Tiré de « Découvertes sur les sectes et religions » n° 43 du 01.10.1999, le trimestriel du GEMPPI
Revu le 01. 06 . 2011
Le REIKI en quelques lignes
En quelques mots, on pourrait dire que le reiki est simplement un rituel magique de guérison, s’inspirant plus ou moins du bouddhisme et rien d’autre.
Le problème est qu’il tente habituellement de se faire passer pour une « technique énergétique » et comme tout le monde le sait, les mots sont piégés; les énergies en question n’ont rien à voir avec la physique et relève tout simplement du catéchisme orientaliste.
On se retrouve « Maître reiki », évidemment sans pré-requis puisque c’est du vent, en quelques week-ends de formation, ce qui est flatteur au prix de peu d’efforts, pour un coût de 2500 à 4000 € en moyenne: un beau business
Cette croyance est souvent un vecteur de dérives sectaires (sans être une secte en soi, comme la plupart des superstitions) car elle attire des profils d’individus habituellement adeptes de l’occultisme et du Nouvel âge qui renvoient à d’autres choses. Ce sont ces individus avec ce profil qui tiennent le plus souvent les commandes de l’enseignement et qui pour un certain nombre d’entre eux utilisent le reiki comme produit d’appel (un peu comme le yoga pour d’autres) pour attirer leurs clients-patients-adeptes vers le groupes sectaires dont ils sont membre.
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MIVILUDES, RAPPORTS PARLEMENTAIRES
Extraits du Rapport 2009 de la Miviludes (publié en 2010) mentionnant le reiki
P 52
Nous assistons en effet à une vague d’installation de centres en France ou d’invitation à des voyages initiatiques à l’étranger de toute nature : chamanisme africain, chamanisme amérindien, chamanisme amazonien, chamanisme
féminin 15, reiki chamanique 16, chamanisme virtuel par téléphone (…)
P 103
Le métier de naturopathe, de l’avis d’un adepte, connaîtrait dès à présent un succès important et serait appelé à se développer à l’avenir au titre des nouvelles professions :
« La naturopathie émerge en tant que profession de santé dont l’évolution est la plus rapide de notre nation. En raison de leur engagement aux soins avec compassion, les vitalistes deviennent les consultants de santé de choix pour de plus en plus de personnes.
Les vitalistes diplômés prodiguent des soins médicinaux complets aux millions de personnes dans l’ensemble de la France métropolitaine, dans les DOM, TOM et à l’étranger. Tous les vitalistes sont formés dans la pratique de proximité et beaucoup reçoivent une formation additionnelle dans divers secteurs de spécialités tels que la psychiatrie, la pédiatrie, l’obstétrique, la chirurgie, l’ophtalmologie, et la cardiologie. » (sic)
Elle développe, ces dernières décennies, une proximité marquée avec d’autres approches thérapeutiques alternatives et des psychothérapies. Il n’est pas rare de voir figurer sur les plaques de naturopathes d’autres spécialités telles le décodage biologique des êtres vivants, le système transdisciplinaire d’analyse et de réinformation cellulaire, le magnétisme, le reiki, le chamanisme, l’homéopathie anthroposophique, la bioénergie, le rebirth, la sophrologie, le rêve éveillé, la programmation neurolinguistique, la kinésiologie, le yoga, les massages ayurvédiques, le shiatsu… 24
Illustrant cette observation de caractère général, un naturopathe, énergéticien, nutritionniste et éducateur de santé, proposant des consultations en cabinet et par téléphone, se présente comme suit sur son site internet :
« Thérapeute holistique après une formation en institut d’hygiène et de médecine naturelle, une approche phyto-nutritionnelle, pour mieux comprendre et traduire ce que le corps veut dire au travers de ses souffrances, se passionne pour le décodage biologique et la psychogénéalogie et se forme en thérapies énergétiques (reiki, EMF, magnétisme). »
Les praticiens de ces thérapies alternatives plébiscitent tout particulièrement le végétarisme et le jeûne…
P 126
La prise en charge des troubles psychologiques liés à l’enfance est notamment une porte d’entrée pour le risque sectaire. Des thérapeutes, « écoles », mouvements, entraînent les parents d’enfants atteints de troubles
hyperactifs, de dyslexie, dyspraxies, d’autisme, de trisomie, etc., à abandonner les techniques et traitements éprouvés scientifiquement pour des méthodes à visée psychothérapeutiques dites « alternatives » qui peuvent conduire la famille entière à une situation d’emprise. Ces méthodes, telles que l’EMF balancing, le reiki, la kinésiologie, la communication facilitée, font courir un risque à l’enfant du fait d’un manque de recul et d’études sérieuses disponibles pour les évaluer. Là encore, si elles ne mettent pas toujours directement en danger
l’enfant, elles induisent néanmoins une perte de chances vis-à-vis de l’amélioration de leur état de santé et des possibilités réelles et durables de guérison.
P 177
Le domaine de la santé :
l’enfant mis en danger
La santé se trouve au coeur de la pensée New Age et les cas d’atteintes directes ou indirectes à la santé de l’enfant sont légion. Cela s’explique par le fait que la médecine est largement disqualifiée par ce mouvement qui lui nie
toute légitimité. L’approche New Age de la santé se veut en effet holistique : la plupart des maux « physiques » dont nous souffrons ne sont que la manifestation d’autres troubles souvent de nature psychologique. Il faut donc traiter ces problèmes de manière globale, soigner la cause et non la conséquence. Ceci justifie le recours fréquent à certaines pratiques telles que la kinésiologie, ou encore le reiki qui se présentent comme des thérapies holistiques naturelles.
En théorie aucune de ces pratiques n’est censée entrer en concurrence avec la médecine traditionnelle.
…
Le reiki quant à lui se définit avant tout comme une discipline spirituelle censée renforcer le pouvoir de guérison de notre corps. Là encore, il s’agit d’une pratique de nature holistique qui utilise l’imposition des mains.
Pour en résumer brièvement le principe : cette technique, nécessairement précédée d’une phase initiatique, permet de canaliser l’énergie universelle et d’entraîner un mouvement énergétique intérieur. La détente des muscles
accélère la guérison et ouvre la conscience aux causes de la maladie ou de la douleur.
Ce ne sont que deux exemples et il en existe bien d’autres, telles certaines techniques de purification du corps pour le moins contestables. Lorsque des parents adhèrent à la philosophie du Nouvel Age, ils n’adhèrent pas exclusivement à des idées, voire des croyances, ils sont également orientés vers ce type de pratiques non conventionnelles qui les influencent dans l’éducation de leur enfant, notamment s’ils sont convaincus qu’il est « spécial ». Dans un tel contexte familial, que l’enfant soit considéré comme exceptionnel ou non, il
peut faire l’objet de traitements, voire de mauvais traitements dont les conséquences peuvent être dramatiques et irréversibles. Ce fut le cas d’une petite fille de 6 mois rejetée parce qu’elle n’était pas « indigo » et décédée dans des circonstances suspectes.
P 223
● L’entretien psycho-social
Au cours du quatrième mois de grossesse, rendu obligatoire par la loi du 5 mars 2007 38, fait partie, avec des actions d’accompagnement à domicile de la femme enceinte et un suivi médico-social des parents en période post-natale
avec le médecin traitant ou les services hospitaliers, d’un dispositif de prévention visant à détecter le plus précocement possible des situations de détresse sociale ou psychologique pouvant porter préjudice à l’enfant et à la cellule familiale. Ces situations peuvent notamment relever de l’emprise sectaire vis-à-vis de praticiens ou d’organisations qui promettent une prise en charge globale et idéale de la mère et de l’enfant : maîtrise de la douleur à l’aide de techniques non conventionnelles à visée thérapeutique (techniques à base de magnétisme,
reiki), approche dite « spirituelle » de la naissance et idéalisation de l’enfant à naître (galvanoplastie spirituelle, théorie des enfants indigo ou d’autres théories apparentées issues de la mouvance du Nouvel âge).
P 297
Le 7 décembre 2009, les Conseillers spécifiquement chargés des questions de sécurité/intérieur, santé et communication de la Miviludes accompagnaient le Président lors de la visite du Centre « Espace Aurore » situé dans la commune de Viuz-en-Sallaz (Haute Savoie). Ce centre est dédié au développement des alternatives aux thérapies conventionnelles et dispense diverses formations en kinésiologie, reiki, aura thérapie, tarot etc. Cette visite était suivie d’un entretien avec la responsable.
Après un entretien avec le Maire de la Commune, une importante réunion se déroulait dans les locaux de la Mairie de Viuz-en-Sallaz en présence de la responsable de l’ADFI locale, Madame Isabelle Ferrari, et de nombreuses
victimes de dérives sectaires.
Une réunion était ensuite tenue à la préfecture d’Annecy, en présence des représentants de l’État, après un entretien privé entre le Préfet et Monsieur Georges Fenech. En fin d’après-midi, le Président de la Miviludes et son conseiller « santé » s’entretenaient avec le Docteur Pierre Labarierre, représentant du Conseil départemental de l’Ordre des Médecins, puis avec le Colonel Kim, Commandant le groupement de Gendarmerie de Haute-Savoie.
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PRESSE
Espagne : un membre du Parlement catalan est maître reiki.
SOURCE : El Confidencial
L’été ésotérique au Parlement catalan. Pour la première fois, une députée qui se consacre professionnellement aux sciences ésotériques occupera un siège. Il s’agit de la numéro trois du Parti populaire (PP) pour Tarragone : Isabel Salas González (Luz Angelical Divina) est maître de Reiki, un système de guérison par imposition des mains qui vient du Japon et ne repose sur aucune base scientifique. Marcos Lamela le raconte dans El Confidencial.
Isabel Salas arrive au Parlement suite au départ de Lorena Roldán, nommée sénatrice régionale. Mme Salas se définit comme « maître Reiki » dans son CV officiel à la mairie d’Ulldecona (Tarragone), où elle est conseillère municipale depuis 1999. Elle se décrit également comme « administratrice et femme d’affaires », se définissant comme indépendante. Sur son LinkedIn, elle se décrit également comme « maître de Reiki et porte-parole du CPP d’Ulldecona ».
Un maître Reiki pratique des techniques de guérison par imposition des mains, un supposé « toucher thérapeutique » qui exploite l’énergie universelle. Il transmet également les outils dont il dispose aux instructeurs suivants. En d’autres termes, il forme d’autres maîtres Reiki. El Confidencial a contacté Isabel Salas pour parler de son activité professionnelle. Le ton de sa voix transmet la tranquillité et la paix, comme dans les interviews d’elle que l’on peut trouver sur YouTube, toutes axées sur la politique, mais sur un ton très serein et calme, loin de la tension habituelle de la politique en ce moment. Mme Salas affirme également qu’elle a « développé son propre système ».
« Il n’est pas habituel pour un politicien professionnel d’avoir mon dévouement », reconnaît Isabel Salas, mais elle assure qu’elle a toujours considéré que c’était tout à fait compatible. Elle explique que sa spécialité est l’imposition des mains et la purification spirituelle. Isabel Salas assure qu’elle n’a jamais eu de problèmes au sein du PP en raison de son dévouement et que, par ailleurs, « ces derniers temps, le parti s’est davantage ouvert aux nouvelles énergies ».
Le reiki est considéré par la littérature scientifique comme le meilleur exemple de « pseudoscience ». L’avantage : il ne nuit pas non plus aux patients qui suivent cette thérapie. Lorsqu’on lui rappelle ces aspects de ses croyances, Mme Salas, sans s’énerver à aucun moment, précise qu’« il ne s’agit pas de croyances, mais d’expériences », et ajoute que « j’ai fait des nettoyages pour des personnes sceptiques qui ont reconnu une amélioration, bien qu’elles ne veuillent pas que je leur explique comment je l’ai fait ».
Sur son LinkedIn, elle indique le cabinet où Isabel Salas travaille comme guérisseuse Reiki, à Ulldecona. Parmi les services qu’elle propose, on trouve des « séances de Reiki, Reiki à distance, nettoyage énergétique, protection du cercle de feu bleu, lecture des archives akashiques » et, conformément à l’esprit de formation du mouvement, « l’initiation aux niveaux de Reiki ». Isabel Salas a deux pages sur Instagram : sur sa page personnelle, elle se définit comme « une personne normale avec un désir d’apprendre et de s’améliorer pour être une meilleure personne, j’aime voir les gens autour de moi bien ». Il poste beaucoup d’informations politiques sur le PP. Sur son compte Instagram professionnel, la nouvelle députée du PP catalan se fait appeler « Lumière Angélique Divine ». Il est rempli de phrases de motivation, comme des livres de développement personnel. Certaines établissent un lien entre la santé des gens et leurs états émotionnels.
Certains hashtags de ses publications sur ce compte Instagram vont dans le sens de #AdvancedAngelicalHealing, #TherapieswithCrystals ou #EnergiesofLight, entre autres. Il s’agit de la même définition que dans son numéro de société WhatsApp. Dans ce dernier, elle se décrit ainsi : « Je fais du Reiki, de la luminothérapie SABAGO, de la purification énergétique, du pendule hébraïque, de l’arkasic. Je trouve mon travail épanouissant sur le plan personnel et spirituel ».
Le Parlement a toujours été un creuset de croyances. Il y a eu des députés musulmans, comme Najat Driouech Ben Moussa, de l’ERC. Et la plupart du groupe parlementaire de Vox est lié à l’Opus Dei. Mais le cas d’Isabel Salas, qui n’a pas encore obtenu son siège parlementaire, porte à un autre niveau la diversité des croyances au sein du parlement catalan. Pour trouver un cas équivalent, il faudrait remonter à 2020, lorsque Josep Puig, de Junts, a fait don de 1 011 euros de son salaire pour la campagne covid au groupe catalan anti-vaccins Dolça Revolució.
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 1099 – 07.09.2024 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
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Argentine : Un responsable d’une école de Reiki accusé d’agression sexuelle.
SOURCE : Divers médias
Le directeur d’une école de « Reiki » et de « questions spirituelles ou de guérison » à Alta Gracia (Córdoba, Argentine) a été accusé de « crimes contre la liberté et l’intégrité sexuelle » à l’encontre d’étudiantes. L’enquête menée par le ministère public local n’exclut pas l’implication d’autres personnes dans les événements, comme l’a rapporté CBA24N en mars dernier.
Selon une publication du ministère public, les personnes impliquées donnaient des cours sous différents noms tels que « École de la sagesse divine », « École de la nature divine », « Fondation des énergies du troisième temps », « Énergie consciente – guérisseur de la lumière » ou « Votre frère dans la lumière ». L' »école de guérison » opérait dans une propriété située sur la route 5 près d’Alta Gracia, dans le département de Santa Maria.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs perquisitions ont été effectuées et du matériel lié aux infractions présumées a été saisi. Jusqu’à présent, la seule personne inculpée (mais non arrêtée) est un homme de 58 ans qui serait responsable du lieu. À la suite d’une enquête, le ministère public a ordonné des perquisitions et des saisies dans les locaux. L’organe judiciaire, comme nous l’avons lu dans Vía País, a déclaré : « L’objectif est de clarifier les actes illicites et de découvrir la vérité réelle sur ce qui s’y passait ».
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 1036 – 11.05.2023 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
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Argentine : Un maître de Reiki accusé d’abus sexuels est arrêté.
SOURCE : TN
Un homme de 58 ans a été arrêté le 12 mai dans le cadre d’une affaire d’abus présumés dans différents lieux d’une « école de guérison » qu’il dirige dans la ville d’Alta Gracia, à Córdoba (Argentine). Le « maître » est accusé non seulement d’avoir touché ses élèves pendant les séances de reiki, mais aussi d’avoir restreint leur liberté en exerçant la suprématie d’un « chef spirituel », selon TN.
L’enquête a débuté au début de l’année 2020, lorsque le parquet de garde, dirigé par le procureur Alejandro Peralta Ottonello, a reçu une plainte dans laquelle un couple affirmait avoir subi diverses humiliations de la part de Fernando José Soria, qui était responsable des établissements où se déroulaient des pratiques spirituelles et religieuses. Ces établissements portaient différents noms, tels que « Escuela de la Divina Sabiduría », « Escuela de la Divina Naturaleza », « Fundación Energías del Tercer Tiempo », « Energía Consciente-Sanador de Luz » ou « Tu Hermano en la Luz », comme l’accusation a pu le corroborer grâce à des témoignages sur les réseaux sociaux.
« Les plaignants sont un couple qui allègue que la femme et l’un de leurs enfants mineurs ont été victimes de simples abus sexuels, dans ce cas nous parlons d’attouchements, au cours de séances de guérison ou de guérison spirituelle et de reiki », ont expliqué les enquêteurs de l’affaire aux médias Nueva Rioja. « En outre, certains crimes contre la liberté ont été commis, car des personnes ont pu être retenues sur la base du pouvoir, de la suprématie du chef, en exerçant une subordination », ont-ils ajouté.
En outre, les victimes qui ont signalé les attouchements ont affirmé que l’enseignant avait tenté d’utiliser le slogan « le corps est libre » pour justifier ses actes. Après plusieurs mois d’enquête, le procureur a ordonné l’arrestation de Soria, qui a été rendue effective ce vendredi dans un domicile situé au kilomètre 25 de la route 5. La décision de Peralta Ottonello a été prise après avoir avancé diverses mesures probatoires, telles que les déclarations des victimes, les expertises, l’analyse de la saisie de documents et de supports informatiques par le personnel technique de la police judiciaire.
Le parquet a indiqué qu’au fil des jours, il continuera à recevoir de nouvelles déclarations de personnes ayant fréquenté ces lieux. Il a également indiqué qu’il pourrait y avoir de nouveaux accusés.
« Il n’est pas exclu que de nouvelles mesures coercitives soient prises à l’encontre d’autres membres du groupe », a expliqué le ministère public (MPF). Soria sera placé en détention provisoire, dans un établissement pénitentiaire à la disposition du MPF, sous l’inculpation de délits contre l’intégrité sexuelle, la liberté et la propriété.
Fernando Soria (58 ans) est né dans la ville de Frías, dans la province de Santiago del Estero, mais il s’est rendu à Cordoue pour étudier et y est resté pour vivre. À partir de 2005, l’accusé a commencé à donner de prétendus cours de reiki et de guérison. Sur son compte Facebook, Soria se décrit comme le fondateur de plusieurs « écoles thérapeutiques », appelées « Divine Nature » ou « Divine Wisdom », de la « Third Time Energies Foundation », de « Conscious Energy-Healer of Light » et de l’organisation « Your Brother in the Light ».
« Il y a sept niveaux, qui vous conduiront à une évolution impensable de l’être, vous feront découvrir à vivre et à surmonter les plus grands obstacles de la vie, vous apprendront à guérir les misères humaines, et à découvrir qui vous êtes et pourquoi vous êtes ici », décrit-il les pratiques qu’il propose dans ces établissements. Pendant la pandémie, il avait l’habitude de publier sur ses médias sociaux que le virus était une « conspiration » créée par les « puissances illuminati » à des « fins économiques mondiales ».
Dans le cadre de l’enquête, il a été découvert que l’homme, qui prétend avoir étudié la santé et la sécurité au travail à la faculté des sciences exactes, physiques et naturelles de l’université nationale de Cuyo, n’avait pas de papiers en règle.
(Traduction électronique.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 1055 – 23.07.2023 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
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Argentine : Un responsable d’une école de Reiki accusé d’agression sexuelle.
SOURCE : Divers médias
Le directeur d’une école de « Reiki » et de « questions spirituelles ou de guérison » à Alta Gracia (Córdoba, Argentine) a été accusé de « crimes contre la liberté et l’intégrité sexuelle » à l’encontre d’étudiantes. L’enquête menée par le ministère public local n’exclut pas l’implication d’autres personnes dans les événements, comme l’a rapporté CBA24N en mars dernier.
Selon une publication du ministère public, les personnes impliquées donnaient des cours sous différents noms tels que « École de la sagesse divine », « École de la nature divine », « Fondation des énergies du troisième temps », « Énergie consciente – guérisseur de la lumière » ou « Votre frère dans la lumière ». L' »école de guérison » opérait dans une propriété située sur la route 5 près d’Alta Gracia, dans le département de Santa Maria.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs perquisitions ont été effectuées et du matériel lié aux infractions présumées a été saisi. Jusqu’à présent, la seule personne inculpée (mais non arrêtée) est un homme de 58 ans qui serait responsable du lieu. À la suite d’une enquête, le ministère public a ordonné des perquisitions et des saisies dans les locaux. L’organe judiciaire, comme nous l’avons lu dans Vía País, a déclaré : « L’objectif est de clarifier les actes illicites et de découvrir la vérité réelle sur ce qui s’y passait ».
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 1036 – 11.05.2023 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
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Reiki, une pseudo-thérapie qui ne guérit pas le coronavirus ou autre chose.
SOURCE : Maldita.es
Le 19 janvier dernier, le journal espagnol La Vanguardia a publié un article proposant l’utilisation du reiki, une pseudothérapie sans aucune preuve scientifique, pour le traitement et la guérison des patients atteints de COVID-19. L’article est signé par Raül Poblet, qui est présenté comme un « thérapeute Reiki professionnel, réflexologue et guérisseur pranique », comme l’a alerté sur Twitter Luis Santamaría, membre du Réseau ibéro-américain pour l’étude des sectes (RIES). Le média numérique Maldita.es diffuse ce message pour informer sur le Reiki.
Comme nous l’avons déjà dit, le reiki est une pseudo-thérapie sans aucune preuve scientifique. Cette pratique, et le toucher thérapeutique similaire, est basée sur l’idée qu’il existe une énergie vitale, issue de la médecine traditionnelle chinoise (comme l’acupuncture), dont dépend l’état général de notre santé. Lorsqu’elle se déséquilibre, nous tombons malades. Ainsi, ceux qui pratiquent le Reiki utilisent leurs mains, parfois en touchant le corps et parfois sans le toucher, pour rediriger et rééquilibrer cette énergie et ainsi créer les conditions qui favorisent la guérison.
Rien de tout cela n’a été prouvé ou n’est en accord avec tout ce qui est connu et prouvé sur la physiologie humaine. Il n’y a aucune preuve de cette énergie vitale supposée modifiable, qui n’a pas été détectée ou mesurée de manière objective. Ses effets n’ont pas non plus été démontrés au-delà de l’effet placebo correspondant sur des symptômes tels que la douleur, le stress ou l’anxiété, en particulier chez les personnes qui souffrent chroniquement de ces pathologies et dépendent de médicaments pour améliorer leur qualité de vie. Même dans ces cas, les preuves sont rares et faibles (vous pouvez consulter ici la revue scientifique de la Cochrane Library sur le reiki pour les personnes souffrant d’anxiété et de dépression et ici la revue pour l’utilisation du reiki dans les douleurs post-césariennes).
Dans l’article publié dans La Vanguardia, il est dit que « le reiki augmente notre système immunitaire et c’est pourquoi il aide beaucoup à minimiser les effets causés par le Covid-19 ». Cependant, il n’y a pas de preuve que cette pratique ait un effet sur le système immunitaire, au-delà de celui qui peut générer le même effet placebo, ni qu’elle ait un autre effet sur les maladies infectieuses sur COVID-19.
En fait, le Reiki a été remis en question par une célèbre expérience menée en 1998 par Emily Rosa, une fillette de 9 ans, la plus jeune personne à avoir jamais publié un article scientifique. Dans son expérience, Emily se tenait derrière un écran qui la cachait de la vue d’un praticien de Reiki, lui demandant de lui tendre les mains et de déterminer laquelle il plaçait à la distance qu’il aurait normalement franchie lors d’une séance de Reiki. Après avoir répété cela 10 fois avec 21 praticiens différents, ses conclusions sont qu’ils n’avaient raison que dans 50% des cas, un pourcentage qui peut être attribué au hasard et qui montre qu’ils ne sont pas capables de percevoir l’énergie vitale qu’ils prétendent modifier.
Lorsqu’on parle des preuves scientifiques des pseudothérapies telles que le Reiki, il faut tenir compte du poids indéniable de l’effet placebo : lorsque le simple fait d’une intervention thérapeutique, même si elle est inoffensive, produit une amélioration de l’état du patient. De plus, l’effet placebo est accentué lorsque l’intervention est accompagnée d’une attention particulière de la personne que nous considérons comme responsable de notre santé, et normalement un praticien de Reiki dans son cabinet privé peut nous consacrer plus de temps et de ressources qu’un médecin de soins primaires dans un centre public.
Comment savoir si les effets du Reiki sont dus à ses mécanismes d’action ou à l’effet placebo ? Avec des études bien conçues. Pour différencier dans une étude l’effet placebo de l’effet réel d’un médicament, les participants sont divisés en deux groupes : l’un reçoit le vrai médicament et l’autre (appelé groupe de contrôle) un faux médicament sans principe actif, ce qui permet de distinguer les effets qui peuvent être attribués au placebo et ceux qui peuvent être attribués au médicament. En outre, ni les participants ni les observateurs ne savent qui fait partie de quel groupe (appelé double aveugle en science), pour éviter que les suggestions et les préjugés n’interfèrent avec les résultats.
Mais dans le cas du Reiki, il est compliqué d’y parvenir. Il n’est pas facile de faire un faux traitement de Reiki, donc la plupart des études n’ont même pas pris la peine d’essayer, et ont comparé des patients qui ont reçu du Reiki avec d’autres qui n’en ont pas reçu. Ces études ont toujours un effet positif : les patients qui ont reçu une certaine thérapie se sentent souvent mieux que ceux qui n’ont reçu aucune thérapie.
(Deepl traduc.) – Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 806 –20.01.2021 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
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Bienvenue dans la nébuleuse reiki
par Constance Vilanova – 06 Mars 2019, 9:17am – Illustration : Bobby Dollars pour Vice FR –
Cette pratique nippone de soins par apposition des mains connaît un grand succès en France, mais par manque d’encadrement, elle devient souvent un outil pour des charlatans et autres gourous qui profitent de la vulnérabilité des patients.
Quand la compagne de Sébastien lui parle d’une initiation au reiki, il hausse les épaules et ne se méfie pas. En 2016, après un burn-out, sa conjointe, Nathalie, assistante de direction, essaye de se reconstruire, alors pourquoi pas tester cette pratique de soins par apposition des mains. C’est d’ailleurs sa psychologue qui lui a donné l’adresse d’une maître reiki à Bordeaux. « Elle a dû enchaîner 21 jours de méditation pour canaliser ce qu’elle appelait « l’énergie universelle ». En une semaine elle a perdu 5 kilos et était épuisée psychologiquement et physiquement », se souvient Sébastien, un cariste landais âgé de 42 ans. S’ensuit une autre initiation et surtout de grosses disputes. « Je ne la reconnaissais plus, elle me repoussait. Dès que je remettais en question le reiki, elle se braquait, le voyait comme une trahison et puis du jour au lendemain, elle est partie. » Sébastien découvre alors que l’initiatrice bordelaise de Nathalie faisait l’objet d’un signalement d’Info Sectes Aquitaine, association de prévention des dérives sectaires de sa région, auprès de l’Agence régionale de santé (ARS).
C’est le Japonais Mikao Usui, alors installé aux Etats-Unis, qui a créé le reiki en 1922 après avoir reçu une illumination. Décédé quatre ans plus tard, il n’a laissé aucun écrit. Le reiki – « la force de l’esprit » – unit méditation et relaxation. Initié à la technique, le praticien appose ses mains permettant au patient de rétablir la force vitale garante de son bien-être. Le reiki engendrerait ainsi un mouvement énergétique intérieur. Il existe une dizaine d’écoles et de méthodes de sa pratique. Depuis 2002, en France, c’est celle prônée par la Fédération française de reiki traditionnel (FRRT) que l’on médiatise le plus (mais qui n’a pas répondu à nos sollicitations malgré nos relances). À Paris dans le XIVe arrondissement, la FRRT a fondé son Institut de Reiki dont le diplôme est reconnu par la Fédération européenne des écoles (FEDE) qui regroupe 500 universités et établissements supérieurs. Se défendant de toutes dérives sectaires « new age » et militant pour « une pratique responsable et professionnelle du reiki », la FFRT se réclame du reiki des origines, rejette les notions de « maître reiki » ou de croyance magique. Le reiki permettrait d’apaiser mais pas de guérir.
Pour alerter, la Fédération a mis en ligne le site « Les dérives et dangers du reiki ». Elle propose sur sa page un annuaire d’environ 40 praticiens qu’elle reconnaît, tous labellisés « Reikiologues® ». Elle mène des interventions auprès de professionnels de santé, par exemple pendant dix ans au sein du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, avant que celui-ci ne ferme.
« La Miviludes a tenu à mettre en garde le public sur les risques à la mise en œuvre d’une technique qui, en l’absence de formation reconnue sur le plan légal, peut induire un amateurisme de la part de certains pseudo-praticiens » – Audrey Keysers, coordinatrice à la Miviludes
Mais un problème demeure. Affiliés ou non à la FFRT, tous les praticiens de cette méthode thérapeutique se réclament du reiki d’Usui, du nom du créateur japonais de la thérapie. La Fédération de Reiki Usui, basée à Marseille, a publié un annuaire de 377 praticiens. La page « Annuaire Reiki », elle, en dénombre 570. Les terminologies varient : entre praticiens du reiki, maître reiki ou relaxologue par le reiki, cette nébuleuse manque de cadre et ouvre les portes à des charlatans voire des manipulateurs et gourous.
La pratique apparaît ainsi dans un sombre fait divers étalé sur dix ans mêlant reiki, maraîchage bio et gourou qui s’est conclu au tribunal le 10 janvier 2019. Tout avait commencé en 2009 en Haute-Saône. Une vingtaine de personnes s’engagent dans le projet de Luce Barbe qui vient d’acquérir une grande bâtisse : « La ferme des deux soleils ». Fragiles psychologiquement, Luce Barbe les accompagne depuis plusieurs années au sein de l’association A-JIR, via plusieurs thérapies et des maîtres reiki, en prônant le retour à la nature comme précepte. Ces adeptes rompent avec leur vie passée, leur famille, leur emploi, investissent leurs économies dans le projet de la ferme et travaillent bénévolement la terre parfois jusqu’à quinze heures par jour.
Fin 2011, quatre personnes déposent plainte contre la thérapeute l’accusant de les avoir endoctrinés. Un an plus tard, leur « guide de vie » est poursuivie pour travail dissimulé et abus de faiblesse. Le 25 octobre 2018, elle ne se présente pas à son procès. En fuite, elle est arrêtée dans la forêt de Brocéliande dans le Morbihan en janvier 2019. Ils sont une quinzaine à s’être constitués partie civile mais l’enquête étant toujours en cours, les avocats n’ont pas souhaité que j’échange avec les victimes. Gilbert Klein, fondateur du Cercle laïque pour la prévention du sectarisme à Vesoul, a suivi de près l’évolution de l’association d’où Luce Barbe a manipulé ses adeptes. Il a pu me fournir un prospectus relayé par l’association, il y a quinze ans, proposant des initiations au reiki à distance ou dans les locaux de l’asso.
« S’agissant du reiki, la méthode est mentionnée dans plus de 300 signalements qui nous sont adressés sur les trois dernières années », appuie Audrey Keysers de la Miviludes, Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, qui coordonne l’action répressive et préventive des pouvoirs publics concernant les dérives sectaires. « Ce chiffre est à la mesure du succès que rencontre le reiki comme de la variété de ce que recouvrent les offres dans ce domaine. La Miviludes a tenu à mettre en garde le public sur les risques à la mise en œuvre d’une technique qui, en l’absence de formation reconnue sur le plan légal, peut induire un amateurisme de la part de certains pseudo-praticiens », résume-t-elle.
« Les victimes ne sont pas prêtes à témoigner publiquement ou ont enfoui très loin cette expérience » – Une salariée d’une association de prévention contre l’emprise sectaire
« Quand nous nous mettons en condition de vulnérabilité, quand on fait confiance à son praticien : on baisse sa garde », décrypte de son côté Catherine Picard, présidente de l’Unadfi (Union nationale des associations des défense des familles et de l’individu). S’il y a une faille et c’est souvent le cas des patients en recherche de bien-être, les manipulateurs s’y infiltrent. « Des praticiens peuvent avoir des intentionnalités qui amènent les patients à atteindre leur dignité en les amenant là où le consentement n’est pas éclairé », précise celle qui est à l’origine de la loi About-Picard de 2001, tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires.
Contactées, le Gemppi à Marseille, le Caffes dans le Nord-pas-de-Calais, Secticide à Verdun, les associations de prévention contre l’emprise sectaire ont toutes reçu des témoignages de dérives liées au reiki. « Les victimes ne sont pas prêtes à témoigner publiquement ou ont enfoui très loin cette expérience », me confie ainsi une salariée de l’une d’entre elles. Chercher des victimes directes de dérives du reiki c’est se heurter à un mur du silence. Ce sont les proches des personnes sous emprise qui en parlent plus facilement que les victimes elles-mêmes.
Quand sa conjointe le quitte, Sébastien le cariste des Landes, porte plainte pour abus de faiblesse contre la praticienne bordelaise. Il contacte la Miviludes et se crée très vite un réseau de victimes, toutes quittées par leur conjoint ou conjointe après des années de vie commune, sans raison apparente excepté l’ombre du reiki.
Il rencontre alors Guillaume, marié pendant dix ans à Éva. Son cauchemar commence en 2016. Son épouse, alors employée dans une agence bancaire, se met en arrêt maladie après un désaccord avec son directeur. Interruption de travail et longue dépression. « En décembre 2017, elle m’annonce qu’elle veut faire une formation de reiki. Je me dis : why not », raconte Guillaume, 38 ans, lui aussi dans la banque. Le premier degré d’initiation passé, elle se jette sur le second, le tout pour 700 euros. Eva perd 20 kilos en un mois et envisage une reconversion professionnelle.
Inquiet, Guillaume fait quelques recherches en ligne sur le maître reiki qui a initié sa femme à Avignon. Ce même praticien a été épinglé par le Gemmpi, association de prévention sectaire à Marseille. Celui qui se présente à la fois comme formateur en reiki traditionnel, massage en MRD (Mouvement Reiki Dynamic), mais aussi spécialiste en anatomie énergétique, danse angélique et géométrie sacrée promet un « saut quantique pour 2018 » et un « accompagnement vers le Nouveau Monde ». Quand Guillaume alerte Eva, elle se sent agressée, ne le croit pas et plonge dans la paranoïa.
En mars 2018, elle demande le divorce. Après son départ, prêt à en découdre pour obtenir la garde de ses deux enfants, il rassemble ses carnets qu’elle remplissait de prophéties sur le pouvoir des pierres et se rend compte qu’elle a vidé les comptes bancaires de son fils et sa fille en imitant sa signature. Des pièces à conviction pour prouver au juge l’abus de faiblesse dont son épouse a été victime et son état d’assujettissement mental. Au chômage, sans revenu, elle a déménagé à 1 000 kilomètres et a obtenu la garde exclusive des enfants âgés de 7 et 4 ans. Avec son avocate, il lutte toujours pour les récupérer.
Une détresse psychologique, une formation en reiki pour y remédier, une séparation du jour au lendemain, et un mur juridique puisque les conjoints sont majeurs, le mécanisme devient tristement classique. Le club des abandonnés s’agrandit et se soude. Patrick et Sébastien échangent régulièrement. Chaque jour, chacun publie des mises en garde contre les thérapies new age sur son profil Facebook.
Le 15 mai 2018, après son divorce, Guillaume a envoyé un mail à la FFRT. La réponse : « Dans le reiki, il n’y a ni soins pour animaux, ni lithothérapie (traitement par les pierres). Nous ne pouvons donc pas répondre sur une pratique que nous ne connaissons pas. Il faut que vous alliez à la police ».
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En matière de santé et de bien-être, les dérives sectaires gagnent du terrain
Par Cécile Thibert , Publié le 27/03/2018 à 17:51 , mis à jour le 28/03/2018 à 10:10
Sur les 2300 signalements que la Mission de lutte contre les dérives sectaires a reçus en 2016, la moitié concerne des dérives liées à la santé.
Des promesses de guérison miraculeuse, un vocabulaire faussement scientiste, des pratiques qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité…Ces dernières années, les dérives en matière de soins ont le vent en poupe, au grand dam de certains professionnels de santé qui alertaient sur cette tendance pernicieuse dans une tribune publiée le 18 mars dans Le Figaro . Plus récemment, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (la Miviludes) s’inquiétait de la hausse des signalements de dérives dans le domaine de la santé et du bien-être. Dans un rapport publié le 22 mars, on apprend en effet que près de la moitié des 2300 signalements reçus en 2016 concernaient la santé, contre seulement 22% en 2010.
«L’année 2016 et le 1er semestre 2017 ont confirmé les inquiétudes sur les nombreuses offres potentiellement sectaires dans le domaine de la santé, du bien-être et du développement personnel», souligne la Miviludes dans son rapport. Créée en 2002, la Miviludes est notamment chargée d’enregistrer des signalements, mais aussi de répondre aux interrogations exprimant une inquiétude sur un groupe ou une personne identifiés. «Si on additionne les demandes portant sur des thérapies alternatives, poursuit-elle, celles qui portent sur des approches exclusivement psychologiques et le domaine du psycho-spirituel, ce sont 652 interrogations qui mentionnent explicitement des inquiétudes sur une méthode, un thérapeute ou un groupe».
Le reiki et la kinésiologie, des méthodes invalidées de plus en plus présentes
Au rang des méthodes qui préoccupent particulièrement les auteurs du rapport figurent le reiki et la kinésiologie. Des pratiques qui, soulignent-ils, sont susceptibles de «faire perdre des chances d’amélioration ou de guérison aux personnes malades». La première est basée sur l’idée qu’un mouvement énergétique intérieur permettrait d’«accélérer la guérison» et «d’ouvrir la conscience aux causes de la maladie ou de la douleur». Quant à la seconde, il s’agit d’une méthode inspirée de la médecine chinoise qui permettrait «d’optimiser le capital de ressources personnelles».
Ni l’une, ni l’autre de ces méthodes ne sont reconnues par les professionnels de santé. L’Ordre des médecins estime d’ailleurs que «la kinésiologie est une méthode de soin non conventionnelle et que son utilisation constitue une dérive thérapeutique». Quant aux formations et aux diplômes délivrés dans ces deux disciplines, ils ne sont aucunement reconnus par l’État. N’importe qui peut donc se déclarer «kinésiologue» ou «maître reiki» et enseigner ces techniques. Pourtant, les pseudo-thérapeutes «n’hésitent pas à afficher, notamment sur leur site Internet et sur leurs différents supports de communication, des médailles et des diplômes», comme le constate la Miviludes. Résultat, ces techniques «ont fini par s’installer dans le champ sanitaire» et font même «leur apparition dans quelques établissements de santé avec tous les risques que cela peut représenter pour les patients», déplorent les auteurs du rapport.
Les salons «bio-zen» pointés du doigt
Outre ces médecines alternatives, le rapport s’inquiète également de l’offre élargie de pseudos psychothérapeutes (97 cas signalés en 2016), ainsi que de l’émergence de courants promouvant des comportements alimentaires extrêmes. Un marché très lucratif (stages payants, ventes de produits, compléments alimentaires, ventes de livres ou d’appareils), qui s’accompagne systématiquement de la promesse d’une meilleure santé et d’un mieux-être. C’est le cas des stages «jeûnes et randonnées», qui peuvent s’avérer dangereux pour les personnes malades ou fragiles, faute d’encadrement médical.
Toutes ces pratiques déviantes ont notamment gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux, mais elles bénéficient également de larges espaces de promotion au sein des salons «bio-zen». Des rendez-vous qui attirent un public de plus en plus nombreux alors même qu’ils s’ouvrent à «de véritables charlatans et à des méthodes dangereuses pour la santé», dénonce la Miviludes. Et d’ajouter: «Le public attiré par ces salons est séduit par l’argument de la solution alternative et ’naturelle’ loin du système de soin institutionnel et de l’industrie, sans être conscient ou voulant ignorer qu’il existe aussi dans les propositions dites alternatives une logique commerciale».
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Diplômes à gogo pour gourous
MARIE-CLAUDE MALBOEUF – La Presse (Canada) le 1 octobre 2012 à 08h00 | Mis à jour le 01 octobre 2012 à 08h00
Le diplôme obtenu en une demi-journée par La Presse.
«Vous voulez peut-être aider les gens à guérir sans vouloir passer huit ans dans une faculté de médecine puis en résidence.»
Le bouche à oreille et cette invitation lancée sur l’internet ont suffi. En mai dernier, 300 personnes ont sacrifié un radieux week-end de printemps pour se corder sous les néons d’une longue salle d’un hôtel de Montréal.
Aux côtés d’une journaliste incognito, des vendeurs, des coiffeuses, des masseurs, des physiothérapeutes, des vendeurs et des ingénieurs débordaient d’impatience à l’idée de rencontrer le Californien Eric Pearl.
Le phénomène est planétaire. Depuis la publication de son premier livre – traduit en 36 langues -, l’ex-chiropraticien jure avoir «activé les mains» de plus de 60 000 personnes pour leur donner accès à ce qu’il qualifie de «de nouvelles fréquences» et leur permettre de «devenir des catalyseurs de guérisons».
À Montréal, en matinée, l’un de ses émules a ouvert le bal en racontant avoir sauvé une mourante atteinte du cancer du foie. «Qu’attendez-vous pour faire des miracles à votre tour!» a-t-il lancé, tandis que la salle applaudissait à tout rompre.
À chaque pause, des praticiens distribuaient leurs cartes professionnelles, tandis que les participants se voyaient offrir des DVD, des T-shirts et des bouteilles d’eau arborant le logo de leur idole.
Ils n’en étaient pas à une dépense près. Le cours de base coûte 711$. Le cours avancé, 954$. Sans oublier les 333$ exigés pour être officiellement reconnecté à l’univers – un préalable pour accéder au deuxième niveau.
À nos côtés, une coiffeuse de Terrebonne souriait aux anges pendant les exercices en décrivant ses sensations. Une femme avait accouru du Liban. D’autres habitaient l’Ontario ou les États-Unis.
«Tous vont sortir avec la même efficacité que quelqu’un qui fait ça depuis des années», nous avait juré, quelques semaines plus tôt, l’un des bras droits québécois de Pearl, Sylvain Champagne.
Lorsque nous lui avons parlé, il y a deux semaines, l’homme de Boisbriand a affirmé, au contraire, avoir vu des gens suivre le cours et «savoir dans (son) for intérieur que ces gens n’étaient pas aptes à pratiquer».
Sur le site Amazon.com, d’autres «guérisseurs» démolissent directement le livre de Pearl en dénonçant son ego hypertrophié et ses techniques de vente. Le Californien prétend que les autres approches ne font pas le poids à côté de la sienne. En plus de critiquer les médecins, les pseudo-guérisseurs que nous avons rencontrés se dénonçaient souvent ainsi les uns les autres.
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Un autre admirateur de Pearl, Jean Cornudet, continue d’enseigner une forme d’imposition des mains très populaire, du reiki, dans son sous-sol de Repentigny. Lui aussi se dit en mesure d’activer des dons chez ses élèves en «débloquant leur canal» pour les brancher sur une fréquence supérieure. «C’est comme avoir un médecin qui vous suit 24 heures sur 24», dit l’archiviste, en jurant que le reiki marche toujours, même à des milliers de kilomètres, même si l’on ne sent rien, et même si on n’y croit pas.
Sur son site, il écrit que le reiki guérit les causes des maladies. En entrevue, il préfère parler de «paix intérieure» et dit, comme dans son cours, qu’il n’encourage personne à abandonner son suivi médical. Même s’il publie le témoignage d’une femme qui dit avoir refusé la chimothérapie en faveur du reiki.
Son premier cour d’une journée – qui affiche souvent complet – coûte 150$. Accéder aux trois niveaux suivants coûte 900$ de plus.
Au printemps dernier, alors que nous suivions son cours incognito, Jean Cornudet s’est empressé de nous remettre un diplôme, même si nous avons quitté les lieux, sans terminer la formation, au bout d’une petite demi-journée.
Il l’a fait, dit-il, parce qu’il suffit d’une demi-heure pour initier quelqu’un, et «parce qu’il n’existe pas de normes gouvernementales» à ce sujet.
Combien de diplômes du genre sont-ils en circulation ? Et quelle est leur valeur ? Impossible à dire, puisqu’il existe des dizaines de cours pareils au Québec.
Dans la couronne nord, un groupe de Sainte-Rose offre même un «atelier de démarrage d’entreprise spritiruel» (sic). On y aborde le marketing, la recherche de clientèle et les erreurs à éviter.
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Des hommes accusent le gourou du Reiki Prasad Karmarkar d’agression sexuelle
Par Tariq Engineer, Mumbai Mirror | Mis à jour : 18 nov. 2018, 10:02 HSI
Au cours de la deuxième semaine de septembre, les élèves actuels et anciens du Prasad Karmarkar, un professeur de Reiki et gourou spirituel basé à Dadar, ont lancé une campagne dans les médias sociaux qui faisait allusion à des allégations d’agressions contre Karmarkar, qui s’est caché. La campagne a été rapportée dans la presse, de même que le courriel de Karmarkar disant qu’il ne pouvait pas rencontrer ses étudiants à l’époque. Mais les détails des allégations et la façon dont elles ont été révélées sont rapportés ici pour la première fois.
Les premières fissures métaphoriques du barrage sont apparues le 25 juillet dernier. C’est alors que le maître de Reiki et gourou spirituel Prasad Karmarkar reçut un message de la femme d’un de ses étudiants. Elle a dit qu’elle allait parler de ce qui se passait entre lui et son mari lors d’une » retraite silencieuse » qui devait commencer le lendemain.
A l’époque, Karmarkar, qui dirigeait un centre spirituel populaire à Dadar avec des milliers d’étudiants, dont beaucoup d’étrangers, se rendait à Silvassa pour préparer la retraite. Après avoir lu le message, il a demandé à ses assistants de faire demi-tour et de retourner à Mumbai parce qu’il ne se sentait pas bien.
C’était la première fois que Karmarkar annulait une retraite (il l’appelait une retraite » intensive « ). En fait, il avait l’habitude d’insister pour que ses étudiants assistent à ses séances quoi qu’il arrive. Si un parent ou un enfant était malade, ou s’il l’était, cela n’avait pas d’importance – on s’attendait à ce qu’ils soient toujours là. Ainsi, lorsqu’ils ont reçu un courriel les informant que l’intensif avait été annulé, ses élèves étaient inquiets. Au début, ils pensaient qu’il était gravement malade. Mais très vite, on a entendu parler d’abus sexuels et d’agressions sexuelles. Au cours des mois suivants, le barrage allait éclater et Karmarkar serait accusé d’avoir agressé ou abusé sexuellement entre 15 et 40 de ses élèves masculins au cours des 15 dernières années.
Mirror s’est entretenu avec une demi-douzaine de ses élèves, dont l’un d’entre eux aurait été agressé, et a lu des témoignages d’autres personnes, pour comprendre comment Karmarkar aurait abusé de la confiance de ses élèves et en aurait tiré parti.
Tout le monde à qui Mirror a parlé a décrit Karmarkar, 44 ans, comme étant beau et très charismatique. Plus de six pieds de haut, avec des épaules larges, il était bien habillé, était fier de son apparence et possédait une collection de montres qui aurait fait l’envie de tous. Il parlait comme le gars d’à côté, avec des gros mots. Les étudiants ont dit qu’il était passionné et sensible, rapide d’esprit et avec un bon sens de l’humour, même s’il n’était apparemment pas bien lu. C’était un bon chanteur et danseur. C’était un perfectionniste qui s’attendait à ce que ses instructions soient suivies à la lettre ; ses séminaires commençaient toujours à l’heure. Un élève a également dit qu’il était un bon fils, qui prenait bien soin de ses parents âgés. Végétarien qui mangeait avec parcimonie, la vie de Karmarkar tournait autour de ses séminaires et de ses étudiants.
En même temps, ils ont dit qu’il avait un tempérament rapide, surtout si un élève ne suivait pas ses règles. Dans un article intitulé The New Guru Cool, publié dans le bulletin d’automne de la NorthEastern Anthropological Association, le professeur Denise Nutall du Ithaca College décrit Karmarkar comme » un gourou des temps modernes qui est jeune, intelligent et facile à confier. Il apporte de la joie dans la vie d’un grand nombre de personnes qui viennent à lui pour la méditation, la transformation ou la paix de l’esprit. » Nutall poursuit en disant que ses méditations lui ont apporté clarté et perspicacité sur les événements et les relations dans sa vie. Parmi ses élèves, il y avait des médecins, des enseignants, des chefs d’entreprise et des professionnels, dont beaucoup étaient avec lui depuis des années. La plupart d’entre eux disaient la même chose ; que ses enseignements leur apportaient de réels bienfaits. Il était si aimé qu’un étudiant a fait un moulage plaqué or de ses pieds et de ses mains.
« Rien n’indique qu’il y ait eu des abus sexuels « , déclare Jahnabee Borah, journaliste indépendante, qui s’est inscrite au programme de formation au leadership du Prasad en 2013. « Vous n’avez pas laissé votre esprit aller là parce que ses enseignements fonctionnaient pour vous, et s’ils fonctionnent pour vous, pourquoi en douteriez-vous ? Vous voyez les résultats dans votre propre vie. »
Selon ses élèves, Karmarkar a grandi dans une famille de classe moyenne à Dadar. Il voulait d’abord devenir décorateur d’intérieur, mais il a été attiré par le Reiki et s’est finalement rendu en Allemagne pour apprendre de Karl Everding, un psychothérapeute allemand qui prétendait pouvoir guérir les maladies sexuelles et psychosomatiques. La guérison des maladies sexuelles ferait également partie du travail de Karmarkar.
Il a commencé à enseigner il y a environ 15 ans, et en 2014, il a fondé The Spiritual Company. L’année suivante, il a amené le célèbre chanteur Krishna Das en Inde pour une série d’événements à travers le pays. Il a offert deux cours de Reiki – un programme de formation de base et un programme avancé de formation au leadership (BLTP et ALTP) – et un programme ouvert de formation au leadership. Le BLTP a coûté Rs 60.000 pour 10 mois, le ALTP Rs 66.000 et le cours ouvert 72.000 Rs. Ses enseignements étaient apparemment un mélange de méditations Osho, d’intentions de Louise Hayes et d’enseignements d’Everding. Le programme LTP de base visait à laisser tomber le passé, tandis que le programme avancé visait à construire un meilleur présent. La première étape du programme de base consistait à écrire une histoire de vie complète, y compris vos secrets les plus profonds. Les gens ont écrit au sujet de l’abus sexuel et de la maladie mentale dans leur famille. Une copie devait être remise à Karmarkar et une autre à ce qu’on appelait un » partenaire de partage « . « Dans ce processus, vous êtes épluchés parce que vous avez tout partagé « , explique Zahir Mirza, ancien professionnel de la publicité et ancien étudiant. « Vous êtes là dehors. Une fois que vous avez deux ou trois mois de BLTP, vous vous dites : » Mec, c’est ma famille et ce sont les gens en qui j’ai confiance « .
C’est cette confiance que Karmarkar aurait exploitée. Savio, l’une de ses victimes, a expliqué comment, rétrospectivement, Karmarkar l’a soigné et a abusé du lien entre le professeur et l’élève. Savio, qui a 40 ans, a rencontré Karmarkar pour la première fois en 2008, lorsqu’il a assisté à une de ses séances de méditation à Dubaï. « Il a juste dit toutes les bonnes choses qui m’ont fait sentir qu’il me comprenait et qu’il me connaissait. J’ai eu le sentiment qu’il était quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance « , a dit Savio à Mirror lors d’une interview téléphonique (il ne vit plus à Dubaï). Il suivrait ensuite les deux cours de Reiki que Karmarkar offrait à Dubaï. Puis, en 2009, Karmarkar a demandé à rester avec lui pendant sa visite. « À l’époque, c’était un grand honneur « , a dit Savio. « C’était comme si Dieu venait chez toi. » Ils ont fini par partager un lit dans le salon pendant que la femme et la sœur de Savio dormaient dans la chambre.
Karmarkar avait dit à Savio qu’il avait une grande énergie sexuelle, alors quand ils étaient au lit, Savio a dit que Karmarkar lui a demandé comment était son énergie sexuelle et a placé sa main sur le pénis de Savio. Savio a répondu que tout allait bien et ils ont continué à parler. Plus tard, Karmarkar lui demandait de caresser et de masser son ventre et son abdomen. « Je ne trouvais toujours pas ça bizarre », dit Savio. Au fur et à mesure que le massage progressait, il y avait un grognement et Savio sentait de l’humidité sur l’abdomen de Karmarkar. « Je me suis dit : « Oh mon Dieu, il est venu ? J’ai été instantanément mal à l’aise. »
Selon Savio, Karmarkar n’a pas dit un mot. Il est allé aux toilettes, s’est lavé et s’est endormi. Mais Savio ne pouvait pas dormir. Le lendemain, il rentra tard du travail et découvrit que Karmarkar dormait déjà. Il n’était pas à l’aise de dormir à nouveau à côté de lui, mais, en même temps, il se demandait s’il était en faute parce que c’était lui qui donnait le massage. « Ma femme sentait que quelque chose n’allait pas. Je lui ai dit mais je ne pouvais pas lui dire qu’il avait éjaculé. Je lui ai dit que je lui faisais un massage, qu’il avait une érection et que je me sentais mal à l’aise. »
Malgré cet incident, Savio s’est inscrit au cours BLTP sur l’insistance de ses amis. Au cours de l’entretien pour le cours, il a confronté Karmarkar, qui a dit qu’il n’y avait rien de sexuel dans ce qui s’était passé. « Il m’a regardé et m’a dit avec beaucoup de calme et d’assurance : » Grâce à mon travail, mon chakra radiculaire devient très sensible et quand tu m’as massée, je viens d’avoir une érection et c’est juste une libération qui est arrivée. C’est comme ça que le corps fonctionne. »
Karmarkar a assuré à Savio qu’il n’était pas gai, qu’il avait des relations avec des femmes et qu’il voulait oublier cet incident. Le lendemain, il a appelé Savio et lui a encore une fois demandé s’ils pouvaient laisser l’incident derrière eux pour toujours. « À ce moment-là, j’ai pensé que je pouvais à nouveau lui faire confiance. Je pouvais à nouveau le voir comme mon professeur « , dit Savio.
Il commença bientôt à voir les bénéfices de l’enseignement de Karmarkar. Il a arrêté de boire et de fumer et est devenu végétarien. Il a dit qu’il avait guéri ses relations avec sa femme et ses parents. « Mes amis m’ont dit à quel point j’étais plus calme et à quel point j’étais plus facile d’être dans le coin « , dit-il. Il a aussi commencé à vivre une vie moins superficielle, une vie qui n’était pas axée sur la fête et le plaisir.
L’une des pratiques durant le PFLB consistait à s’apparier et à se faire des massages des pieds, du dos ou de la tête. Karmarkar a commencé à demander à Savio de lui donner des massages des pieds. Au fil du temps, un massage des pieds est devenu un massage des jambes, puis des massages du dos, qui sont devenus des massages du bas du dos, puis des massages des fesses. « Il disait que depuis qu’il était assis toute la journée, ses fesses étaient douloureuses, » dit Savio. Karmarkar a également dit à Savio qu’il donnait de bons massages, parfois devant la classe, ce qui a d’abord fait que Savio se sentait spécial.
Initialement, Karmarkar était vêtu pendant les massages. Mais avec le temps, il a commencé à se déshabiller. Il enlevait sa chemise pour un massage du dos, puis son pantalon pour un massage des jambes. Le matin d’un’intensif’ à Goa en 2012, Savio a reçu un appel vers 11h du matin disant que Karmarkar voulait le voir. Quand il est allé dans la chambre de son professeur, il a trouvé Karmarkar nu. « Il m’a tout de suite demandé de lui masser les fesses et de lui caresser le pénis et le scrotum. Et pendant que je faisais ça, je me demandais ce que je faisais là ? »
Savio a expliqué que l’une des choses qu’ils ont apprises de Karmarkar est qu’une personne manifeste à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur. Il pensait donc que ces incidents se produisaient parce que « je suis si excitée ». Karmarkar n’arrêtait pas non plus de dire à Savio que ses érections n’étaient pas sexuelles mais simplement le résultat d’une circulation sanguine. C’est comme ça que le corps fonctionnait.
D’autres élèves ont dit que Karmarkar avait un certain nombre d’expressions familières qui rendaient difficile de savoir quand une ligne était franchie. Il disait souvent à ses élèves : « Je suis avec toi », « Va au-delà de ton corps », « Rendez-vous à moi » et « Servir votre maître est votre seul devoir ».
Comme Savio n’était pas sûr de ce qui se passait, il n’en a parlé à personne. Il ne voulait pas non plus faire de vagues. « Tout allait si bien pour moi, sauf cette partie, » dit-il. Mais après un autre incident à Goa en 2013 ou 2014, il a décidé que cela devait cesser. La prochaine fois que Karmarkar l’a invité, il a dit qu’il était occupé et ne pouvait pas venir. « Il y avait encore des hésitations. Il était toujours mon professeur et il avait tant fait pour moi. » Savio a dit. Il voit maintenant les choses différemment. « A la fin, les massages n’étaient qu’une imposture. Il voulait juste qu’on le touche.
Bien que Savio ait été la seule victime à avoir parlé à Mirror, un autre récit écrit détaillant une expérience similaire a été présenté à Mirror sous le couvert de l’anonymat. Seulement dans ce cas, à une occasion, Karmarkar, qui logeait dans la maison de cette personne, a changé de position et a commencé à donner un massage à son élève. « Je ne veux pas protester car je ne sais pas ce qu’il fait. Est-ce qu’il rend la pareille à ce que je lui ai fait… le grand Monsieur Prasad qui me fait un massage… donc je ne l’arrête pas, » écrit la personne. À un moment donné, Karmarkar aurait même tenté d’abaisser le pyjama de la personne, mais les cordons de serrage étaient trop serrés. Cette personne appelle cette nuit-là « le point bas de ma vie ». Après un autre incident, il s’est confié à sa femme, qui l’a aidé à réaliser qu’il s’agissait d’une forme de violence, et il a démissionné.
Après avoir parlé à d’autres victimes, Savio s’est rendu compte qu’il n’était pas seul. « Je ne m’étais pas permis de ressentir ce que j’aurais dû ressentir après chaque séance. Au lieu de cela, je l’ai enrobée de sucre et j’ai dit que c’était mon professeur et qu’il m’avait demandé de le faire pour lui. Mais les sentiments réels que je ne m’étais pas permis de ressentir après chacune de ces situations où il m’a fait masser ses parties génitales – tout cela a commencé à monter et toute la colère a commencé à monter. L’illusion s’est brisée pour moi. Et c’est là que j’ai pu le voir tel qu’il était, un escroc qui voulait du sexe. »
Bien que d’autres victimes aient aussi parlé de leurs expériences au sein du groupe, elles ne veulent pas se manifester par crainte de représailles ou de dommages éventuels à leur carrière, ou simplement passer à autre chose et oublier ce qui s’est passé.
Pendant des années, Karmarkar avait réussi à cacher ces incidents, mais plus tôt cette année, l’une des victimes a raconté ce qui s’était passé à un ami du programme. Il s’est avéré que des choses similaires étaient arrivées à l’ami aussi bien et les dominos ont commencé à tomber, menant au message envoyé à Karmarkar le 25 juillet.
Karmarkar est resté à l’écart pendant plus d’un mois, affirmant qu’il avait des problèmes cardiaques. Puis il a envoyé un courriel le 10 septembre disant qu’il voulait rencontrer tout le monde le 12 septembre et expliquer sa version des choses. Auparavant, il a rencontré un groupe de ses professeurs, qui l’ont poussé à dire la vérité. Il aurait avoué avoir agressé 12 de ces hommes et demandé pardon. Les professeurs lui ont dit qu’il devrait le faire devant tous ses élèves. Mais le jour de la réunion, il a envoyé un courriel de deux lignes disant : « Bonjour, je voulais tous vous rencontrer. Mais désolé de devoir reporter la réunion d’aujourd’hui. »
Environ une semaine plus tard, il a envoyé un autre courriel en disant : » Bonjour tout le monde, je voulais juste tendre la main et dire que je ne m’enfuirai pas ou que je ne m’enfuirai pas. Mais il y avait des raisons et des circonstances qui m’empêchaient de vous rencontrer et j’ai donc dû prendre du recul. On se reverra tous bientôt. Prasad. »
Cependant, les enseignants sont allés de l’avant et ont rencontré les élèves le 12 septembre et ont décrit ce qui s’était passé lors de leur rencontre avec lui. Jayashree Nair, directeur général d’une société pharmaceutique qui était présent à la réunion, explique que les enseignants ont détaillé les trois méthodes utilisées par Karmarkar. En plus d’amener les étudiants à le masser et à les masser en retour, on leur a dit qu’il s’était aussi douché avec certains de ses étudiants. « Cela a été dit devant 100 personnes le 12 septembre », a dit Nair. Lors de la même réunion, une autre victime a parlé de son expérience avec Karmarkar, a dit Nair. Ses souvenirs ont été corroborés par une deuxième personne à la réunion, qui a parlé au Mirror sous couvert d’anonymat.
« J’ai été choqué à un point incroyable », dit Nair. « C’est un gourou de nature spirituelle, où nous sentons qu’il est au-dessus de toutes ces choses. Dans le système hindou, lorsque vous portez le Tulsi mala, cela signifie que vous avez renoncé à tout sentiment sexuel. Et il avait trois brins de Tulsi autour du cou. Faire toutes ces choses avec le Tulsi mala, c’est très dégradant. »
Depuis que les allégations d’abus sexuel ont été faites, certains élèves ont également allégué que Karmarkar était violent physiquement et mentalement. « Quand les gens n’allaient pas bien, il les giflait. Martelez-les. Filles ou garçons, » dit Nair. Elle a dit qu’une de ses amies avait de la fièvre pendant une séance et ne faisait pas attention, alors Karmarkar l’a frappée. Une autre fois, dit-elle, une femme dont la mère avait un cancer de la mâchoire ne souriait pas, ce qui est apparemment une exigence, alors il l’a frappée et lui a dit de faire face au mur.
Ridhima Sharma, qui a suivi son cours de Reiki 1 en 2008, dit que Karmarkar avait du caractère et qu’au moins certains de ses élèves avaient peur de lui. Lorsqu’on l’interrogeait sur ses méthodes, il aurait dit que c’était la seule façon de traiter les gens et qu’il n’obtiendrait pas de résultats s’il disait les choses gentiment. Elle allègue également qu’il a fait honte aux gens pour la façon dont ils avaient l’air, s’habillaient et marchaient. Sharma, une maquilleuse et coiffeuse, a également prétendu que des renseignements personnels partagés en toute confidentialité dans la classe ont été divulgués à d’autres personnes à l’extérieur, ce qui a causé sa détresse. Et sa disparition a exacerbé ses problèmes d’abandon. « Je ne me sens pas en sécurité. Vous m’aviez promis de ne pas m’abandonner. « Mais tu as refusé de répondre à mes appels et messages. »
D’après les notes qu’elle a prises en classe et montrées à Mirror, Karmarkar a dit des choses comme « Il faut du courage pour s’attacher à son professeur » et « Une fois que tu t’attaches à ton Gourou, tes autres attaches[aux amis et à la famille] vont grandir ».
Il rendait aussi difficile de quitter ses cours, disant aux gens que s’ils partaient, ils auraient du mal à s’en sortir. « C’était un maître manipulateur, » dit Sharma. « Il savait comment me parler, à toi, à cette tante. »
Mirza a dit que le Karmarkar en colère était un nouveau Karmarkar. La personne qu’il a rencontrée en 2007 était humble, mais en 2010, il s’est étendu à Dubaï et a été invité dans d’autres pays pour accueillir des séances de Reiki et de méditation. Quand il voyageait, il voyageait en première classe ou en classe affaires. Une personne l’a décrit comme le « Gourou en Gucci ». Le succès, disent-ils, lui est monté à la tête et ils pensent qu’il se sentait invincible. « Aujourd’hui, j’ai l’impression de faire partie d’un culte, même si je me sentais si moderne « , a dit Borah.
Mirror a essayé de contacter Karmarkar mais son téléphone était éteint. Lorsque nous avons appelé la maison de ses parents, sa mère nous a dit qu’il n’était pas en ville et ne savait pas quand il reviendrait. Elle a dit qu’elle ne savait rien au sujet des allégations contre lui, mais elle a demandé le nom des personnes qui les avaient formulées. Lorsque Mirror a demurred, disant que cela ne pouvait pas être révélé à ce moment-là, elle a offert de lui transmettre notre demande pour une entrevue à son retour. Un courriel lui est aussi resté sans réponse.
Mirror possède un message WhatsApp qu’il aurait envoyé à ses disciples, dans lequel il offre une contrition ambiguë et demande pardon mais sans dire pourquoi. « Il me faut du temps pour faire preuve de courage et me réconcilier avec certaines parties de ma vie, écrit Karmarkar. « J’essaie de faire la paix et de l’accepter lentement. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais aveugle que je creusais ma propre tombe. »
Ses élèves ont essayé à plusieurs reprises de lui parler dans leur quête de réponses, mais n’ont pas réussi à l’atteindre, ce qui les a mis encore plus en colère. « Aussi proche que nous étions – j’y ai été pendant cinq ans – pourquoi ne peut-il pas nous dire : » oui, je suis un être humain, j’ai commis une erreur » ? Pardonnez-moi ». Ensuite, c’est aux victimes et à l’accusé de décider de la peine. Mais sa fuite ne fait que doubler notre doute », a déclaré Nair.
Sharma a souligné que le refus de Karmarkar de faire face à ses élèves va à l’encontre de tout ce qu’il leur a appris sur la responsabilité de vos actions. « Il est temps qu’il mette en pratique ce qu’il prêche », dit-elle.
Selon une personne – pas une victime – une partie de ses disciples pense qu’il a simplement fait une erreur et que s’il s’excuse, il peut être pardonné. Mais cette personne, qui est avec lui depuis des années, a fait remarquer qu’une erreur pouvait se produire une ou deux fois, mais que les incidents allégués, selon cette personne, se sont produits sur plusieurs années. Il semble que Karmarkar savait jusqu’où aller avec qui, jusqu’à ce qu’il aille finalement trop loin.
Savio veut que Karmarkar avoue ce qu’il a fait. « Je veux qu’il aille en prison », a-t-il dit. Mais pour que Karmarkar aille en prison, une FIR doit être déposée. Et c’est une mesure qu’aucune des victimes présumées d’abus sexuels n’est encore prête à prendre. Ils s’inquiètent des conséquences et ne veulent pas s’emmêler dans le système judiciaire indien, d’autant plus qu’il pourrait sembler qu’ils ont consenti aux massages. À cet égard, l’histoire de Karmarkar et de ses victimes présumées devient tristement familière. Traduit avec www.DeepL.com/Translator
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J’ai testé pour vous : l’initiation au Reiki (1/2)
Le Reiki selon Wikipedia – Le 7th Avril2012 par Liv Marlene
Vous en avez sans doute déjà entendu parler : Le Reiki, c’est la technique de soin ésotérico-exotique qui se développe de façon rapide en France comme ailleurs. Pour certains, ce serait parfaitement inefficace, pour d’autres potentiellement dangereux, proche d’un mouvement sectaire ou encore miraculeux… J’ai donc décidé de m’immerger pour vous dans ce monde entouré de secret.
HALIGATO !
Les diverses sources s’accordent au moins sur un point : l’origine du Reiki, c’est le Japon. C’est là qu’un certain Mikao Usui aurait eu une révélation après un jeûne de plusieurs semaines. Personnellement, après une telle privation, je suis sûre que je verrais des crêpes à la crème de marron voler partout, mais passons…
REIKI, KEZACO ?
Le principe de base du Reiki est d’une simplicité presque suspecte. Le praticien capterait l’énergie cosmique pour la transférer ensuite par la paume des mains à son « patient », le plus souvent sans même le toucher. Mouais, ça ressemble quand même à un truc New Age sur le retour.
Pour en savoir un peu plus long, je décide de me plonger dans les livres. Et au rayon développement personnel, les ouvrages sur le Reiki ne manquent pas et les formes sont très variables. On trouve de tout, depuis les fiches pratiques avec plus d’images que de texte jusqu’aux « bibles » réservées aux initiés.
FICHE PRATIQUE, PROFANE BIBLE
Car attention, le Reiki, ce n’est pas comme le scrapbooking ou les macarons. Ça ne s’apprend pas, ça se transmet. Deux jours de stage suffisent pour faire d’un humain lambda un « praticien » de degré I. Deux jours, vous avez bien lu. A ceux qui trouvent que c’est un peu court pour maîtriser ce que certains décrivent comme un « art de guérison naturelle », les pontes du Reiki répondent que ce n’est pas l’apprentissage qui fait le bon praticien. Seules comptent la bienveillance envers le patient et bien entendu, l’ouverture du canal énergétique. Le quoi ? Alors là, c’est trop nébuleux, il faut que j’en aie le cœur net !
PAKADO
Allez hop, une petite recherche sur le web, je trouve un maître Reiki à deux pas de chez moi. Et justement sur son site internet est indiquée la tenue prochaine d’un stage d’initiation au niveau I. Un bref email plus tard, me voilà inscrite. Moyennant 150 € quand même, payables dès mon arrivée le jour J. Voyons voir, à raison de cinq personnes par stage et de 2 stages par mois, cela nous fait déjà… Ah, le calcul mental… Mmmmm…. 1500 €. Une bonne petite base de revenus, ça ! Sans compter les stages de deuxième niveau, à la même fréquence que les premiers, mais plus chers : 250 € par pig**n. Ce qui nous amène vite fait à… Deux secondes, je calcule… 4000 € par mois ! Je ne sais pas encore si c’est efficace, mais en tout cas, c’est juteux !
STAGE
A mon arrivée sur les lieux, à l’arrière d’une boutique ésotérique (je le savais !), je découvre les quatre autres participants et le maître. J’ai l’impression d’être à une réunion des alcooliques anonymes. Tout le monde sourit bêtement, se parle à voix basse, explique ce qui l’a amené à s’offrir ce « merveilleux cadeau de la guérison physique et psychique ». A mon tour, je bafouille un charabia qui me fait passer pour une parfaite phobique sociale. (C’est que je ne suis pas à l’aise avec la malhonnêteté et mes intentions tiennent plus de la curiosité que de la foi en toutes ces forces auxquelles les autres semblent croire dur comme fer.) En tout cas, apparemment, mon attitude n’éveille aucune méfiance. Au contraire, on me sourit, en m’encourage des yeux et on hoche la tête à chacun de mes mots.
CHAKRAS
La matinée se poursuit, tous assis sur des canapés, à écouter béatement les premières leçons sur l’Histoire du Reiki, la nature de l’énergie, le pourquoi de l’initiation. Une pause « boissons chaudes » (affriolant, n’est-il pas?) et nous reprenons notre écoute pour découvrir que nous avons des chakras, sept pour être exacte et que ceux des hommes tournent en sens inverse de ceux des femmes. L’incompréhension entre hommes et femmes ne serait donc pas question de planète mais de rotation de Chakras… Un peu avant la pause déjeuner, le maître nous annonce qu’il va procéder à la première des quatre initiations du stage. Frémissement général. Il nous laisse quelques instants devant une vidéo de relaxation sous prétexte d’aller « préparer sa pièce ».
LA PREMIERE INITIATION
Lorsque vient mon tour, je me déchausse comme les précédents élèves avant moi et rentre dans le petit espace « purifié », généreusement enfumé à l’encens. J’ai à peine le temps de jeter un œil à la déco hétéroclite des murs, mélange de symboles sacrés des différentes religions, que le maître me désigne un petit tabouret à roulettes sur lequel je dois m’asseoir en position de prière, les yeux fermés. Je m’exécute et c’est là que commence une espèce de rituel que je ne ferai qu’entendre et sentir. On me souffle dessus, on m’ouvre les paumes puis on me fiche de petites claques dessus avant de me remettre les mains en position de prière.
ANTENNES CAPILLAIRES
Grâce aux petits cheveux qui partent toujours en l’air malgré mes efforts pour les discipliner, je sens qu’on me fait des signes au dessus de la tête. Ce cérémonial dure au plus, trois minutes après lesquelles le maître m’invite à ouvrir les yeux, lorsque je le souhaiterai. J’ouvre les yeux, souris bêtement comme cela semble être attendu et retourne avec mes camarades de stage pour prendre un repas composé des petits tupperwares apportés par chacun. Pour le prix, on aurait pu espérer que le buffet serait compris, mais non, il faut apporter son bento. Au moins, ça reste dans le thème japonisant !