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Complotisme, illuminati et autres

Byadmin

Jan 31, 2017 #attentat, #religion
Temps de lecture : 21 min.

Ces Illuminati qui nous gouvernent

Depuis plus de deux siècles, un ordre mystérieux, lié aux francs-maçons, bâtirait un nouvel ordre mondial. La légende des Illuminati fait le miel des complotistes de tous poils et… la consternation des autres.

Philippe Delorme – Le Vif/l’express – 23/07/16 (Extraits)

Dans le plus grand secret, une secte ancienne étend son influence et tire les ficelles du pouvoir partout dans le monde. Une idée loufoque? Elle a pourtant trouvé un large écho…Fruit de l’imagination fertile de complotistes acharnés, ces thèses partent du même principe: la vérité est ailleurs, on nous la cache. Leur credo…?

« Une proposition est vraie parce que rien ne prouve qu’elle est fausse. »

Si débattre avec de tels interlocuteurs semble généralement inutile, étudier leurs élucubrations est, tout compte fait, passionnant. D’abord, parce qu’elles sont fort distrayantes! Ensuite, parce qu’elles démontrent par l’absurde la pertinence et la grandeur de la méthodologie historique. Enfin, parce que comprendre et analyser forge des armes contre les « assassins de la mémoire ».

Le rappeur Jay-Z n’aurait peut-être pas dû, en 2008, évoquer son label, Roc Nation, avec ce geste figurant un diamant… Depuis, la rumeur court qu’il est membre des Illuminati!

« On nous cache tout, on nous dit rien. Plus on apprend, plus on ne sait rien. On nous informe vraiment sur rien », chantait Jacques Dutronc, vers le milieu des années 1960

Aujourd’hui, ce sentiment s’est généralisé par le canal d’Internet. Des centaines de milliers de sites et de vidéos en ligne diffusent le même message de crainte et de suspicion: « la vérité est ailleurs » et, dans la pénombre, nos maîtres ignorés tirent les ficelles… Paradoxalement, ces dirigeants inconnus et tout-puissants sont désignés clairement. Ce sont les Illuminati. […]

Les Illuminati compteraient parmi eux les membres des familles de la haute finance et des dynasties du gotha européen, comme les Rockefeller, les Rothschild ou les Windsor.

Ils seraient également composés des cénacles les plus influents, tels le club Bilderberg, la Commission trilatérale ou le Council on Foreign Relations. Ils auraient infiltré l’industrie de la musique et du divertissement afin de mieux endoctriner les masses. Car leur but est d’asservir l’humanité. Au nombre de quelques milliers à travers le monde, ils cultivent une discrétion absolue, au point que personne ne les connaît avec certitude. […] Le plus grave, sans doute, est que de telles calembredaines sont prises pour argent comptant par une part non négligeable de nos contemporains.

Un sondage Ipsos, publié dans le quotidien Le Parisien le 18 juin 2014, établit que 1 Français sur 5 est persuadé que ces mystérieux Illuminati « tirent les ficelles de l’économie mondiale ». Le pourcentage est encore plus élevé parmi les jeunes des quartiers populaires, où la perte de repères et l’absence de perspectives d’avenir alimentent le sentiment d’impuissance face à son propre destin…

Il a bel et bien existé une société initiatique, fondée le 1er mai 1776 et restée dans l’histoire sous la dénomination d' »Illuminés de Bavière » – illuminati en latin… Le fondateur en est un philosophe et théologien de 28 ans, Adam Weishaupt, professeur de droit canon à Ingolstadt. Lecteur assidu des penseurs français des Lumières, il rassemble quelques amis et élèves rationalistes et progressistes comme lui. Sa démarche s’inscrit dans le cadre de l’Aufklärung – littéralement l’éclairement -, un mouvement philosophique optimiste qui place l’homme au cœur de la création et l’estime capable d’accéder à la connaissance – Emmanuel Kant et Johann Gottlieb Fichte en sont les représentants les plus connus.

D’abord baptisé « Cercle des Perfectibilistes » et protégé par le prince-électeur Maximilien III Joseph, le groupe dérive bientôt vers l’ésotérisme. Si les Illuminati assurent vouloir oeuvrer à l’amélioration de l’humanité sous le triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité », ils ambitionnent de créer une nouvelle élite face à l’Allemagne catholique dominée par les jésuites et, bientôt, le but ultime et inavoué de Weishaupt est de libérer le monde « de toutes les religions établies et de toutes les autorités politiques ». […]

Proscrits et traqués, les Illuminati vont disparaître rapidement. Il semblerait néanmoins que le journaliste Johann Joachim Christoph Bode – successeur non désigné de Weishaupt – aurait influencé la création de la loge parisienne des Philadelphes, réunissant des adversaires de la monarchie. Le fait n’est pas avéré, mais il n’en faudra pas davantage pour attribuer aux Illuminés de Bavière un rôle moteur dans le déclenchement de la Révolution française…

Dans son Essai sur la secte des Illuminés, publié en 1789, le marquis de Luchet soutient que, loin d’être éteinte, la confrérie bavaroise nourrit de noirs desseins: « Cette société a le but de gouverner le monde, de s’approprier l’autorité des souverains, d’usurper leur place en ne leur laissant que le stérile honneur de porter la couronne. Elle adopte du régime jésuitique l’obéissance aveugle et les principes régicides du XVIIe siècle; de la franc maçonnerie, les épreuves et les cérémonies extérieures; des Templiers, les évocations souterraines et l’incroyable audace. »

D’ores et déjà, les principaux éléments du décor sont plantés. Les immenses bouleversements révolutionnaires ouvriront largement la porte aux explications conspirationnistes. Jusqu’alors, la marche du monde semblait conduite par la Providence. Dorénavant, des forces inconnues se sont substituées à la main de Dieu. Il s’agit d’abord d’éliminer le hasard, d’expliciter la succession de circonstances aléatoires qui a amené la chute de l’Ancien Régime.

Dans une interview d’août 2013, sur le site Conspiracy Watch, le politologue Pierre-André Taguieff explique: « Sous le regard conspirationniste, les coïncidences ne sont jamais fortuites, elles ont valeur d’indices, révèlent des connexions cachées et permettent de fabriquer des modèles explicatifs des événements. Les indices à leur tour sont transformés en preuves, ce qui permet aux « théoriciens » du complot de donner une allure rationnelle, voire « scientifique », à leurs récits explicatifs – faussement explicatifs. Ces récits mêlent ainsi l’irrationnel au rationnel. »

Dans leur célèbre ouvrage, Le Matin des magiciens, Louis Pauwels et Jacques Bergier émettent l’hypothèse d' »une société internationale et secrète, groupant des hommes intellectuellement très avancés ». Curieusement, elle se retrouve aujourd’hui à la fois dans les milieux intégristes contre-révolutionnaires et dans certains secteurs de la contreculture, altermondialistes, rappeurs afro-américains ou affidés du Nouvel Age.

La première guerre du Golfe, en 1991, puis les attentats du 11 septembre 2001 permettront de structurer cette nébuleuse.

Deux ans après la chute de l’Empire soviétique, le président George Herbert Walker Bush prédit l’avènement d’un « nouvel ordre mondial ». L’expression fait florès, tandis que les sites Internet consacrés aux Illuminati se multiplient sur fond d’obsession paranoïaque et d’une exigence pathologique de transparence.

Le grand sceau des Etats-Unis, imprimé sur le billet de 1 dollar, représente une pyramide tronquée dont le sommet est éclairé par l’OEil de la Providence. Symbole illuministe? Les deux présidents Bush, père et fils, ainsi d’ailleurs que leur prédécesseur William Howard Taft et l’actuel secrétaire d’Etat John Kerry, n’appartenaient-ils pas tous à la même confrérie de l’université Yale, Skull and Bones – « le crâne et les tibias » -, fondée en 1832, qui serait une résurgence des Illuminés de Bavière? […] Des séries télévisées comme X-Files: aux frontières du réel renforcent le sentiment général que « la vérité est ailleurs ». […] 

Certains cerveaux débridés voudraient même nous entraîner jusque dans les espaces intergalactiques! Les Illuminati viennent-ils vraiment de notre Terre? Dans The Biggest Secret (« le plus grand secret »), paru en 1999, David Icke révèle que les Reptiliens, hybrides humanoïdes extraterrestres originaires de la constellation du Dragon, tiennent les commandes de la planète. Leurs ancêtres sont les Annunaki, les démons de la mythologie sumérienne. Parmi eux, David Icke désigne nommément la reine Elisabeth II, Hillary Clinton, Henry Kissinger, les Rockefeller et les Rothschild. S’ils sont capables de changer d’aspect, ils se trahissent parfois à leurs pupilles rouges et à leur langue fourchue. Alors, restons vigilants!  Théories folles de l’histoire, par Philippe Delorme. Collection Documents, L’Express/Presses de la Cité, 400 p., (parution le 22 septembre).

http://www.levif.be/actualite/international/histoire-parallele-ces-illuminati-qui-nous-gouvernent/article-normal-527697.html

Une erreur de raisonnement à l’origine du créationnisme et du complotisme

Psychologie20.08.2018

C’est devenu un lieu commun d’affirmer que nous vivons dans une ère de « post-vérité », où la méfiance croissante envers l’expertise scientifique et les autorités favorise la prolifération d’idées irrationnelles et anti-scientifiques, notamment sur Internet et les réseaux sociaux. Un besoin urgent de comprendre ce phénomène se fait sentir, afin que les avancées scientifiques ne soient pas noyées dans un océan de « faits alternatifs » de toutes sortes. Dans le but de mieux comprendre ces croyances alternatives, des chercheurs des Universités de Fribourg, Rennes et Paris-Saint-Denis ont identifié un biais cognitif (ou erreur de raisonnement), le biais de téléologie, commun au créationnisme et au complotisme, deux formes de croyances à première vue bien différentes.

On entend fréquemment dire que « rien n’arrive par hasard », que « tout arrive pour une raison », ou que tel événement « devait arriver ». Des chercheurs viennent de montrer que cette forme de pensée dite téléologique est liée à deux sortes de croyances qui semblent n’avoir rien en commun: le créationnisme – la croyance que la vie sur terre a été créée dans un but bien précis par un agent surnaturel – et le complotisme – la tendance à expliquer les événements historiques ou contemporains par l’action secrète de groupes d’individus puissants.
Malgré de nombreux arguments en faveur de la théorie de l’évolution qui explique l’apparition du vivant sur Terre, beaucoup de gens croient que Dieu a créé la vie à peu près telle qu’elle est aujourd’hui, avec des espèces déjà différenciées. Le complotisme, quant à lui, envahit désormais internet, après notamment les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ou ceux ayant touchés la France ces dernières années, en proposant de multiples « explications alternatives » à la « version officielle ». Les recherches en psychologie ont montré que la tendance à croire à ces nombreux complots est liée à de nombreux facteurs idéologiques, affectifs, cognitifs, et sociaux.

Tout arrive pour une raison
Le lien entre ces deux formes de « post-vérité » vient d’être investigué pour la première fois dans cette étude, menée conjointement en Suisse et en France. Les créationnistes rejettent la théorie de l’évolution parce que, selon eux, celle-ci affirmerait que la vie s’est développée par hasard sur Terre. L’existence d’un Dieu créateur donne du sens et un but dans l’existence et le récit créationniste permet de donner à l’homme une place à part dans le monde animal. De la même manière, les complotistes interprètent des phénomènes complexes tels que des assassinats ou des attentats terroristes comme le fruit d’un complot ourdi dans l’ombre par un groupe de personnes puissantes et malveillantes, en lieu et place du hasard ou de la version officielle, souvent plus simple. Ainsi, créationnistes et complotistes imaginent l’existence d’intentions toutes-puissantes derrière les choses, de buts cachés expliquant le déroulement des événements. De plus, les deux rejettent les autorités épistémiques telles que la science ou les experts, et politiques, comme les gouvernements ou les médias « officiels ».
La pensée téléologique se traduit par l’acceptation de propositions comme « le soleil se lève pour nous apporter de la lumière », ou « le but des abeilles est d’assurer la pollinisation des fleurs ». Ce type de pensée est à l’opposé du mode scientifique, comme on peut le voir avec l’exemple de la théorie de l’évolution pour qui l’émergence des espèces n’est pas causée par un dessein quelconque, mais par la conjonction de mutations génétiques aléatoires et d’une sélection de ces mutations par l’adéquation de l’organisme à l’environnement. La pensée téléologique a été raillée de façon mémorable par Voltaire, dont le personnage Pangloss affirmait que les nez étaient faits pour porter des lunettes. Cette forme de pensée, déjà connue chez les enfants comme une barrière à la compréhension de l’évolution biologique, a été identifiée pour la première fois de façon marquée chez les adultes croyant au créationnisme et au complotisme.

Une enquête transfrontalière
Pour le découvrir, les chercheurs franco-suisses ont d’abord interrogé environ 150 étudiant-e-s universitaires en Suisse, qui ont répondu à un questionnaire incluant des affirmations téléologiques et complotistes, ainsi que des mesures de pensée analytique, croyances magiques et ésotériques et une tâche de perception du hasard. Les données de l’enquête ont montré qu’attribuer une fonction et du sens à des phénomènes naturels était liée, de façon modérée mais significative, à la propension à croire aux théories du complot. Dans un deuxième temps, à partir des données d’une vaste enquête sur un échantillon représentatif de la population en France, les chercheurs ont pu également trouver une forte association entre les croyances conspirationnistes et créationnistes. De façon détaillée, dans un troisième questionnaire en ligne, ils ont recruté plus de 700 personnes sur les réseaux sociaux pour confirmer que ces liens entre pensée téléologique, créationnisme et complotisme étaient bien répliqués, et en partie indépendants d’autres variables comme la religion, l’âge, l’orientation politique, la pensée analytique, et le niveau d’éducation.
Comme la pensée téléologique est une composante de la cognition des enfants, et ne peut être combattue qu’avec difficultés par l’éducation, même chez les adultes et parfois les scientifiques eux-mêmes, il est plausible de voir cette forme de pensée comme un biais cognitif favorisant la production et l’adhésion à des idées créationnistes et complotistes.
Les résultats de cette recherche peuvent avoir des implications importantes pour l’enseignement des sciences, ainsi que pour le développement de l’esprit critique. Il pourraient aider à mettre en place des politiques luttant contre les idées fausses parfois dangereuses qui inondent actuellement les réseaux sociaux et internet, comme le rejet des vaccins ou la négation du réchauffement climatique.

Pascal Wagner-Egger, Sylvain Delouvée, Nicolas Gauvrit and Sebastian Dieguez « Creationism and conspiracism share a common teleological bias », Current Biology.

https://www.unifr.ch/news/fr/19676/?fbclid=IwAR3OXJl7cUlt7W9n0OQosaMdYQx0J5Kv0__-4ETlCwTZYaoc-LV4vvRHUwE

Étude: Les croyants à la théorie du complot ont tendance à endosser d’autres croyances non corroborées.

Par ERIC W. DOLAN 31 juillet 2019 – FacebookTwitterEmailLinkedInWhatsAppMore

Les gens qui croient aux théories du complot sont également plus susceptibles de croire aux phénomènes pseudoscientifiques et paranormaux, selon une nouvelle recherche publiée dans la revue Applied Cognitive Psychology. Les résultats indiquent que certaines personnes semblent avoir une susceptibilité générale à croire des allégations non fondées.

« Mon enseignement et ma recherche se concentrent principalement sur la pensée critique. Accepter des affirmations non fondées, telles que l’approbation de fausses théories de conspiration, de fausses conceptions psychologiques, d’affirmations paranormales et de pseudosciences, représente un manque de pensée critique « , a déclaré D. Alan Bensley, auteur de l’étude et professeur de psychologie à la Frostburg State University.

« Je m’intéresse depuis longtemps aux raisons pour lesquelles les gens croient à des affirmations non fondées, comme la croyance paranormale aux fantômes, la théorie du complot selon laquelle l’alunissage de 1969 était un canular, la fausse idée psychologique selon laquelle la personne moyenne utilise seulement 10 % de son cerveau et la pseudoscience, l’astrologie, selon laquelle la position des étoiles et planètes au moment de sa naissance détermine votre avenir.

« Mon deuxième manuel, Critical Thinking in Psychology and Everyday Life, est conçu pour aider les étudiants, non seulement à raisonner efficacement sur les questions psychologiques, mais aussi à corriger leurs idées fausses, à rejeter les allégations pseudoscientifiques et paranormales et à reconnaître les fausses théories de conspiration,  » a dit Bensley.

« Pour évaluer les résultats d’apprentissage liés à la pensée critique et au rejet des allégations non fondées, j’ai élaboré, avec mes collègues, des mesures des idées fausses psychologiques, de la croyance en la pseudoscience par rapport aux pratiques fondées sur des preuves et des mesures de la croyance à la théorie du complot.

« En plus de nous aider à étudier l’efficacité de l’enseignement à l’aide du manuel de pensée critique, ces mesures ont été utiles pour enquêter sur l’acceptation par les gens d’allégations non fondées. Dans cette nouvelle étude, nous avons utilisé ces mesures pour examiner la question intéressante de savoir dans quelle mesure l’acceptation de ces allégations non fondées est générale. »

Les chercheurs ont interrogé 286 étudiants de premier cycle en psychologie au sujet de leurs croyances paranormales, de leur appui aux complots, de leurs connaissances factuelles en psychologie et de leur acceptation de la pseudoscience.

On a demandé aux participants d’indiquer dans quelle mesure ils étaient d’accord avec les idées conspiracistes générales, telles que « La technologie avec des capacités de contrôle mental est utilisée sur des personnes à leur insu », et dans quelle mesure ils croyaient en 30 conspirations spécifiques, telles que « Les navires étrangers se sont écrasés près de Roswell, Nouveau Mexique en 1947 et le gouvernement américain a couvert le tout ».

Cette dernière catégorie comprenait les théories de conspiration populaires mais démystifiées, les conspirations inventées par les chercheurs et les conspirations dont la véracité a été vérifiée.

Bensley et ses collègues ont constaté que les participants qui appuyaient les idées conspiracistes générales avaient également tendance à croire que les théories de conspiration démystifiées et fabriquées de toutes pièces étaient fondées.

De plus, les participants qui croyaient que les théories de conspiration démystifiées et fabriquées de toutes pièces avaient aussi tendance à croire à d’autres allégations non fondées non conspiratoires, notamment la pseudoscience, les pratiques psychologiques mal soutenues et les phénomènes paranormaux.

« Les gens montrent une différence individuelle dans leur tendance à endosser des croyances non fondées. On sait depuis un certain temps que les gens qui ont tendance à accepter une fausse théorie de conspiration, comme l’allégation selon laquelle l’attaque au 911 était un travail interne, sont aussi plus susceptibles d’en accepter d’autres « , a dit M. Bensley à PsyPost.

« Notre recherche va plus loin et montre que les gens qui ont tendance à accepter les théories du complot ont aussi tendance à soutenir les idées fausses psychologiques, les affirmations pseudoscientifiques et les affirmations paranormales et superstitieuses ».

Mais il y a une nuance à la croyance générale en des allégations non fondées. Les mesures liées au complot semblaient être plus étroitement regroupées que les autres mesures des croyances non fondées.

« Bien que toutes ces mesures des croyances non fondées soient corrélées entre elles (interreliées), les théories de conspiration de différents types (fausses, vraies et fictives) sont plus étroitement liées entre elles que les autres mesures des croyances paranormales, des idées fausses psychologiques et de la pseudoscience, explique Bensley.

« Ces autres mesures se regroupent mieux et forment un facteur différent que les mesures de la théorie du complot. En d’autres termes, ils sont plus liés l’un à l’autre qu’aux mesures de la théorie du complot. »

Toutes les recherches comportent certaines limites, et la présente étude ne fait pas exception à la règle.

« Les corrélations que nous avons obtenues étaient souvent assez fortes, mais elles étaient basées sur un échantillon composé uniquement d’étudiants en psychologie d’introduction, bien qu’il soit diversifié en termes d’ethnicité et de sexe. L’étude devrait être répétée auprès d’un échantillon représentatif de la population des États-Unis « , a dit M. Bensley.

Malgré ces limites, les résultats sont conformes à ceux d’études antérieures sur les  » conneries pseudo-profondes « , qui ont révélé que les gens qui sont plus enclins à juger les déclarations absurdes comme étant profondes sont aussi plus susceptibles de croire en une variété de déclarations non fondées.

« Nos recherches et d’autres études montrent également que l’approbation des théories du complot, des allégations paranormales et pseudoscientifiques et des idées fausses sur le plan psychologique sont toutes très courantes. Par conséquent, une personne est susceptible de rencontrer des gens qui les approuvent « , a ajouté M. Bensley.

« Cependant, nos recherches les plus récentes suggèrent que le fait de rencontrer des personnes qui endossent un plus grand nombre de ces revendications non fondées laisse entendre que ces mêmes personnes endosseront aussi plus souvent d’autres de ces revendications non fondées, comparativement aux personnes qui en endossent moins.

L’étude, « The generality of belief in unsubstantiated claims », a été rédigée par D. Alan Bensley, Scott O. Lilienfeld, Krystal A. Rowan, Christopher M. Masciocchi et Florent Grain.

(Deepl traduc.)

https://www.psypost.org/2019/07/study-conspiracy-theory-believers-tend-to-endorse-other-unsubstantiated-beliefs-as-well-54151

Isolement, dialogue rompu, lassitude… Comment vivre avec un conspirationniste? Des proches témoignent

VOUS TEMOIGNEZ L’adhésion d’un proche à des thèses conspirationnistes ou des théories du complot a souvent des conséquences lourdes pour l’entourage

H.S. Publié le 09/08/19 à 18h12 — Mis à jour le 09/08/19 à 18h12

Pour l’entourage de proches adeptes de théories du complot, les conséquences peuvent être particulièrement pénibles. — JOSH EDELSON / AFP

Avoir un proche adepte de théories conspirationnistes est difficile à vivre pour l’entourage et entame durablement les liens familiaux et amicaux.

Le sentiment d’impuissance ou une certaine lassitude reviennent particulièrement dans les témoignages recensés par « 20 Minutes ».

Jeudi 6 août dernier, un internaute américain partageait son abattement auprès d’autres membres du forum de discussion «Reddit». L’objet de ce désarroi : le complotisme assumé de son père au lendemain de la tuerie au Texas qui a causé la mort de 20 personnes et blessé 26 autres. « Mon père n’arrête pas de m’envoyer des photos de 4Chan ou des commentaires trouvés sur Internet pour m’expliquer comment les démocrates ont organisé la fusillade d’El Paso pour détourner l’attention de leurs récents échecs politique », écrit-il.

Sous son message, un autre membre abonde : « J’ai le même problème, mon père pense que Trump est littéralement choisi par Dieu pour nous guider jusqu’à la fin des temps et que le parti démocrate est une secte mortelle ». Ces témoignages, relativement rares, interrogent : Comment l’entourage, les enfants, amis, frères, sœurs ou conjoints vivent-ils l’adhésion d’un de leurs proches au complotisme ? Quelles conséquences le conspirationnisme a-t-il sur les liens amicaux ou familiaux et comment y répondre ? 20 Minutes a recueilli plusieurs témoignages pour prendre la mesure de l’impact de ce phénomène sur la sphère privée.

Disputes et dialogue rompu

Parmi les récits reçus par la rédaction, un effet revient presque systématiquement : la dégradation voire la rupture du dialogue. « Un de mes frères est adepte de plusieurs théories du complot (…) Nous évitons d’aborder ces sujets pour ne pas créer de tensions. Mais du coup, ça a pas mal cassé le lien que nous avons avec lui », confie Rose.

Pour Bastien, cela fait « un moment » que le dialogue a cessé avec son beau-frère. « Il a huit ans de plus que moi et lors de notre première rencontre il m’a fait part de son doute vis-à-vis de la réalité de la Shoah – il y a mieux comme première rencontre. Je me suis rendu compte qu’il cherchait à donner un sens à tout, même là où il n’y en a pas (…) C’est assez désespérant et on ne peut parler de rien sans que la CIA ou le KGB soient dans les parages. »

Le frère aîné de Stéphane, lui, croit par exemple aux «chemtrails» : « Il pense que certains gouvernements trafiquent le kérosène des avions pour diffuser des produits chimiques pour faire baisser la population mondiale. Aujourd’hui, il n’est quasiment plus possible de se réunir en sa présence sans que des disputes éclatent au nom de ses « convictions ». »

Une influence difficile à gérer

Bien souvent, la crainte d’une transmission à un autre proche du cercle intime anime celles et ceux qui témoignent. Rose développe ainsi : « Mon frère a réussi à convaincre mon père que l’Homme n’avait jamais marché sur la lune alors que mon père avait suivi l’événement en direct à la télévision en 1969. Mon père est quelqu’un de très intelligent et de cultivé. C’est dur de voir qu’il adhère à ce genre de théories ».

Mais cette transmission se déroule aussi à l’extérieur de l’entourage familial. « Mes parents adhèrent aux théories du complot depuis qu’ils fréquentent les réseaux sociaux, plus particulièrement Facebook où des groupes se forment sur le sujet », poursuit Deborah.

Brigitte* et sa compagne comptent dans leur cercle proche un adepte de plusieurs théories complotistes, notamment celle sur l’existence des Illuminati : « Il avait un discours très sombre, très pessimiste, sans aucune issue positive possible. Au point que ces discussions ont eu un impact sur le moral de ma conjointe, ça l’a fragilisée. On a fini par dire à notre ami qu’on ne voulait plus parler de ces sujets, économiques ou sociétaux, parce qu’on finissait toujours par retomber sur ces théories », raconte la jeune femme.

Une grande lassitude

Toutes et tous enfin partagent un même sentiment de lassitude et d’impuissance face à ce proche. Bastien a tenté de mesurer l’étendue de l’adhésion de son beau-frère à plusieurs théories complotistes, dont celle sur les fameux « chemtrails ». « J’ai abordé ce sujet pour voir comment il allait réagir, tout en évoquant la volatilité de certains composés chimiques – je suis chimiste – et donc la probabilité infime que ceux-ci se retrouvent un jour au sol. J’ai été rassuré quand il m’a dit qu’il trouvait ça absurde mais j’ai vite déchanté quand il m’a dit qu’il pensait que la CIA avait introduit cette théorie pour décrédibiliser les autres, celles sur le 11 septembre 2001 notamment. »

Et la question de la réponse à apporter anime la plupart des témoins qui ont répondu à notre appel. « Le problème avec mon frère, c’est qu’il voit des complots partout. Et si vous tenez à démonter ses arguments, il est contrariant et violent verbalement ». Brigitte* et sa compagne ont, elles, décidé de faire abstraction de cet élément dans la relation entretenue avec leur proche : « Nous avons encore de nombreux points communs et croyances communes. Il accepte nos divergences et il reste notre ami. »

Le maintien du dialogue, voilà la clé

Franck a fait, vis-à-vis de ses parents, le choix de la patience et de l’échange : « Je commence toujours par dire que j’ai vu la même info qu’eux, histoire de ne pas les braquer. Ensuite, je dis que je trouvais ça quand même un peu gros et que j’ai fouillé sur plein d’autres médias et qu’en fait c’est faux. Et je leur explique pourquoi je ne suis pas d’accord. Je leur dis que c’était trompeur et que je m’étais fait avoir aussi au début mais qu’il faut toujours vérifier avec plusieurs sources. C’est difficile à admettre, mais ils ont de moins en moins la force de vérifier tout ça avec l’âge ».

Le maintien du dialogue, voilà la clé, estime Laurent Cordonier, chercheur en sociologie et en sciences cognitives à Paris-Diderot. « Même si c’est difficile tant certaines théories nous semblent farfelues, il ne faut pas essayer d’argumenter ou de changer l’opinion de l’individu. C’est fatiguant pour l’entourage et pour la personne qui adhère à ces théories. Ce qui fonctionne le mieux, c’est de garder le contact et d’interroger ces croyances, en posant des questions faussement naïves qui pointent des incohérences. »

* son prénom a été modifié 

https://www.20minutes.fr/high-tech/2579811-20190809-isolement-dialogue-rompu-lassitude-comment-vivre-conspirationniste-proches-temoignent?fbclid=IwAR23_QBSy7KayJPL0QLcqmCuO_8VeIcUfXXF8OIRg09rsu3LA2GfWXBJc9Y

79% des Français adhèrent à une théorie du complot

Un « phénomène majeur et préoccupant ».

07/01/2018  Le HuffPost avec AFP

ACTUALITÉS – Le complotisme est un « phénomène social majeur » et « préoccupant » en France. Près de huit Français sur dix adhérant à au moins l’une des grandes « théories du complot », révèle une étude de l’Ifop pour la Fondation Jean Jaurès et l’observatoire Conspiracy Watch, publiée ce dimanche 7 janvier.

Trois ans après les attentats de janvier 2015 à Paris, et en pleine offensive du gouvernement contre les « fake news » ou fausses infos, l’étude montre que 79% des Français croient à au moins une théorie du complot. Ils sont 34% à en croire au moins 4 et 13% au moins 7.

Et concernant les multiples théories qui circulent dans l’opinion et sont évoquées dans l’étude, des plus récentes aux plus anciennes, 55% des Français approuvent l’idée que « le ministère de la santé est de mèche avec l’industrie pharmaceutique pour cacher au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins » et 54% sont d’accord avec l’affirmation que « la CIA est impliquée dans l’assassinat du président John F. Kennedy à Dallas ».

Des « zones d’ombres » concernant les attentats de Charlie Hebdo

En matière de terrorisme, 19% des Français considèrent qu’à propos des attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher en janvier 2015, « des zones d’ombres subsistent » et qu’il n’est pas certain qu’ils aient été « planifiés et réalisés uniquement par des terroristes islamistes », dont 27% des moins de 35 ans, et 30 % des 18-24 ans.

Cependant, seuls 3% (contre 2% en janvier 2015 selon une précédente étude de l’Ifop) estiment à propos de ces attentats qu' »il s’agit d’une manipulation dans laquelle des services secrets ont joué un rôle déterminant ».

Par ailleurs, 32% des Français pensent que « le virus du sida a été créé en laboratoire et testé sur la population africaine avant de se répandre à travers le monde » et 31% sont d’accord avec l’affirmation que « les groupes terroristes jihadistes comme Al-Qaïda ou Daech sont en réalité manipulés par les services secrets occidentaux ». Enfin, 16% des Français pensent que les Américains n’ont jamais été sur la lune, et 9% croient « possible que la Terre soit plate et non pas ronde comme on nous le dit depuis l’école ».

Pour Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, ces résultats « confirment que nous faisons collectivement face à un phénomène non seulement tangible mais majeur, qui traverse toute la société et imprègne les représentations collectives à un degré préoccupant ».

Un manque de confiance envers les médias

Concernant la confiance dans les médias et leur crédibilité, 9% des interrogés (et 17% des sympathisants FN) estiment que « leur rôle est essentiellement de relayer une propagande mensongère nécessaire à la perpétuation du ‘Système' ».

36% trouvent que « leur marge de manoeuvre est limitée et ils ne peuvent pas traiter comme ils le voudraient certains sujets » car ils sont « largement soumis aux pressions du pouvoir politique et de l’argent », une affirmation qui grimpe à 55% chez les sympathisants LFI et EELV.

Enfin 30% pensent que « travaillant dans l’urgence, ils restituent l’information de manière déformée et parfois fausse », et seuls 25% répondent que « globalement, ils restituent correctement l’information et sont capables de se corriger quand ils ont commis une erreur ».

L’étude a été réalisée les 19 et 20 décembre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française adulte, constitué selon la méthode des quotas et complété par un second échantillon de 252 personnes de moins de 35 ans (dont les résultats ont été ramenés à leur poids réel dans la population).

http://www.huffingtonpost.fr/2018/01/07/79-des-francais-adherent-a-une-theorie-du-complot_a_23326443/

Apocalypse : non, la planète X ne foncera pas sur la Terre en 2017

Certains sites conspirationnistes prévoient – encore – la fin du monde pour octobre 2017, avançant qu’une mystérieuse planète détruira alors la Terre. Quelques clés pour se rassurer.

Le Nouvel Observateur

Jean-Paul Fritz

Chroniqueur sciences

le 08 janvier 2017

C’est un serpent de mer : la planète X, objet céleste censé provoquer la fin du monde, refait périodiquement surface. En 2012, elle était associée à l’apocalypse Maya, à laquelle nous semblons bien avoir échappé. Naturellement, à chaque échec d’une prédiction, ceux qui propagent ces théories les remettent au goût du jour pour une date ultérieure.

Aujourd’hui, certains sites conspirationnistes prévoient la catastrophe pour 2017 – d’aucuns plus précisément pour octobre -, dans un beau mélange de genres qui met dans le même sac étoiles, planètes et comètes. En revanche, des scientifiques (des vrais) recherchent bien une planète aux confins du système solaire. Explications.

La « planète 9 », découverte imminente ?

Si l’on a découvert Neptune, c’est grâce aux calculs du mathématicien français Urbain le Verrier, qui avait noté des perturbations dans l’orbite d’Uranus qu’il expliquait par la présence d’une autre planète géante dans les environs.

Et c’est aujourd’hui le même raisonnement qui a conduit deux astronomes de Caltech (USA) à prédire l’an dernier l’existence de la « planète 9 ». Selon Mike Brown et Konstantin Batygin, les orbites de plusieurs corps célestes situés au-delà de Pluton seraient influencées par une planète plus de 10 fois plus massive que la Terre. C’est cette Planète 9 qu’ils cherchent désormais à repérer visuellement.

Planète 9, planète X, Nibiru, quelle est la différence ?

L’appellation de Planète X ne date pas d’aujourd’hui. On l’utilisait déjà pour rechercher la neuvième planète du système solaire après la découverte de Neptune (en 1846). C’est d’ailleurs cette quête d’une planète située au-delà de l’orbite de Neptune qui a amené la découverte de Pluton en 1930. Si la planète X définie au début du 20e siècle n’a pas été trouvée, la théorie de Brown et Batygin laisse espérer une « neuvième planète » et non pas une dixième, vu que l’union astronomique internationale a depuis pris la décision (contestée) de rétrograder Pluton au rang de planète naine.

Quant à « Nibiru », (du nom d’une divinité sumérienne), c’est une appellation utilisée par les sites conspirationnistes pour désigner la fameuse planète mystère, bien que sous ce vocable se cachent des définitions diverses et qui ne correspondent pas à la réalité des observations. Ceux qui évoquent « Nibiru » mélangent allègrement et sans grande cohérence des morceaux d’éléments scientifiques en les assaisonnant souvent d’une sauce vaguement religieuse et pseudo-historique.

La planète 9 peut-elle menacer la Terre ?

La planète 9 est loin, très loin : elle se situerait 20 fois plus loin du Soleil que Neptune, et si elle perturbe en effet quelques planètes naines et autres objets lointains, elle ne fonce pas pour autant vers la Terre. Elle aurait cependant pu avoir une influence notable dans un lointain passé : selon une étude récente, la forte inclinaison de l’orbite de cette – pour l’instant – hypothétique planète 9 pourrait expliquer que le plan des orbites des autres planètes (dont la Terre) soit incliné de 6 degrés par rapport à l’axe de rotation du Soleil. Mais c’était il y a quelques milliards d’années…

Le danger des comètes… et des astéroïdes     

Un autre danger attribué à la planète X par les conspirationnistes concerne les comètes, dont elle provoquerait une pluie mortelle sur la Terre. Il ne faut pas nier le danger représenté par les astéroïdes et les comètes, c’est d’ailleurs pour cela que les agences spatiales développent des programmes pour de meilleures détections des objets spatiaux potentiellement dangereux, et que l’ONU a désigné en décembre la date du 30 juin comme journée internationale des astéroïdes.

Une comète peut toujours se rapprocher d’une planète, comme on l’a vu avec Siding Spring, qui a frôlé Mars fin 2014, ou Shoemaker-Levy, qui a plongé dans l’atmosphère de Jupiter en 1994. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’il faut continuer les efforts entrepris pour prévenir d’éventuelles collisions dans l’avenir. Mais à l’heure actuelle, aucun objet détecté ne présente de menaces potentielles avant un bon siècle.

Et si c’était une étoile ?

Dans leur continuelle quête de risques imaginaires, certains conspirationnistes ont mis en avant une nouvelle théorie : « Nibiru » ne serait plus seulement une planète, mais un système solaire entier, qui se dirigerait vers nous, annonçant bien sûr de nombreuses catastrophes dans la foulée. Là aussi, il y a une vérité scientifique (bien) cachée : les étoiles se déplacent, et certaines peuvent se rapprocher les unes des autres.

Une étoile passant suffisamment près du système solaire pourrait le perturber, notamment en délogeant certaines comètes du nuage d’Oort, un « réservoir à comètes » qui l’englobe à une très grande distance. Mais si quelques comètes se détachent de ce nuage pour plonger vers l’intérieur du système solaire, cela ne signifie pas qu’elles vont être sur une trajectoire de collision avec la Terre, d’autant plus que Jupiter pourrait les dévier avant qu’elles n’arrivent.

Si l’on en croit une étude publiée en février 2015, le dernier passage de ce genre serait celui de l’étoile de Scholz, un système double situé aujourd’hui à une vingtaine d’années-lumière de la Terre. En se rapprochant à 0,8 années-lumière du Soleil, l’étoile double aurait pu légèrement perturber l’extérieur du nuage d’Oort, mais aurait eu un impact négligeable sur les comètes de cette région. Et, surtout, le passage en question aurait eu lieu… il y a 70.000 ans.

Deux étoiles connues des astronomes pourraient passer dans notre voisinage. La première, Glièse 710, est aujourd’hui à 64 années-lumière de nous. Elle pourrait passer à 0,2 années-lumière de distance, et serait alors aussi lumineuse que Mars ou Jupiter vue de la Terre. Elle provoquerait alors probablement le déplacement de nombreuses comètes… La bonne nouvelle ? Cela se produirait dans environ 1,35 million d’années.

L’autre candidate à une approche est HIP 85805, qui se situerait actuellement à une vingtaine d’années-lumière. Selon certaines études, elle pourrait passer entre 0,15 et 0,65 années-lumière de nous, on ne sait pas exactement quand… mais ce serait dans une fourchette de 270.000 à 465.000 ans.

Une étoile, c’est (relativement) lent

Bien sûr, les conspirationnistes vous diront qu’il peut y avoir des étoiles que l’on n’a pas encore détectées, et qui fondraient sur nous subrepticement. S’il est toujours possible de découvrir des étoiles très faiblement lumineuses dans notre voisinage immédiat, elles se situeraient cependant à une distance respectable.

Même si l’on détectait aujourd’hui une étoile se trouvant aussi près que Proxima du Centaure (l’étoile la plus proche de nous), à 4,25 années-lumière, et qui se dirigerait vers nous, la rencontre potentielle ne se produirait pas avant quelques milliers d’années. Car même si la vitesse d’une étoile comme le Soleil est importante à l’échelle humaine (le Soleil tourne autour du centre galactique à 240 km/s), il lui faudrait pas loin de 5.000 ans pour parcourir quatre années-lumière. De quoi nous laisser le temps de souffler. Pour 2017, il y a bien plus de raisons de s’inquiéter du possible résultat de la présidentielle à venir que d’une sombre menace venue des confins du système solaire…

http://tempsreel.nouvelobs.com/sciences/20170105.OBS3432/apocalypse-non-la-planete-x-ne-foncera-pas-sur-la-terre-en-2017.html
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