement. Selon le journal El Pais, une fillette est violée toutes les heures au Brésil. Plus d’une fois sur deux, ces jeunes filles ont moins de 13 ans.
Luigi Ventura, ancien ambassadeur du Vatican en France, sera jugé pour agressions sexuelles en novembre
Par Samuel Vivant -Marianne le 23/07/2020 – L’ancien nonce apostolique est poursuivi pour des faits d’attouchements sexuels survenus entre 2018 et 2019. Le procès aura lieu à la mi-novembre au tribunal correctionnel de Paris, selon une information d’Europe 1 datée du 23 juillet.
Luigi Ventura, ancien nonce apostolique (ambassadeur du Vatican en France) de 2009 à 2019, va être jugé à la mi-novembre par le tribunal correctionnel de Paris, selon une information d’Europe 1. L’italien fait l’objet d’une citation directe pour “agressions sexuelles”. Au total, quatre plaintes ont été déposées. Trois évoquent des attouchements…L’affaire avait éclaté en février 2019. La Ville de Paris avait signalé au parquet qu’un jeune cadre municipal avait rapporté des faits d’attouchements sexuels – des mains aux fesses- lors d’une cérémonie des voeux aux autorités diplomatiques, au moins de janvier de la même année. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvrait une enquête. Deux autres plaignants avaient ensuite rejoint la procédure, disant “avoir subi les mêmes gestes” de la part de Luigi Ventura en 2018. Une quatrième plainte a été déposée par un autre homme.
L’Opus Dei confirme la condamnation d’un de ses prêtres par le Vatican pour abus
Inés San Martín – 16 juil. 2020 – CHEF DU BUREAU DE ROME – ROSARIO, Argentine – Par une déclaration publiée jeudi, l’Opus Dei a reconnu publiquement la première condamnation prononcée par le Vatican contre un de ses prêtres pour abus sexuels. « La prélature de l’Opus Dei en Espagne demande pardon et regrette profondément les souffrances causées aux victimes », dit la déclaration. « Nous demandons à Dieu d’apporter le réconfort et la guérison aux personnes touchées ». Le père Manuel Cociña, 72 ans, a été reconnu coupable d’avoir abusé d’un jeune homme, qui avait 18 ans lorsque l’abus a commencé en 2002 en Espagne. La sentence a été prononcée le 30 juin, et le prêtre a eu 15 jours pour faire appel. À l’expiration de ce délai – le mercredi à minuit – la sentence de la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican a été finalisée. Selon la déclaration publiée par l’Opus Dei Espagne, le prêtre a été reconnu coupable de « sollicitation » – utilisation du confessionnal pour demander des faveurs sexuelles – qui, selon le canon 1387 du Code de droit canonique, doit être punie « selon la gravité du délit ». Dans les « cas les plus graves », dit le canon, le prêtre doit être renvoyé de l’état clérical…Le 1er octobre 2018, le prêtre a été restreint dans son ministère pastoral, et il lui a été interdit de parler aux personnes de moins de 30 ans, et limité au centre où il réside.
En décembre 2018, le dossier était à la Congrégation pour la doctrine de la foi, le bureau du Vatican qui traite les allégations d’abus sexuels par des clercs. (Deepl traduc.) https://cruxnow.com/vatican/2020/07/opus-dei-confirms-one-of-its-priests-sentenced-by-vatican-for-abuse/?fbclid=IwAR2JRH3ab0QBoZgEmWpgBbn4IEPclNQ0q6wwBmYnLtQntGh2S4pJHCb6F40
Savoie : la police verbalise une messe de la fraternité Saint-Pie X – Le Dauphiné. Par S.D. – 22 03 20 –
Ce dimanche matin, une patrouille de la police aux frontières a contrôlé une messe en cours sur la commune de Saint-Baldoph. Une douzaine de personnes appartenant à la fraternité Saint-Pie X, étaient réunies dans une chapelle du village. Ces derniers ont expliqué qu’ils pensaient être dans les clous au sujet du nombre de personnes tolérées pour un rassemblement religieux. Ils étaient effectivement moins de 20 personnes avec le prêtre mais la chapelle était trop petite pour que les distances de sécurité soient respectées. Selon nos informations, certains participants venaient aussi de villes trop éloignées. Les policiers les ont donc verbalisés.
Les prêtres communient à la cuillère partagée alors que les cas COVID-19 se multiplient en Roumanie
Euronews. Par Kit Gillet – 24/03/2020 – Dimanche, des images de prêtres orthodoxes dans la ville roumaine de Cluj donnant la communion à une longue file de fidèles à l’aide d’une cuillère partagée ont été publiées par une plateforme d’information locale. Ce n’était pas la première fois que de telles images apparaissaient, mais le jour suivant l’imposition par le pays de nouvelles mesures sévères pour tenter d’arrêter la propagation du coronavirus, elles ont touché un point sensible. Comme des millions de personnes dans tout le pays sont restées à l’intérieur pour éviter la propagation du virus, les actions des prêtres semblaient risquer de provoquer le contraire. Un jour après la mise en ligne des images, les autorités ecclésiastiques roumaines ont annoncé une liste de nouvelles mesures. (Deepl traduc)
Le carmel Notre-Dame de la Rencontre est-il une secte ?
Une enquête a été ouverte, une famille estimant que sa fille est sous « emprise psychologique totale de la supérieure de la communauté ». L’évêque dément.
AFP 27/10/2016 | Le Point.fr
Pour l’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, il ne s’agit pas d’une secte. Mais plutôt d' »une campagne de presse » scandaleuse. Connu pour ses positions conservatrices, il a pris la défense de la Prieure du Carmel Notre-Dame de la Rencontre, au Béarn, qui fait l’objet d’une enquête préliminaire du Parquet de Pau pour « abus de vulnérabilité de personnes en situation de sujétion psychologique ».
L’évêque du diocèse de Bayonne regrette que cette affaire « jette un profond discrédit sur cette communauté », installée à Simacourbe (65)).
L’enquête ouverte par le Parquet de Pau fait suite à une plainte déposée par une famille qui estime que sa fille est sous « emprise psychologique totale de la supérieure de la communauté » de Notre-Dame-de-la-Rencontre : « vénération démesurée portée » à la responsable du Carmel, coupure totale du monde extérieur, restriction à leur plus simple expression des relations familiales, suivi médical « plus que sommaire », absence de « période de discernement » prescrite avant toute entrée dans les ordres, etc.
« Notre fille est en réel danger ». Dans une « mise au point » diffusée sur le site en ligne du diocèse, Mgr Aillet a affirmé que « les sœurs sont loin d’être inhibées, interviennent librement et spontanément et manifestent une vraie joie ».
Après avoir effectué une visite canonique en janvier 2016 au cours de laquelle il n’a pas constaté de quelconque emprise psychologique de la Prieure, Mgr Aillet a révélé qu’une inspection, sous l’égide de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique à Rome, s’est déroulée dans le Carmel du 7 au 15 octobre et dont les conclusions doivent être rendues publiques à Rome.
« Notre fille est en réel danger, tant sur le plan physique que psychologique et, devant l’incapacité des autorités ecclésiastiques de tutelle de régler le problème, nous avons décidé, en dernier recours, de saisir la justice », avaient pour leur part déclaré les parents plaignants, soutenus dans leur démarche par le Centre contre les manipulations mentales (CCMM Info-sectes/Aquitaine), qui a également effectué un signalement à la Mission interministérielle de vigilances et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES).
La supérieure du Carmel, Sœur Joanna, Eliane De Cock dans le civil, d’origine belge, nie en bloc ces accusations, mais elle a déjà eu maille à partir avec les autorités ecclésiastiques: en 1994, Sœur Joanna avait été relevée de ses vœux solennels en Belgique à la suite d’une enquête canonique menée par l’évêque de Namur. Installée en 1997 à Montgardin, dans les Hautes-Alpes, elle quittait le diocèse de Gap et d’Embrun en 2009 en raison d’un conflit avec Mgr Jean-Michel Di Falco, évêque du lieu. Celui-ci considérait que cette « communauté trompait le monde et n’était pas un véritable Carmel ». Toutefois, en 2009, le Carmel d’Alençon décidait de la réintégrer, ce qui permettait à l’évêque de Bayonne d’installer ce Carmel à Simacourbe.
Fraternité des Saints-Apôtres
L’archevêque de Malines-Bruxelles suspend la dissolution de la Fraternité des Saints-Apôtres
Marie Malzac, le 30/06/2016
L’évêque belge a différé sa dissolution, pour laisser à un évêque français le temps d’éventuellement manifester son intention d’en prendre la responsabilité. Le 15 juin, Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et président de la Conférence des évêques belges depuis quelques mois, annonçait que la Fraternité des Saints-Apôtres, issue du charisme du P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine, ne serait plus accueillie dans son diocèse.
Cette œuvre avait été érigée en « association publique de fidèles » par son prédécesseur, Mgr André-Joseph Léonard. « L’initiative pose problème », pouvait-on lire dans le communiqué. En cause : la plupart de ses membres sont originaires de France « où de nombreuses régions connaissent un manque cruel de prêtres ».
Ce qui manifeste « un grave manquement à la solidarité entre évêques, tant avec ceux de notre pays qu’avec nos voisins français ». Cette décision et le motif invoqué avaient suscité une vive émotion, en particulier parmi les fidèles de la paroisse Sainte-Catherine, en plein cœur de la capitale belge, confiée aux prêtres de la Fraternité. Le lieu attire depuis deux ans, date de l’arrivée de cette œuvre sacerdotale, des personnes du quartier mais aussi de tout Bruxelles. Fermée pendant plusieurs années et promise à la vente, elle avait retrouvé une nouvelle vie grâce à cette œuvre, installée un an plus tôt dans le diocèse belge, après avoir dû quitter le diocèse de Toulon (Var).
À leur demande, Mgr De Kesel a dès lors accepté de recevoir une délégation de laïcs « attachés à ce que l’élan missionnaire dégagé par la Fraternité puisse continuer en Belgique et que tous les prêtres et séminaristes qui désirent le poursuivre y soient accueillis avec bienveillance »… Le P. Tommy Scholtes, responsable presse de la Conférence des évêques de Belgique, a confirmé à la Croix que Mgr De Kesel n’avait pas encore signé de décret de dissolution, et qu’à ce jour aucun évêque français ne s’était manifesté…Pour d’autres, il s’agirait d’une mesure suscitée par les réticences de certains, dans l’Église belge, mais aussi en France, à l’égard de la personnalité du P. Zanotti-Sorkine, l’inspirateur de la Fraternité.
Michel-Marie Zanotti-Sorkine, une passion marseillaise (Pour rappel)
CÉLINE HOYEAU , à Marseille, le 04/01/2012
Ce curé en soutane, qui fut pianiste dans les cabarets parisiens, attire fidèles et curieux dans sa paroisse de la Canebière, suscitant engouement et critiques dans son diocèse… Le P. Michel-Marie Zanotti-Sorkine, 51 ans, grand brun au regard intense, est une figure dans le quartier. On vient de tout Marseille à sa messe. Même en semaine, il y a toujours du monde devant les grilles de son église, Saint-Vincent-de-Paul, qu’il ouvre et ferme lui-même matin et soir. Mais si cet étonnant curé à l’ancienne, qui ne lâche jamais son chapelet et n’a de cesse de vouloir «ramener le plus d’âmes possibles à Dieu», passe des heures dans son confessionnal, jusque tard chaque soir, il tient invariablement ses autres rendez-vous dans son bureau de prédilection : le bistrot. «Tout se fait dans le contact personnel, d’homme à homme», confie ce prêtre chaleureux. Dans cette ville où l’on dénombre 1% de catholiques pratiquants, Zanotti-Sorkine ne se veut pas prêtre «pour le ghetto catholique». Sa soutane, il dit la porter comme un bleu de travail, bien visible dans un monde sécularisé.
«Ce qui m’intéresse, c’est le boulanger ! La masse éloignée de Dieu et de l’Église. Il faut que nous soyons anachroniques pour que le monde puisse se tourner vers une autre source…» – Il bondit dès qu’on lui parle d’«équipes d’animation pastorale», défend avec opiniâtreté une vision «familiale» de la paroisse, où le prêtre, au centre, «tient l’esprit de la maison». Il affirme d’ailleurs recevoir des lettres et des visites de prêtres de toute la France, «qui n’en peuvent plus de devoir organiser une réunion pour changer de place un bouquet de fleurs!» Le cheval de bataille de cette forte tête, au parcours ecclésial compliqué : les normes, les systèmes clos. Nulle méthode, si ce n’est la pastorale du cas par cas. «Il ne faut jamais sacraliser les moyens mais partir des personnes elles-mêmes. Je ne vois pas pourquoi il faut attendre absolument deux ans pour recevoir le baptême…Pour certains, il le faudra, mais pour d’autres non. Il faut être au rendez-vous de l’Esprit Saint!»… Un prêtre, poète et musicien
Nulle morale chez lui. «Je ne commence pas par les refroidir. J’accueille chacun. Nous sommes là pour annoncer notre Seigneur Jésus-Christ qui nous attend après la mort.»
«La charité doit s’exercer dans la démesure», poursuit cet homme qui dit connaître le cœur humain.
Car avant d’être prêtre, Michel-Marie Zanotti-Sorkine a mené une carrière d’auteur-compositeur-chanteur à Paris. Monté de Nice, il a chanté Piaf, Trenet, Montand et Brel de pianos-bars en cabarets pendant près de dix ans. «J’ai appris à aimer au contact de ce monde de la nuit, de ces hommes en apparence si loin de l’Église mais qui avaient une qualité d’amour exceptionnelle», raconte-t-il.
De ce passé dont il regrette pudiquement certaines errances, le P. Zanotti-Sorkine a gardé une sensibilité à fleur de peau, une miséricorde pour les «histoires maladroites, désaxées, dont nous ne saurons jamais, du moins avant le ciel, si Dieu en était totalement absent». Et un art de la mise en scène indéniable. «C’est un homme de la scène qui sait se mettre en valeur médiatiquement, remarque son éditeur et ami Grégory Solari, des Éditions Ad Solem, mais il n’y a rien de factice, il est brûlé de l’intérieur.» –
Sa paroisse, qui vivotait avant son arrivée il y a sept ans, est passée à 500 fidèles. Une trentaine d’adultes se préparent au baptême, une soixantaine à la confirmation. Et son livre s’est déjà vendu à 10000 exemplaires. Le prêtre cultive les paradoxes. Sa soutane pourrait laisser croire à quelque velléité de restauration catholique. Il n’en est rien. En matière d’apostolat, il prise tout ce qu’il y a de plus moderne, sans hésiter à se mettre lui-même en avant. Il vient d’enregistrer un CD avec l’ancien pianiste de Trenet et le guitariste d’Aznavour. Derrière l’église, il a aussi ouvert une boutique «tendance» où l’on vend aussi une gamme de parfums d’ambiance intitulée «Parce que mon curé aime!»… S’il s’est entouré d’une soixantaine de laïcs à qui il délègue le catéchuménat ou le catéchisme, le P. Zanotti-Sorkine veille en revanche jalousement sur la liturgie. Sa messe est préparée avec le plus grand soin. «C’est notre carte de visite. Si elle n’est pas attirante, ça ne marche pas. Il faut que ce soit évident qu’on est dans un autre univers.
Ce n’est pas une question de rite mais d’habitation du mystère.» … Atypique, franc-tireur, ce prêtre dérange, agace. Dans l’Église de Marseille, on rechigne à en parler. Tout juste dit-on tout bas «qu’il n’en fait qu’à sa tête, qu’il vide les églises alentour». Certains critiquent son manque d’œcuménisme et de participation au dialogue interreligieux. Il n’en a cure. «Je fais une anti-carrière», concède-t-il.
Civitas peut désormais financer les partis politiques
Considérée comme le bras armé des catholiques intégristes, l’organisation a vu sa structure inscrite en qualité d’ « association de financement ».
SOURCE AFP le 28/06/2016
L’institut Civitas, proche de l’extrême droite catholique, est désormais reconnu comme éligible au financement des partis politiques, ce dont s’est ému le député de gauche Olivier Falorni, qui a dénoncé un « scandale » dans un courrier au ministre de l’Intérieur transmis mardi à l’Agence France-Presse. Considéré comme le bras séculier de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX, traditionalistes lefebvristes), Civitas a vu sa structure de gestion « agréée en qualité d’association de financement » de parti politique, selon une décision parue le 12 juin au Journal officiel.
« Civitas, sorti par la porte, rentre par la fenêtre »
a déploré auprès de l’Agence France-Presse Olivier Falorni (apparenté Parti radical de gauche), alors que l’association avait été privée en janvier de la capacité de délivrer des reçus permettant à ses donateurs de bénéficier d’une déduction fiscale. « Le contribuable n’a pas à financer le fonctionnement d’une association qui prône la discrimination, prêche la haine, conteste la démocratie », a ajouté le député de Charente-Maritime. Comme tout parti politique, Civitas, qui s’était illustré lors de la mobilisation contre le mariage homosexuel en dénonçant « l’homofolie », peut désormais recevoir des dons jusqu’à 7 500 euros par personne, avec une possibilité de réduction d’impôt de 66 %.
« Une théocratie totalitaire » – « Je ne peux accepter qu’on ait demain des bulletins de vote Civitas alors que cette organisation prône une théocratie totalitaire, ne s’intègre pas dans le champ d’une république laïque », a poursuivi le parlementaire, qui a écrit lundi au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour dénoncer ce « véritable scandale ». Joint par l’Agence France-Presse, le président de Civitas, Alain Escada, a dit ne pas voir « pourquoi les mouvements pro-vie, pro-famille, catholiques enracinés ne pourraient pas disposer d’une représentation politique autonome… Il est évident que nous sommes aujourd’hui des orphelins politiques », a-t-il relevé, en disant ne pas se reconnaître, par exemple, dans le programme du Front national… »
Pédophilie : comment l’Eglise a tenté d’étouffer l’affaire Preynat à Lyon
LE MONDE | 04.06.2016. Par Emeline Cazi et Cécile Chambraud
Depuis qu’a éclaté, en janvier, l’affaire du Père Bernard Preynat, accusé d’avoir commis des agressions sexuelles sur des dizaines de scouts lyonnais dans les années 1970 et 1980, l’Eglise est soupçonnée d’avoir étouffé les agissements de ce prêtre et de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour l’écarter des enfants.
Les éléments du dossier judiciaire dont Le Monde a pu prendre connaissance confirment que le diocèse de Lyon savait depuis longtemps l’attirance de l’aumônier pour les jeunes garçons – ce dernier a très tôt reconnu les faits – mais qu’à aucun moment elle n’a songé à saisir la justice.
Une première famille s’est manifestée en 1978 auprès du diocèse de Lyon pour dénoncer les caresses qu’aurait commis l’aumônier scout sur leur jeune garçon. Le prêtre a été convoqué par son supérieur, et fut prié de ne pas recommencer…Une nouvelle alerte est survenue en 1982. Une troisième en 1985. Puis une quatrième en 1990 qui a conduit au départ du curé de Sainte-Foy-lès-Lyon et à sa mise à l’écart chez les sœurs pendant six mois.
Très tôt, l’Eglise a eu connaissance de la gravité des faits. Les quatre cardinaux qui se sont succédé à Lyon, après la mutation du prêtre, ont tous convoqué l’ancien aumônier scout pour faire le point. A chacun d’eux, le Père Preynat a expliqué « que ce n’était pas des faits isolés qui s’étaient passés une ou deux fois mais que c’était sur une longue période (…). Il est clair que j’ai parlé d’attouchements sexuels sur des enfants ». Au cours de sa formation au séminaire, le prêtre avait déjà expliqué avoir « caressé » de jeunes garçons lorsqu’il était moniteur de centres de vacances…Déplacé en 1991 dans une paroisse de la Loire, le prêtre a été surveillé de près par l’archevêché pendant quelques années…Après quelques années, la surveillance s’est relâchée. Il faut attendre le 29 juillet 2015 pour qu’un cardinal, Philippe Barbarin, sur consigne de Rome, prenne un décret interdisant à Bernard Preynat « tout exercice du ministère pastoral et toute activité comportant des contacts avec des mineurs dans l’attente de la décision de la Congrégation pour la doctrine de la foi ».
Les Béatitudes, une secte aux portes du Vatican : un reportage éclairant
Médias-Presse-Info – IN RELIGION CATHOLIQUE/ BY FRANCESCA DE VILLASMUNDO / ON – 9 MAI 2016
Communauté charismatique, Les Béatitudes s’apprêtent à être reconnues par le Vatican comme ordre religieux. Le reportage de Sophie Bonnet pour LCP est éclairant sur les dérives de cette communauté. Fondée en France, dans la mouvance du Renouveau charismatique, elle s’est d’abord appelée communauté du Lion de Juda et de l’Agneau immolé. Elle appartient à ses communautés nouvelles nées avec Vatican II. Proche du protestantisme évangélique, elle pratique les rites charismatiques d’imposition des mains, d’exorcismes, de transe, de séances de « parler en langues ». Gérard Croissant, dit « Frère Ephraïm », né dans une famille protestante en est l’un des fondateurs. Avec le premier supérieur général Philippe Madre, tous les deux diacres permanents, il est accusé d’agressions sexuelles sur mineur. Ils sont réduits à l’état laïc. Par ailleurs, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires l’a dans son viseur pour « des comportements porteurs de dangers sectaires. »
C’est pourtant cette communauté controversée et sulfureuse, ayant un prédateur sexuel comme fondateur, que le Vatican, où règne le pape François très ami des mouvements charismatiques en général, protestants et catholiques, est sur le point de reconnaître comme ordre religieux. C’est cela l’Église conciliaire : un grand fourre-tout ! C’est aussi pour cela qu’il est très dommageable de ne plus savoir faire la différence entre appartenir à l’Eglise Catholique reposant sur la communion des Saints et l’adhésion à la Foi, et cette Eglise conciliaire qui colonise les structures et la hiérarchie pour effectuer son œuvre de destruction.
Norvège, L’Etat accuse l’Église catholique de fraude
AFP 29 juin 2015
La Norvège réclame à l’Église catholique 4,6 millions d’euros en réparation d’une fraude consistant à exagérer le nombre de ses fidèles pour toucher plus d’aides publiques.
Le diocèse est accusé d’avoir passé au crible les annuaires téléphoniques à la recherche d’immigrés aux noms laissant penser qu’ils étaient originaires de pays catholiques, et de les avoir ajoutés à la liste des membres de l’Église catholique, parfois à leur insu.
La minorité catholique romaine de Norvège, pays à majorité protestante, revendiquait 140’000 membres début 2014, plus du double de 2010.
Le quotidien Dagbladet, qui avait fait éclater le scandale, a révélé lundi que le diocèse avait reçu une lettre de l’administration lui réclamant ces 40,6 millions de couronnes de trop-perçus.
Interrogée par l’AFP, la porte-parole du diocèse, Lisa Wade, a confirmé le contenu de la lettre. Elle a indiqué que l’Église ne paierait pas la somme pour le moment, pour la contester à l’échelon supérieur, devant le ministère de la Culture.
«Nous avons une interprétation très différente de la loi. Elle est complexe. Ce n’est pas comme s’il s’agissait d’une affaire claire et nette», a-t-elle expliqué.
En mars, le diocèse avait publié les résultats de son enquête interne sur le sujet. Il avait découvert près de 7000 «inscriptions erronées» et près de 21’000 autres demandant un examen approfondi, mais avait nié toute intention de fraude.
Pour expliquer ce recensement généreux, l’Église a fait valoir qu’à partir de 2005, le pays avait connu une importante vague d’immigration de catholiques, notamment polonais, qui ont pratiqué sans être recensés. Cet afflux aurait fait augmenter les dépenses sans que les aides publiques suivent.
Y voyant une affaire de «fraude aggravée», la police avait effectué une perquisition dans des locaux de l’Église catholique en février, dans le cadre d’une enquête visant le diocèse, l’évêque et son trésorier.
http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/L-Etat-accuse-l–glise-catholique-de-fraude-30085647
COMMUNAUTE DES FRERES DE SAINT JEAN
Agressions sexuelles : un diacre condamné à huit ans de réclusion
Le Parisien, 28 Mai 2015
La communauté des Frères de Saint-Jean se base sur la théorie de « l’amour d’amitié», un texte de son fondateur qui entretient une ambiguïté entre amour spirituel et charnel. Ici, le prieuré de la communauté de Saint-Jean à Rimont (Saône-et-Loire)
Un diacre de la communauté de Saint-Jean, accusé d’agressions sexuelles et de viols de jeunes filles, a été condamné jeudi à huit années de réclusion criminelle par les assises de Saône-et-Loire, où se trouve le siège historique de cette communauté religieuse déjà éclaboussée par plusieurs scandales.
Assises de Saône-et-Loire : un religieux jugé pour viols et agressions sexuelles
Une peine de quatorze ans de prison avait été requise à son encontre, alors qu’il encourait jusqu’à 20 ans de réclusion. Jean-Dominique Lefèvre, 67 ans, qui comparaissait libre depuis le 21 mai, était jugé pour des agressions sexuelles commises entre 1991 et 1999 contre cinq fillettes, en France et en Roumanie, ainsi que pour les viols de l’une d’entre elles, Roumaine, et d’une jeune femme de 33 ans, en situation fragile et qui s’est suicidée. La Cour a retenu l’accusation de viol dans le premier cas, mais pas dans le deuxième. Le condamné a quitté le tribunal sous escorte policière pour être incarcéré.
Après plusieurs cas d’attouchements de fillettes en France, il avait été envoyé entre 1992 et 1996 en mission dans ce pays du sud-est de l’Europe. S’il a reconnu les agressions sexuelles, des «gestes déplacés», liés à des «pulsions», il a en revanche nié les viols.
L’accusé admet des caresses sur six enfants en Roumanie
Vendredi après-midi, lors de son témoignage à la barre, la première victime à avoir déposé plainte en 2006, de nationalité roumaine, a raconté que la première année où elle a connu le diacre, au début des années 1990, elle était «joyeuse de le voir». Issue d’une famille pauvre, battue par un père alcoolique, la fillette, âgée alors d’une dizaine d’années, vivait dans la rue. Elle avait trouvé refuge dans une association, qui partageait ses locaux avec la communauté de Saint-Jean.
«Le premier viol, c’était avec Jean-Dominique», a assuré la jeune femme, entre colère et sanglots, et les faits auraient eu lieu à de multiples reprises, durant plusieurs années. Elle a dit avoir également été témoin de pénétrations digitales par le religieux sur «24 ou 25» jeunes enfants dans un hôpital de Bucarest. L’accusé a de son côté admis des caresses sur «cinq autres enfants» en Roumanie.
Une femme de 33 ans sombre dans la dépression
En 2007, Jean-Dominique Lefèvre a été affecté à Beaurepaire-en- Bresse (Saône-et-Loire). Catherine, une jeune femme âgée de 33 ans, est alors très impliquée dans la communauté, dont elle s’est rapprochée en quête d’élévation spirituelle, fragilisée par des viols subis dans l’enfance. A son tour, elle porte plainte, dénonçant plusieurs rapports non consentis. C’est la quatrième victime de ce procès, et la seule qui ne pourra pas venir s’exprimer : très affectée, elle a sombré dans la dépression et dans l’alcool, jusqu’à en mourir, en 2010.
Jean-Dominique Lefèvre, qui vivait au sein de la communauté de Saint-Jean à Rimont (Saône-et-Loire), quant à lui, n’en a pas terminé avec la justice : une nouvelle plainte a été déposée en 2014 pour des attouchements à l’égard d’une fillette en Haute-Loire.
La communauté déplore des «dysfonctionnements»
Dans un communiqué, la Communauté des frères de Saint-Jean dit sa «consternation» et sa «tristesse» qu’un de ses membres «ait abusé sexuellement des personnes et les ait blessées gravement». «Nous condamnons ces comportements odieux», poursuit-elle. Elle a également déploré «les manquements et les dysfonctionnements (…) qui ont ponctué la période des faits et pour lesquels nous demandons sincèrement pardon».
A plusieurs reprises, quand les attouchements étaient dénoncés, le religieux demandait pardon à la famille et était déplacé par sa congrégation. «Aujourd’hui de tels dysfonctionnements ne seraient plus possible», a assuré toutefois la congrégation, en assurant que de tels faits seraient désormais signalés à la police.
Créée en 1975 par le père Marie-Dominique Philippe, la communauté de Saint-Jean s’est installée dès 1982 dans le prieuré de Rimont (Saône-et-Loire). Elle a rapidement rencontré un succès très important auprès des jeunes religieux et compte aujourd’hui quelque 500 membres. La congrégation a été régulièrement soupçonnée de dérives sectaires.
L’Église de France reconnaît des dérives sectaires en son sein
Le Figaro 14/11/2013
Jean-Marie Guénois. L’Église catholique, comme toute institution, n’aime pas reconnaître publiquement des scandales internes. C’est pourtant ce que vient de faire le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, en répondant officiellement à un groupe d’une quarantaine de «victimes de dérives sectaires au sein de différents mouvements d’Église et congrégations religieuses» qui avaient adressé aux évêques réunis en assemblée plénière la semaine dernière à Lourdes un «appel» pour dénoncer des «dégâts» humains dont ils ont été victimes dans le cadre des communautés dites «nouvelles» et dont les effets décrits peuvent aller de la «dépression», au «suicide» ou la «destruction de personnalités».
La nouveauté de cette affaire ne réside pas tant dans la dénonciation d’abus sexuels que quelques-uns des plaignants ont subis mais dans celle d’«abus spirituel», un concept encore peu usité. Le fondateur, ou le supérieur, utilise son aura et son pouvoir spirituel sur des personnalités souvent jeunes et fragiles, pour enfermer leur liberté dans une dépendance totale afin d’obtenir d’elles le silence absolu couvrant d’éventuels abus sexuels ou autres abus de pouvoir.
La seconde originalité tient au fait que c’est la première fois que sont mises ainsi officiellement en cause quatorze «communautés nouvelles» qui ont été et continuent d’être, en France notamment, les symboles de la «nouvelle évangélisation». Elle représente une floraison d’initiatives pastorales, souvent d’inspiration charismatique mais pas toujours, qui a comme réveillé le paysage catholique français ces trente dernières années et qui en fournit toujours la majeure partie des forces vives.
Sur les quatorze noms de communautés cités par les victimes, seuls cinq à ce jour ont été l’objet de procès canoniques ou de révélations publiques, objectifs et indiscutables: les Béatitudes(suspension du fondateur, Frère Ephraïm en 2008), la Légion du Christ (suspension du fondateur, le père Maciel, en 2006), Points-Cœur (condamnation canonique du fondateur père Thierry de Roucy en 2011), la Communauté Saint-Jean (accusations officiellement reconnues en mai 2013 par l’ordre contre le fondateur le père Philippe, décédé), les anciens collaborateurs du père Labaky (interdiction canonique de célébration en juin 2013).
Dans sa lettre, Mgr Pontier évite donc le risque d’amalgame que cette démarche collective contiendrait si l’on réduisait le dynamisme de ces communautés nouvelles aux graves fautes de quelques individus, fussent-ils des fondateurs, mais il souligne la question centrale de la «liberté spirituelle». En clair: la manipulation des consciences. «L’Évangile du Christ que nous voulons servir, rétorque-t-il, est une école de liberté spirituelle.»
Au nom «de tous les évêques», il reconnaît que des «pratiques» contraires à ce respect des consciences «nous heurtent et nous choquent». Il rappelle que par le passé les évêques «ont alerté les fidèles mais aussi les familles sur le danger de certains groupes» et qu’ils ont «interpellé des responsables» mais que «bien souvent» ils n’avaient alors reçu que «méfiance et silence» pour réponse.
Le président des évêques s’engage donc, auprès des victimes, à les aider dans leur «reconstruction» en demandant à tous les évêques de prêter à ces situations une «oreille attentive et compréhensive» – le service compétent de l’épiscopat a été de fait réformé en ce sens mercredi – et appelle les victimes «lorsqu’il y a matière» à «porter plainte».
L’un des signataires de l’appel ne tient pas à se mettre en avant puisque les signataires forment un collectif mais son autorité morale reconnue a joué un rôle décisif dans cette prise en compte épiscopale. Il s’agit d’Yves Hamant, professeur d’université émérite, spécialiste de la civilisation russe qui fut l’un des proches de Soljenitsyne. Sa famille a été concernée par les agissements du père Thierry de Roucy, fondateur du réseau Points-Cœur (qui envoie des jeunes dans les pires banlieues du monde pour un «ministère de compassion» avec les plus pauvres). Ce religieux a été condamné le 21 juin 2011, par le tribunal ecclésiastique de Lyon pour «abus sexuel», «abus de pouvoir» et «absolution de la victime» – en l’occurrence, son adjoint, un prêtre majeur qui a subi sept années d’emprise et a fini par s’opposer.
Si Yves Hamant a décidé d’agir, ce n’est pas «pour nuire à l’Église mais pour avertir et protéger les jeunes, dénoncer la manipulation des consciences et que les fruits portés par ces œuvres ne justifient plus l’omerta imposée dans les communautés, car ce sont des vies entières qui sont détruites en silence.» Il demande aussi le respect du droit canonique «séparant le for interne et le for externe» pour la liberté des consciences. En un mot que les supérieurs des communautés n’en soient plus, aussi, les confesseurs.