• 23 novembre 2024 9 h 24 min

Association GEMPPI - SECTES INFOS

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Temps de lecture : 10 min.
Extraits de « Découvertes sur les sectes et religions » n° 72 – 1er Janvier 2007, le trimestriel du GEMPPI.

 

Extraits du colloque « Science, pseudo-sciences et thérapeutiques déviantes : approches pratique et éthique », qui s’est déroulé le Samedi 21 octobre 2006 à l’Espace Ethique Méditerranéen, Hôpital adultes de La Timone. Marseille

 

 

 

 

 

Astrologie et science

 

 

 

Philippe Zarka1 & Daniel Kunth2

 

1LESIA, CNRS – Observatoire de Paris, 92190 MEUDON, www.obspm.fr

 

2Institut d’Astrophysique de Paris, 75014 PARIS, www.iap.fr
 

 

 

 

Résumé : L’astrologie connaît un succès important dans la société comme dans la sphère politique, bien que l’inefficacité opérationnelle de ses prédictions soit démontrable et démontrée. Elle est très active sur le terrain de la psychologie, où elle concurrence – en la mimant – la démarche du psychologue. Au delà du phénomène de société, on s’intéresse ici en particulier à la « scientificité » de l’astrologie, revendiquée par certains astrologues. Nous discutons des critères définissant une science et passons l’astrologie au crible de ces critères. Nous soulignons les différences fondamentales entre la consultation astrologique et une véritable démarche psychothérapeutique. Nous analysons enfin le succès persistant de l’astrologie et en tirons des conséquences sur la diffusion de la science aux citoyens.

 

 

 

1.     Introduction

 

 

 

L’astrologie connaît depuis les années 1930 un grand succès, médiatique aussi bien que dans la sphère politique. L’adhésion du public est vaste (41% des gens croient à la caractérologie astrologique, 26% aux prédictions, 13% ont consulté au moins 1 fois un astrologue[1]). L’astrologie compte de nombreuses écoles, allant de la symbolique ésotérico-mystique à une rationalité supposant l’influence matérielle des astres. L’astrologie « savante », qui s’oppose à l’astrologie commerciale, revendique une reconnaissance académique qui lui ouvrirait l’accès au financement public et aux postes de chercheur, et en la légitimant renforcerait l’adhésion du public. Mais la majorité des scientifiques et sociologues s’y opposent : protectionnisme ou raisons éthiques ? Un savoir astrologique existe incontestablement (il suffit de compulser la littérature pléthorique qui la concerne). Est-ce suffisant pour en faire une science ?

 

 

 

2.     Qu’est-ce que l’astrologie ?

 

 

 

Les événements terrestres subissent bien évidemment de nombreuses influences des astres : la vie sur Terre dépend du Soleil, les saisons sont liées à sa position dans le ciel, les marées à celle de la Lune, les éclipses aux deux à la fois. D’où le postulat de base de l’astrologie[2]: les positions des luminaires (Soleil, Lune, 8 planètes) dans le ciel et entre eux gouvernent les événements terrestres et la psychologie humaine. Ce postulat n’est a priori pas absurde, ni surnaturel, ni anti-scientifique. La position des luminaires est considérée relativement au zodiaque tropique (12 « signes » divisant en intervalles de 30° la bande de constellations sur laquelle se projettent le Soleil et les planètes au cours de l’année) et aux maisons (repère local découpant le ciel du lieu en 12 « quartiers d’orange » inégaux)[3]. Les positions des luminaires à un instant et en un lieu donnés peuvent être calculés par la mécanique céleste, et l’horoscope est leur représentation graphique, objective, qui définit le signe solaire (signe de position du Soleil), l’ascendant (signe qui se lève à l’horizon est), le descendant, le milieu du ciel, les aspects (angles formés par les luminaires), les positions des luminaires dans les signes et les maisons, les transits (passage d’un luminaire devant un autre ou une position particulière antérieure), etc.3. L’interprétation de l’horoscope est la partie subjective qui caractérise la pratique astrologique proprement dite. Il suffit de comparer plusieurs interprétations du même horoscope pour constater la multiplicité des interprétations et remarquer le langage ambigu qui les caractérise.

 

 

 

3.     Astrologie, Médecine et Psychologie

 

 

 

La contribution de l’astrologie à la médecine date de la fin de la Renaissance. Les signes du zodiaque (par groupes de 4) sont symboliquement associés aux éléments fondamentaux d’Aristote (feu, air, eau, terre), aux qualités qui découlent de leurs associations par paires (chaud:feu+air, et de même froid, sec, humide), à leurs vertus (positive ou négative), aux « humeurs » (sang, bile, bile noire, flegme) et aux tempéraments correspondants (sanguin, colérique, mélancolique, flegmatique), pour former la base de la médecine astrologique ancienne, fustigée par Molière dans « Le Médecin malgré lui ». Le but de l’astrologie médicale est de diagnostiquer et soigner les maladies en établissant des correspondances entre corps humain et cosmos, entre fonctions d’un organe et attributs d’un signe (Bélier et tête, Taureau et cou…) ou d’un luminaire (Mars et muscles…). L’horloge astronomique et astrologique montre ainsi une forme humaine dont les parties sont reliées aux signes du zodiaque, indiquant ce qu’il est bon de soigner quand le signe est dominant. Cette astrologie médicale « corporelle » ou clinique est aujourd’hui désuète (peut-être du fait de la concurrence des autres pratiques de médecine « parallèle »).

 

 

 

L’astrologie estplutôt active sur le terrain psychologique3,[4]: la consultation d’un(e) astrologue, souvent récurrente, rappelle les séances de psychanalyse ou les consultations de psychologues, avec toutefois des différences notables. L’astrologue, généralement dépourvu de formation en psychologie, mais supposé savoir traduire en termes psychologiques une configuration zodiacale objective, est en situation dominante et a l’initiative de la parole. Sa grille astrologique subjective lui fournit un ensemble de données psychologiques préétablies qu’il peut plaquer sur la situation du consultant, en pondérant par son intuition pour donner l’impression d’un sens pertinent. Le client, en situation d’ « attente croyante », n’attend et n’entend que ce qu’il est venu chercher. La conjugaison du principe d’autorité de l’astrologue et de cette attente croyante peut parfois aboutir à des suggestions pertinentes, aidant à débloquer une situation de choix difficile. Mais elle confère un pouvoir étendu à l’astrologue, qui autorise la contrainte ou la manipulationpsychologiques, intimant au consultant de conformer son existence aux influences astrales, et les suggestions (auto-)réalisantes le bloquant dans l’attente de l’événement annoncé. Au final, un fort risque d’aliénation du libre arbitre existe. Les assertions formulées par les astrologues se situent radicalement à l’opposé de la démarche celle des psychologues, qui suggèrent des interprétations généralement prudentes, et encouragent le sujet à trouver par lui-même les réponses requises.

 

 

 

4.     Astrologie et Science

 

 

 

D’une part, l’astronomie et astrologie partagent le même ciel et une histoire commune jusqu’au 16ème ou 17ème siècle (le divorce fut consommé après Tycho Brahé et Képler, derniers astronomes-astrologues), d’autre part, l’horoscope a une base objective scientifique et ses calculs sont empruntés à l’astronomie. C’est suffisant pour que certains astrologues se proclamant « chercheurs en astrologie », postulant l’existence d’influences matérielles des astres, et tentant parfois de les tester par des études statistiques, prétendent assimiler l’astrologie à une science.

 

 

 

Objections astronomiques3,[5]. Les astronomes opposent de nombreuses objections au lien supposé entre événements terrestres et positions astrales : la nature tridimensionnelle des constellations, leurs longueurs angulaires inégales, l’intersection d’Ophiucus avec la bande du zodiaque, la précession des équinoxes qui cause le glissement progressif entre signes et constellations. Les astrologues rétorquent que le zodiaque tropique, où les saisons reviennent à la même position, n’est qu’un simple repérage dans le ciel (en 12´30° de longitude), jadis utilisé par les astronomes eux-mêmes. Les problèmes – réels – posés par les horoscopes au nord du cercle polaire, ou à la fréquence des horoscopes identiques (notamment pour les jumeaux), passent souvent pour du pinaillage de spécialistes. Au total, ces objections sont assez faibles, sauf quand les astrologues sont pris en flagrant délit d’incohérence en parlant d’« ère du verseau » (conséquence de la précession des équinoxes) tout en ne prétendant se référer qu’au zodiaque tropique (indépendant de cette même précession !). Plus inquiétant est le fait que l’astrologie ne connaît que les 10 luminaires, et ignore délibérément le reste de l’Univers (astéroïdes, comètes, météorites, étoiles, exoplanètes, satellites autres que la Lune, Galaxie, galaxies…), de même qu’elle ne tient aucun compte de la nature physique des luminaires, réduits à des points géométriques porteurs de concepts symboliques (et la chaîne symbolique : Marsàcouleur rougeàsangàguerreàmort est bien peu compatible avec la chaîne causale révélée par l’exploration spatiale : Marsàrougeàoxydes de feràeauàvie ?!). Enfin, si la prise en compte tardive d’Uranus, Neptune et Pluton (découvertes à l’époque moderne) obligea les astrologues à des acrobaties intellectuelles (ces planètes étaient censées résoudre les imperfections résiduelles de leurs prédictions), il sera leur encore plus difficile de composer avec le récent changement de statut de Pluton (reclassé « planète naine »), qui leur donne le choix entre contredire leur justification lors de son introduction ou devoir à terme inclure des dizaines de nouvelles planètes naines supplémentaires.

 

 

 

Autres objections scientifiques. On a vu que le Soleil est source de vie et que la Lune contrôle les marées. La Lune influence aussi la psychologie humaine (poésie, folklore…). On lui attribuait le blanchissement du linge et le gel des premières pousses (Lune Rousse) mais on sait aujourd’hui qu’il s’agit de corrélations non causales[6]. De même, des études ont établi l’influence du signe de naissance sur les performances sportives scolaires… et expliqué qu’il ne s’agit en fait que de l’effet de la date de naissance: les enfants plus âgés d’une classe ont ~11 mois de plus que les plus jeunes, et cette différence est cruciale en termes de performances sportives à 5 ou 6 ans. Un problème crucial est que l’influence astrologique supposée par son postulat de base n’est aujourd’hui attribuable à aucune interaction physique connue, aussi loin qu’on les extrapole. Pourtant, une véritable influence (non symbolique) des astres implique une relation causale… non élucidée depuis 2500 ans ! Mais cette influence existe-t-elle vraiment ?

 

 

 

Efficacité opérationnelle. Il est facile de vérifier que nombre des prédictions de l’astrologie événementielle sont fausses, ou indécidables car trop ambiguës. Certaines sont avérées[7], mais le taux de réussite global est très inférieur à celui des sciences exactes[8], de la technologie qui en découle (les avions s’écrasent assez rarement pour raisons techniques), ainsi que de la médecine. Les « preuves à charge » habituelles des astrologues sont irrecevables (argument d’autorité, témoignage de célébrités, tradition historique, consensus du grand nombre, exemple qui marche), et en l’absence de théorie explicative, les seuls tests possibles de l’efficacité astrologique sont statistiques. A ces dernières, on ne fait pas « dire n’importe quoi », mais leur utilisation exige précautions et rigueur : elle doit respecter 3 conditions fondamentales de validité3,5 : (1) définir rigoureusement le protocole expérimental avant l’expérience et s’y tenir – ce qui exclut la recherche de corrélations à l’aveugle, (2) vérifier le caractère significatif des résultats obtenus (tests de confiance, analyse des biais…), et (3) s’engager à publier tous les résultats obtenus. En général (1) et (3) ne sont jamais vérifiées dans les tests astrologiques, quelles que soient leurs conclusions. Une exception notable est le test en double aveugle de Carlson[9], agréé par un panel de physiciens et d’astrologues, et publié dans la revue Nature en 1985 : respectant rigoureusement les conditions ci-dessus, il a irrévocablement démontré l’inefficacité totale de l’astrologie de naissance (qui prétend relier le profil psychologique des individus à leur « ciel » natal).

 

 

 

Nature de la Science. Le raisonnement scientifique est fondé sur l’induction (consistant à tirer des conclusions générales à partir d’observations ou d’expériences particulières) et la déduction (qui tire des conclusions particulières ou définit des expériences test à partir d’une loi générale). Les scientifiques partent de faits d’observation, induisent une loi interprétative (théorie), dont ils déduisent des expériences de test et des résultats probables (prédictions) ; la comparaison aux résultats effectifs de l’expérience permet de valider ou de remettre en cause la théorie – toujours en sursis, suscitant de nouvelles expériences, etc. La méthode scientifique, alternativement inductive et déductive, marche sur 2 jambes ! La science est cette méthode, accompagnée du nécessaire corpus de connaissances qui constitue sa « base de données » (en perpétuelle évolution), et de garde-fous comme le concept de réfutabilité (falsifiabilité de K. Popper). Elle est à la fois connaissance, démarche et preuve[10]. Universelle, elle transcende les cultures et les appartenances nationales (il n’y a pas une physique chinoise et une autre américaine). Ses résultats sont systématiquement publiés – ou rejetés – après un contrôle de qualité et de déontologie exercé par les pairs (pas toujours immunisés contre l’argument d’autorité ou de notoriété, avouons-le). Les sciences de la nature, fortement mathématisées, quantitatives, et prédictives, ont engendré des applications opérationnelles extrêmement efficaces (la technologie moderne).

 

 

 

5.     Conclusions

 

 

 

En regard de cette analyse, il apparaît clairement que l’astrologie est construite sur une gigantesque induction de départ interprétant un ensemble de faits choisis en une loi trop vaste et englobante (son postulat de base : le lien analogique homme-cosmos). A partir de là, elle est entièrement déductive, déroulant des conséquences (prédictions et interprétations d’horoscopes) considérées comme autant confirmations du postulat, sans mise à l’épreuve par des prédictions précises, tests rigoureux de validation, expériences… L’astrologie boîte sur une seule jambe ! Un savoir astrologique existe certes, mais la Tétrabible de Ptolémée (160 après JC) reste une référence essentielle en occident … depuis presque 19 siècles. Après plus de 2500 ans, l’existence même du fait astrologique n’est pas prouvée, suggérant qu’il s’agit au mieux d’effets marginaux. Malgré cela, et bien qu’infondée théoriquement, l’astrologie a un champ d’application ambitieux (des prédictions naturelles ou politiques à la caractérologie et aux prédictions individuelles). Mais ses prédictions événementielles ambiguës et la subjectivité de sa grille de lecture astro/psychologique rendent ses assertions non falsifiables, excepté lors de rares expériences bien contrôlées … où elles ont été falsifiées ! La pratique astrologique est généralement qualitative et discursive, avec un contenu mathématisable très faible. Les recherches sur sa validité sont rares et proviennent le plus souvent d’individus isolés, plus vulnérables aux biais que dans le cas d’un travail en équipe. Point d’universalité de la connaissance astrologique : les diverses écoles et cultures s’opposent ou s’ignorent, sans consensus ni même besoin de consensus. On peut conclure que la démarche astrologique est totalement non scientifique.

 

 

 

Relevant plutôt du discours ésotérique et symbolique s’adressant à la psyché, elle n’est pas non plus une science humaine. Même si l’astrologue devine parfois juste, s’il peut accueillir, soutenir, rassurer en proposant une vision du monde ordonnée par la mécanique céleste, agir parfois comme catalyseur pour résoudre des situations de blocage psychologique, sa pratique prescriptive est potentiellement (ou effectivement) aliénante, et son utilisation psychologique dangereuse.

 

 

 

Pourtant l’astrologie persiste et fleurit car, globalisante, elle propose un sens cosmique via le lien homme-cosmos. En se concentrant sur les faits, la science a laissé l’individu libre d’interpréter au-delà de l’explication scientifique des faits. Mais, complexifiée, sur-spécialisée, minée par le relativisme « new-age » et la technologie mortifère qu’elle a permis d’engendrer (bombe…), la science semble aussi avoir abandonné l’individu sur le plan de la métaphysique et de la destinée humaine. L’astrologie exploite ce malaise de notre société et son appréhension de l’avenir. Elle pourrait être le prix à payer pour ce désenchantement de la science, la perte de sens de son discours pour le citoyen[11]. Nous avons montré que le discours (para-)scientifique de l’astrologie est frelaté3. Il faut maintenant réenchanter la science, en permettant au citoyen d’assimiler sa démarche et sa grille d’analyse critique du monde (et pas seulement un ensemble de faits), via une plus vaste et meilleure diffusion de la culture scientifique. Le défi est de taille, mais le jeu en vaut certainement la chandelle.
 
 


[1] D. Boy & G. Michelat, Premiers résultats de l’enquête sur les croyances aux parasciences, dans La pensée scientifique et les parasciences, Actes du Colloque de La Villette, Albin Michel, Paris, pp. 209-215, 1993.

 

D. Boy, Les Français et les parasciences: vingt ans de mesures, Revue Française de sociologie, 43-1, pp. 35-45, 2002.

 

 

[2] Prenant Aristote au pied de la lettre : « Ce qui est en bas gouverné ce qui est en haut. »

 

 

[3] Voir : « L’astrologie »   de Daniel Kunth & Philippe Zarka, Collection Que sais-je ?, n°2481, Éditions P.U.F., Paris, 2005. Cet ouvrage constitue la référence et la source principales de la présente contribution.

 

 

[4] « Peut-on penser l’astrologie: Science ou voyance ? » de E. Collot & D. Kunth, Editions Le Pommier, 2000.

 

 

[5] « Sur l’astrologie: réflexions de deux astronomes », de F. Biraud & P. Zarka,Journal des Astronomes Français, 56, 23-34, mai 1998 (http://www.obspm.fr/savoirs/contrib/astrologie.fr.shtml)

 

 

[6] Dans les 2 cas, l’effet vient du froid plus vif par ciel nocturne dégagé … quand on peut bien voir la pleine Lune.

 

 

[7] « Un astrologue ne saurait avoir le privilège de se tromper toujours » (attribué à Voltaire).

 

 

[8] La prédiction des éclipses est aujourd’hui extrêmement précise : cf. www.imcce.fr

 

 

[9] « A double-blind test of astrology” par S. Carlson,Nature, 318, pp. 419-425, 1985.

 

 

[10] « Le véritable but de la méthode scientifique est de s’assurer qu’on ne s’imagine pas savoir ce qu’en fait on ignore » selon R. Pirsig dans le « Traité du Zen et de l’Entretien des Motocyclettes », Seuil, 1978.

 

 

[11] « Des étoiles à terre. », T.W. Adorno,Exils Éditeur, Paris, 2000.

 

 

 

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