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04/02/2013
Sectes en Belgique: qu’est Sahaja Yoga ?
Un rapport secret de la Sûreté de l’Etat a été divulgué ce samedi dans la presse. Rédigé en octobre 2012, il étudie les faits et gestes d’organisations sectaires et notamment l’influence qu’elles pourraient avoir sur certaines institutions et sur les hommes politiques dans leurs décisions. Parmi les organisations citées, on trouve la Scientologie, les Frères musulmans mais aussi Sahaja Yoga. Mais qu’est au juste ce mouvement ?
En novembre 2004, le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) avait été interpellé à propos de Sahaja Yoga. Voici les grandes lignes de l’avis émis par le centre.
Sahaja Yoga ? « Une technique de méditation enseignée par NirmalaDevi, appelée ShriMataji (sainte mère) ou Adi Shakti (mère primordiale) par ses adeptes. Née en 1923 à Chindwara (Inde), elle a grandi dans un milieu protestant prospère. Comme pour d’autres figures spirituelles indiennes, toutes sortes de miracles se seraient produits dans son enfance. Elle commença des études de médecine mais ne les aurait pas terminées. Enfant, elle passa beaucoup de temps dans l’ashram du Mahatma Gandhi. Dans les années 1960, elle serait allée en apprentissage chez plusieurs gourous, dont Rajneesh [Osho]. C’est en Angleterre que Sahaja Yoga commença à se développer en tant qu’organisation. »
Question recrutement : « Sahaja Yoga se présente au public et aux candidats éventuels de manière trompeuse. Prétendant ne pas être une religion dogmatique et organisée, elle ne demande pas d’acte de foi. Sahaja Yoga se présente comme une pratique de yoga, de méditation, et l’expérience aide l’homme à relaxer et à atteindre la ‘réalisation du Soi’. En fait , c’est un culte syncrétique basé sur la tradition hindoue et intégrant des éléments d’autres religions. Les pratiques et rituels spécifiques veulent amener progressivement le candidat à reconnaître le statut divin de NirmalaDevi et à vouer une entière dévotion à sa personne. NirmalaDevi conseille à ses adeptes de ne pas dévoiler tout de suite aux nouveaux venus la nature véritable de l’organisation, mais de les y introduire graduellement. Se présenter de la sorte est trompeur lorsque cela s’adresse à un public non informé, en particulier des jeunes. »
Sur les pressions : « Le processus de socialisation au sein de l’organisation est fonction de facteurs tels que la situation géographique, la position de l’adepte dans l’organisation ou le degré de son engagement (à plein-temps ou non, en ashram ou non). Certains restent à la périphérie de l’organisation. Ils se contentent de la méditation quotidienne, qui ne représente rien de plus qu’une technique de relaxation. Certains membres, par contre, s’engagent pleinement au point de considérer les paroles de ShriMataji comme la vérité absolue et de s’y conformer complètement. L’organisation repose sur une relation d’autorité directe et absolue avec NirmalaDevi. Ses paroles et ses écrits ont valeur de vérité absolue. »
Sur les mariages : « La procédure veut que le ou la partenaire de mariage soit choisi(e) par la fondatrice, mais certains membres estiment qu’il s’agit d’un libre choix. Lorsque la personne candidate au mariage s’adresse au responsable de l’organisation en Belgique, le dossier est transmis à la fondatrice. Dans ce cas, le choix du ou de la partenaire n’est pas effectué par l’intéressé(e). Généralement, le mariage se déroule à l’étranger, surtout en Inde, selon les rites de l’organisation avant un mariage civil en Belgique. »
Sur les enfants : « Les parents sont encouragés à placer leurs enfants dès leur plus jeune âge dans un internat de l’organisation, à Rome pour l’école maternelle (à partir de 4 ans), en Inde pour la formation scolaire primaire et secondaire (à partir de 6 ans). L’intégration dans le groupe doit prendre le pas sur tout lien naturel. La séparation, géographique et émotionnelle, des jeunes enfants d’avec leurs parents pour de longues périodes ininterrompues (à Rome, deux fois trois mois par an; en Inde, jusqu’à neuf mois par an) place ces enfants dans une situation à risques pour leur développement personnel. Ils se retrouvent dans un environnement coupé des normes et valeurs de la société et cette formation scolaire n’est pas automatiquement reconnue en Belgique. La distance et l’isolement de l’école ne facilitent pas des informations concrètes et fiables concernant la qualité de la formation scolaire dispensée en Inde et les conditions de séjour qui y prévalent réellement. »
C.Le
Crédit photo : shrimataji.org