4 films, fictions jouées par des acteurs professionnels
En français et sous-titrés en anglais
Ces films évitent la caricature et sont très proches de la réalité. Ils évoquent les grands types de manipulations mentales et de dérives sectaires actuelles, avec les mots clés les plus usités. Ils sont conçus pour développer l’esprit critique et fournir des illustrations pour les conférences et de la matière à réflexion pour les lycéens (67 mn pour l’ensemble des 4 films)
Extraits des 4 films français sous titrés en anglais (10 minutes)
Pour ceux qui souhaiteraient faire une séance de sensibilisation eux-mêmes, en utilisant l’un des 4 courts métrages du DVD « Des sectes qui n’en ont pas l’air » , voici le Manuel d’utilisation des 4 films.
Les 4 films de 15 à 17 mn
Médecine parallèle : https://www.youtube.com/watch?v=czW1Nxr_EuU&t=278s
Le Fils de la Forêt (Genre secte écolo, new age ) : https://youtu.be/OTbPO5vme1c
Alice‘s devil ( sociétés secrètes, sectes, satanisme) : https://youtu.be/ARIIWMbwHRE
Les visiteurs (Genre fondamentalistes de la Bible ) : https://www.youtube.com/watch?v=PtA-yt7FwUU
Pour se procurer l’intégralité des films qui font chacun 15 minutes, contacter: gemppi@wanadoo.fr ou 06 98 02 57 03
Productions GEMPPI et les Ateliers de l’Image et du Son
Il est possible de faire une formation accélérée sur la problématique sectaire par une formation en ligne de 20h gratuite « MOOC gestion des risques sectairtes » (par contre la certification nécessite une adhésion au GEMPPI), voir : MOOC Gestion des risques sectaires et modules spécialisés. Formations certifiantes par internet – Association GEMPPI
Le DVD est offert aux nouveaux adhérents du GEMPPI et à tous ceux qui renouvellent leur adhésion et qui demandent à le recevoir
(Sympathisants 3 €, Membres actifs : 10 €, Soutiens, bienfaiteurs : 30 €)
Sinon, il suffit d’en faire la demande en acquittant les frais d’envoi et d’emballage : 4 € pour la France
GEMPPI BP 30095 13192 Marseille Cedex 20 – Tel 04 91 08 72 22 – gemppi@wanadoo.fr
SOMMAIRE DU DVD
1 – Médecine parallèle. Souligne les discours pseudo- scientifiques des médecines parallèles et leurs dangereuses dérives. 15 mn
Sectes et médecines parallèles. Souligne les discours pseudo- scientifiques des médecines parallèles et leurs dangereuses dérives, notamment les faux souvenirs induits (FMS). (15’51)
Ceci est un des 4 films extrait du DVD « Des sectes qui n’en ont pas l’air » (les 3 autres s’intitulent: « Alice’s devil »; « Le fils de la forêt » ; « Les visiteurs »)
Voir ci-dessous (pour se procurer le DVD des 4 films version française, s’adresser à: gemppi@wanadoo.fr ou 06 98 02 57 03 ). Visible sur : https://www.youtube.com/watch?v=czW1Nxr_EuU
Cults and alternative Medicines. Highlights the pseudo-scientific discourse of alternative medicines and dangerous abuses, including false memories induced (FMS). (15’51)
2 – Les visiteurs. Evoque certains groupes religieux fondamentalistes et sectaires.15 mn
3 – Le fils de la forêt. Cible les dérives pseudo-écologistes, les faux humanismes (néo-chamanisme et usage de drogues, etc.).15 mn
« Le fils de la forêt », cible les dérives sectaires pseudo-écologistes, les faux humanismes, les communautés sectaires, le néo-chamanisme (usage de drogues, etc.). Film de support concret aux débats, conférences et séances de sensibilisation sur les sectes. Visible sur: https://www.youtube.com/watch?v=OTbPO5vme1c
4 – Alice’s devil. Attire l’attention sur certaines dérives sectaires de sociétés secrètes et satanistes. 21 mn
Pour toute information ou intervention
Pour se procurer un exemplaire de ce DVD, voir :
Manuel d’utilisation
– Pour recevoir un animateur bénévole du GEMPPI afin de conduire la réflexion sous l’angle des dérives sectaires et des manipulations mentales
– Pour recevoir un animateur professionnel du Cortecs afin de conduire la réflexion sous l’angle de l’esprit critique et de la méthode scientifique d’évaluation, des diverses sciences (sociologie, psychologie, physique, etc.)
– Pour la formation ou l’initiation des enseignants et autres responsables éducatifs à l’utilisation de cet outil pédagogique.
Contactez:
GEMPPI BP 30095 13192 Marseille cedex 20
gemppi@wanadoo.fr – www.gemppi.org
04 91 08 72 22 – 06 98 02 57 03
Maquette réalisée par atelier audio-visuel, Cité des associations – Marseille
Le but et l’usage de ces films
Le but de ce document audio-visuel est de sensibiliser et de mieux armer intellectuellement nos concitoyens, en particulier la jeunesse qui dans les difficultés qu’elle traverse parfois, est de plus en plus perméable aux nombreuses et séduisantes sollicitations de groupes sectaires ou douteux. Il s’agit d’un DVD de 4 films de 15 minutes environ, des fictions jouées par des acteurs professionnels, intitulé: « Des sectes qui n’en ont pas l’air ». La réalisation et la mise en scène ont été exécutées par les Ateliers de l’Image et du Son (AIS), une école de cinéma à Marseille dont les étudiants ont passé les épreuves du BTS 2011 au travers de l’élaboration de ces 4 films.
Le but premier est d’exercer l’esprit critique des collégiens et des lycéens selon une méthode originale proposée aux enseignants par le GEMPPI. Par ailleurs, c’est toute l’équipe pédagogique qui pourra être intéressée par la mise en lumière des risques présentés, notamment par la difficulté actuelle d’identifier les groupes sectaires qui souvent ont abandonné les formes religieuses en les dissimulant derrière un discours pseudo-scientifique ou médical. Ces films sont conçus aussi pour être des supports aux conférences et formations éventuelles traitant des dérives sectaires et de la manipulation mentale, ou pour faire la promotion de l’esprit critique et de la démarche scientifique.
Cette série de films permet de traiter de plusieurs aspects de la question, comme par exemple, l’analyse des termes d’un discours, des idées sous-entendues, et laisse à chacun la possibilité d’en deviner la finalité, de discerner ce qui appartient au domaine de la connaissance, de la science et ce qui relève de la foi, de la croyance ou des pseudo-sciences.
Qu’est-ce qu’une secte pour nous ?
Groupe ou mouvement à prétentions religieuses, philosophiques ou thérapeutiques spiritualistes dont les agissements, pratiques et enseignements nuisent ou sont dommageables aux individus et à la société, de manière répétée, constante ou structurelle
Les 4 films ne citent évidemment aucun mouvement et sont conçus pour ne donner lieu à aucun incident juridique. Ils soulignent, suggèrent les mécanismes de manipulation mentale, suscitent la réflexion et l’esprit critique, tout en évitant le côté moralisateur.
Les mots ont été soigneusement choisis et correspondent à la réalité actuelle des groupes sectaires et des thérapeutes spiritualistes à risques. Conçus pour avoir plusieurs niveaux de compréhension, ces films sont biens adaptés au profil des jeunes de 14 à 25 ans.
Ces 4 courts métrages sont aussi d’excellents supports audio-visuels pour les conférenciers qui souhaitent traiter des thèmes relatifs à la manipulation mentale, aux dérives sectaires et aux pseudosciences.
© Doog Mc Hell – Médecine parallèle
Suggestions d’utilisation des films pour des personnes souhaitant animer
une séance de réflexion sur ces thèmes
Médecine parallèle
Un exemple concret est présenté dans cette vidéo de 15 minutes, montrant ce qu’il se passe souvent dans l’intimité du cabinet d’un thérapeute sectaire, notamment les faux souvenirs induits (FMS). Le new age sous l’anle thérapeutique.
Cults and alternative Medicines. Highlights the pseudo-scientific discourse of alternative medicines and dangerous abuses, including false memories induced (FMS). (15’51)
https://www.youtube.com/watch?v=czW1Nxr_EuU (film intégral)
Réalisateur Stéphane Torrès – 15mn51
Dans cette histoire, une fillette de 10/12 ans est en pleine récidive d’un cancer. Ce qui est remarquable c’est que tout au long de ce film l’enfant ne dit pas un mot, Toutes les décisions concernant sa vie sont prises par les adultes. Ici est soulignée l’extrême dépendance et la vulnérabilité des enfants entre les mains des adultes. Elle a l’innocence d’un agneau que l’on mène à la boucherie. Ce qui est remarquable aussi, c’est le moment du doute des parents envers la médecine classique. Ce doute est introduit avec subtilité par le thérapeute, qui oppose à la médecine classique une théorie psychosomatique fumeuse et parvient à laisser penser aux parents que l’idée vient d’eux : « vous avez raison » dit-il. Plus fort, il leur donne l’impression de faire librement, sans contrainte, ni pression leur choix anti médical : « vous êtes libre » ajoute t-il. Nous retrouvons là les principes des mythes fondateurs qui hantent notre civilisation. Cela n’est pas sans rappeler la tentation d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden où le serpent suggère de transgresser une règle qui enferme le commun des humains pour trouver la liberté, l’autonomie et la puissance « vous serez comme des dieux, vous aurez la connaissance du bien et du mal » dit le tentateur dans le texte de la Genèse. Ainsi en est-il des parents : le doute ayant fait son chemin, ils basculent vers l’inconnu, vers la thérapie étrange, magique, quantique, hors des règles médicales classiques mais aux contours apparemment rationnels ; ils s’y livrent ou s’abandonnent eux aussi animés de l’espoir probablement illusoire d’une solution facile, non douloureuse. Que ne ferait-on pas pour s’épargner la douleur de voir son enfant souffrir lorsqu’on est parent ? Le poids est-il trop lourd pour les épaules de ces parents désemparés face à la dure réalité de la maladie ? Combien plus lourd est-il sur les épaules de la fillette. Ne s’agit-il pas d’une sorte de démission ? A partir de quand leur esprit s’est-il laissé anesthésié pour qu’ils acceptent le discours magique du thérapeute ? Ne serait-ce pas parce que le thérapeute leur a fourni une excuse plus ou moins consciente en leur servant un vocabulaire technique, pseudo scientifique et médical, dédouanant les parents de leur responsabilité de vigilance pour leur enfant ? On assiste ensuite à un travail de sape opéré par le thérapeute lorsqu’il sent ses proies à sa merci par les espoirs qu’il a suscités. Il fait alors la démonstration de sa toute puissance, de ses connaissances reconnues, de son expérience, de ses résultats poussant de nombreuses personnes à venir le consulter de toutes parts. Le guérisseur est maintenant assez sûr de son effet pour induire l’idée d’une cause initiale, spirituelle ou psychologique, enfouie dans la mémoire cachée de l’enfant et qui serait à l’origine de la maladie. Il se fait fort de retrouver cette cause ou faute originelle. Le gourou thérapeute introduit subtilement l’idée que l’enfant aurait été abusée sexuellement par son père dans sa prime enfance.
Finalement, les parents retireront l’enfant de l’hôpital où elle suivait un traitement qui devait très probablement lui permettre de s’en sortir, mais assez démoralisant, car elle vomissait contrairement au pronostic du médecin et perdait ses cheveux. Le gourou avait beau jeu de dire après coup « je vous l’avais dit ». On devine ainsi les conséquences catastrophiques pour cette enfant soustraite aux soins médicaux et envoyée dans une clinique de prétendus soins alternatifs, où les médecines « douces » n’ont probablement jamais soigné qu’avec l’effet placebo. On imagine aussi, la destruction du couple dans lequel le doute s’est insidieusement invité, le père étant suspecté d’être la cause de tout. On peut aussi imaginer la déroute morale et matérielle probable de cette famille confrontée au décès annoncé de leur enfant à cause de leur naïveté envers le gourou, voire de leur faiblesse irresponsable. A la faillite du couple déchiré par le doute de l’inceste imaginaire du père (appelé faux souvenir induit) s’ajoutent les conséquences financières de tout cela : séparation des biens suite au divorce, culpabilité ressentie à cause du mauvais choix thérapeutique, suivie d’états dépressifs lourds amenant à la perte de l’emploi et le coût exorbitant de la clinique alternative, non pris en charge par l’assurance santé. Et pour couronner le tout, les victimes sont dans l’impossibilité de se retourner juridiquement contre le gourou thérapeute, lequel a pris soin de ne laisser aucune trace écrite (par exemple, il a fait écrire son ordonnance de « gui dynamisé » de la main de la mère et non de la sienne).
Glossaire
Appositions auriques : de « aura ».Des massages sur le corps invisible de l’individu.L’aura est un concept religieux hindouisteaffirmant que nous possédons des corps spirituels.
Corps énergétique : concept religieux extrême oriental pouvant se traduire ainsi :corps invisible ou spirituel habitant l’homme
Ethérique : de « éther ». Comme l’aura, c’est un terme spirituel, désignant un corps invisible qui hanterait l’homme.
Globalité physique et énergétique : vision holistique, voire spirituelle de l’homme, qui serait constitué d’un ensemble âme, esprit et corps. A noter que dans cet ensemble, l’âme est un concept spirituel et non scientifique
Lobby médico-pharmaceutique : nombre de prophètes apocalyptiques ou catastrophistes plongent leurs adeptes dans une paranoïa d’un grand complot ourdi par une société secrète composée des hauts dirigeants de ce monde pour nuire à la population.
Quantique : la physique quantique est une théorie qui s’applique plus spécialement à l’infiniment petit. Cette théorie scientifique est dévoyée actuellement par de nombreux charlatans de l’esprit.
Reprogrammation cellulaire : incantations et rituels thérapeutiques s’adressant aux cellules du corps comme si elles contenaient une mémoire identique à celle du cerveau, pour les convaincre de lutter contre la cause initiale de la maladie dont elles ont la mémoire
Traitement holistique : du grec « holos » : entier. Traitement global de l’être humain, corps, âme et esprit. Dans cet ensemble, l’âme est un concept spirituel et non scientifique (voir aussi « Globalité physique et énergétique »)
Vibration disharmonique : énergie spirituelle défaillante en opposition avec l’énergie ou l’âme universelle, ce sont des concepts religieux d’Extrême-Orient
Bibliographie utile
–Abgrall Jean Marie. Les charlatans de la santé. JM Payot 1998
-Ariès Paul – Les sectes à l’assaut de la santé. Golias 2000
-Axelrad Brigitte « Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée ». Book-e-book, sept 2010
-Baillargeaon Normand – Petit cours d’autodéfense intellectuelle, Lux 2006
-Brissonnet Jean. Les pseudo-médecines.book-e-ebook.com 2003
-Cordonnier Jacky – Sectes, religion, santé. Document GEMPPI 2005
-De Reuck Nathalie. On a tué ma mère. Buchet-Castel 2010
-Golias magazine n°68 Sept/Oct 1999. Les sectes guérisseuses
-Gori Roland, Le Coz Pierre. L’empire des coachs, une nouvelle forme de contrôle social. Albin Michel 2006
-Joule Robert Vincent, Beauvois Jean Léon. La soumission librement consentie. PUF 1998
-Lemoine Patrick. Le mystère du placebo. Ed. Odile Jacob 1996
-Maurer Martine. Comment choisir son psychothérapeute ? Hommes et perspectives 2001
© Doog Mc Hell
Le thérapeute quantique lors d’une séance de réharmonisation énergétique, extrait de « Médecine parallèle »
Les visiteurs
(Religiosités sectaires)
Réalisateur Yannick Rolandeau – 14mn48
Ce film met en exergue la fragilité des étudiants coupés de leur milieu familial et amical par l’éloignement de leurs études. Le stress, l’insécurité en font de parfaites proies pour les sectes. Elodie, une étudiante que l’on suppose brillante dans ses études se retrouve seule dans une ville qu’elle ne connaît pas afin de poursuivre ses études alors qu’elle a toujours vécu jusqu’ici avec ses parents et ses amis dans une petite bourgade de l’arrière pays. La solitude l’oppresse et les amoureux qu’elle croise dans la rue lui rappellent la morosité de son quotidien. Comme elle est plutôt timide et peureuse, elle a du mal à se faire des amis et certains garçons qui le sentent bien en profitent pour faire pression sur elle lorsqu’elle sort pour faire sa lessive par exemple. Faculté, appartement, études, voilà son quotidien. Dans son appartement, un dimanche où elle se morfond plus que d’habitude, quelqu’un sonne à sa porte. Apparemment ce sont des gens du quartier, qui viennent l’informer d’une situation inadmissible : un monsieur est décédé dans l’immeuble voisin sans que personne ne se soucie de lui avant 2 mois et c’est l’odeur finalement qui a incité les voisins à réagir. Encore un drame de la solitude et de l’indifférence auquel les visiteurs apportent des explications troublantes pour la jeune fille. »Les visiteurs » lui brossent l’image d’un monde méchant, violent et égoïste, où société et églises sont toutes corrompues. Comment expliquer alors que six mois après la visite de ces 2 personnages, cette étudiante abandonne ses études, prenne un petit boulot pour se rendre autonome vis-à-vis de ses parents avec qui elle peut ensuite couper les ponts radicalement ? Tout son temps, elle l’investit maintenant à faire du porte à porte pour diffuser sa vérité totale et manichéenne et annoncer des événements apocalyptiques imminents, des catastrophes planétaires où seule une minorité d’élus sera sauvée. On pourra imaginer qu’Elodie a trouvé une nouvelle famille où tout le monde s’aime où elle n’est plus seule, où ses nouveaux amis reconnaissent ses qualités de prédicatrice. Comme ses formateurs, elle sait maintenant exploiter à merveille les faits divers, les peurs et les espoirs de ceux qu’elle essaie de convertir. Plus elle excelle dans ce jeu, plus elle est honorée, mise en valeur et aimée de ses nouveaux frères et sœurs dans la foi. On peut s’interroger sur cette amitié ou amour conditionnels. Une autre question se pose, celle de la dépersonnalisation de la jeune fille qui reproduit comme un clone le comportement de ses mentors. On pourrait aussi penser à un formatage, puisqu’elle fait table rase de sa famille, de son passé, de ses études, de son avenir professionnel et social. Elle a sans doute cru résoudre ses angoisses, son mal-être en s’abandonnant à une illusion qui rapidement est devenue une priorité absolue, au point d’éliminer tout le reste, tout ce qui autrefois avait de l’importance dans sa vie. On pourra envisager la peine probable des parents qui n’ont plus de contact avec leur fille. On pourra imaginer aussi leur effroi de constater qu’ils ne reconnaissent plus leur fille devenue complètement étrangère, une véritable inconnue, et considérer tout ce qu’ils ont dû peiner pour lui permettre de poursuivre ses études (appartement, etc.), tout cela balayé comme une chose négligeable par le rouleau compresseur de vie de la secte.
Lexique
Manichéenne : où les bons sont d’un côté et les mauvais de l’autre, sans nuance
Total : renvoie à totalitarisme
Bibliographie utile
– Bastin Danièle. Du paradis à l’enfer. 23 ans chez les Témoins de Jéhovah. Jourdan éditeur 2007.
– Bouchard Dany. Dans l’enfer des témoins de Jéhovah. Ed. du Rocher 2001
– GEMPPI. Découvertes sur les sectes et religions 1er avril 2006. Les refus de soins pour causes idéologiques.
– Djemila Ben Habib. Ma vie à contre-Coran. VLB éditeur, 2009
– Jaquette Nicolas, 25 ans, rescapé des témoins de Jéhovah. Balland 2007
Le fils de la forêt
(Pseudo-écologistes sectaires, faux humanistes, drogue)
Réalisateur Benoît Cardona – 15mn52 – En langue française et sous titré en anglais
Visible intégralement sur: https://www.youtube.com/watch?v=OTbPO5vme1c
« Le fils de la forêt », cible les dérives sectaires pseudo-écologistes, les faux humanismes, les communautés sectaires, le néo-chamanisme (usage de drogues, etc.). Film de support concret aux débats, conférences et séances de sensibilisation sur les sectes.
Salim est un adolescent qui est entré en rébellion contre tout, contre la société, et cela peut-être depuis l’abandon du foyer conjugal par le père, que l’on peut supposer car il vit seul avec sa mère. Ses résultats scolaires sont certainement aussi problématiques que les relations avec sa mère. Le voici bientôt exclu de son lycée pour un acte de vandalisme. S’il ne se reprend pas, son avenir est compromis. Ce film met en relief les difficultés des familles monoparentales et la fragilité des adolescents en échec scolaire et en quête d’identité. Pour ce genre d’adolescent, toute proposition de changer le monde, ou tout ce qui leur permet de s’évader de leur vie à problèmes est une aubaine. Les circonstances ne tarderont pas à le mettre en contact avec un groupe qui nous laisse à penser que tout le monde peut trouver chaussure à son pied ou secte à son profil. Dans un bar, le regard de Salim est attiré par une jeune fille auprès de laquelle il essaie de se montrer intéressant. La télévision du bar diffuse un reportage sur des émeutes en Afrique du Nord et la jeune femme commente « c’est pas chez nous que ça arriverait » et Salim en profite pour claironner « c’est tous des mous ici ! ». Puis en sortant il tombe sur la jeune fille « Sara» qui dans la rue fait signer une pétition apparemment écologiste pour la sauvegarde de la forêt amazonienne. Ils font connaissance et elle l’invite à un « truc ». Elle évite soigneusement d’être précise concernant la réunion à laquelle elle le convie et notamment la nature politico-écolo-ésotérique du groupe. Le groupe en question est bien cloisonné, il fonctionne comme une société secrète à plusieurs niveaux. Il y a les « faire valoir » de base qui sont convaincus de militer pour changer le monde et qui n’ont pas accès aux véritables objectifs du mouvement et puis l’élite, c’est-à-dire ceux qui ont l’honneur d’être choisis pour aller plus loin et ont accès à une dimension plus initiatique, ésotérique et idéologique. En fait les pétitions pour la protection de la forêt sont brûlées et l’on comprend alors qu’elles ne constituent qu’un moyen de motiver et d’investir le temps disponible des adeptes de base par de l’activisme sans finalité précise et, bien-sûr, pour récolter de l’argent. Les petites sommes récupérées auprès des gens démarchés par de nombreux adeptes finissent par faire beaucoup d’argent. Salim est accueilli très chaleureusement dans le groupe où la vie communautaire à l’image d’une famille unie, la musique exotique et l’ambiance décalée correspondent à sa soif d’évasion et de fuite de la réalité. La figure paternelle du gourou le séduit tout de suite, puis subjugue le jeune homme. N’y aurait-il pas là un père de substitution ? Le gourou a bien cerné Salim, ayant appris son exclusion du lycée et devinant son besoin de reconnaissance, il flatte son ego et l’enfonce dans sa rébellion contre le système. Cela lui permet de mieux couper Salim de son milieu d’origine et ainsi de le récupérer : « Tu me fais penser à Sara au début », dit-il au jeune homme. L’image plaît bien à Salim car il est plutôt séduit par la jeune fille qui est plus âgée et expérimentée que lui. C’est elle d’ailleurs qui va l’initier aux substances hallucinogènes, évoquant des traditions ancestrales, avec le soin de provoquer chez Salim des sursauts d’amour-propre pour vaincre une éventuelle résistance de sa part : « si tu as peur n’en prends pas », lui dit-elle. Le gourou guidera ensuite le jeune homme dans son initiation au travers de rites animistes, divinisant la nature et la forêt et donnera l’impression au jeune homme d’un retour aux sources et à l’état naturel, d’une nouvelle naissance, bien sûr fortement aidés par les effets de la drogue qu’il a absorbée conformément à la tradition chamanique, reconnaissable ici au rythme hypnotique du tambour. Le gourou inculque au jeune homme l’idée que la nature possède une conscience, qu’on peut en saisir le message par certaines pratiques magiques et que bientôt cette nature agressée par l’homme moderne, va se venger, se purger de toutes les impuretés de la civilisation (ce qui n’est pas sans évoquer une forme de fanatisme spiritualiste écologique), cela laissant présager des événements apocalyptiques ou tout au moins cataclysmiques au cours desquels, seule une minorité sera épargnée parce qu’elle se sera préparée. Et c’est à cette préparation, dédiée uniquement aux adeptes de valeur que le gourou et Sara invitent Salim. Il doit partir avec eux, tout quitter ou sinon quitter le groupe et ne jamais y revenir. Tout ou rien, et tout de suite.
Ce contexte nous donnera quelques pistes pour comprendre ce qui a poussé Salim à quitter brusquement sa mère et le domicile familial, à renoncer définitivement à des études, à une insertion sociale et à s’expatrier avec la secte vers un autre part prometteur. Des espoirs qui seront probablement déçus et qui auront leur coût.
Lexique
Animisme : croyance païenne, ou panthéiste, considérant que toute chose est habitée d’un esprit, êtres vivants, végétaux et minéraux et qu’il convient de se les concilier ou d’agir sur ces esprits par divers rituels magiques.
Esotérique : qui concerne une connaissance cachée, une vérité supérieure qui est révélée uniquement à une minorité d’élus ou une élite.
Etat naturel : notamment que l’on peut opposer à ce qui relève de la civilisation ou de la culture (ce qui arrange bien Salim dans cette histoire)
Bibliographie utile
-CCMM, Centre Roger Ikor. Les Sectes, Etat d’urgence. Albin Michel 1995
-Cordonnier Jacky. Religions et croyances actuelles. Chronique sociale 2000
-GEMPPI. Découvertes sur les sectes et religions n°68, 2006. Chamanisme et ayahuasca
– Marhic Renaud. Le New Age, son histoire, ses pratiques, ses arnaques. Le Castor Astral 1999
– Miviludes, Rapports 2007 et 2010. La documentation française
Le jeune Salim lors de son initiation, dans « Le fils de la forêt »
Alice’s devil
(Satanisme, sociétés initiatiques sectaires)
Réalisateur Stéphane Torrès – 21mn 05
Contrairement à ce qui se fait fréquemment, ce film évite de viser directement les lycéens au travers de la musique metal ou gothique qu’ils aiment en général. Ils traduiraient aussitôt cela comme une « morale à papa » ringarde. Nous avons donc préféré montrer que certains adultes présentant une autorité, une notabilité savent jouer de cet ascendant sur les jeunes pour en tirer des profits personnels. Ici, sans que ce soit explicite, on devinera une exploitation sexuelle des jeunes filles par des hommes mûrs qui se servent de prétextes ésotériques, philosophiques, de rituels sataniques et magiques pour arriver à leurs fins. On pourra aussi élargir la réflexion en évoquant tout autre type de bénéfices recherchés par ces adultes ou par quiconquevoudrait obtenir la soumission d’autrui par une forme d’autorité ou de personnalité charismatique. Les faits divers relatant l’utilisation de rituels sataniques ou ésotériques pour attirer des individus fragiles vers des extrémismes politiques, vers des groupes sectaires, pour extorquer de l’argent et des biens, ne sont pas rares. Ce qui est secret et mystérieux est souvent un appât qui attise notre curiosité naturelle. Les produits d’appel sont de manière récurrente, la culture, la tradition, le dépassement de sa propre condition, la philosophie, etc. Il n’est pas rare d’être sollicité, voire attiré par l’offre de cours de philosophie d’Occident et surtout d’Orient, ou d’une approche psychologique inédite et novatrice de l’être humain, dans lesquels on distille sournoisement les croyances et la doctrine d’une secte ou d’une idéologie politique peu recommandable. Un catéchisme syncrétique philosophico-religieux qui n’est guère compatible avec la philosophie digne de ce nom. Mais pour en venir où ? Accéder à une élite sociale ? Une élite culturelle, une fraternité secrète d’initiés dont le réseau et la solidarité permettent d’assurer son avenir ? Un avenir qui inquiète d’ailleurs beaucoup de jeunes actuellement ! Ce sont ces jeux d’influence et enjeux qui sont mis en scène dans ce film. Nous y racontons comment une jeune fille peu délurée, de milieu modeste, vivant seule avec sa mère divorcée, se trouve prise en main par une autre fille, très séductrice, qui l’éblouit par son assurance et son niveau social. Elle fait sortir la petite jeune fille de sa vie modeste, de sa routine estudiantine en lui proposant une autre voie que le travail scolaire pour la réussite : rencontrer et s’instruire auprès des élites intellectuelles, des maîtres. Elle lui fait goûter à cette ivresse d’évoluer dans un milieu social et intellectuel supérieur. Sa nouvelle amie n’hésite pas à l’arracher à son travail pour l’emmener faire du shopping à ses frais, plaisir des bien nantis tout à fait inaccessible à la jeune recrue. Malgré des moments d’hésitation, la jeune fille impressionnée par les adultes charismatiques qu’elle rencontre, cèdera pas à pas à leur volonté. Elle y est encouragée involontairement par sa mère qui visiblement est fière de voir sa fille fréquenter des gens de qualité. A chaque étape de l’endoctrinement, sa nouvelle amie la rassure par sa présence. Finalement cette jeune étudiante, devenue maintenant séductrice, adoptera le comportement de prédatrice de son initiatrice. Elle repère une étudiante, enceinte, donc proie fragile et facile, et saisit l’opportunité de ce qu’elle regarde une affiche annonçant un concert black metal pour l’attirer vers le réseau auquel elle appartient maintenant. Il est intéressant de souligner à chaque fois le prétexte permettant de glisser vers autre chose. Le prétexte de départ peut être, comme on l’a vu, la culture, la musique ou le désir d’évolution.
Bibliographie utile
-De l’astrologie au satanisme. Cordonnier Jacky. Tome 5. 2001
-Miviludes. Le satanisme, un risque de dérive sectaire. La Documentation française 2006 – Voir aussi : http://www.miviludes.gouv.fr (services du Premier ministre)
-Miviludes. Les dérives sataniques, guide pratique de l’enquêteur. La Documentation française 2006
-Vivien Alain. Les sectes en France. Rapport au Premier ministre. La documentation française 1983
-Les sectes en Belgique, consulter : http://www.ciaosn.be (Ministère de l’intérieur)
© Doog Mc Hell
Le gourou dans « Alice’s devil »
Le complice du gourou dans « Alice’s devil »
Sur le tournage d’Alices’ devil
Si vous souhaitez faire appel à des intervenants initiés à ces problèmatiques :
a) INTERVENTION DU GEMPPI
Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu
Il s’agit, à partir de ces films, d’une séance gratuite d’animation ou de réflexion conduite par des bénévoles de l’association GEMPPI, laquelle a pour objet la prévention contre les dérives sectaires (sous réserve de remboursement de frais de déplacement éventuels). Séances de 1h à 3h selon les besoins.
Contact: gemppi@wanadoo.fr et tél. 04 91 08 72 22 – www.gemppi.org
b) INTERVENTION DE PROFESSIONNELS
Le Cortecs (http://cortecs.org) est un collectif d’enseignants, chercheurs, formateurs spécialisés dans la pédagogie de l’esprit critique, la démarche scientifique, et tout particulièrement dans les médecines « alternatives » et leurs enjeux. Avec le GEMPPI, nous avons pensé au Cortecs que proposer le film Médecine parallèle brut n’était probablement pas suffisant. Aussi avons-nous préparé deux types de séquences pédagogiques pouvant accompagner le film et la discussion qui s’ensuivra. Au choix pour les enseignants, nous proposons deux séquences pédagogiques :
Sur le tournage de « Médecine parallèle »
Pour aller plus loin: