• 21 décembre 2024 17 h 51 min

Association GEMPPI - SECTES INFOS

Aide aux victimes de dérives sectaires / Informations / Sensibilisation / Formations

Temps de lecture : 23 min.

 

 
Bibliographie : résumé du livre de Winston Davis  « Magic and exorcism in modern Japan », Presses universitaires de Standford – Californie, 1980   (traduction de l’anglais par le GEMPPI)
 
Les informations reprises dans cette publication n’engagent que le point de vue de l’auteur de « Magic and exorcism in modern Japan »
(C’est nous qui ajoutons la plupart des sous-titres, pour améliorer la lisibilité du texte, selon ce que nous avons compris du message de l’auteur). Il se peut que la pratique de ce groupe soit quelque peu différente en France
 
 
Extrait de « Découvertes sur les sectes et religions » n° 51 du 1° octobre 2001. Le trmestriel du GEMPPI
 
 
Premier contact : un culte guérisseur
 
Ayant été invité à une démonstration publique du traitement guérisseur (Okiyomé) de Mahikari (Lumière de vérité), l’auteur nous fait part de ses observations.
Dans un local du mouvement (dojo), 20 personnes étaient assises sur le sol par couples face à face.
Certains avaient les yeux fermés et tenaient leurs mains jointes comme s’ils priaient. D’autres, face à eux, tenaient leur main au dessus du front de leur partenaire, quelque fois en psalmodiant un chant. D’autres encore, recevaient ce qui semblait être le même traitement, couchés sur le dos ou sur le ventre.
 
Ambiance théâtrale
 
Ensuite, une jeune femme demanda à l’auteur de fermer les yeux et, assise en face de lui, elle frappa 3 fois dans ses mains et commença à réciter quelque chose qui ressemblait à une incantation Shinto. Pendant 10 minutes qu’elle tenait sa main au-dessus de lui, rien ne sembla se produire. Soudain, d’une voix forte et autoritaire, elle prononça « Oshizumari » (paix, calmez-vous) 3 fois, chaque fois en élevant les mains au dessus se sa tête et en les rabaissant de chaque côté de son corps.
 
Après quoi, un peu comme un hypnotiseur de music hall, sure de l’efficacité de son art, elle lui dit doctement : « vous pouvez ouvrir les yeux maintenant ! ». Ensuite, elle lui posa ces quelques questions : « voyez-vous clairement ?», « avez-vous des vertiges ? », « avez-vous ressenti quelque chose ? »
Un peu contraint de lui faire plaisir, l’auteur lui répondit qu’il avait eu une impression plutôt paisible, comme s’il avait été en méditation.
 
Encouragée par ce résultat, elle lui demanda de se retourner. Après avoir palpé doucement les vertèbres de sa nuque, elle leva à nouveau la main pendant 2 minutes au-dessus de sa tête.
 
 

Rayons, esprits malfaisants et guérisons invisibles

 
Pendant ce temps, l’auteur dans son rôle de cobaye, recevait des enseignements doctrinaux tels que :
«  Mahikari essaie de prouver la réalité de l’existence de Dieu en démontrant ses miracles de la façon la plus directe et concrète possible. »
 
          « Comment sont réalisés les miracles ? »
 
          « Tout ce que vous devez faire, c’est de lever la main au dessus des gens et les rayons spirituels de Mahikari entreront dans leur corps, les purifieront et expulseront toutes les impuretés et les toxines qui sont à l’intérieur. Nous commençons par purifier l’âme principale, un point minuscule situé à 10 cm derrière le front. Les rayons spirituels qui entrent dans l’âme spirituelle attirent d’abord et expulsent ensuite les mauvais esprits qui se sont attachés à notre corps en provoquant des maladies et des malheurs. Ensuite, il y a divers points critiques le long du corps. Le praticien doit d’abord palper tout autour pour trouver ces endroits, puis il lève la main au dessus de
 
          l’âme principale (le point minuscule) de sorte que la main puisse agir comme une lentille pour focaliser les rayons spirituels directement sur la région souffrante. C’est le meilleur moyen de faire fondre les toxines qui se sont accumulées dans notre corps à cause des additifs alimentaires, de la pollution et des médicaments . 80 à 100% de nos maladies sont provoquées par des mauvais esprits. »
 
          « Comment le savez-vous ? »
 
          «  Vous pouvez le savoir grâce à la façon dont les mains des gens bougent lorsqu’ils reçoivent le traitement. Les mains d’une personne possédée par un esprit de serpent, bougent de cette façon : » elle pressa ses mains l’une contre l’autre et fit des mouvements sinueux, donc, qui serpentent.
 
Dans ces conditions, il n’est pas inutile de se poser des questions sur le sort des enfants ayant un besoin vital de traitement médical et dont les parents sont adeptes de Mahikari.
 
 
Spiritisme, chamanisme
 
Le dirigeant local, Yoshida Sensei, appela une jeune fille, Kanako, pour faire une démonstration.
Après avoir tenu sa main en silence pendant quelques minutes au dessus de son front, les mains de la jeune fille commencèrent à trembler. Sa tête bougeait lentement d’un côté à l’autre. Yoshida Sensei expliqua que l’esprit qui la possédait essayait d’échapper à la « Lumière » qui sortait de sa main.
 Il commença son investigation spirituelle en demandant doucement à l’esprit malin qui la possédait :
 
       –     « Etes-vous un esprit humain ? »
La jeune fille, comme en transe, hocha la tête doucement.
          « Oui ! L’esprit qui la possédait était autrefois un être humain ».
          « Depuis combien de temps êtes-vous mort ? » Continua Sensei
          « Il y a 20 ans ? Non ! Il y a 50 ans ? Non ! 300 ans ? Non ! 400 ans ? »
La jeune fille hocha à nouveau la tête pour acquiescer.
          « Quel genre de personne étiez-vous ? Un samouraï ? » Reprit Sensei.
          « Oui ! »
          « Pourquoi avez-vous possédé Kanako ? Etiez-vous amoureux d’elle ? »
          « Non ! »
          « Lui gardiez-vous rancune, a t-elle fait quelque chose de mal envers vous dans une vie précédente ? »
 
La jeune fille écrivit quelque chose sur le sol avec son doigt, comme de l’écriture automatique, que Sensei déchiffra aussitôt et nous en donna la signification.
 
Selon son interprétation, la jeune fille avait été mariée dans une vie antérieure à un samouraï. Mais elle se réincarna dans ce monde avant son samouraï de mari qui commença à devenir jaloux et à la posséder. Selon Sensei, ceci était la cause des maux de tête de la jeune Kanako.
Ensuite, d’une voix douce, comme s’il parlait à un enfant vilain, il gronda l’esprit en ces termes : « honorable esprit, ce que vous faites est mal. Si vous quittez le monde astral pour posséder Kanako, vous ne faites que reporter la pénitence que vous devez subir avant de vous réincarner. Retournez dans l’autre monde et laissez-la en paix. » Ensuite, il prononça le fameux « Oshizumari » et paraît-il, l’esprit du samouraï vengeur s’en retourna tout penaud dans le monde astral d’où il était venu.
Ainsi ont commencés pour l’auteur 6 mois de « miracles » et d’exorcismes parmi les adeptes de Mahikari.
 
 
 
Ne pensez plus , nous nous en chargeons pour vous !
 
Extraits du cours d’initiation élémentaire (Mioshie) de 3 jours sous forme d’une conférence donnée par Yoshida Sensei.
 
« A partir de maintenant, vous devez mettre de côté votre égoïsme. Vous devez vous débarrasser de l’idée que la science est tout et vous préparer à croire en l’invisible. La science ne peut pas expliquer les miracles que vous allez voir. Recevez les enseignements avec un cœur humble qui ne se pose pas de question. Mahikari ne demande pas aux pratiquants d’abandonner leurs autres affiliations religieuses. On dit simplement : essayez le traitement guérisseur de Mahikari (Okiyomé) et vous verrez. Nous critiquons seulement les religions qui ne font pas de miracles » (à notre connaissance, il n’y en a pas).
 
« Jésus et Bouddha ont réalisé des miracles en faisant Okiyomé (syncrétisme récupérateur). Cependant, les religions établies se sont progressivement transformées et de simples mouvements de spéculations philosophiques. Aujourd’hui, grâce à Mahikari, tout le monde peut réaliser des miracles et devenir des petits Jésus ou Bouddha. »
 
 
En concurrence directe avec la fac de médecine
 
Et Sensei précise : « Okiyomé guérit le corps physique en purifiant d’abord le corps spirituel. La possession spirituelle explique pourquoi les gens sont chanceux ou malchanceux. La douleur est causée par un mauvais esprit qui se développe dans le corps physique. La névralgie faciale est causée par des esprits de rancune. Les tumeurs utérines sont causées par la coagulation des injections et des médicaments, etc.
 
Mais pour éviter d’avoir des ennuis avec la justice (en France : exercice illégal de la médecine) ou avec l’Ordre des médecins (l’équivalent japonais), il ne faut pas afficher publiquement le pouvoir que nous avons de guérir et d’établir des diagnostics. En public, nous devons seulement offrir de  purifier les âmes et les corps. »
 
« Quand on meurt, les corps spirituel et astral partent pour l’autre monde. Là, l’individu doit subir diverses épreuves afin de se purifier de ses péchés et de ses impuretés, du mauvais karma du passé. En punition de ses méfaits, une personne est parfois transformée en esprit d’animal, ou les hommes peuvent être réincarnés en femmes. Il n’est pas rare de voir l’esprit d’un ancêtre prendre la forme d’un animal lorsqu’il possède un individu.
Dans l’autre monde nous continuons à souffrir des maladies qui ont provoqué notre mort dans ce monde. Cependant les membres de Mahikari ont un moyen d’éviter cela. Quand quelqu’un meurt, sa famille et ses amis se rassemblent autour du cercueil pour la veillée mortuaire et pratiquent Okiyomé sur son cadavre. Cela nettoie la source de sa maladie et allège son fardeau dans le monde astral. »
 
 
 
Pourquoi vivre heureux lorsqu’on peut vivre dans la paranoïa ?
 
Sensei continue : « la plupart des possessions des ancêtres sont causées par des « erreurs » dans le comportement rituel de leurs descendants au sujet de l’autel des ancêtres : par exemple, s’ils disposent mal les plaques commémoratives ou s’ils ne font pas les offrandes appropriées.
Si l’on met en place une nouvelle plaque sur l’autel, on demande au défunt de s’y installer. La famille doit s’excuser auprès des ancêtres pour les négligences ou les erreurs qu’elle a pu commettre lors de leur culte et les informer que leurs descendants vivent désormais à l‘Age du baptême du feu (fin des temps selon Mahikari) et que les ancêtres ne devraient donc plus rester attachés à ce monde.
 
Une fois par jour, il faut présenter des offrandes alimentaires devant l’autel des ancêtres en leur disant : « tous les ancêtres, s’il vous plaît, venez manger ! ». Quand on reçoit son salaire, il faut le présenter aux ancêtres, les remercier sincèrement et leur dire : « s’il vous plaît, utilisez la valeur spirituelle de cet argent ». Le soir, il ne faut surtout pas oublier de leur souhaiter bonne nuit, d’éteindre le luminaire et fermer la porte de leur autel.
Le matin, il faut ouvrir ces portes, dire bonjour et rallumer le luminaire. »
 
 

Le Dieu de Mahikari supplante tous les autres : il est japonais

 
Sensei reprend : « à l’origine, Dieu Su était un. Puis il créa les 48 divinités qui sont associées aux 48 idéogrammes de l’écriture japonaise. Le japonais est une langue divine parlée par les dieux comme par les esprits. Seule la langue japonaise comporte des mots ayant une puissance magique et automatique (kotodama). Comme elles sont remplies de kotodama, des prières comme celle de l’exorcisme (Amatsu Norigoto), ne peuvent être traduites dans d’autres langues » (ceci rappelle la Bible en latin au moyen âge).
 
« Les dieux se divisent en 2 camps :
Les divinités sévères ou du feu, directement sous le contrôle du Dieu Su (qui ne rigole donc pas), et les dieux complaisants de l’eau, ou divinités secondaires, dispensatrices des richesses et des désirs matériels. Les religions établies (bouddhisme, christianisme, shintoïsme…) vénèrent exclusivement les divinités secondaires. Partout dans le monde, les hommes sont affamés de plaisir sexuel et d’argent. Même au Japon, les gens ont été infectés par l’esprit de l’individualisme, le libéralisme et la démocratie ! A partir de maintenant, les choses vont empirer. Finalement, il ne restera qu’un dixième de la population mondiale.
Parmi ceux-ci, les membres de Mahikari formeront la plus haute classe. Diverses maladies mystérieuses se combineront à la pneumonie pour provoquer des épidémies incurables.
Les gens deviendront si misérables qu’ils mourrons fous. Finalement, des queues de gens désespérés se formeront devant les maisons des membres de Mahikari pour recevoir Okiyomé.
Ceux qui sont fidèles de Mahikari aujourd’hui, se purifient afin de devenir le Peuple semence de la glorieuse société théocratique du futur. »
 
 
Un peu d’histoire
 
 
Okada Yoshikazu (rebaptisé Kotama), fondateur de Sukyo Mahikari, a servi dans la garde impériale japonaise pendant la dernière guerre mondiale. Combattant pendant la guerre du Pacifique, il fut gravement blessé au dos en tombant de cheval.
Revenu au japon, les médecins lui découvrirent une tuberculose dans la colonne vertébrale et ne lui donnèrent plus que 3 ans à vivre. Il décida alors de consacrer le peu de temps qu’il lui restait au service de Dieu et de l’humanité.
Pour accomplir son vœu, il investit toutes ses économies dans 4 entreprises fabriquant des avions militaires pour l’armée de l’air japonaise. Quand ses usines furent détruites par le bombardement de Tokyo en 1945, le futur Sauveur se trouva ruiné.
 
 Comme d’autres dans la même situation, Okada se tourna vers la religion, devenant un membre dévoué de l’Eglise Messianique mondiale « Sekai Kyusei kyo » (voir notre précédent numéro), qui enseignait que la maladie et le malheur sont provoqués par la « poussière » qui s’accumule sur la surface de l’âme, et vendait des amulettes censées produire des miracles en grand nombre. En 1959, Okada eut une vision qu’il interpréta comme une révélation du Dieu Su et de la mission de purification qui allait lui être confiée. A part son obsession pour les mauvais esprits, il n’y avait guère de différence entre le nouvel évangile d’Okada et celui de l’Eglise Messianique Mondiale.
A mesure que le nombre de ses disciples augmentait, Okada s’attribua des titres de plus en plus ronflants : Guide spirituel, Maître (Oshienushi-sama), Sauveur (Sukuinushi-sama), Messie numéro un, et enfin Phénix sacré. En 1974, Okada mourut de maladie.
 
 
Luttes fratricides pour le pouvoir
 
Sekiguchi Sakae fut désigné comme successeur par Okada Kotama. Cependant, Sachiko, la fille adoptive du Messie défunt, entendait prendre les rênes du pouvoir. L’affaire fut portée en justice, laquelle trancha en faveur de Sekiguchi.
Ceci n’empêcha pas Sachiko en 1978, de prendre en main une majorité d’adeptes de Mahikari et principalement hors du Japon.
 
Depuis elle se fait appeler Okada Keiju ou Oshinushi-sama. Ses fidèles japonais sont convaincus que les rayons spirituels circulant entre elle et le Dieu Su sont extrêmement denses et qu’elle est capable de lire dans les pensées des gens. Certains vont jusqu’à dire qu’elle est à moitié divine et qu’ils se sentent en sécurité auprès d’elle.
 
 
Les recettes du succès
 
a) Le contexte – Mahikari est l’une des multiples sectes et petites religions qui surgirent après l’effondrement du culte shinto de l’empereur japonais suite à l’humiliante défaite de 1945 et de la misère sociale qui s’en suivi.
Comme ces mouvements, sectaires pour une part, demeurent florissants actuellement, il est clair qu’ils ne jouent pas seulement un rôle d’anesthésique en période de crise, mais qu’il s’occupent aussi du pathétique de la condition humaine.
 
b) Syncrétisme démagogique – L’évangile de Mahikari est un mélange de croyances appartenant à plusieurs traditions. On y trouve du shintoïsme, les enfers bouddhiques, de l’eschatologie chrétienne, de la théosophie, de l’occultisme, des influences de l’écrivain de fictions historiques James Churchward etc. Mais les principales croyances de Mahikari sont celles qu’Okada avait emprunté à l’Eglise Messianique Mondiale dont il avait été adepte et à sa  secte mère : Omoto (voir notre précédent numéro), fondée en 1892 au Japon.
 
c) Les témoignages de miracles – Par ailleurs, les histoires merveilleuses de miracles et de possessions colportées lors des conférences, sont en fait des versions modernes de contes traditionnels et populaires du shintoïsme japonais. Par exemple, la croyance populaire admet qu’aujourd’hui le dieu dragon Ryujin continue à purger son karma dans la forêt. C’est la raison pour laquelle les bûcherons japonais seraient si souvent atteints de surdité, car ils abattent des arbres ou Ryujin travaille. Tout cela explique l’attrait suscité par la secte au Japon.
Nombre de témoignages entendus dans les dojos de Mahikari du Japon sont des histoires de fantômes de ce cru (avec des versions quelque peu occidentalisées en France).
 
 
A Mahikari, la science est disqualifiée
 
A Mahikari, presque tous les aspects de la doctrine sont des exemples de « déviance cognitive ». La médecine y est rejetée au profit de la magie. On y proclame aussi que l’élite de la société (juristes, médecins, philosophes, prêtres etc.), brûlera en enfer.
 
On y méprise la version de l’histoire enseignée dans les écoles publiques, accusée d’être inspirée des communistes. La science y est rabaissée au profit de croyances superstitieuses qui restent à démontrer, et l’on y abandonne la psychologie pour la parapsychologie.
Bien que les sectes soutenant ce genre de point de vue fassent sourire les gens peu influençables, elles peuvent avoir prise sur des personnes fragilisées, car leur déviance a justement pour fonction de maintenir l’atmosphère émotionnelle nécessaire pour faire prospérer la féerie du monde des miracles, dont l’irréalité et l’exclusivisme implique l’isolement de l’individu dans son groupuscule et un attachement aussi intense que les espoirs extraordinaires suscités.
 
Ceci explique que la plupart de ceux qui rejoignent Mahikari, sont motivés par des besoins humains graves, comme la maladie ou des relations personnelles difficiles. La santé défectueuse semble être la raison prédominante de l’adhésion.
 
 
Miracles ?
 
Le fond de commerce de Mahikari est avant tout le miracle. Sur 688 adeptes que l’auteur a interrogé, seuls 12 d’entre eux avouèrent n’avoir expérimenté aucun miracle depuis qu’ils avaient adhéré à ce mouvement. Ensuite l’auteur a classé les miracles en 7 catégories :
 
1)    Les miracles physiques (j’ai guéri la maladie de mon chat ; j’ai réparé le ventilateur électrique en lui donnant Okiyomé ; j’ai fait changer le climat, etc.).
2)    Les miracles de coïncidence (par un hasard extraordinaire, j’ai rencontré un vieil ami à la fête de Tokyo, etc.).
3)    Les miracles de prosélytisme ou évangélisateurs (mon mari à cessé de critiquer Mahikari, etc.).
4)    Les miracles financiers (j’ai trouvé un travail, etc.).
5)    Les miracles spirituels (un esprit de renard a disparu etc.).
6)    Les miracles dans les relations humaines et familiales (je me suis réconcilié avec mes parents, etc.).
7)    Les miracles scolaires (j’ai réussi mon examen d’entrée au collège, etc.).
 
 
Des superstitions qui ligotent et qui rapportent
 
 

Omitama, instrument de dépendance superstitieuse

 
Les adeptes de Mahikari refusent, bien sûr, de considérer leurs pratiques comme de la magie, mais l’auteur trouve qu’elles en ont toutes les caractéristiques.
La nature objectivement magique de Mahikari est évidente lorsqu’on se penche sur les croyances et les pratiques relatives aux amulettes (Omitama) censées transmettre les rayons spirituels du Dieu Su par l’entremise du leader de Mahikari (Sekiguchi Sakae ou Keiju Okada, selon le groupe rival auquel on appartient) , qui de ce fait possède le monopole sur la divinité la plus élevée du cosmos (ce qui exclut toute concurrence)
 
Quand le néophyte reçoit son amulette (Omitama) à la fin du cours de formation élémentaire, on lui dit d’y attacher plus de prix que sa propre vie. Il est préconisé de n’enlever l’amulette que lorsqu’on prend un bain (en l’absence toutefois d’un conjoint opposé à Mahikari, car il risquerait de l’ouvrir) ou si l’on dort nu. Si l’on dort en pyjama, il convient d’y accrocher dessus l’amulette, avec une épingle de sûreté, pour éviter qu’elle touche le sol. Si on la laisse tomber, il faut avertir immédiatement le siège central de Mahikari à Tokyo. Si Omitama est tombée dans un endroit sale, c’est l’annonce d’un désastre imminent, ou le signe qu’on a commis un péché envers le Dieu Su ou envers les ancêtres défunts.
 
Laisser tomber l’amulette ou la mouiller peut la déconnecter de Dieu. Pour la rebrancher, il faut la rapporter au dojo et payer 100 000 yens pour demander pardon.
 
De plus, il faut s’assurer qu’on a régulièrement versé la cotisation mensuelle à Mahikari, car cet argent est offert au Dieu Su pour rester connecté le mois suivant.
 
 
Un pet de travers peut-être mortel
 
Il est arrivé une fois que quelqu’un vérifie l’amulette (Omitama) d’un adepte qui était décédé récemment. Il s’est aperçu que le manuscrit manquait à l‘intérieur de l’amulette. Sensei, l’enseignant de Mahikari, en a conclut que la personne en question était morte pour cette raison.
En règle générale, les objets magiques comme les amulettes sont entourés de tabous qui soulignent la réalité de leur pouvoir. A la fin, l’objet perd son caractère symbolique et devient un agent actif ou un sujet lui-même.
 
 
Le verbe divin contre les mauvais présages
 
Pour les gens rationnels, les mots n’ont d’effet que sur ceux qui les comprennent. Pour Mahikari, la langue des dieux (le japonais) a un pouvoir magique, comme on l’a vu précédemment (page 5). Pour le Messie Kotama Okada, les mots sont des acteurs indépendants reliés directement aux événements du monde physique. Un bon magicien peut donc changer le monde uniquement par des mots.
 
Réciproquement, la fréquence des événements est une indication que des mots ont été prononcés. Ainsi derrière tous les événements, il y a une intention, qu’elle soit de ce monde ou de l’au-delà. C’est la logique des présages.
Souvent le présage est compris comme l’avertissement d’un ancêtre. Celui qui détecte un présage peut, s’il en tient compte, guérir des maladies qui affligent des membres de sa famille ou éviter des malheurs dans le futur. Les présages sont donc des événements qui expriment la volonté de l’invisible. Reste à les interpréter. Il y a autant d’interprétations que de voyants ou de religions occultistes.
 
Exemple proposé par un ex adepte de Mahikari : je remarque un morceau de papier qui traîne par terre, est-ce un présage ? De quel danger suis-je prévenu ? Quelle est la menace ? Qu’est-ce que mes ancêtres me demandent de faire sous peine de représailles ?
 
 
La magie : distributeur rapide et automatique de super pouvoirs
 
Entre un désir et son accomplissement, dans la magie, il n’y a aucun intervalle. Le magicien est donc un expert en efficacité (le leitmotiv de Mahikari). Comme les médiums, il obtient par ses recettes, la réponse ou réaction appropriée des dieux et des esprits .
 
A Mahikari on critique régulièrement les pratiques ascétiques et disciplines traditionnelles de méditation, parce qu’elles prennent trop de temps et qu’elles sont trop difficiles à accomplir pour une personne moyenne. Les membres de Mahikari prétendent acquérir des dons surnaturels en seulement 3 jours, alors qu’il faut, paraît-il, des années à un ascète pour les maîtriser.
Ainsi la prière est inutile car elle prend trop de temps, tandis qu’avec Okiyomé, si quelqu’un a une crise cardiaque, il suffit de lever la main (Okiyomé), et tout s’arrange.
« Juste essayez et vous verrez ! », est un slogan sans cesse répété par les adeptes. Cette insistance à prouver l’existence des esprits de manière empirique au travers d’expériences concrètes de « miracles » procure aux adeptes de Mahikari l’impression que leur croyance est supérieure à toutes les autres.
 
 Il ignorent certainement qu’il existe un nombre non négligeable de mouvements et de sectes ayant les mêmes prétentions, avec les mêmes témoignages de « miracles » instantanés, avec cette différence qu’ils leurs attribuent des causes très différentes. On trouve aussi bien des églises ou mouvements guérisseurs d’inspiration monothéistes, que panthéistes.
 
 
Quand Okiyomé ne produit pas le miracle espéré
 
Quand la magie d’Okiyomé de marche pas, son échec éloigne beaucoup de gens du dojo. Compte tenu des espérances miraculeuses mirobolantes de départ, peu ont la patience ou le désir d’attendre la magie plus lente de la consolation religieuse. Par contre, ceux qui restent, malgré l’échec thérapeutique ou magique d’Okiyomé, se hissent à un niveau plus spirituel. Ils en concluent que leur échec est dû à une situation particulière qui a amené le Dieu Su à exercer sa magie de façon inattendue ou invisible pour l’instant car de nature spirituelle (Voir annexe C).
Ainsi, les contradictions internes sont résolues, aplanies ou annulées (les autres mouvements guérisseurs, Pentecôtistes, IVI, Science Chrétienne, Antoinistes…, fournissent exactement les mêmes explications en cas d’échec).
 
Les informations venant de l’extérieur et entrant dans le système ne sont acceptées qu’après avoir été correctement filtrées et rendues conformes aux axiomes ou présuppositions de base du système, qui devient inattaquable dans l’esprit de l’adepte.
 
 
Les effets sur le mental de l’exorcisme, de la possession et des superstitions
 
 
La possession et l’exorcisme
 
Selon l’auteur, les adeptes de Mahikari ont tendance à dire qu’ils ont éprouvé exactement ce qu’on leur avait dit qu’ils ressentiraient au cours de la formation. Ils affirment que lorsqu’ils ont été soumis aux investigations spirituelles de leur formateur, leur tête s’inclinait automatiquement en réponse aux questions de l’exorciste. Presque tous ont déclaré qu’ils avaient été pleinement conscients de tout ce qu’il se passait pendant le rituel. Ceci est une réaction orthodoxe, puisque tous sont informés à l’avance qu’ils se souviendront de tout quand le traitement sera terminé. Beaucoup de ces gens ont déclaré qu’ils pouvaient sentir les toxines fondre dans leur corps et descendre dans leur nuque, une autre réponse orthodoxe. Cependant , certaines personnes n’ont rien ressenti.
 
Les bénéfices religieux et pratiques de ce rituel s’appliquent autant à l’exorciste qu’à son partenaire. Selon Mahikari, en donnant le traitement (Okiyomé, avec la main levée sur le patient) à autrui, l’exorciste se nettoie lui-même et s’élève spirituellement.
Il est même possible de guérir ses proches, de faire du bien à ses ancêtres dans le monde astral, indirectement en donnant Okiyomé à des étrangers au dojo. Beaucoup d’adeptes affirment ressentir de la sérénité, une profonde satisfaction et l’impression d’être en sécurité après avoir passé une soirée à lever la main au dojo, sachant que cela guérit les maladies et prémunit contre les dangers, maladies et malheurs à venir.
 
Nous connaissons d’ailleurs un ex adepte de Mahikari qui a démissionné de son travail à plein temps afin de travailler à temps partiel de manière à pouvoir pratiquer encore plus Okiyomé au dojo. Il est maintenant en difficulté financière.
 
 
Pour Mahikari, au départ tous sont possédés de démons
 
Les pratiques de Mahikari sont nettement apparentées aux scénarios de possession des médiums et des chamans qui se laissent investir par les esprits à la demande de leurs clients. Dans de tels cas, l’exorciste induit un état de possession chez son partenaire médiuminique. Le rituel est donc clairement établi et contrôlé.
 
 A Mahikari, lorsque les gens viennent au dojo avant d’être adeptes, ils ne savent pas qu’ils sont possédés. C’est ensuite qu’on les persuade de leur situation. Si bien que finalement les adeptes recherchent volontairement et apprennent à réaliser à la fois la possession et l’exorcisme. Leurs expériences spirituelles, leurs sentiments , leur rôle socio-religieux sont tous des formes de comportements appris et transmis dans des modèles déterminés, qui font parties d’un Syndrome du Salut se composant d’un Problème, d’un Idéal et d’un Chemin.
 
Le fondateur de Mahikari, Okada, a vu le Problème comme de la poussière sur l’âme causée par le péché, le karma et les mauvais esprits. Cette contamination est la source de maladies, de pauvreté, de guerres et d’autres désordres sociaux. L’Idéal sera atteint dans un monde utopique sous l’autorité de l’empereur japonais, où les disciples de Mahikari s’élèverons au sommet du pouvoir et seront respectés. Le Chemin pour atteindre cet Idéal est Okiyomé (la main levée), chaque miracle réalisé dans le dojo confirmant le Plan du Dieu Su.
 
 
Possession ou hypnose ?
 
Dans les sectes de ce type, la carrière religieuse du néophyte débute souvent par une expérience de salut profondément émotionnelle. Le Syndrome de Salut lui-même, parce qu’il créé une telle tension entre le Problème (crainte supplémentaire insupportable) et l’Idéal (espoir supplémentaire inconcevable), génère souvent des états de conscience altérés. Du moins, beaucoup de gens sont incapables de s’approprier personnellement le Chemin du Salut, et donc d’alléger cette tension (systémique), jusqu’à ce qu’ils soient tombés dans un état d’esprit dissociatif.
 
Mais un tel pic émotionnel ne peut jamais être maintenu longtemps et au fur et à mesure que le sujet se « nettoie », il est supposé exhiber moins de possessions spirituelles, signifiant que son niveau spirituel s’est élevé, ainsi que son immunité à l’action des esprits possesseurs. Le tout doit mener à une routine sanctifiée. Les états de conscience modifiés initialement induits par la secte sont finalement transformés par des modes de pensée et de comportement modifiés, mais soutenus. La dissociation doit céder à l’organisation et à la discipline du fidèle.
 
Dans les mouvements qui institutionnalisent « la serre chaude » de l’émotion et de l’espérance, les expériences dissociatives sont souvent induites au moyen de la suggestion hypnotique.
La littérature et les publicité de Mahikari sont remplies d’images et d’histoires décrivant très en détail le comportement des personnes qui reçoivent Okiyomé. Lors du cours de formation, certains qui y assistaient, bougeaient leurs mains dans une imitation semi-consciente des mains du conférencier, « répétant » ainsi les mouvements provoquées par les esprits qui les posséderaient bientôt.
 
Les témoignages et la vision fréquente d’autres personnes possédées par des mauvais esprits donnent l’impression que la possession et l’exorcisme sont tout ce qu’il y a de plus réel. Il y a là suffisamment d’éléments conditionnant pour induire ou programmer les comportements conformément à la doctrine.
 
 
Bouffées délirantes pour les plus fragiles
 
Beaucoup de gens rejoignent Mahikari à un moment où ils sont dans un état de prostration extrême (par exemple lorsqu’ils ont appris qu’ils avaient une maladie incurable). Cette inclination d’esprit a naturellement tendance à augmenter leur prédisposition à la suggestion, en particulier s’ils croient que Mahikari est leur dernière chance dans la vie.
 
Quand ces personnes font l’expérience d’un effondrement nerveux ou d’une transe profonde, elles indiquent là un certains degré de prédisposition à l’hystérie. A ce moment là, l’imagination exacerbée a tendance à se confondre avec la réalité.
 
A Mahikari on affirme ne pas pratiquer l’hypnose, et nous pensons qu’ils le croient sincèrement parce qu’ils ont tout simplement donné à cette pratique un autre nom.
 
 
Effets psychosomatiques et thérapeutiques
 
Si l’on fait miroiter à des gens qui ont raté leur vie ou dont la vie est menacée qu’ils vont devenir des surhommes invulnérables, on imagine assez bien que cela peut avoir un effet bénéfique (temporaire) sur leur moral et donc leur psychisme, jusqu’à ce qu’ils soient confrontés à nouveau à la dure réalité de la vie, sauf si on les entretient dans cette idée tout en les isolant du monde.
 
Dans la pratique d’Okiyomé (main levée pour purifier, guérir) le sujet est dans une position passive et dépendante. Il doit compter sur son partenaire pour le mettre en « transe », pour interroger, réprimander et chasser les esprits qui le possède, et enfin, pour prononcer Oshizumari (comprenez : « abracadabra ») au dessus de lui et le ramener dans le monde de tous les jours. Il peut se laisser aller à de la régression infantile.
 
Par contre, l’exorciste est le partenaire responsable. Le désir d’être un exorciste, comme le désir d’hypnotiser les autres, peut-être relié à un besoin infantile d’omnipotence magique. Quand les membres du dojo lèvent la main (Okiyomé) ce n’est pas seulement pour faire un exorcisme spirituel (avec parfois les effets psychologiques mentionnés ci-dessus), ils assument aussi le rôle de thaumaturges capables de réparer miraculeusement les automobiles, de guérir, de changer le climat, etc. Le souhait de chaque adepte est d’accéder à ce rôle dominant. C’est un rituel d’interaction sociale qui permet aux gens d’échanger progressivement leur passivité, leur frustration et leur vulnérabilité contre la position active du magicien qui contrôle le monde. Pour ceux qui sont dans une impasse psychologique, ce rituel peut avoir un effet thérapeutique temporaire.
 
A cela ajoutons l’amulette (Omitama) protectrice, à laquelle les membres attribuent leur tranquillité d’esprit par le simple fait de la posséder, si toutefois ils ne l’oublient pas à la maison lorsqu’ils partent en vacances.
 
Enfin Okiyomé permet de se créer un nouveau personnage. L’adepte qui a des miracles spectaculaires, divertissants ou émouvants, à raconter à la fête mensuelle, devient le centre d’intérêt du groupe (certains peuvent être tentés d’amplifier, de déformer ou d’inventer des faits). Okiyomé peut être vu comme un processus rituel par lequel la dignité et la valeur d’une personne sont redécouvertes et affirmées, même si c’est artificiel (parce que ceci ne fonctionne qu’en ce milieu restreint et fermé).
L’efficacité du rituel est augmentée par l’impression que quelqu’un s’intéresse suffisamment au sujet pour réprimander les mauvais esprits qui le tourmentent. Enfin, un allié.
 
 
 
ANNEXES
 
 
Annexe A :
Yoshida Sensei met fin à la poisse grâce à Mahikari
 
En 1957, le père de Yoshida est tombé gravement malade de la goutte et en est mort. En 1964, la fille de Yoshida a souffert d’un colon entortillé qui a nécessité une intervention chirurgicale immédiate. Trois jours plus tard, elle décédait suite à des complications. En 1967, la mère de Yoshida est tombée malade d’un cancer de l’estomac et malgré que Yoshida ait consulté des médiums, elle est décédée des suite de sa maladie. C’est à peu près à cette époque que Yoshida et sa femme ont commencé à souffrir de maux d’estomac. Ils se sont alors mis tous les deux à suspecter que leur famille était victime d’une malédiction. Dans leur détresse, ils ont d’abord vénéré un dieu, puis un autre et se sont d’avantage préoccupés de l’autel de leurs ancêtres. De fil en aiguille, il sont devenus membres de Mahikari en 1969.
Mais rien n’y fît, car peu après, le pied de leur fils se trouva paralysé. Un médecin diagnostiqua la polio. Mais d’après Mahikari, la maladie était probablement un avertissement des ancêtres défunts qui voulaient que les Sensei déplacent leur autel qui était installé au-dessus d’un placard. Se soumettant à la volonté des morts par entremise du voyant de Mahikari, Les Sensei ont donc replacé l’autel à la place d’honneur. Ils ont ensuite pratiqué Okiyomé sur leur fils qui fut bientôt complètement guéri.
La maladie avait manifestement été provoquée par leurs ancêtres, agacés par les cliquetis des tiroirs du placard sur lequel leur autel avait été installé.
 
Ensuite, Mme Sensei se trouva possédée par les esprits des ancêtres de familles du voisinage. Chaque fois qu’elle recevait un message, elle fonçait chez ses voisins pour les prévenir : « votre oncle Untel m’est apparu et a dit qu’il a besoin d’une nouvelle plaque commémorative sur son autel » ou encore « le grand-père défunt Untel veut qu’on change son autel de telle façon ». Au début, les voisins semblaient être contents de recevoir ces communications de l’autre monde, mais ils finirent par trouver pesantes ces intrusions constantes dans leur vie privée. Ils coupèrent donc les relations avec les Sensei qui devenaient trop envahissants. Ils firent même pression sur les grand-parents de Mme Sensei pour qu’elle cesse son trafic morbide avec les morts.
 
La leçon de l’histoire, c’est toujours, qu’en définitive tout à tourné à l’avantage des adeptes de Mahikari. En effet, il advînt un beau jour qu’un des voisins qui boudaient les Sensei à cause de leurs pratiques, se retrouva bien malade et fît appel à eux pour l’aider. Ils redevinrent amis et le voisin se convertit à Mahikari (encore un « miracle »).
 
 
Annexe B :
Superstitions, transes hallucinatoires, hystérie et une enfant choquée. Que de miracles !               
 
Le mari d’Eiko est exceptionnellement fervent pour un jeune homme de son âge (23 ans). Un jour qu’il n’avait plus de peinture, il partit en racheter chez son fournisseur afin de terminer son travail. Alors qu’il était en chemin, il s’assura comme il le faisait constamment comme un tic nerveux, qu’il portait bien son amulette (Omitama) sous sa chemise. Effaré, il s’aperçut qu’elle ne reposait plus sur sa poitrine, mais qu’elle avait glissé par dessus son épaule et pendait dans son dos, près de sa nuque. C’est juste à ce moment qu’il remarqua dans son rétroviseur que son camion avait échappé de justesse à une collision par l’arrière avec un autre véhicule. Il en conclut que son amulette sentant le danger, s’était déplacée dans son dos pour le protéger (encore un « miracle »). Mais à aucun moment, il ne s’est demandé si l’accident qu’il avait failli avoir n’était pas dû au fait qu’il se retournait en conduisant.
 
Quant à Eiko, elle admet qu’elle ne peut pas savoir quand un esprit s’approche d’elle, mais elle dit être consciente de sa présence au moment où il entre dans son corps. Ceci peut arriver lorsqu’elle marche dans la rue. Le premier signe est une sensation de pression énorme sur sa poitrine et son épaule droite. Son mari aussi a déjà été possédé une fois par un esprit de renard alors qu’il était au lit . Heureusement, il a vite récité la prière de l’exorcisme (Amatsu Norigoto) et le renard a disparu (encore un « miracle »).
 
Sous l’influence d’Eiko, ses parents et sa sœur aînée ont finalement suivi le cours de formation de Mahikari. Pour recevoir leurs amulettes, toute la famille s’est rendue au dojo d’Osaka. Après la cérémonie, quelqu’un a donné Okiyomé (main levée purificatrice) à la petite nièce d’Eiko qui était venue avec eux. Malheureusement, la petite fille fut prise d’une crise de possession démoniaque et commença à courir dans tout le dojo. Yoshida Sensei, le responsable du lieu, prit les choses en main et interrogea lui-même l’esprit. C’est l’arrière grand-père de l’enfant qui se manifesta spirituellement à Yoshida pour lui dire ceci : « quand j’étais vivant, j’étais détesté par toute ma famille, qui d’ailleurs, a été contente de ma mort. Maintenant, je suis tombé au plus profond de l’enfer. Sortez-moi de là ».
Après une heure d’agitation et d’interrogation, Yoshida prononça enfin Oshizumari (comprenez : « Abracadabra »).
 
Bien que l’enfant semblait se remettre un peu de ses émotions sur le chemin du retour, sa mère et ses grand-parents étaient épouvantés par ce qui lui était arrivé.
Yoshida tenta de leur expliquer que sans cette manifestation démoniaque, l’enfant serait encore possédée par le mauvais esprit, sans même que personne ne le sache.
Eiko profita de la situation pour les avertir que s’ils ne changeaient pas leur autel des ancêtres immédiatement, quelque chose de terrible arriverait à la famille.
De retour chez eux, il racontèrent toute l’affaire au père de l’enfant, qui naturellement devînt furieux au point d’interdire à sa femme de retourner au dojo de Mahikari.
Peu de temps après, les parents d’Eiko cessèrent définitivement de fréquenter le dojo. De plus, il n’ont jamais remanié leur autel des ancêtres. Eiko, par contre, était bouleversée de ce que sa tentative de recruter sa famille pour Mahikari se soit terminée de façon aussi traumatisant. Selon Yoshida, le leader local de Mahikari, l’opposition de la famille d’Eiko est l’œuvre d’un esprit vengeur qui les possède tous.
 
 
Annexe C :
Mahikari a réponse à tous ses échecs, qui sont transformés en miracles
 
Monsieur Wakimoto souffrait d’un cancer de l’estomac en phase terminale. Lui et son épouse rejoignirent Mahikari espérant un miracle.
Malgré leur pratique assidue et le changement de leur autel des ancêtres, l’état de M. Wakimoto empirait. Le reste de sa famille l’exhortait d’accepter des soins médicaux, mais il préféra s’en remettre entièrement au dieu Su. Après que l’esprit de son beau-père défunt lui soit apparu, la foi de Mme Wakimoto devint inébranlable. Même l’état de santé de son mari qui se détériorait rapidement ne pouvait plus la faire douter de l’existence et du pouvoir du Dieu Su.
 
Après la mort de son mari, Mme Wakimoto reconstitua, avec l’aide de yoshida Sensei, le dirigeant du dojo, une histoire spirituellement orthodoxe des événements. Ceci l’aida, sans remettre en cause Mahikari, à accepter la mort de son mari et celles d’autres membres de sa famille, malgré sa fidèle pratique religieuse.
L’explication était donc la suivante : les ancêtres de monsieur Wakimoto étaient des guerriers qui avaient exécuté autrefois un certain nombre de paysans et de citadins. Ces victimes sont ensuite devenues des esprits de rancune qui ont possédé tous les membres de la famille. Mme Wakimoto a aussi suggéré que le corps de son mari n’était peut-être pas capable de s’adapter aux « changements de l’univers », c’est à dire, à l’intensité croissante du feu et de la lumière provoquée par le retour des divinités sévères qui émanent du Dieu Su.
 
Mme Wakimoto a été si bien consolée ou aveuglée qu’elle semblait être devenue insensible au point, d’accuser son pauvre mari défunt de sa propre mort et ceci, de façon à ce que Mahikari soit excusé pour son impuissance.
 
Avec l’aide de Yoshida Sensei, elle en arriva aussi à considérer la mort de son mari comme un sacrifice pour le compte de la famille entière. Le sacrifice de la vie de son mari étant censé sauver ses ancêtres et supprimer la malédiction du cancer sur sa famille une fois pour toutes. Ainsi, loin de les laisser tomber, le Dieu Su était encore à l’œuvre en aidant tous les Wakimoto à se purifier.
La foi et la théodicée de Mme Wakimoto se sont développées à mesure que l’espoir dans les miracles s’affaiblissait.
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