Le Parisien
AURELIE ROSSIGNOL
le 31.01.2013
Alors qu’il les avait persuadés qu’il était la «réincarnation de Jésus», un gourou hispanique offrait des «miracles» à ses fidèles en échange de faveurs sexuelles ou d’argent. Ce «docteur» et vingt-trois de ses disciples, parfois mineurs, ont été arrêtés le week-end dernier à la frontière mexicaine.
Selon le Réseau de soutien aux victimes des sectes (RSVS), les femmes étaient ainsi réduites à l’état «d’esclaves sexuelles» et les hommes encouragés à avoir plusieurs femmes. L’une d’entre elles, la quarantaine, confie que les adeptes étaient laissés sans nourriture et forcés à manger «des organes d’animaux vivants: intestins, coeurs, foies». En bonnes esclaves, les femmes étaient également obligées de participer à des orgies et d’amener des prostituées pour le gourou.
Surson site Internet, Ignacio Gonzalez, un Vénézuélien qui se prétend Espagnol, explique que la prophétie du retour sur terre de Jésus s’est accomplie à travers sa personne. Pour le prouver, il publie notamment des photos de ses yeux, son front ou encore son nez, qu’il compare aux portraits du Christ. «La Bible l’a annoncé et les écrits se sont révélés exacts», assure-t-il.
Trois ans dans des conditions de vie insalubres
Selon leWashington Post, la police fédérale, les agents de l’Institut national mexicain de l’immigration et les procureurs ont pris d’assaut la maison des «Defensores de Cristo» – les «Défenseurs du Christ» – près de Nuevo Laredo à la frontière du Texas, et y ont trouvé les membres de la secte, y compris des enfants, vivant dans des conditions extrêmement insalubres.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la secte existerait depuis trois ans. Soit depuis la date d’installation d’Ignacio Gonzalez au Mexique. Date également où le gourou commence à s’intéresser à la «bio-programmation», une pratique ésotérique qui prétend «reprogrammer» le cerveau pour éliminer la douleur, la souffrance et l’angoisse.
La police suspecte que la secte n’est qu’une partie d’un réseau de prostitution beaucoup plus large, allant jusqu’aux Etats-Unis. Selon l’Institut pour les migrations, c’est en réalité un Vénézuélien nommé José ArenasLosanger qui est le chef caché de la secte. Les enquêteurs, eux, s’interrogent sur la manière dont la secte a pu prospérer dans une région du Mexique étroitement contrôlée par le cartel de la drogue «Zetas». Le dossier s’oriente ainsi vers des liens avec ce violent réseau alors que les femmes arrêtées assurent «avoir été forcées à vendre leur corps».
Le ministère de l’Intérieur a par ailleurs déclaré que des cellules de la secte pourraient encore être actives au Pérou et en Argentine.
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