Belgique : les Témoins de Jéhovah condamnés pour leur pratique de l’excommunication
Mis à jour : 22 avril 2021 – Le 16 février 2021 s’est ouvert devant le tribunal correctionnel de Gand un procès intenté par Unia (Centre interfédéral pour l’égalité des chances) et par treize parties civiles contre l’organisation des Témoins de Jéhovah de Belgique. Le jugement a été rendu en mars dernier : les Témoins de Jéhovah de Belgique sont déclarés coupables et condamnés à une amende de 96000€.
L’affaire a débuté en 2015, par une plainte pour calomnie, diffamation, insulte et violation de la loi antidiscrimination, déposée par un ex adepte devant le parquet de Gand. Suite à cette plainte, le parquet a décidé de poursuivre les Témoins de Jéhovah de Belgique pour quatre chefs d’accusation : « incitation à la discrimination d’une personne, mais aussi d’un groupe, sur la base de ses croyances religieuses, incitation à la haine ou à la violence à l’encontre d’une personne et d’un groupe. »
Unia qui a aussi porté plainte en 2015 explique que « le réseau social des Témoins de Jéhovah est souvent uniquement composé de membres de leur propre communauté religieuse. Lorsque les Témoins de Jéhovah sont exclus, ou se retirent (volontairement ou non), ils se retrouvent dans l’isolement social parce que tous les liens avec les ex-membres de la communauté religieuse sont rompus. »
Ce que confirment plusieurs parties civiles interrogées par Nieuws Blad. Linda Kriekemans explique que depuis son départ en 1998 ses amis membres du groupe et même sa famille proche ont rompu tout contact avec elle. Sa fille, dont le mari est devenu un Ancien au sein de sa congrégation, a été forcée de faire de même bien que sachant sa mère en phase terminale d’une longue maladie, elle refuse quand même de renouer avec elle. Selon Patrick Haeck, un autre ex-membre, « les responsables de la communauté racontent aux autres membres que ceux qui sont sortis du groupe sont « entre les mains de Satan », afin qu’ils les « évitent comme la peste ».
Une autre partie civile, Jenny Shippers, a déclaré devant la Cour : « J’avais 21 ans lorsque j’ai été exclue. Je ne savais pas alors que j’étais punie à vie. Ma mère a été déchirée pendant 40 ans entre son amour pour sa fille et sa foi. Cette dernière s’est avérée plus forte : elle ne m’a plus parlé. »
Une autre victime témoigne des difficultés quotidiennes provoquées par le « shunning » : bien qu’habitant sous le même toit, sa femme, l’ignore depuis qu’il a abandonné sa foi… « L’intention consiste à isoler socialement la personne exclue à tel point que la communauté des Témoins de Jéhovah ne puisse être influencée par ces personnes qualifiées de ‘mauvaises fréquentations’ ou d »enfant de Satan’ ou à faire en sorte que la personne exclue succombe à l’isolement social et revienne dans la communauté religieuse. De cette manière, un environnement menaçant, hostile et humiliant est créé pour la personne exclue et pour ceux qui se sont volontairement retirés de la communauté. »…
C’est la première fois qu’un tribunal condamne les Témoins de Jéhovah pour leur pratique extrême de l’excommunication… cette pratique viole les droits fondamentaux d’un individu, et notamment son droit à changer de religion sans subir de contrainte visant à l’en empêcher. C’est un droit qui est garanti par la déclaration des droits de l’Homme et que les Témoins de Jéhovah n’hésitent pas à utiliser à leur avantage en d’autres circonstances. Pour autant, ils refusent ce droit à leurs adeptes en leur imposant un ignoble chantage affectif s’ils décident de quitter leur religion. Des témoignages de plus en plus nombreux démontrent la violence de cette « mise à mort sociale » décrétée par l’organisation. Espérons que d’autres pays emboîtent le pas à nos amis belges prochainement.
Sources : unadfi.org, unia.be, lalibre.be
Dans la base de données secrète sur les pédophiles des Témoins de Jéhovah
Actuintel,NICK SCHAGER, 28 juillet 2021 – SOURCE: Daily Beast.
Le documentaire de Vice-TV « Crusaders » examine une base de données secrète contenant des milliers de délinquants sexuels de Témoins de Jéhovah, constituée par la Watch Tower Bible and Tract Society…
Des années après la découverte de l’Église catholique, qui a systématiquement hébergé et protégé des abuseurs sexuels d’enfants tout en punissant les victimes qui demandaient justice pour leurs horribles épreuves, un nouveau long métrage documentaire de Vice TV s’attaque aux Témoins de Jéhovah… Diffusé en avant-première sur Vice TV le 28 juillet, Crusaders s’appuie sur l’article publié en 2019 par Douglas Quenqua dans Atlantic sur une base de données secrète contenant des milliers de délinquants pédosexuels Témoins de Jéhovah, constituée et dissimulée aux yeux des curieux par la Watch Tower Bible and Tract Society, l’organisation à but non lucratif qui dirige l’église. Cette liste accablante d’agresseurs a été créée le 14 mars 1997, lorsque – en réponse à des plaintes antérieures de dénonciateurs – un questionnaire a été envoyé aux 10 000 congrégations du pays pour demander aux membres s’ils soupçonnaient un collègue Témoin d’être un prédateur pédophile. L’église a reçu des informations sur de nombreux monstres en son sein, bien que le nombre exact de noms reste inconnu.
L’identité de la plupart de ces personnes est également un mystère, mais pas de toutes. En effet, comme le révèle Crusaders, deux anciens Témoins de Jéhovah (qui, dans le film de Kaufman, se font appeler « Judas » et « Jézabel ») se sont introduits dans un siège local du Massachusetts et ont volé certains de ces dossiers compromettants. De plus, ils ont divulgué un document sur Reddit, puis en ont envoyé de nombreux autres à un ancien militant des Témoins de Jéhovah nommé Mark O’Donnell (qui opérait en ligne sous le pseudonyme de « John Redwood »). C’est ainsi qu’est né l’article de Quenqua, qui a fait la une des journaux nationaux et a braqué un projecteur national accusateur sur les Témoins de Jéhovah, qui n’ont pas apprécié d’être présentés comme une organisation qui, en principe, condamne les abuseurs d’enfants, mais qui, en pratique, s’assure de garder leurs crimes secrets, de peur que la foi ne soit considérée comme un refuge pour le pire du pire. Crusaders s’efforce de dénigrer les Témoins de Jéhovah, ce qui implique également d’examiner les systèmes de croyance et les mécanismes de contrôle utilisés par la religion pour manipuler et dominer ses adeptes. L’idée maîtresse des Témoins de Jéhovah est que l’Armageddon est imminent et que la seule façon d’être sauvé d’une mort terrible à la fin des temps est de se conformer à leurs principes, qui sont dispensés par le Watch Tower Governing Body – un conseil de direction composé d’anciens de sexe masculin qui font office de représentants de Dieu sur terre. En suivant la ligne qu’ils ont établie, les Témoins se verront accorder l’accès au Nouveau Système, un paradis post-apocalyptique où ils pourront commencer leur vraie vie, par opposition à leurs existences actuelles dans le Nouveau Système. Si vous suivez les règles, vous êtes en or ; si vous désobéissez – ou même si vous les remettez en question – vous risquez l’excommunication de vos amis, de votre famille et de la seule communauté que vous n’ayez jamais connue.
À intervalles réguliers, le documentaire de Kaufman propose des fiches blanches à l’écran définissant les termes clés des Témoins de Jéhovah, tels que « excommuniés » (expulsion pour insubordination), « PIMO » (abréviation de « physical in, mentally out ») et la « règle des deux témoins », un décret biblique qui stipule qu’aucun témoin de Jéhovah ne peut être officiellement accusé d’avoir commis un péché sans deux témoignages corroborants. Cette dernière stipulation revêt une importance particulière, car elle réduit à néant les accusations d’agression sexuelle, qui se produisent très rarement en présence d’autres personnes. Crusaders met en lumière cette pratique monstrueuse à travers des vidéos officielles de Témoins de Jéhovah montrant des anciens prêchant cette doctrine comme quelque chose de sacré – leur fermeté autoritaire et arrogante sur cette question sentant l’auto-préservation transparente, voire la déviance pure et simple – ainsi qu’à travers les témoignages d’un certain nombre d’anciens Témoins de Jéhovah qui ont été molestés par leurs camarades croyants.
Dans les histoires de Mark et Kimmy O’Donnell (cette dernière a été terrorisée pendant des années par sa mère, qui n’a subi aucune répercussion pour les délits qu’elle a signalés et qui est toujours en contact avec des enfants), Kameron Torres, Asher, Judas et d’autres ex-Témoins de Jéhovah, Crusaders fournit des récits déchirants de première main d’épreuves d’abus sexuels. Dans presque tous ces cas, la pression pour se conformer et garder le silence était exigée non seulement par les responsables de l’église, mais aussi par les parents, les grands-parents, les amis et les collègues, tous tellement convaincus de leur droiture qu’ils croyaient que le fait de couper les liens avec leurs proches était en fait un geste de miséricorde destiné à garantir leur salut éventuel. C’est le cas de Barbara Anderson, Témoin de Jéhovah pendant 43 ans jusqu’à ce qu’elle rompe avec l’organisation après avoir appris qu’elle avait l’habitude d’abriter des pédophiles – une décision qui lui a coûté sa relation avec son fils… http://www.actuintel.com/2021/07/28/dans-la-base-de-donnees-secrete-sur-les-pedophiles-des-temoins-de-jehovah/
Un procès cuisant pour les témoins de Jéhovah contre la FECRIS
« Un mouvement qui viole les droits fondamentaux de l’Homme »…« Aliénation agressive »… « crimes à motivations religieuses »… « organisation subversive » , Etc. Voir site de la FECRIS ci-après : https://www.fecris.org/fr/uncategorized/jugement-de-hambourg/
30 Mai 2021 – Jugement de Hambourg
Les Témoins de Jéhovah allemands avaient assigné en justice devant le Tribunal de Hambourg (Landgericht Hambourg) la FECRIS pour demander la suppression de plusieurs citations de la version en langue allemande concernant diverses contributions d’orateurs lors de plusieurs colloques.
Par jugement du 27 novembre 2020 (n° du dossier 324 0 434/18) qui a aujourd’hui force de chose jugée après que les Témoins de Jéhovah aient renoncé à l’appel qu’ils avaient interjeté, le Tribunal a débouté les Témoins de Jéhovah sur les points que la FECRIS considère comme essentiels et a donné raison aux demandeurs sur des points accessoires.
Ce qui implique que la FECRIS a gagné sur ces 14 points: Traduction en Français (extraits):
1.1 « Les caractéristiques de cette organisation sont une aliénation agressive de la société et de l’État, […].
1.4 „ Le temps limité de ce rapport ne me permet pas de donner de nombreux exemples de la façon dont les adeptes de cette secte […]commettent des crimes à motivation religieuse.“
1.6 « Par conséquent, toutes les histoires de prétendu « harcèlement » des Témoins de Jéhovah [en Russie] ne sont rien d’autre qu’un coup de propagande primitif „
1.7 „Les instructions qui s’appliquent à tous les autres membres de l’Assemblée sont contrôlées par d’autres membres masculins du mouvement les „moniteurs qui sont installés dans les régions.
1.11 […]la femme est un accessoire qui doit être acceptable pour son mari et l’assemblée. (…) Elle lui doit la soumission jusqu’aux relations sexuelles, car elle « n’a aucun pouvoir sur son propre corps ».
1.22 „ En examinant les rapports annuels 2000 à 2010 des Témoins de Jéhovah , nous découvrons que 1 335 139 membres ont quitté le mouvement ou sont devenus inactifs […]
1.23 « Tout témoin qui quitte le mouvement par conscience le fait avec douleur, sachant qu’il sera qualifié d’hérétique“
1.24 « En réalité, l’exclusion du mouvement est due à de nombreuses raisons différentes, […] en raison de l’hypothèse d’une transfusion sanguine. »
1.25 » Soyons clairs : les Témoins de Jéhovah […] un mouvement […] qui viole les droits fondamentaux de l’homme […].
1.27 „ Que vous soyez expulsé ou que vous partiez seul, vous êtes un renégat“ (voir point 23)
1.30 Cette organisation est subversive, car elle considère l’Etat comme un ennemi, inspiré par le diable. Qui doit être combattu jusqu^à un conflit final […]
1.31 „Ils essaient de saper la loyauté des citoyens, avec pour résultat la dissolution de l’Etat lui-même[…]
Ce jugement a force de chose jugée.
En conclusion, le tribunal de Hambourg apporte donc un éclairage qui conforte la position de la FECRIS, ainsi que celle de chacune des associations d’aide aux victimes de sectes qu’elle fédère, dans l’action menée pour le soutien des victimes de l’organisation des Témoins de Jéhovah. Cette décision judiciaire est à rapprocher d’autres actions menées actuellement par des victimes contre les Témoins de Jéhovah dans plusieurs pays.
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Lorient : des Témoins de Jéhovah visés par une plainte pour inceste
France-Bleue Armorique, 21 mai 2021 – Par Ninnog Louis… Une enquête préliminaire a été ouverte à Lorient (Morbihan) après la plainte d’une membre des Témoins de Jéhovah, qui accuse son père de l’avoir violée lorsqu’elle était enfant et sa communauté d’avoir « couvert » ces actes. « L’enquête est en cours », a seulement indiqué le parquet de Lorient à l’AFP ce vendredi. Selon une source proche de l’enquête, les parents de la plaignante, Hélène S., 33 ans, ont été placés en garde à vue le 3 mai pendant 24 heures, puis laissés libres. La trentenaire, aujourd’hui mariée et mère de trois enfants, dit avoir été victime de viols et d’agressions sexuelles de la part de son père, entre 1995 et 2008, alors qu’elle était âgée de 8 à 21 ans. Elle indique que son père l’aurait contrainte à des pénétrations anales « dès qu’il le pouvait ». Sa mère lui aurait « à de nombreuses reprises » demandé de dormir avec lui, la traitant de « coincée » lorsqu’elle se plaignait des atteintes sexuelles de son père, selon la plainte. La plaignante évoque aussi des maltraitances subies par les enfants gardés par sa mère en tant qu’assistante maternelle. En août 2013, après la révélation des faits dans l’entourage de la plaignante, les Témoins de Jéhovah de Lorient avaient organisé un « comité judiciaire », selon Hélène S. « L’un des Anciens a dit qu’on pouvait faire un dépôt de plainte, mais les autres ont dit que ça allait salir le nom de Jéhovah », a-t-elle raconté. Une enquête a été ouverte dès juin 2019 à Lorient et sa mère s’est vu retirer son agrément d’assistante maternelle, selon la jeune femme. Mais « mes parents sont pleinement soutenus par la communauté », affirme-t-elle. « Si mes parents tombent, la communauté de Lorient tombe car il y a beaucoup trop de personnes qui sont au courant. » « En matière d’inceste, il y a déjà une loi du silence mais, là, elle est encore plus forte« , insiste son avocate Karine Shebabo, qui souhaite lancer un « appel à témoins » pour retrouver des personnes que sa cliente aurait oubliées. « Cette situation nous peine grandement, car la victime, si les faits sont avérés, risque de souffrir longtemps des atteintes subies. Notre première pensée est donc une pensée de compassion », a réagi le Béthel, filiale française des Témoins de Jéhovah. Selon cette source, la ligne de conduite « en matière de signalement d’abus sexuels sur enfants » consiste pour « les ministres du culte » à inviter « la victime majeure à révéler les faits aux autorités » ou à demander aux parents de le faire si elle est mineure. « Cette recommandation est suivie depuis de très nombreuses années », précise le Béthel. Quant au « comité judiciaire » évoqué par la plaignante, il « est constitué uniquement pour décider si la personne incriminée peut rester membre de l’assemblée ou non » et son action « n’interfère en rien avec la procédure judiciaire devant les autorités », assure-t-il. En 2005, un ex-Témoin de Jehovah avait été condamné à 12 ans de réclusion aux Assises de la Gironde pour le viol de sa fille. Quatorze ans plus tôt, les Témoins de Jéhovah avaient fait comparaître l’homme devant le « conseil des anciens » et décidé de l’exclure de la communauté sans toutefois dénoncer les faits à la justice.
Unia.be 16 Mars 2021- Critère de discrimination : Convictions religieuses ou philosophiques. Une communauté religieuse ne devrait jamais soumettre ses membres apostats à une « politique d’exclusion », qui a souvent des conséquences néfastes sur les liens familiaux des personnes concernées. Dans ce contexte, le tribunal de première instance de Gand a condamné aujourd’hui l’asbl Congrégation Chrétienne des Témoins de Jéhovah à une amende de 96 000 euros pour incitation à la discrimination et à la haine à l’encontre d’anciens adeptes. « C’est une première », déclare Patrick Charlier, directeur d’Unia. « C’est la première fois que cette organisation à but non lucratif est condamnée au pénal. Ce n’est pas tant la sanction que la reconnaissance des mauvaises pratiques de l’asbl qui est importante dans cette affaire. L’association cible un certain groupe et des individus qu’elle isole complètement sur le plan social et qui en sont gravement affectés sur le plan psychologique… Il s’agit d’un jugement de principe, qui souligne l’importance des droits fondamentaux des membres, tels que le droit fondamental à la liberté de religion, le droit de changer de religion et le droit à la liberté d’expression, qui doivent être respectés ». Unia obtient 500 € au titre de dommages et intérêts et 240 € de frais de justice. L’asbl Congrégation chrétienne des Témoins de Jéhovah a mené une politique d’exclusion à l’égard des personnes qui ont quitté la communauté religieuse. Cette pratique a eu des conséquences particulièrement négatives pour les personnes concernées. L’affaire a commencé en 2015. Unia a déposé une plainte simple auprès du parquet de Flandre orientale, division de Gand, et a soutenu 16 victimes individuelles qui se sont constituées partie civile en leur nom propre.
Ce n’est pas un cas isolé – Depuis le début de l’action en justice, d’autres signalements sont parvenus à Unia indiquant que les Témoins de Jéhovah se livrent à des pratiques qui violent la loi antidiscrimination. Une enquête datant de 2015 menée auprès de 1 055 anciens Témoins de Jéhovah aux États-Unis, en Australie, au Canada, au Royaume-Uni et en Allemagne a révélé que les personnes qui veulent quitter cette communauté de foi sont souvent complètement exclues par les autres adeptes. Pas moins de 65 % des personnes interrogées ont déclaré que les politiques d’exclusion avaient complètement brisé ou affecté leurs relations familiales. Environ trois quarts des ex-Témoins ont été soumis au « shunning », une décision formelle de la communauté religieuse d’éviter toute interaction. Dans 90% des cas, il a été répondu aux personnes concernées que si elles étaient ignorées c’est parce qu’elles n’appartenaient plus à la communauté de foi. Et plus de 70% des familles ont délibérément coupé les liens avec la personne exclue parce que l’« Organe Directeur » leur a demandé de le faire. Dans 59% des cas, les membres de la famille ont reconnu que l’apostat avait été exclu dans l’espoir qu’il revienne vers les Témoins de Jéhovah.
Les Témoins de Jéhovah prêchent par la poste
CLAUDE PLANTE – La Tribune 28 avril 2021 (Québec) – Ne pouvant plus cogner aux portes, des membres des Témoins de Jéhovah ont trouvé une autre manière de répandre leurs messages bibliques. Ils ont sorti leur plume et du papier pour écrire à la main des lettres et les poster en utilisant les services de Postes Canada. L’enveloppe dument affranchie renferme aussi une petite brochure intitulée La Tour de garde, annonce le royaume de Jéhovah. La deuxième lettre manuscrite est signée par Jérémie et pose sensiblement les mêmes questions. Il invite à lire un dépliant qui se trouvait aussi dans l’enveloppe et qui est intitulé Les morts revivront-ils un jour ? La personne qui a reçu ces lettres a sursauté en lisant les passages. « Ça fait deux fois que je reçois ça par la poste en quelques semaines, c’est assez particulier comme approche », dit-il à La Tribune. « Est-ce que je suis dans leur radar? Je crois que j’ai été ciblé, car des personnes de mon entourage sont dans ce mouvement. La première lettre était écrite à la main et non photocopiée. La personne ne doit pas écrire ça à la main à tout le monde. Donc, ils doivent sûrement cibler des personnes en particulier. Certaines personnes peuvent se sentir importantes de recevoir une lettre écrite à la main. Essayer de se servir de la vulnérabilité des gens en temps de pandémie, certains vont mordre à l’appât. »
L’ASBL Témoins de Jéhovah condamnée pour incitation à la haine
Belga, rtbf.be – 16 mars 2021 – Le tribunal correctionnel de Gand a condamné mardi l’ASBL Témoins de Jéhovah à une amende de 12.000 euros pour incitation à la discrimination et à la haine ou à la violence contre d’anciens membres de la communauté. Un ex-témoin de Jéhovah avait saisi le parquet de Gand en 2015 pour calomnie et diffamation, insultes et infractions à la loi sur la discrimination, expliquant que les membres quittant la communauté étaient ostracisés socialement sur ordre de l’organisation. Le parquet avait appelé cette dernière à comparaître pour incitation à la discrimination fondée sur la religion et incitation à la haine ou à la violence. Une quinzaine de personnes s’étaient portées parties civiles et Unia, l’ancien centre pour l’égalité des chances, en avait fait de même. Au cours du procès, les avocats des victimes ont souligné les conséquences de la politique d’exclusion. « Les Témoins de Jéhovah soutiennent que les ex-membres doivent être évités comme la peste« , a souligné le conseil du témoin à l’origine de l’affaire. Ce dernier « siégeait au comité judiciaire de la communauté et contribuait à décider des exclusions, jusqu’à ce qu’il se rende compte que cela allait trop loin« , a ajouté l’avocat. « Nous agissons pour un homme dont la femme est toujours membre et qui est ignoré dans sa propre maison« . Le ministère public avait requis une amende appropriée pour l’ASBL, unique prévenue dans cette affaire. En effet, aucun responsable de la communauté n’a été poursuivi en tant que personne physique…Le tribunal a toutefois jugé que les infractions étaient prescrites pour trois des 15 victimes, mais les autres ont obtenu une indemnisation provisoire d’un euro.
La Cour suprême interdit aux Témoins de Jéhovah d’utiliser les données personnelles de ceux qui quittent la congrégation
ALBERTO POZAS – Madrid – 11/03/2021 – Règles selon lesquelles une congrégation religieuse ne peut conserver que les données nécessaires et proportionnées à « ses objectifs religieux » des personnes qui quittent l’établissement.
Résout le cas d’une femme qui a quitté les Témoins de Jéhovah : ils ne peuvent conserver son nom, sa date de baptême et sa date d’expulsion et ne les utiliser que s’ils demandent leur réintégration…En décembre dernier, la Cour nationale a confirmé une amende de 10 000 euros infligée aux Témoins de Jéhovah pour avoir collecté et utilisé sans autorisation les données de médecins qui seraient disposés à collaborer avec leur confession religieuse pour des opérations sans transfusion sanguine. https://cadenaser.com/ser/2021/03/18/tribunales/1616095390_356139.html
Procès d’anciens Témoins de Jéhovah accusés de ne pas avoir signalé les allégations d’abus sexuel contre un adepte
Par Katie Smith, 03 mars 2021 – Deux anciens des Témoins de Jéhovah seront jugés à la fin du mois pour avoir omis d’informer la police qu’un membre de la congrégation abusait sexuellement d’un jeune membre de sa famille… Les accusations ayant été portées au cours d’une confession, la divulgation pourrait être considérée comme une communication protégée entre les responsables religieux et les fidèles, a déclaré l’avocat de Penkava, Philip Prossnitz. (Deepl traduc.) https://www.shawlocal.com/northwest-herald/news/crime-and-courts/2021/03/03/trial-set-for-jehovas-witnesses-elders-accused-of-failing-to-report-sexual-abuse-allegations-against-congregant/
Une témoin de Jéhovah refuse une transfusion et fait une hémorragie mortelle
29/09/2019 – Une femme Témoin de Jéhovah s’est vidée de son sang à l’hôpital de Piedimonte Matese, situé à 80 km de Naples, après avoir refusé une transfusion sanguine. Pour les témoins de Jéhovah, il est nécessaire de « s’abstenir de sang » sur ordre de Dieu… Les enfants de la patiente ont déclaré que leur mère avait donné « une leçon à tous les médecins et à tout le service », selon un message publié sur Facebook par le chef du service de chirurgie générale de l’hôpital, Gianfausto Iarrobino…La femme a été admise pour de fortes douleurs abdominales et le diagnostic de gastrite hémorragique a été rapidement posé. En raison de son âge, 70 ans, il était nécessaire de lui faire une transfusion sanguine. Par conviction, la femme a refusé l’intervention médicale. Autres cas – La vérité est que ce n’est pas la première fois que les Témoins de Jéhovah refusent systématiquement les transfusions sanguines. En Espagne, une jeune fille de 20 ans originaire de Huesca a été admise pour une intervention chirurgicale. Son état a été aggravé par une péritonite et elle a dû être transfusée d’urgence. Elle a refusé et les médecins ont dû accepter sa décision. Ils ont ensuite dû la plonger dans un coma artificiel pour la maintenir en vie. À Milan, un bébé de 10 mois a dû être opéré d’urgence mais ses parents ont refusé une transfusion sanguine. Dans cette affaire, le bureau du procureur du tribunal des mineurs est intervenu et a temporairement suspendu l’autorité parentale des parents afin qu’ils puissent exercer leurs activités, selon le journal « ABC ». https://cadenaser.com/ser/2021/03/11/tribunales/1615453616_642163.html?int=lomasvistoSER&fbclid=IwAR0ZodYP6OsazmeRKKCKybWeLzEXwhRzoZgNeX51bFB0t3jqcGOjnMCOTVs
Espagne : les Témoins Jéhovah condamnés à une amende pour leurs 2 bases de données médicales
SOURCE : PE – En Espagne, l’Audiencia Nacional a ratifié une amende de 10 000 euros imposée par l’Agence espagnole de protection des données (AEPD) aux Témoins chrétiens de Jéhovah (leur nom officiel dans le pays), pour avoir collecté et utilisé sans autorisation des données de médecins qui seraient disposés à collaborer avec les croyances de cette confession religieuse en ce qui concerne la pratique de la chirurgie sans transfusion dans les hôpitaux (Source : article de l’agence Europa Press). C’est ce qu’a déterminé la chambre du contentieux de l’Audience nationale dans une sentence qui a rejeté l’appel des Témoins de Jéhovah contre la résolution de l’A E P D qui, il y a deux ans, avait imposé la sanction suite à une plainte d’un membre des comités de liaison hospitalière de Cantabrie, que l’organisation des témoins de Jéhovah a dans chaque province. Plus précisément, lors d’une inspection, ce membre a déclaré que pendant plus de vingt ans, des données avaient été collectées auprès de médecins désireux de collaborer avec leurs croyances, des données qui ont été intégrées à une base de données en 2014 et celles de médecins désireux de collaborer ont été communiquées au siège national. Ainsi, au moment de l’inspection, cet homme avait une base de données sur son ordinateur avec deux dossiers, appelés « collaborateurs » et « consultants« .
La première consistait en des données sur les médecins disposés à collaborer avec les croyances des Témoins de Jéhovah, classées par spécialité. En choisissant son nom, on obtenait un document appelé « rapport du médecin collaborateur », à l’usage exclusif du Comité de liaison des hôpitaux, contenant diverses données sur le spécialiste et les questions liées aux transfusions sanguines, aux traitements nécessitant des dons et aux solutions de rechange, tant pour les procédures programmées que pour les urgences.
Dans le second dossier, appelé « consultants », il est indiqué qu’il s’agit de médecins qui, en plus d’être disposés à collaborer avec les Témoins de Jéhovah, fournissent des services de conseil sur des types d’orientation sans effectuer de transfusion sanguine aux médecins d’autres hôpitaux dans toute l’Espagne. La décision de la Cour nationale coïncide avec les critères de la résolution de l’AEPD, en ce sens que les données contenues dans le fichier « ne sont pas simplement accessoires et ont pour seul objectif de contacter l’hôpital », mais que la classification des « consultants » et des « collaborateurs » « montre clairement que l’identification de chacun des professionnels et de leurs caractéristiques est l’objectif des bases de données ».
Ces dossiers ne comprennent que les médecins qui sont « intéressés » par les Témoins de Jéhovah, et non dans le but, selon l’arrêt, de contacter directement l’hôpital, mais plutôt de contacter directement les médecins pour connaître leur position concernant les croyances de la confession religieuse. En outre, pour les juges qui rendent la décision, l’entité « n’a pas correctement établi l’existence d’un consentement valable donné par la personne concernée ». « Le consentement sans équivoque des personnes concernées n’a pas été prouvé » et au contraire, « l’absence de la diligence nécessaire de la part de la confession religieuse pour assurer la légalité de la collecte des données à caractère personnel faisant l’objet du traitement a été établie, ce qui inclut l’élément de culpabilité de l’infraction ». (Deepl traduc.) Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 798 –24.12.2020 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Les Témoins de Jéhovah sont : sur le point de perdre leur statut d’exonération fiscale en Australie !
HEMANT MEHTA – Friendly Atheist – 30 novembre 2020 – Les Témoins de Jéhovah risquent de perdre leur statut d’exonération fiscale en Australie parce qu’ils refusent de jouer leur rôle dans le traitement des allégations de maltraitance d’enfants. En 2013, le gouvernement australien a mis en place la Commission royale sur les réponses institutionnelles aux abus sexuels sur les enfants afin d’examiner ce problème très grave. Des rabbins ont été impliqués aux côtés de prêtres catholiques. Les organisations laïques n’étaient pas à l’abri d’actes répréhensibles. L’une des recommandations de cette commission a été la création du National Redress Scheme, un moyen formel de rembourser littéralement les victimes d’abus sexuels sur des enfants pour tout ce qu’ils ont subi. Ce n’est pas un système parfait, mais l’idée sous-jacente était que les victimes puissent remplir des documents expliquant ce qu’elles ont vécu, que les fonctionnaires calculent la valeur de ce traumatisme et que les victimes reçoivent un chèque. Parmi les nombreuses critiques, le NRS a mis en place une hiérarchie des abus ; la pénétration a été jugée plus dommageable que tout autre type d’abus, par exemple. Pour recevoir un paiement, cependant, les organisations coupables devaient accepter de faire partie du système du NRS. Celles qui refusaient d’adhérer allaient toujours être dénoncées et déshonorées. Plus encore, le gouvernement a déclaré que les groupes qui choisissaient de ne pas adhérer ne seraient plus éligibles à aucune forme de financement fédéral et pourraient même perdre leur statut d’organisation à but non lucratif. En juillet dernier, six organisations ont été annoncées comme n’ayant pas adhéré au programme. (L’une d’entre elles a rapidement adhéré après cette annonce.) Il s’agissait de groupes qui étaient responsables de cas d’abus sexuels sur des enfants… mais parce qu’ils ont refusé de participer au NRS, les demandes de leurs victimes n’ont pas pu être traitées. L’un de ces groupes était les Témoins de Jéhovah.
En savoir plus : https://friendlyatheist.patheos.com/2020/11/30/the-jehovahs-witnesses-are-about-to-lose-their-tax-exempt-status-in-australia
Massacre de Kumba: il décède parce que son père témoin de Jéhovah, refuse la transfusion sanguine
Cameroun. General News of Saturday, 31 October 2020 – Source : 237online.com – on se souvient que l’attaque du collège privé Mother Franscisca dans l’arrondissement de Kumba 2ème par des terroristes le 24 octobre dernier, avait fait 07 morts et 13 blessés dont 07 graves. Les blessés avaient été acheminés dans les différents centres hospitaliers de la Régions du Sud-Ouest pour une prise en charge intensive, d’autant plus que certains parmi eux avaient perdu beaucoup de sang. C’est le cas de l’une des victimes de ce carnage, qui a eu la chance de ne pas mourir sur le champ, bien que grièvement blessée. Le cas critique de ce jeune garçon nécessitait une transfusion sanguine. Compte tenu des recommandations du Chef de l’Etat qui préconisait la prise en charge totale des blessés par l’Etat, l’hôpital dans lequel séjournait l’enfant avait tout fait pour trouver les poches de sang nécessaires. Tout était donc prêt pour que les soins de transfusion commencent, et il ne restait plus que l’accord des parents du garçon, qui de prime abord semblait n’être qu’une formalité. Mais à la grande stupéfaction du corps médical, le père à qui on avait demandé tout juste de signer le document y afférent, a refusé. Malgré les explications du docteur et des infirmiers qui faisaient savoir que le pronostic vital de l’enfant était atteint et qu’il n’y avait pas d’autre solution qu’une transfusion sanguine pour le sauver, le père est resté de marbre, arguant que chez eux les témoins de Jéhovah la transfusion sanguine est strictement proscrite. C’est ainsi qu’il a transporté son fils dans un autre centre de santé. Mais là également on lui a fait savoir que l’état critique dans lequel se trouvait l’enfant nécessitait une transfusion sanguine, avant toute chose, et qu’il n’y avait pas de solutions alternatives. Le père, malgré tout, ne voulait pas entendre parler de sang. En dépit de l’état de l’enfant qui ne faisait que s’empirer, il décida de retourner avec lui à la maison. Le lendemain, le jeune garçon, comme il fallait s’y attendre, a succombé à ses blessures. https://www.camerounweb.com/CameroonHomePage/NewsArchive/Massacre-de-Kumba-il-d-c-de-parce-que-son-p-re-t-moin-de-J-hovah-refuse-la-transfusion-sanguine-553039?fbclid=IwAR3_ZLfQHi6yhy7uN3MLUTDYd60Z_M6N4nsNylPbKuV4i6H_7xqd2FpqTmw
Une enfance au sein des Témoins de Jéhovah
Québec Hebdo – 7 décembre 2020 – TÉMOIGNAGE. L’humoriste Karen Arseneault de Québec a passé près de la moitié de sa vie chez les Témoins de Jéhovah. Sortie du mouvement depuis ses 19 ans et maintenant humoriste quadragénaire, elle témoigne de son expérience, où culpabilité et lavage de cerveau favorisent selon elle le sentiment d’appartenance au mouvement.
Andorre : d’anciens Témoins de Jéhovah dénoncent une justice parallèle au sein de la secte.
RIES 17.11.2020. SOURCE : Diari d’Andorra – La communauté des Témoins de Jéhovah en Andorre compte environ 180 personnes. C’est comme une grande famille avec ses propres règles internes, très strictes, avec une justice interne que la plupart des fidèles ignorent, comme le révèle Joan Ramon Baiges dans le Diari d’Andorre. Une secte pour les uns, une religion pour les autres… la vérité est que l’on ne sait pas grand-chose de son fonctionnement interne, très dur pour ceux qui tentent de quitter la communauté, comme c’est le cas de certains membres des Témoins de Jéhovah en Andorre, qui souffrent de confusion mentale après tant d’années d’endoctrinement.
Ceux qui parlent au Diari le font de manière anonyme. Les médias sont un danger, ils sont avertis par leur organisation. La situation de l’un d’entre eux est compliquée, car il craint qu’avec cette « justice parallèle », ils ne détruisent sa vie. S’il est jugé et expulsé, toute sa famille et ses amis cesseront de lui parler, il sera isolé dans un monde où les adeptes de ce mouvement sont tout : parents, enfants, épouse, beaux-parents ou amis. Le dilemme est très intense.
Parmi ces 180 membres de l’Andorre, la majorité sont des personnes qui croient aveuglément à l’interprétation sévère de la Bible. « Ce sont des gens bien, et il est bon que personne ne les stigmatise parce qu’ils sont des citoyens comme tout le monde, avec leurs forces et leurs faiblesses. Le problème est celui de la hiérarchie : « La façon dont ils traitent leurs membres lorsqu’ils n’obéissent pas à leurs règles est douloureuse. Ils sont capables de mettre dehors ou de vider un fils ou une fille LGBT lorsqu’il ou elle assume sa condition, et ils sont capables de permettre à quelqu’un de mourir en lui refusant une transfusion sanguine, et de bannir de la Salle du Royaume toute personne qui lui sauve la vie par une transfusion ».
Notre interlocuteur le sait bien, lui qui a vécu un épisode tragique de désespoir lorsque sa fille de six mois était à deux doigts de la mort. C’était au début de l’année dernière. Une piqûre de moustique l’a rendue anémique et les médecins de Barcelone ont dit au couple que la seule option était une transfusion sanguine, et que le bébé ne serait sauvé que dans quelques heures. Ils n’y ont pas pensé et ont signé le formulaire de consentement, craignant les conséquences en tant que disciples des Témoins de Jéhovah. Lorsqu’ils sont rentrés en Andorre, les anciens (les responsables de chaque congrégation) les attendaient et connaissaient déjà l’acte médical. Heureusement, ils n’ont pas reçu d’avertissement sérieux, même si les membres ont des règles très strictes, telles que l’interdiction de fumer ou de célébrer des anniversaires… Bien que formellement les témoins défendent l’égalité entre les sexes, en Andorre, il y a eu le cas d’une femme qui a dénoncé l’agression de son partenaire et c’est finalement elle, la victime, qui a été expulsée de cette pseudo-église. Les normes internes de la communauté violent la légalité : par exemple, l’article du droit à la famille de la Convention des droits de l’homme, sans parler de tout ce qui a trait à l’égalité des sexes et des cas de pédophilie qui ont été découverts dans le monde entier. Dans le cas de ce mariage andorran, ils pourraient perdre la garde de leur fille s’ils refusaient une transfusion sanguine, et un comité éthique de médecins aurait décidé pour eux et le bébé aurait évidemment reçu le traitement approprié. Une vidéo produite en interne par la confession religieuse montre que la famille doit effectivement se tenir à l’écart du parent expulsé. L’enregistrement raconte l’histoire d’une jeune fille qui, à l’âge adulte, est expulsée de son foyer. « Mon père m’a expliqué qu’il ne pouvait plus vivre avec eux. Parce que je ne voulais pas changer mon mode de vie. Il m’a dit que j’avais une influence négative sur mes jeunes frères et sœurs », explique-t-elle. Les témoins ne sont pas différents d’un pays à l’autre, ils sont tous régis par les mêmes règles et par une hiérarchie que la plupart d’entre eux ne connaissent pas et qui est dirigée par huit personnes des États-Unis. Boletín electrónico de información sobre el fenómeno de las sectas y la nueva religiosidad. Nº 791 –17.11.2020 – Red Iberoamericana de Estudio de las Sectas (RIES)
Selon le juge, le signalement d’abus sexuels par les Témoins de Jéhovah peut rester en ligne
Dutchnews, 5 août 2020 (Pays Bas) – Un rapport sur le traitement des abus sexuels chez les Témoins de Jéhovah n’a pas à être retiré d’un site gouvernemental, a décidé un tribunal d’Arnhem. C’est la deuxième fois que la branche néerlandaise de l’église se pourvoit en justice à propos de ce rapport. En janvier, elle a tenté d’empêcher sa publication, mais les juges ont alors décidé qu’il devait être publié dans l’intérêt du public. L’enquête, menée par l’université d’Utrecht au nom du ministre de la justice suite à des rapports d’abus, a révélé que la plupart des victimes étaient mécontentes de la manière dont leurs plaintes avaient été traitées par les dirigeants de l’église. Les chercheurs ont reçu 751 rapports d’abus, allant de l’inceste au viol, dont 292 ont été faits par les victimes elles-mêmes. Seulement 25% des victimes se sont déclarées satisfaites de la manière dont leurs plaintes contre la communauté ont été traitées et seulement 27% des cas ont été transmis à la police ou à d’autres fonctionnaires. La plupart des rapports concernaient des abus commis dans le passé, 32 seulement couvrant les dix dernières années. Depuis lors, le rapport a été publié sur différents sites web, ce qui, selon le juge, « annule tout sentiment d’urgence concernant la suppression ou la rectification ». Le tribunal a également déclaré que la suppression du rapport ne risquait pas de conduire les députés à ne pas en discuter. Une demande de l’église pour que le ministre écrive une lettre expliquant aux députés comment traiter le rapport a également été rejetée. En réaction, le conseil des témoins de Jéhovah a déclaré que le gouvernement est coupable de discrimination dans le rapport parce qu’il se concentre uniquement sur une communauté religieuse. Prétendant qu’elle dispense des soins pastoraux aux victimes depuis des années, l’église n’a pas suivi la recommandation du rapport de mettre en place une ligne d’assistance téléphonique interne indépendante et centralisée.
BELGIQUE : Les Témoins de Jéhovah seront jugés pour crimes de haine le 16 février 2021
Les Témoins de Jéhovah se sont présentés mardi devant le tribunal pénal de Gand pour incitation à la haine envers certains anciens membres. L’affaire sera entendue le 16 février 2021. Pendant une période de cinq ans, le tribunal a examiné les plaintes d’anciens membres des Témoins de Jéhovah. Ils ont témoigné de la façon dont ils ont été rejetés sur ordre de l’organisation et se sont retrouvés complètement isolés socialement. Le parquet de Gand a déjà poursuivi les Témoins de Jéhovah en juin, mais l’affaire a ensuite été reportée. Le mardi, le procès contre les Témoins de Jéhovah a été rouvert. Le délai de conclusion a été fixé et les plaidoiries auront lieu le 16 février 2021. Une douzaine de personnes se sont déjà présentées comme parties défavorisées. Selon la défense des ex-membres, ce nombre ne fera qu’augmenter.
Quatre accusations ont été portées devant l’organisation religieuse… Tout d’abord, l’incitation à la discrimination fondée sur les croyances religieuses à l’encontre d’une personne et d’un groupe. Ensuite, l’incitation à la haine ou à la violence envers une personne et envers un groupe.
Publié originellement en néerlandais sur Nieuwblad.be par Simon Dekaezemaker (deepl traduc)
https://avoidjw.org/en/news/legal/jehovahs-witnesses-face-trial-hate-crimes-february-2021/
Une patiente témoin de Jéhovah enceinte décède à la suite d’un refus de transfusion sanguine
15.08.2020 – LAGOS , afrique du Sud (URHOBOTODAY) – La direction de l’hôpital Fairview a expliqué comment une patiente enceinte, témoin de Jéhovah, est morte dans leur établissement. Réagissant aux rapports des médias, l’hôpital a déclaré que la patiente enceinte avait été admise dans leur établissement à 3h30 du matin le 13/8/2020 en détresse aiguë. Selon l’hôpital, « la patiente souffrait d’une hypertension sévère et était connue pour avoir d’autres comorbidités nécessitant des médicaments qui la rendaient sujette à la thrombo-embolie vasculaire.
« En effet, lors de l’opération, on a constaté qu’elle avait un utérus ischémique et gangrené avec un saignement intra-abdominal massif. Le fœtus était mort. « Étant Témoins de Jéhovah, tous les efforts pour persuader son mari et les membres de sa famille d’accepter une transfusion sanguine qui aurait pu lui sauver la vie, ont échoué. « La patiente est tombée en état de choc irréversible et a été déclarée morte 10 heures après l’opération… Nous sommes de tout cœur avec la famille du défunt ». (Deepl traduc) https://urhobotoday.com/?p=35823
Apocalypse, punition divine : quand le coronavirus crédite
les prophéties fondamentalistes et sectaires !
Les extrémistes religieux profitent de la crise sanitaire pour jouer sur les peurs, prédisant que la fin des temps approche. Par Etienne Jacob – Le Figaro 27 mars 2020 – À qui profite le coronavirus ? «Aux extrémistes de tous bords», résume, sous couvert d’anonymat, un cadre du renseignement intérieur…Partout sur le Web, les discours dangereux d’organisations sectaires et autres fondamentalistes religieux, de toutes obédiences, se multiplient. Les témoins de Jéhovah, par exemple, affirment que Jésus (Nouveau Testament, Luc 21:11) avait prévu l’épidémie. «Il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines ; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel», citent-ils dans une vidéo publiée sur leur site. «Nous ne sommes pas surpris que des épidémies arrivent», rassure l’organisation. Selon elle, «les événements que nous vivons montrent plus que jamais que nous vivons la fin des derniers jours et même sans aucun doute la fin de la fin des derniers jours, juste avant le dernier des derniers jours». Présidente du Centre National d’Accompagnement Familial Face à l’Emprise Sectaire (C.A.F.F.E;S), Charline Delporte, se désole : «Pour eux, c’est simple : la fin des temps arrive. Jéhovah va faire le tri». « Les événements que nous vivons montrent plus que jamais que nous vivons la fin des derniers jours et même sans aucun doute la fin de la fin des derniers jours, juste avant le dernier des derniers jours »
Les Témoins de Jéhovah – «La fin des temps» – Au C A F F ES, malgré l’arrêt des activités en raison du confinement, les appels de familles en détresse face aux organisations sectaires se poursuivent. Il y a quelques jours, Charline Delporte a reçu le coup de fil d’un père de famille, en pleurs. Sa femme est partie il y a dix jours avec sa fille de 9 ans chez ses parents, fanatiques des témoins de Jéhovah. Depuis, elle ne donne plus de nouvelles. «Leur enfant reçoit des études bibliques disant que c’est la fin des temps, que les mécréants vont mourir», raconte-t-elle. «Il s’agit d’une rechute. Cette femme s’est dit que “ça y est”, les prophéties édictées depuis des années par ses parents étaient vraies. Que la colère de Dieu est là. Et que pour pouvoir aller au paradis, il faut être ensemble, pour vivre les dernières heures»…
Les cas de pédophilie cachés au sein des Témoins de Jéhovah pour ne pas salir leur communauté
RTL info – Antoine Schuurwegen, le 01 avril 2019 – Le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (CIAOSN) lance une alerte. Selon un rapport confidentiel transmis au Parlement que RTLinfo a pu consulter, les Témoins de Jéhovah en Belgique, comme ailleurs dans le monde, cacheraient volontairement les abus sexuels dont seraient victimes des enfants au sein des congrégations. Le CIAOSN a reçu plusieurs témoignages allant dans ce sens. Le CIAOSN demande au Parlement d’investiguer. …En Australie, une Commission d’enquête a été mise en place. Sur 1006 abuseurs sexuels présumés au sein des Témoins de Jéhovah, aucun n’avait été signalé à la police. À travers le monde, de vastes enquêtes sont lancées face à l’omerta qui règne autour du sujet. Il est très compliqué de chiffrer le nombre de victimes, mais il y en aurait plusieurs milliers. Mais eux, savent parfaitement combien de cas ont été signalé : ils conservent dans leurs archives tous les dossiers d’abus sexuels (avérés ou supposés) sur mineurs. Nous avons bien entendu soumis tous ces éléments sensibles aux responsables des Témoins de Jéhovah. À leur demande, nous leur avons adressé une liste de 10 questions précises. Par retour de mail, ils ont répondu qu’ils ne souhaitaient pas nous rencontrer pour l’instant.
Les Témoins de Jéhovah accusés d’avoir tenu secrètes des allégations de sévices sexuels sur enfants
Un nouveau rapport révèle l’existence d’une base de données de dizaines de milliers d’agresseurs d’enfants qui ont été accusés dans l’organisation des témoins de Jéhovah. L’Atlantique a révélé l’existence présumée d’une base de données vieille de plusieurs décennies sur les pédophiles accusés chez les Témoins de Jéhovah, une secte chrétienne qui compte plus de 1,2 M. de membres aux États-Unis. La base de données, qui aurait été conservée pendant des décennies, contient jusqu’à des dizaines de milliers de noms et d’adresses d’auteurs présumés d’agressions d’enfants au sein de l’organisation, ainsi que des rapports détaillés sur les allégations spécifiques portées contre eux. (Deepl trad.) 22.03.2019 https://www.rollingstone.com/culture/culture-news/jehovahs-witnesses-child-sexual-abuse-811927/?fbclid=IwAR0yUP_PmAuVVrLRAKaJMzCOxzHEshEYZiA0FtHpgwf0eT9ctXNiTekFFvM
La Chambre se penche sur la pédophilie au sein des Témoins de Jéhovah
BELGA – lalibre.be – 12 mars 2019 – La Chambre a installé mardi un groupe de travail chargé du « signalement sur le traitement des abus sexuels sur mineurs au sein de l’organisation des témoins de Jéhovah ». Le groupe de travail est présidé par le député PS André Frédéric qui avait été rapporteur, dans les années 1990 d’une commission d’enquête parlementaire sur les sectes. Cette commission d’enquête avait recommandé la création d’un observatoire. Fin des années ’90 est né le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (C I A O S N). C’est ce centre qui alerté le parlement fin 2018 sur la problématique de la pédophilie au sein de l’organisation des Témoins de Jéhovah. Le CIAOSN a procédé à une analyse comparée du problème de la pédophilie au sein de l’organisation des Témoins de Jéhovah. C’est en Australie que l’alerte a été donnée : depuis 1950, sur les 1.006 auteurs supposés d’abus sexuels sur mineurs, les Témoins de Jéhovah n’ont effectué aucun signalement aux autorités publiques. L’an dernier, c’est aux Pays-Bas qu’a été lancé un cri d’alarme à propos de 286 témoignages répertoriés de fin octobre 2017 à juin 2018. Les autorités néerlandaises ont mis en place une commission d’enquête parlementaire. Entre-temps, le CIAOSN a été saisi de témoignages en Belgique. Dans un rapport de 28 pages, annexes comprises, le centre a conclu que si les Témoins de Jéhovah rejettent clairement la pédophilie, la réalité sur le terrain est moins claire
Les Témoins de Jéhovah poursuivis pour agressions
Le Journal de Montréal – MICHAEL NGUYEN – 5 mars 2019 – Plusieurs actes sexuels sur des mineurs auraient été dénoncés en vain à la secte. Les Témoins de Jéhovah peuvent être poursuivis pour de graves allégations d’agressions sexuelles sur des mineurs au sein de ce culte, a tranché le tribunal en autorisant hier une action collective à aller de l’avant. Des centaines de victimes ? Elle réclame 250 000 $ par victime, qui pourraient se compter par centaines, selon les avocates Sarah Woods et Laurence Ste-Marie, qui pilotent le recours englobant tous les mineurs qui auraient été agressés sexuellement par un membre des Témoins de Jéhovah au Québec. Dans le cas de l’action collective contre les Témoins de Jéhovah, c’est plutôt la culture du silence qui est reprochée. Car selon Mme Blais, les victimes d’agressions sexuelles ne sont pas protégées au sein de la communauté qui aurait plutôt son propre système de justice parallèle, où tout est réglé à l’interne…
TEMOINS DE JEHOVAH
Trois familles de Témoins de Jéhovah traduites en justice pour sauver la vie d’enfants
05 décembre 2018 – Par NIVASHNI NAIR – Deux autres familles de Témoins de Jéhovah ont été traduites devant la Haute Cour de Durban pour les forcer à autoriser les médecins à administrer du sang à leurs enfants gravement malades. Les deux affaires ont été ajoutées au rôle de la cour pour être entendues mercredi alors qu’un troisième groupe de parents prévoyait défendre leur refus de permettre à leur fils de cinq ans, qui souffre de drépanocytose, de recevoir des transfusions de sang. Les Témoins de Jéhovah interdisent aux fidèles de recevoir des transfusions sanguines ou des produits sanguins…L’affaire du garçon de cinq ans a été portée devant le tribunal le 28 septembre lorsque le pédiatre spécialiste du KwaZulu-Natal Health MEC Sibongiseni Dhlomo and Addington Hospital, le Dr Noxolo Mbadi, ne pouvait « pas laisser l’enfant se détériorer sans une transfusion de sang, qui est la seule option pour sauver sa vie »…Selon les notes du médecin présentées au tribunal, les parents comprenaient la gravité de l’état de leur enfant. Cependant, ils ont maintenu leur position et ont demandé une thérapie à domicile.
Dans son affidavit, Mbadi a déclaré que l’enfant devait être soigné à l’hôpital et qu’il ne pouvait pas sortir. (Deepl traduc.) https://www.timeslive.co.za/news/south-africa/2018-12-05-three-jehovahs-witness-families-taken-to-court-to-save-childrens-lives/South Africa
Encore les Témoins de Jéhovah
JOURNAL DE MONTRÉAL – RICHARD MARTINEAU – 25 novembre 2018 – Hallucinant. C’est le mot qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai lu la lettre que les parents d’Éloïse Dupuis, cette jeune adepte des Témoins de Jéhovah qui s’est laissée mourir au bout de son sang en octobre 2016 dans un hôpital de Québec, ont signée hier dans La Presse…Selon eux, leur fille n’était pas endoctrinée. Elle a pris une décision éclairée et réfléchie. Et il faut respecter ses convictions religieuses. J’ai interviewé de nombreux « survivants » des Témoins de Jéhovah au cours des dernières années – tant à la télé qu’à la radio. Comment peut-on parler de « liberté de choix » quand on interdit aux adeptes de cette secte de fréquenter ou même de parler à des gens qui n’en font pas partie ? Quand on fait tout pour les garder dans l’ignorance ? Quand on leur lave le cerveau dès l’enfance ? Quand on surveille leurs fréquentations, ce qu’ils regardent à la télé, ce qu’ils lisent dans les journaux ? Quand on les élève dans la crainte du courroux d’un dieu vengeur ?…Que des parents soient fiers que leur fille se soit laissée mourir au bout de son sang pour respecter des croyances débiles me sidère… https://www.journaldemontreal.com/2018/11/25/encore-les-temoins-de-jehovah
Aux Pays-Bas, les locaux de l’organisation des témoins de Jéhovah perquisitionnés
Lesoir.be, le 20/12/2018, par Didier BURG.Après plusieurs centaines de dénonciations auprès d’une association d’aide aux victimes, la justice néerlandaise a été saisie de plaintes en bonne et due forme. L’enquête a donné lieu à de récentes perquisitions dans les locaux de l’organisation religieuse. Les règles internes dictées par les directives internationales de l’organisation sont par principe au-dessus des lois. – L’étau de la justice se resserre autour des Témoins de Jéhovah actifs aux Pays-Bas. Comme au sein de l’Eglise catholique voici quelques années, cette communauté, forte de quelque 30.000 membres dans le royaume, est secouée par un scandale de pédophilie qui vient de rebondir sur le terrain judiciaire. L’affaire couve depuis 2017 lorsque s’était mise en place la fondation d’aide aux victimes, Reclaimed Voices. Depuis, les langues se sont déliées, dont ces témoignages de victimes parus dans la presse. « Les Témoins de Jéhovah sont un paradis pour les pédophiles », selon les mots de Hadassah Wiersma (47 ans) qui a fait part des abus sexuels perpétrés par son oncle et sa tante des années durant. Elle avait sept ans lorsque les premiers attouchements ont eu lieu, mais elle n’a pu en parler qu’à l’âge de 18 ans. Pour sa part, Reclaimed Voices a recueilli quelque trois cents dénonciations pour des cas de pédophilie s’étant déroulés dans les années 1980 et 1990. Mais surtout, neuf plaintes ont été déposées en bonne et due forme auprès de la justice par des ex-victimes pour des sévices sexuels subis durant leur enfance au sein de leur famille adepte des Témoins de Jéhovah. Pour faire toute la lumière sur ces affaires, la justice néerlandaise a récemment mené plusieurs perquisitions. Outre au siège de l’organisation, les services de police sont intervenus sur différents lieux de culte fréquentés par les Témoins de Jéhovah. Le domicile de quatre familles a aussi été l’objet de fouilles minutieuses. Face aux pressions de toutes parts exercées ces derniers mois, les réticences de cette communauté pour faire éclater la vérité au grand jour, n’ont fait qu’éveiller les soupçons. Ni les parlementaires, ni le secrétaire d’État chargé de la protection juridique n’ont obtenu gain de cause auprès de l’organisation religieuse. Contrairement à l’Eglise catholique qui s’était exécutée, les Témoins de Jéhovah ont expressément refusé en juillet dernier de mener leur propre enquête sur des affaires de pédophilie en son sein, comme l’exigeait le gouvernement… Comme au sein de la mafia, la loi du silence érigée en règle absolue dans le milieu fermé des Témoins de Jéhovah a formé une chape de plomb laissant jusqu’à présent peu d’échappatoire aux victimes. De plus, les règles internes dictées par les directives internationales de l’organisation, qui compte 8,4 millions d’adeptes dans le monde, sont par principe au-dessus des lois. Les affaires internes délicates ou sujettes à caution, sont exclusivement examinées par les « Anciens ». Ce sont toujours des hommes. Dans le cas spécifique d’abus sexuels, les témoignages concordant de deux membres sont nécessaires pour qu’une accusation puisse donner lieu à une réprobation. Mais, même le cas échéant, les fautifs ne sont jamais exclus s’ils se repentent. Dans tous les cas, ces affaires restent sous le boisseau « ad vitam eternam » https://plus.lesoir.be/196635/article/2018-12-20/comment-les-temoins-de-jehovah-en-belgique-taisent-les-abus-sexuels-sur-mineurs
Des abus sexuels sur mineurs au sein des témoins de Jéhovah: « Une enquête est nécessaire »
Lalibre.be 20 décembre 2018 – Le Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires (CIAOSN) demande à la Chambre d’initier une enquête sur des abus sexuels de mineurs au sein des témoins de Jéhovah, rapporte De Morgen, jeudi… Il s’agit de personnes qui affirment avoir subi des violences sexuelles étant enfants au sein de la communauté des témoins de Jéhovah. Les voix se sont élevées après que la fondation néerlandaise Reclaimed Voices a reçu plus de 230 témoignages, après quoi les autorités judiciaires ont perquisitionné des églises et habitations des témoins de Jéhovah. Le CIAOSN demande désormais à la Belgique de lancer une commission d’enquête parlementaire. La demande a été introduite auprès du président de la Chambre Siegfried Bracke. Le parquet a également été informé.
Recours collectif contre les Témoins de Jéhovah au Québec : une décision l’an prochain
ICI.Radio-Canada.ca – 18 décembre 2018 – Les plaignants qui accusent les Témoins de Jéhovah de ne pas les avoir protégés d’agressions sexuelles sauront l’an prochain si la Cour supérieure du Québec leur permet d’aller de l’avant avec une action collective. Le recours collectif en attente d’autorisation concerne des témoins et d’ex-témoins de Jéhovah qui disent avoir été agressés sexuellement par des dirigeants ou d’autres membres du mouvement, dans plusieurs cas lorsqu’ils étaient enfants. La demande d’autorisation a été déposée il y a plus d’un an au nom de Lisa Blais, qui affirme avoir été agressée pendant des années par son frère aîné, qui était, comme elle, témoin de Jéhovah. La poursuite, qui se chiffre à 250 000 $ par plaignant en dommages moraux et punitifs, cite comme défendeurs la Watchtower Bible and Tract Society of Canada, qui est la société mère des Témoins de Jéhovah au pays, ainsi que le siège social américain de l’organisation religieuse.
C’est dans l’État de New York que les politiques qui réglementent les pratiques des Témoins de Jéhovah sont élaborées par un groupe de sept dirigeants appelé le « Collège central ». Des dizaines de poursuites du genre ont été intentées dans les dernières années aux États-Unis.
Mme Blais affirme qu’elle s’était plainte auprès d’un de ces anciens des agressions dont elle aurait été victime à l’âge de 16 ans, et que les Témoins de Jéhovah n’ont rien fait pour la protéger. Elle soutient avoir dû quitter le domicile familial à 17 ans et avoir été excommuniée à l’âge de 24 ans. Ses allégations n’ont toujours pas été prouvées devant les tribunaux… D’après les plaignants, un système juridique parallèle s’est installé au sein de la hiérarchie des Témoins de Jéhovah, ce qui a découragé les familles de dénoncer les abus aux autorités laïques.
L’organisation nie cette affirmation. Dans un communiqué, la Watchtower Bible and Tract Society of Canada a déclaré qu’elle « ne protège pas les auteurs d’agressions commises sur des enfants des conséquences de leurs crimes ».
Les Témoins de Jéhovah ont été reconnus coupables de malveillance et de négligence : une victime se voit octroyer 35 millions de dollars dans le cadre d’un procès au Montana.
Jwsurvey.org – 22 octobre 2018 – Le 26 septembre 2018, un jury composé de sept hommes et de deux femmes du Montana a accordé les dommages-intérêts punitifs les plus élevés jamais accordés pour une seule victime de violence. La Watchtower Bible and Tract Society of New York, ainsi que la Congrégation chrétienne des Témoins de Jéhovah ont été reconnues coupables de négligence et de malveillance pour avoir délibérément omis de déposer un rapport de police au nom du plaignant Alexis Nunez et de deux autres victimes. Un total combiné de 35 millions de dollars a été évalué selon les directives détaillées données au jury par le juge James A. Manley. Quatre millions de dollars ont été accordés au demandeur Nunez pour négligence, suivis d’un verdict punitif de 31 millions de dollars, à la suite de la décision du jury selon laquelle la Watchtower et ses filiales avaient agi par malveillance. L’affaire, initialement déposée en novembre 2016, a été confiée à un jury du Montana après de multiples tentatives de la Watchtower avant le procès pour faire rejeter l’affaire. Dans le dépôt du 11 septembre 2018 auprès du tribunal, la Watchtower a prétendu qu’il s’agissait d’une institution, et que les institutions ne sont pas des individus ou des personnes – et seules les personnes sont des journalistes mandatés. En faisant cette affirmation, la Watchtower a utilisé de la sémantique pour mal orienter le tribunal. Il s’agissait d’une tentative pure et simple d’échapper à la responsabilité des politiques qui ordonnaient aux aînés de garder le silence lorsqu’ils découvraient des allégations d’abus sexuels horribles et répétés de trois membres de la congrégation de la part d’un auteur… Cet article est le premier d’une série d’articles documentant les événements du procès qui pourrait s’avérer être l’un des procès les plus importants des temps modernes en matière de maltraitance des enfants. (Deepl traduction)
http://jwsurvey.org/child-abuse-2/jehovahs-witnesses-found-guilty-of-malice-and-negligence-victim-awarded-35-million-in-montana-lawsuit
Un ancien témoin de Jéhovah proteste devant le congrès à Reading
READING, PA – 28 AOÛT 2018 – PAR MICHELLE N. LYNCH… Haugh, 41 ans, et son épouse, Jennifer, 43 ans, faisaient partie d’un groupe d’anciens Témoins de Jéhovah réunis dimanche devant l’arène de Santander. Ils ont manifesté lors du cinquième et dernier dimanche de la convention régionale de Reading…Les Haugh, qui ont grandi dans la foi et se sont sentis en sécurité dans la Salle du Royaume où Martin Haugh était diacre et, plus tard, ancien (responsable local), disent maintenant qu’ils se sentent trahis. Ils ont quitté les témoins de Jéhovah en 2016 après avoir appris ce que les militants appellent une dissimulation généralisée des abus (sexuels) et se sont installés dans la région de Harrisburg… Haugh distribuait des tâches pour la campagne de recrutement avec le porte-à-porte, ce mercredi 2005 quand il a remarqué que sa fille était disparue. Quand il l’a trouvée quelques minutes plus tard, elle était avec un adolescent. « Il avait les deux mains en haut de la robe de ma fille de 4 ans », a déclaré le père. Haugh a ramené la fille à la maison et n’a rien dit de l’incident. « Je pensais avoir fait une erreur et ne voulais pas sauter aux conclusions », a-t-il déclaré. « Je ne pensais pas que cela se reproduirait. »…La seconde fois qu’elle a disparu, Haugh l’a retrouvée derrière une porte verrouillée, assise sur les genoux de son agresseur, qui avait ses mains dans ses sous-vêtements. Cette fois, Haugh est allé chez les anciens de la congrégation témoins de Jéhovah et leur a tout dit. »Ils ont dit qu’ils s’en occuperaient », a-t-il déclaré. « Ils ne l’ont pas fait. Ils m’ont dit de ne pas appeler la police, alors je ne l’ai pas fait. » Il a fallu une troisième fois avant que les anciens ne prennent des mesures. « Ils l’ont puni », a déclaré Haugh à propos de l’adolescent, « mais j’ai été perçu comme le méchant pour avoir fait des histoires. » Les autres manifestants disent que l’expérience de cette famille est typique de ce qu’ils appellent une conspiration du silence dans la hiérarchie des témoins de Jéhovah. Chessa Manion raconte des expériences similaires à celles de la fille Haugh. Manion, 29 ans, de Dover, (Del.), a déclaré qu’à l’âge de 5 ans, elle avait été violée par le fils (15 ans) d’un ancien lors d’un séjour avec sa famille à Chicago… Ses parents, a-t-elle dit, ont été avisés de ne pas appeler la police parce que cela aurait un impact négatif sur l’organisation… Manion a fondé Use Our Voice, une organisation qui défend les victimes d’abus sexuels dans les religions…Contactez Michelle N. Lynch: 610-371-5084 ou mlynch@readingeagle.com http://www.readingeagle.com/news/article/former-jehovahs-witnesses-protest-outside-convention-in-reading
Une adolescente Témoin de Jéhovah enceinte perd son procès pour refuser la transfusion
Amber Wilson – AAP – 2 Septembre 2018 – Une témoin de Jéhovah pourrait être contrainte de recevoir une transfusion sanguine contre sa volonté ce week-end lors de son accouchement à Melbourne. Le Mercy Hospital Victoria a reçu l’autorisation de la Cour suprême vendredi de procéder à une transfusion sanguine sans le consentement de la mère témoin de Jéhovah en cas d’hémorragie post partum. La mère âgée de 17 ans est considérée comme présentant un risque important d’hémorragie parce qu’elle est de «petite taille» et que le bébé est gros, ce qui signifie qu’elle peut avoir un long travail, une naissance assistée ou une césarienne d’urgence. Les Témoins de Jéhovah interdisent aux adeptes de recevoir des transfusions sanguines ou des produits sanguins…Jacqueline van Dam, obstétricienne et gynécologue, a déclaré à la cour qu’elle était préoccupée par la «naïveté» de la jeune fille, à savoir que si quelque chose arrivait, «elle serait protégée par sa foi»…La mère de la jeune fille a déclaré qu’elle ne consentirait pas à ce que l’hôpital administre du sang à sa fille, a déclaré que le tribunal recevant une transfusion aurait un impact important sur le bien-être de la fille. «Être forcée à faire cela contre sa volonté serait quelque chose comme avoir été violée»…A quoi le juge a répondu: « Je ne considère pas que lui permettre, en effet, de choisir de mourir … est dans son intérêt. »
Les responsables locaux des témoins de Jéhovah condamnés à une amende pour avoir omis de signaler les mauvais traitements infligés aux enfants
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Publié le 17 juillet 2018 – Les témoins de Jéhovah au Delaware ont payé 19 500 dollars d’amende pour n’avoir pas signalé la maltraitance d’un enfant… Selon les termes du règlement, les Témoins de Jéhovah ont versé 19 500 dollars au ministère de la Justice du Delaware et le corps des anciens de la congrégation de Laurel (Delaware) a dû suivre le programme de formation des délégués syndicaux et assumer les coûts connexes. Une troisième exigence imposée par le Delaware incluait la signature d’un affidavit stipulant que les responsables (« les anciens ») des témoins de Jéhovah devaient se conformer à toutes les lois du Delaware concernant la dénonciation de maltraitance d’enfants. Parmi les exigences détaillées, le coordonnateur du corps des « anciens », William Perkins, a reconnu que les communications avec les mineurs liées à des abus ne seraient pas considérées comme des «aveux pénitentiels». Les avocats des Témoins de Jéhovah ont tenté de revendiquer le privilège du clergé comme moyen de défense pour leur défaut de signalement. Le 26 janvier 2016, la juge Mary M. Johnston a rejeté la requête de la Watchtower (la société des témoins de Jéhovah) en vue d’obtenir un jugement sommaire…Jusqu’à présent, l’épidémie nationale de maltraitance des enfants a été mise en évidence principalement grâce aux efforts des médias grand public et à de nombreuses poursuites civiles documentées. De tels cas se sont traduits par des centaines de millions de dollars de dédommagements contre l’Église catholique et les témoins de Jéhovah, les religions les plus connues pour avoir mal géré les allégations d’abus. Alors que chacun des Etats du pays ont codifié des lois pénalisant les journalistes mandatés pour ne pas avoir signalé des cas de maltraitance, presque aucun n’a porté des accusations contre des membres du clergé ou des « anciens » des témoins de Jéhovah. La lutte contre les organisations religieuses est souvent considérée comme une violation des droits de ces groupes au titre du premier amendement. Selon le procureur général adjoint Tigani, l’affaire du Delaware était sur le point d’être jugée lorsque les avocats de la Watchtower (témoins de Jéhovah) ont opté pour un accord privé…Les « anciens » (chefs) témoins de Jéhovah, Joel Mulchansingh, et William Perkins ont été jugés responsables, à la fois en tant que journalistes professionnels mandatés et en tant que citoyens de l’État du Delaware. Le collège des « anciens » de la congrégation a également été désigné comme parti responsable…Un précédent a été créé. La poursuite du Delaware contre les Témoins de Jéhovah a franchi la barrière qui, jusqu’à présent, protégeait les églises des poursuites pour non-dénonciation d’abus d’enfants…D’autres États pourraient bientôt lui emboîter le pas, notamment la Pennsylvanie, où la police enquêtait sur l’agression de Abby Haugh, âgée de 4 ans, en 2005. L’agression a eu lieu à l’intérieur de la salle du Royaume des témoins de Jéhovah et a été signalée aux « anciens » par le père de la victime, Martin Haugh. Les « anciens »(chefs) locaux n’ont pas contacté les forces de l’ordre… .
http://jwsurvey.org/child-abuse-2/jehovahs-witness-elders-fined-for-failure-to-report-child-abuse-watchtower-settles-with-delaware
Un tribunal de l’Union Européenne déclare que les Témoins de Jéhovah doivent respecter les lois sur la confidentialité des données dans la prédication du porte à porte
Reuters -10/07/2018. Par Foo Yun Chee – BRUXELLES – Les Témoins de Jéhovah doivent obtenir le consentement des gens avant de prendre leurs renseignements personnels lors de la prédication de porte à porte afin de se conformer aux règles de confidentialité de l’UE, a déclaré mardi le tribunal européen. L’affaire a été soulevée après que la Finlande eut interdit en 2013 aux Témoins de Jéhovah de collecter des données personnelles lors des visites porte-à-porte.
Bibliographie « Témoins de Jéhovah »
L’auteur : Alexandre Cauchois, déjà bien connu pour plusieurs ouvrages du plus grand intérêt qu’il a publié sur les témoins de Jéhovah, est un conférencier très apprécié dans les différents colloques nationaux et internationaux , dont l’un des plus connu est celui de la FECRIS, ONG auprès du Conseil de l’Europe et de l’ONU. Le GEMPPI, association nationale de prévention du risque sectaire, l’a aussi nommé correspondant dans la région normande en raison de son expérience vécue et de ses connaissances très approfondies sur la société des témoins de Jéhovah.
Qui sont les Témoins de Jéhovah ? – Alexandre Cauchois – 132 pages – Éditeur : Books on Demand – 2018 – ISBN : 9782322123674 –
Quelles sont les véritables origines des Témoins de
Jéhovah ? C’est à cette question que répond cet ouvrage.
L’auteur a mené un long travail de recherche, allant bien au-delà de ce qui est
communément admis. Il établit ainsi au fil du temps les croyances de Charles
Taze Russell, le fondateur du mouvement, de son enfance à sa mort.
Vous allez ainsi découvrir que les Témoins de Jéhovah ont des origines
diverses, qui parfois n’ont aucun lien avec le christianisme.
Santé et sexualité chez les Témoins de Jéhovah –Best-seller – Alexandre Cauchois – 328 pages – ISBN : 9782322142972 – Éditeur : Books on Demand, 18/04/2017
Les Témoins de Jéhovah sont connus pour leur refus de la transfusion sanguine. La rumeur affirme que nombre d’entre eux meurent chaque année à cause de ce choix. Qu’en est-il vraiment ? Ce livre aborde l’ensemble des autres thèmes polémiques relatifs à la santé des membres de ce mouvement : vaccination, transplantation, fécondation in-vitro, tabagisme, alcoolisme, santé mentale, enfance et condition féminine, sexualité et pédophilie.
Le Tribunal fédéral a estimé qu’un hôpital bernois avait agi justement en refusant une opération à un témoin de Jéhovah.
TF 25 04 18. Le Tribunal fédéral de Bern (Suisse) n’a pas accepté le recours d’un témoin de Jéhovah contre un hôpital bernois pour discrimination. L’établissement avait refusé de l’opérer pour une hernie discale car l’intéressé ne voulait pas de transfusion de sang en cas d’urgence. Dans un jugement publié mercredi, les juges de Mon Repos estiment que la clinique a refusé l’opération à juste titre. La cour confirme ainsi le jugement du tribunal cantonal bernois. L’hôpital n’a pas voulu courir le risque de laisser un patient se vider de son sang. C’est pourquoi l’établissement présente, par mesure de précaution, un formulaire de consentement aux patients. En s’appuyant sur son droit à l’autodétermination, le patient peut décider s’il veut ou non subir un traitement. Le Tribunal fédéral est du même avis que la première instance, qui avait d’ailleurs souligné que le recours était de nature théorique: premièrement, la nécessité d’une transfusion de sang était, dans le cas présent, infime. Deuxièmement, le médecin du témoin de Jéhova a pu tout de suite réaliser l’opération dans un autre hôpital, public, aux conditions du plaignant.
Ryan Kennedy (The Voice 7) : « J’ai quitté les Témoins de Jéhovah pour la musique »
Télé Loisirs.fr – 24 févr. 2018 – Magali VOGEL – A 31 ans, Ryan Kennedy a déjà une belle carrière au Québec. Lors de son audition à l’aveugle dans The Voice 7 le samedi 24 février, il a conquis les coachs. Il nous raconte son histoire…C’est avec une reprise d’Elton John, Rocket Man qu’il a séduit Zazie, Mika, Florent Pagny et Pascal Obispo.C’est Zazie qu’il choisit finalement comme coach sur les conseils de sa coach vocale personnelle. Rencontre avec un jeune homme qui a tout sacrifié pour la musique…
Votre famille fait partie des Témoins de Jéhovah. Voyez-vous encore vos parents aujourd’hui ? J’ai été élevé dans les Témoins de Jéhovah. Ce n’était pas très bien vu de faire une carrière musicale pour de nombreuses raisons donc à 21 ans j’ai abandonné les Témoins de Jéhovah pour me lancer vraiment dans la musique. Avec ma famille, c’est compliqué aujourd’hui. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour la musique mais je ne regrette pas mon choix.
http://www.programme-tv.net/news/evenement/the-voice-7/201642-ryan-kennedy-the-voice-7-jai-quitte-les-temoins-de-jehovah-pour-la-musique/
«Quitter les Témoins de Jéhovah c’est devenir invisible pour les siens »
André, un habitant du Pays naborien a quitté les Témoins de Jéhovah parce qu’il souhaitait retrouver sa liberté de conscience. Ses parents n’ont pas compris et ils ont coupé les ponts. L’homme, aujourd’hui père de famille, se souvient de ces préceptes apocalyptiques.
Le Républicain Lorrain – Romuald Ponzoli – 09/02/2018 – Dans le verbe, comme dans le ton, pas une once de vengeance, seulement de la compassion. De la peine aussi pour ses proches qui pour certains font toujours partie des Témoins de Jéhovah. André * est né parmi eux, d’un père et d’une mère convertis qui voyaient en ce mouvement l’occasion d’affirmer leur foi et de se mettre au service de Dieu. Avec en plus ce sentiment de faire partie de ceux et celles qui seraient sauvés lorsque l’Apocalypse s’abattrait sur ce monde. « Gamin, je me souviens que je n’avais pas le droit de participer à des activités extrascolaires », raconte l’homme domicilié dans le Pays naborien.
Il doute en grandissant – « Nos semaines étaient rythmées par les réunions imposées par la communauté ». Dix heures en moyenne par semaine durant lesquels le groupe se réunissait à la salle du royaume. « Le dimanche matin, nous prêchions en faisant du porte-à-porte ». Enfant, André vivait dans une sorte de cocon, protégé du monde extérieur, avec ce sentiment de faire partie des élus en ayant sa place réservée au paradis. « Nous nous préparions à la destruction du monde en suivant les enseignements de la congrégation ». Mais en grandissant, André se met à douter et le doute s’accroît lorsqu’il se heurte au refus de son père de poursuivre de longues études, « parce qu’il était, selon lui, préférable de consacrer son temps à la prédication ». Et puis, il prend conscience que la communauté se nourrit de commérage et qu’au fond « il y a peu de place pour l’amour ».
La petite carte – En école d’apprentissage, André étudie mais ne reste pas indifférent au charme de ses copines de classe. Premiers émois, premiers désirs, alors qu’il sait qu’avoir des relations sexuelles avant de se marier est considéré comme un péché au sein de la communauté. « Beaucoup de jeunes sont obligés de mener une double vie », affirme-t-il. « Je flirtais en secret ». Trois années durant avant de prendre sa décision, celle de ne plus assister aux réunions, de s’écarter de ce monde dont il ne comprend plus le mode de vie. « J’avais dans mon sac une petite carte sur laquelle était mentionné qu’en cas d’accident, je refusais toute transfusion sanguine ». C’est le début de la révolte, une révolte que son père laisse s’exprimer persuadé que son fils n’est qu’une brebis égarée qui rejoindra vite le troupeau. Mais André souhaite s’émanciper et vivre sa propre existence. « Je suis devenu financièrement indépendant et j’ai commencé à avoir des amies, à sortir en discothèque. Cela était vu d’un très mauvais œil. Pour les Témoins de Jéhovah, je n’étais qu’un fornicateur, en proie à Satan, le père du péché ».
Mort sociale – Au fil du temps, André s’éloigne de ses parents. Ces derniers ne tentent aucun rapprochement. « Lorsqu’on quitte ce milieu – et personne ne nous empêche – on devient invisible. C’est une sorte de mort sociale. La Bible nous dit de ne pas entretenir de relations avec une personne qui a été expulsée de la congrégation. » Enfin libre, ses souvenirs ressurgissent et cette enfance bafouée au nom de ce Dieu : « Jamais de fêtes à la maison, c’était païen. Peu de place à la joie et des tonnes de contraintes, car, pour eux, les plaisirs de la vie ne servent à rien. Ce qui importe, c’est le salut. L’existence terrestre a peu de valeur. Quand j’étais petit, on me répétait que si je mourais, ce n’était pas grave, que de toute façon après ce serait la vie éternelle. À force, tu finis par t’en convaincre. »
Confrontation – Ces souvenirs ont eu l’effet d’un électrochoc. André a exigé une confrontation avec ses parents. Il voulait comprendre. Ils ne lui ont apporté aucune réponse. « Depuis, je n’ai plus de nouvelles. Du jour au lendemain, ils ont coupé les ponts. Ils espèrent que je reviendrai vers celui qu’ils considèrent comme le « vrai Dieu »». André est aujourd’hui père de famille et ne croit plus en Dieu.
(*) LE PRÉNOM A ÉTÉ CHANGÉ.
La Tour de garde est le magazine des Témoins de Jéhovah qui constitue également leur organe principal d’enseignement. En 1956, voici ce que l’on pouvait lire dans cette publication à propos de l’Apocalypse et du peuple élu. « Après notre glorieuse victoire, des ossements d’un bout à l’autre de la Terre resteront à enterrer. Quelle tâche cela représentera alors pour les survivants que de faire disparaître ces traces qui témoignent de la puissance de Jéhovah. Même en étant bien organisés, ça prendra sept mois selon Jéhovah pour enterrer ces os. Des patrouilles opéreront à plein-temps et quand ils découvriront ces ossements, ils les signaleront par des marqueurs à l’intention de ceux qui les suivront avec des pelles »…
Les «dérives sectaires» sous l’œil de députés canadiens
JEAN-MARC SALVET, 7 décembre 2017 – Le Soleil (Canada). Des députés de l’Assemblée nationale se préparent à former un groupe de travail pour se pencher sur le phénomène des sectes — ou des «groupes à dérive sectaire». La députée péquiste Agnès Maltais et le libéral Pierre Reid réfléchissent très sérieusement à cette possibilité. D’autres élus se montrent aussi intéressés. Le groupe pourrait se constituer formellement en début d’année prochaine. Une réunion à huis clos a été convoquée ce mercredi sur le sujet à la demande d’Agnès Maltais. Les libéraux et péquistes présents ont discuté de la possibilité qu’une commission de l’Assemblée nationale se penche «sur les méthodes d’endoctrinement de sectes structurées» et leur impact «sur leurs membres, notamment quand ceux-ci sont en situation médicale d’urgence, en particulier les femmes». Une demande que Mme Maltais formule depuis le dévoilement le mois dernier du rapport du coroner sur le décès d’Éloïse Dupuis, membre des Témoins de Jéhovah…
Refus de soins médicaux: mourir ou perdre sa communauté
Le Devoir (Canada) 19 novembre 2017. Par Jessica Nadeau. D’anciens Témoins de Jéhovah dénoncent l’endoctrinement des membres, qui peut les mener à prendre des décisions non éclairées même sous le couvert du « choix personnel »
Photo: Jacques Nadeau. Le Devoir. Jean-Sébastien Lozeau affirme avoir été «un enfant-soldat de Jéhovah». Il a quitté sa communauté à l’adolescence et se fait très critique des préceptes qui lui ont été inculqués.
La mort d’Éloïse Dupuis, une jeune mère membre des Témoins de Jéhovah qui a refusé une transfusion sanguine, a ramené dans la sphère publique la question du consentement à refuser des soins médicaux. Le coroner Luc Malouin a tranché, dans son rapport publié cette semaine, que la jeune femme avait fait un choix libre et éclairé et qu’elle n’avait subi aucune pression indue. Le Devoir a discuté avec d’anciens membres de la communauté qui contestent cette conclusion sur la base de l’endoctrinement.
« Je suis née témoin de Jéhovah. On m’a dit quoi penser et de quelle façon
penser toute ma vie. Je remettais en doute plein de préceptes, mais je ne
pouvais pas le verbaliser par peur d’être ostracisée. Il y a trois ans,
j’aurais fait comme Éloïse Dupuis, j’aurais refusé une transfusion sanguine,
parce que tu sais que sinon, tu vas perdre tout ton réseau, ta famille, tous
les gens que tu aimes. Tu vas être comme morte à leurs yeux. Alors est-ce qu’on
peut parler d’un consentement libre et éclairé ? C’est la question qui
tue… Est-ce qu’on peut faire un consentement éclairé quand on a des œillères et
qu’on nous dit quoi penser toute notre vie ? J’ai de la difficulté à le
croire. »
Stéphanie (nom fictif), jeune professionnelle de 36 ans et ex-témoin de Jéhovah, réfléchit à cette question depuis des mois. Elle estime que l’endoctrinement altère la façon de penser des témoins de Jéhovah. « Tout est tellement jugé dans la communauté : les gens que l’on fréquente, la façon dont on s’habille, la musique que l’on écoute. Tout, tout, tout. Encore aujourd’hui, trois ans plus tard, chaque matin quand je m’habille, je me demande si je suis décente. C’est fou, mais c’est tellement ancré en moi… Je n’ai pas une façon de penser normale encore, mais c’est le prix de la liberté. » Elle se rappelle les innombrables laïus dans la salle du Royaume sur l’importance de ne pas souiller son corps par le sang, martelé jusqu’à ce qu’ils soient complètement assimilés. « Ça devient une évidence, on ne se pose même plus la question, c’est comme ça. Et on nous le répète souvent pour qu’on soit assez fort pour prendre cette décision dans un cas où il faut envisager la mort. On nous disait tout le temps que la science est assez avancée pour que l’on puisse nous sauver avec d’autres types de traitements, ce qui est peut-être vrai, je ne sais pas… »
« Enfant-soldat de Jéhovah » – Dans le cas d’Éloïse Dupuis, le coroner est clair : seule une transfusion sanguine aurait pu lui sauver la vie. Les médecins ont tenté à maintes reprises de convaincre la jeune femme d’accepter une transfusion, allant jusqu’à proposer de le faire à l’insu de sa famille. Le coroner conclut donc qu’elle a fait un choix libre et éclairé et sans pression indue. « C’est bien mal connaître l’influence des sectes sur une personne », déplore Jean-Sébastien Lozeau, réalisateur, auteur et ex-témoin de Jéhovah. Comme Stéphanie, il fait la distinction entre un adulte qui décide en toute connaissance de cause de se joindre au mouvement et un enfant qui a grandi dans cette influence, sans n’avoir jamais connu d’autre réalité. Lui-même a été pris « dans cette secte-là » sans que ce soit son choix. Il se souvient encore du son du carillon et de « l’odeur de portique » lorsque des témoins de Jéhovah ont abordé sa mère pour lui demander si elle rêvait d’un monde sans guerre. Peu de temps après, il se retrouvait à son tour en veston et cravate, bible à la main, à faire du porte-à-porte, le ventre noué par la honte.
« De 5 à 13 ans, j’ai été un enfant-soldat de Jéhovah, raconte Jean-Sébastien Lozeau. Quand tu es dans une secte depuis l’enfance, on t’enlève ta personnalité, on te lave le cerveau. On ne veut pas que tu te questionnes, on te donne LA réponse. Tout le monde a la même réponse à toutes les questions, et cette réponse n’est pas contestable. Pour bien contrôler les gens, il faut répéter. Et c’est répété sans cesse, à l’infini. C’est comme le supplice de la goutte d’eau, ça finit par creuser un trou dans ta tête. Alors est-ce qu’on peut dire que c’est un consentement libre et éclairé ? La réponse est non. C’est impossible de faire un choix libre et éclairé quand tu as grandi dans une secte parce que tu n’arrives pas à réfléchir par toi-même. » La peur de perdre sa famille est évidemment une pression indue, estime-t-il. Mais encore plus, c’est la peur de déplaire à Dieu et de perdre la vie éternelle qui conditionne les témoins de Jéhovah. « Cette pression-là, tu te l’imposes à toi-même. Et même s’il n’y avait pas de témoin lorsque les médecins ont proposé à Éloïse Dupuis de lui faire une transfusion de sang, elle sait que Dieu la voit et cette peur-là, c’est plus fort que tout. Parce que si tu faillis à ta foi, tu ne vivras pas éternellement dans le paradis. Alors elle se disait sans doute que c’est bien triste de mourir, mais qu’elle allait vivre la vie éternelle avec son bébé au paradis. »…
Tribunaux. Le coroner, lui, s’en est tenu aux dispositions des lois actuelles, notamment le Code civil, qui indique clairement que « nul ne peut être soumis sans son consentement à des soins, quelle qu’en soit la nature… »… La situation est toutefois différente pour les enfants, note l’avocat et auteur Michel Morin, qui met la touche finale à un livre sur les témoins de Jéhovah. « Les tribunaux ont statué que même si les parents refusent une transfusion sanguine pour leur enfant en raison de leurs croyances religieuses, les médecins peuvent procéder. »
Selon lui, cette règle devrait être applicable aux adultes également. « On présume qu’il s’agit d’un consentement libre et éclairé et que leurs croyances n’ont pas altéré leur jugement. Mais ma prétention, c’est que lorsque l’endoctrinement est tel qu’il affecte le jugement d’une personne, qu’elle ait 17 ou 57 ans, son jugement n’est pas plus éclairé. »
Un choix personnel. Contacté par Le Devoir, le porte-parole des témoins de Jéhovah au Canada, Jonathan Ursuliak, répète qu’Éloïse Dupuis n’était pas endoctrinée. « Quand on parle d’endoctrinement, on parle de quelqu’un qui ne peut pas raisonner par lui-même. Ici, on ne parle pas d’endoctrinement, c’est un choix personnel face à l’étude des Écritures, c’est une décision religieuse. » – Celui-ci se dit « attristé » par la mort d’un membre de sa communauté, mais répète qu’il existe des traitements autres que la transfusion sanguine, et ce, malgré les conclusions du coroner qui écrit clairement qu’il s’agissait de la « seule solution qui existait pour Mme Dupuis ».
« D’autres médecins en seraient peut-être venus à une autre conclusion », répond M. Ursuliak, qui se dit néanmoins « satisfait » du rapport.
Est-ce que la menace d’être excommunié et de perdre ses proches peut être perçue comme une pression indue ? « Sans doute, si c’était vrai, répond le porte-parole. Ce sont des choses qui sont mentionnées, mais ce n’est pas le cas. On ne va pas dire à quelqu’un qu’il va tout perdre s’il prend du sang, ce n’est pas vrai. Il y a tellement de circonstances différentes, on doit prendre chaque situation selon ses propres circonstances. [L’excommunication] n’est pas automatique. »…
Témoins de Jéhovah: le crime parfait
PIERRE ASSELIN – LE SOLEIL15 novembre 2017 (Canada) – Si un groupe, religieux ou autre, faisait pression sur ses membres, disons de jeunes mères qui viennent d’accoucher, pour qu’elles entreprennent une grève de la faim au péril de leur vie, que pourrait-on faire pour l’empêcher? La réponse est : rien. Une fois que la personne a adopté ces valeurs, l’État n’a aucun recours pour l’empêcher de passer aux actes, si telle est sa « volonté ». Les Témoins de Jéhovah sont responsables de la mort d’Éloïse Dupuis. C’est leur enseignement, leur prosélytisme, leurs pressions morales qui ont créé les conditions ayant mené à ce tragique cul-de-sac et fait en sorte que la jeune mère refuse la simple transfusion sanguine qui lui aurait sauvé la vie. «La seule solution médicale qui existait pour Mme Dupuis afin de recouvrer la santé consistait à recevoir des produits sanguins…», a conclu le coroner Luc Malouin dans le rapport qu’il vient de rendre public.
La mort de cette jeune mère, qui avait toute la vie devant elle, est le crime parfait dont tout le monde se lave les mains.
Pendant qu’on déchire nos chemises sur le port d’un foulard par des employés de l’État, au nom de la neutralité religieuse, un groupe religieux peut empêcher des médecins de poser les gestes qui empêcheraient une mort aussi évitable qu’inutile…
Une étude réalisée en 2008 aux Pays-Bas, sur la mortalité et la morbidité (complications médicales) en santé maternelle, concluait que les femmes membres des Témoins de Jéhovah étaient six fois plus à risque de mourir de complications dans la grossesse ou l’accouchement que la population en général. Et le risque devient exponentiel dans les cas où la mère se voit prescrire une transfusion sanguine. Les femmes membres des témoins de Jéhovah sont 130 fois plus à risque de mourir que les autres – oui 130 fois – lorsqu’une transfusion sanguine est requise pendant un accouchement, ont constaté les auteurs…Une loi ne pourrait-elle pas être envisagée si son application est limitée aux seuls cas qui obligent à choisir entre la vie et la mort? Il ne s’agit aucunement de dicter des croyances. L’État doit plutôt se donner des outils législatifs pour amener un groupe à prévoir, et promouvoir, des dérogations lorsqu’un membre est confronté à une décision entre la vie et la mort, au seul nom de ses croyances. C’est pourtant simple. Aucun groupe ne devrait avoir le pouvoir d’exiger un sacrifice humain pour satisfaire sa foi.
«Le consentement d’un témoin de Jéhovah de longue date n’est pas éclairé » (avocat)
Journal de Montréal – AGENCE QMI., 15 novembre 2017 – Éloïse Dupuis, cette jeune femme qui est morte au bout de son sang après un accouchement à l’Hôtel-Dieu de Lévis en octobre 2016, avait signifié à de nombreuses reprises qu’elle ne souhaitait pas recevoir de transfusion sanguine si un problème devait survenir…
Michel Morin, un avocat qui s’est particulièrement intéressé aux Témoins de Jéhovah, mais également à la mort d’Éloïse Dupuis, prépare un livre sur cette affaire. «Cette histoire nous amène à réfléchir sur la notion du refus de soins. Dans notre Code civil, il est prévu que l’on peut refuser des soins. Il faut toutefois distinguer la lettre et l’esprit de la loi… Le cas d’Éloïse Dupuis soulève la question du consentement libre et éclairé. Selon l’avocat, les convictions profondes d’Éloïse Dupuis, acquises depuis l’enfance, ainsi que son endoctrinement depuis son plus jeune âge ne lui permettaient pas de faire un choix libre et éclairé. «Un consentement libre et éclairé, c’est un consentement sans contrainte, menace ou pression. Je n’y crois pas. Elle est née dans une famille Jéhovah. Toute sa vie durant, on lui a continuellement répété que c’était contre la volonté de Jéhovah d’avoir des transfusions sanguines. Qu’elle serait privée du paradis si elle acceptait une transfusion sanguine, qu’elle serait rejetée par sa famille et par tout le monde», a souligné Michel Morin. «Il m’apparaît évident que le consentement d’un Témoin de Jéhovah qui est dans le regroupement depuis des années n’est pas éclairé», a-t-il ajouté.
Pseudo-science – Il précise également que les transfusions sanguines ne sont plus permises chez les Témoins de Jéhovah seulement depuis 1961, et qu’auparavant, elles se déroulaient sans anicroche. Par ailleurs, l’avocat précise que le regroupement des Témoins de Jéhovah propage de fausses informations sur cette intervention médicale qui permet de sauver des vies. «Il n’existe aucun motif médical sérieux qui fait en sorte qu’on devrait refuser des transfusions. En plus d’invoquer des motifs religieux, on avance des théories pseudo-médicales sur les risques liés à une transfusion sanguine. On dit notamment que les risques sont très élevés, que la personnalité du donneur se transfère à la personne qui reçoit le sang, ce qui n’est absolument pas fondé», a dit l’avocat. Le livre qu’il prépare, Ils ont tué Éloïse Dupuis, parution en 2018.
Mourir au bout de ses croyances
ARIANE KROL – La Presse le 15 novembre 2017 – La mort de deux témoins de Jéhovah ayant refusé une transfusion sanguine à la suite de leur accouchement est profondément choquante, mais nous ne pouvons pas y faire grand-chose sans sacrifier nos propres valeurs de libertés individuelles.
Éloïse Dupuis était âgée de 27 ans, Mirlande Cadet, de 46 ans. La première venait de donner naissance à son premier enfant, la seconde en avait déjà six. Elles sont mortes à moins de deux semaines d’intervalle en octobre 2016. Elles ont eu d’importantes complications à l’accouchement, mais le déroulement aurait été nettement moins dramatique si elles n’avaient pas refusé les transfusions, montrent les rapports publiés hier par le coroner Luc Malouin. Il y a quelques décennies à peine, c’est le manque d’argent qui privait les patients des soins de santé les plus élémentaires. Aujourd’hui, ce sont leurs convictions personnelles. On revient de loin, mais on n’avance pas tous dans la même direction. Les hôpitaux St Mary’s et Hôtel-Dieu-de-Lévis n’ont donc pas pu faire tout ce qui était médicalement requis dans les circonstances. Ils ont dû se contenter de ce qui était légalement possible. Dans le cas de Mme Cadet, les soignants ont dû attendre environ six heures avant de pouvoir effectuer une transfusion, le temps que le mari, qui était son mandataire, accepte d’aller contre la volonté de la patiente. Malgré la grande quantité de produits sanguins utilisés, son état s’est dégradé et elle est morte le lendemain. L’impact de ce délai n’a pas pu être déterminé avec certitude. Ce qui est évident, par contre, c’est que la procédure optimale n’a pas pu être appliquée. Le cas de Mme Dupuis est encore plus criant. Recevoir des produits sanguins étant le seul traitement possible pour éviter le décès, elle est morte au bout de six jours. En dépit des interventions répétées du personnel soignant, la patiente a maintenu son refus en des termes on ne peut plus clairs. Son conjoint, qui était son mandataire, a pris le relais avec ses parents lorsqu’elle s’est retrouvée dans un état semi-comateux. Malgré tout ce nous pouvons penser de l’endoctrinement des religions et des sectes, le refus de ces patientes était, au sens des tribunaux, libre et éclairé, démontre le coroner dans son rapport… Il faut cependant se rappeler que le refus de traitement et la liberté de religion n’arrivent pas de nulle part – ils découlent du principe de liberté individuelle auquel nous sommes farouchement attachés. Et que brimer ces droits lorsqu’ils ne font pas notre affaire ouvrirait inévitablement la porte à d’autres restrictions qui nous seraient encore plus insupportables. http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/ariane-krol/201711/14/01-5143578-mourir-au-bout-de-ses-croyances.php
Témoignage – Une vie de violences ordinaires parmi les Témoins de Jéhovah.
Trimestriel du GEMPPI- DECOUVERTES SUR LES SECTES ET RELIGIONS n° 116 1eroctobre 2017
Je m’appelle Mélanie, j’ai 32 ans. Il y a 13 ans j’ai décidé de quitter l’organisation des Témoins de Jéhovah.
Habitant au Canada depuis 3 ans, j’ai eu la chance de découvrir qu’il existe ici des émissions qui parlent des Témoins de Jéhovah. On peut retrouver de nombreux reportages qui traitent de ce sujet. En France, par contre, c’est silence radio. Je ne connais pas les raisons de ce silence mais je pense qu’il est grand temps de le briser.
Je témoigne aujourd’hui pour raconter les pressions et les manipulations que j’ai subies. Vous ne trouverez pas ici de débats concernant leurs croyances. La liberté est une valeur qui est chère à mon cœur et je crois fermement que chacun est libre de croire et de penser ce que bon lui semble du moment que cela ne nuit à personne d’autre. Si vous souhaitez entrer plus dans les détails, de nombreux sites internet existent* qui vous aideront à y voir plus clair sur les doctrines des Témoins de Jéhovah.
J’ai décidé d’écrire ce témoignage aujourd’hui, car bien que les Témoins de Jéhovah soient libres de croire en ce qu’ils veulent, ils outrepassent chaque jour leur liberté en détruisant moralement des personnes fragiles et sans défense, à commencer par les enfants.
Si vous suivez les actualités, vous savez qu’au Canada, et dans d’autres pays, une procédure judiciaire (1) a été entamée suite à des abus sexuels sur mineurs qui ont été étouffés au sein de l’organisation. Vous avez peut-être également entendu parlé du cas d’ Eloïse (2), une toute jeune maman décédée suite au refus d’une transfusion sanguine qui aurait pu lui sauver la vie.
Ces cas sont graves et il est crucial de les exposer publiquement. Mais ce dont on parle moins, ce sont les violences ordinaires que subissent chacun des membres des Témoins de Jéhovah, chaque jour.
J’ai attendu 13 ans pour témoigner. Dans les paragraphes qui suivent vous allez comprendre pourquoi il m’a fallu autant de temps pour me décider à écrire ses lignes.
Voici mon histoire :
Il y a 13 ans, alors que j’avais tout juste 19 ans, je suis passée devant un comité judiciaire. Les comités judiciaires chez les Témoins de Jéhovah sont composés de deux « anciens » minimum. Les « anciens » sont les hommes qui ont été promus à ce titre pour leur comportement exemplaire. J’insiste sur le fait que seuls les hommes peuvent avoir accès à ce statut. C’est donc deux hommes qui m’ont jugée dans le cadre d’un comité judiciaire. J’ai été accusée de fornication. À 19 ans, j’ai eu envie d’avoir un petit ami. Bien entendu, j’ai été dénoncée et accusée. La délation est une pratique courante parmi les Témoins de Jéhovah.
Lors de mon passage devant ce comité, les questions qui m’ont été posées ont été les suivantes « Te repends-tu de tes actions ? » « Promets-tu de ne plus commettre ces péchés ? ». Je souligne au passage que les mêmes questions sont posées à tous, que vous soyez alcoolique, que vous ayez des relations sexuelles en dehors du mariage ou que vous soyez un pédophile.
N’estimant pas avoir commis un péché grave en ayant des relations sexuelles consentantes avec mon petit ami, j’ai répondu « non » à ces questions. Les « anciens » m’ont alors avertie que j’allais être exclue et que cela impliquait que j’allais perdre mes amis Témoins de Jéhovah et ma famille. Si je m’étais « repentie » j’aurais été punie et surveillée de près par tous les membres de la communauté.
Pour résumer la situation, parce que j’avais décidé d’avoir une vie d’adolescente « normale », j’allais être privée de ma famille et de tous mes amis. En effet, ayant élevée parmi les Témoins de Jéhovah depuis toute petite, tous mes amis l’étaient également.
Être élevée parmi les Témoins de Jéhovah, cela implique suivre les principes de la Bible. Certains de ces principes sont purement moraux : ne pas fumer, ne pas boire d’alcool, ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage, ne pas voler…
D’autres ont, à mon avis, pour but d’éviter que les membres ne se « mélangent » avec les non-membres qu’ils appellent les « gens du monde ». Entre autres : ne fêter ni Noel, ni Pâques, ni les anniversaires, ne pas participer au carnaval, ne pas souhaiter la bonne année, ne pas fêter les Rois…
Ces principes sont « inculqués » (c’est le mot qu’ils utilisent) aux enfants et aux adultes de la manière suivante : rien n’est interdit mais si tu enfreins ces lois, Dieu, tes parents et les autres membres de la communauté vont être très tristes.
Lorsque j’étais enfant, tous mes camarades participaient au carnaval de l’école, organisaient des gouters d’anniversaire, prenaient part à la décoration de la salle de classe pour Noel… Je n’y participais pas même si j’en avais envie, parce qu’on m’avait expliqué que cela ferait de la peine à Dieu, à ma famille et à toute la communauté. Ce qui était le plus dur, ce n’était pas de ne pas participer à ces célébrations, mais plutôt le sentiment d’être toujours différent, à part. J’avais besoin de me fondre dans la masse mais la communauté ne m’y a pas autorisée.
À l’adolescence, les célébrations sont devenues moins nombreuses et il m’était plus facile de ne pas dévoiler mon appartenance aux Témoins de Jéhovah. Le plus difficile était le porte à porte. Avec mes amis, nous avions toujours tellement peur qu’un camarade ouvre la porte. Quand cela arrivait, l’angoisse de ce qu’il allait se passer ensuite à l’école me paralysait. J’avais honte de ressentir cela, j’avais l’impression d’être une mauvaise chrétienne. Je ne pense pas me tromper en disant que tous les adolescents de ma congrégation ressentaient la même chose.
Toute mon enfance et mon adolescence, je me rendais aux réunions des Témoins de Jéhovah trois fois par semaine : 1h45 le mardi soir, 1h le vendredi soir et 2h le dimanche matin. J’allais faire du porte à porte minimum 2h par semaine. Autant d’heures que je n’ai pas passées à étudier, m’amuser, profiter de ma jeunesse.
Et si parfois il m’arrivait de ne pas vouloir me rendre à une réunion ou de ne pas avoir envie de faire du porte à porte, le même discours revenait. J’étais libre de faire comme bon me semblait mais j’allais, encore une fois, décevoir ceux qui comptait sur moi.
Le chantage affectif que j’ai subi durant toutes ses années a rendu mon départ de la communauté d’autant plus difficile. Cette culpabilité qui nous est inculquée dès le plus jeune âge est un fardeau dont il est très difficile de se défaire. Si je peux raconter cela de la sorte aujourd’hui c’est que j’ai pris le recul suffisant qui me permet d’analyser plus clairement la situation. Lorsque j’étais enfant, dans cette communauté, il me semblait que tout cela était normal. J’étais persuadée que mon bon comportement me permettrait d’être « sauvée ». Voilà les grands piliers d’une éducation parmi les Témoins de Jéhovah : suis les règles et tu vivras. Si tu les enfreins, tu mourras et tu causeras de la peine à tous ceux qui t’aiment.
Lorsque que j’ai finalement décidé de quitter cette communauté, j’ai, là encore, subi de nombreux traumatismes. Parmi eux, ma mère m’a déclaré que j’étais « morte à ses yeux ». En effet, j’allais mourir lors d’Armageddon, l’intervention de Dieu sur la terre durant laquelle tous ceux qui, comme moi, font partie des « méchants » (leur terme) seront exterminés.
Lors de mon premier week-end avec mon petit-ami, les effets de la manipulation était tellement forts que j’ai eu des douleurs abdominales terribles qui m’ont gardée alitée tout le week-end. Même 13 ans après, j’ai encore des angoisses à l’approche des fêtes de Noël, auxquelles je participe désormais.
En parcourant les témoignages (3) de ceux qui comme moi en sont partis, je me suis rendue compte que mon cas est loin d’être isolé. Je me rappelle encore de cet homme qui faisait chaque nuit des cauchemars sur Armageddon, persuadé qu’il allait mourir.
Ma mère, qui est un membre actif de la communauté, est bipolaire. Je suis convaincue que les principes qu’elle s’inflige à elle-même qui lui donne l’impression de ne jamais faire assez, de ne jamais être assez bien, ne l’aident pas à aller mieux et, au contraire, la tirent un peu plus vers le bas chaque jour. Depuis de nombreuses années, je fais de mon mieux pour l’aider à supporter la maladie et ses aléas. Récemment, suite à une discussion sur les pratiques des Témoins de Jéhovah envers les excommuniés, elle a décidé que mon mauvais comportement devait être puni. J’avais osé insinuer que le rejet de ceux qui n’avaient plus les mêmes croyances s’apparentait à une pratique sectaire. Elle m’a donc annoncé qu’elle n’aurait désormais plus de contacts avec moi. Elle m’avait déjà tenu le même discours quelques années auparavant mais avait fini par revenir sur sa décision lorsque j’ai pris soin d’elle après un séjour à l’hôpital psychiatrique suite à une tentative de suicide. À ce moment-là, j’étais la seule présente à son chevet. Mon frère qui fait partie des « anciens » et fait donc figure d’exemple dans la communauté, ne s’est pas pointé. Les autres membres de la communauté qui s’appellent pourtant « frères et sœurs », non plus. Mais dans leur tête à tous je suis, encore et toujours, celle qui a « un mauvais comportement ».
Cette fois-ci, je pense qu’elle restera sur ses positions. Les anciens de sa congrégation lui ont bien expliqué qu’elle avait raison de me traiter de la sorte, que c’était pour mon bien. Ils espèrent tous ainsi me voir revenir. Et il faut avouer qu’une telle stratégie pourrait fonctionner et fonctionne d’ailleurs dans certains cas. Pour ma part, je refuse de céder à ce chantage. Malgré tout, cette situation me brise le cœur chaque jour. J’ai encore plus mal à l’idée qu’elle aussi est malheureuse, peut-être même plus que moi. Tout ça parce que sa communauté lui a dit que renier sa propre fille était la volonté de Dieu. De la même façon, si je viens à croiser quelqu’un que je connais faisant partie de la communauté, il m’ignore. Je ne me ferais jamais à cette sensation d’être un paria.
Depuis 13 ans je n’ai plus aucun contact avec ceux qui avaient fait partie de ma vie depuis toujours. Mon frère refuse de me voir et de me parler depuis une dizaine d’année. Je n’ai aucun contact avec mes neveux et je n’ai jamais rencontré le dernier qui a 5 ans. C’est le châtiment qui attend tous ceux qui souhaitent sortir de l’organisation des Témoins de Jéhovah.
Je tiens ici à signaler que les Témoins de Jéhovah ont en France le statut d’association culturelle au même titre que la « société des amis du Louvre » ou les « Journées du Patrimoine ». À ma connaissance, décider pour une raison personnelle de quitter une telle association ne fait pas de vous un rebus de la société comme c’est le cas des Témoins de Jéhovah.
Malgré les traumatismes qui restent et resteront peut-être pour toujours gravés en moi, j’ai eu la chance de m’en sortir. Peut-être que j’ai rencontré les bonnes personnes, peut-être que j’étais suffisamment forte pour subir tout ça sans lâcher, mais je pense à tous ceux qui n’ont pas cette chance ou cette force et qui subissent encore ces violences ordinaires chaque jour. Je pense à eux parce que j’en ai connus, des personnes qui voulaient partir mais avaient trop PEUR pour le faire. Peut-on vraiment parler d’organisation culturelle lorsque certains membres ont PEUR d’en partir ? Bien sûr, les violences rarement physiques ou évidentes. Mais je reste outragée par les violences psychologiques que cette organisation fait subir à ces membres. Le tout avec l’aide de la loi qui leur permet de vivre bien tranquillement dans leurs salles du Royaume, sans que jamais personne ne s’intéresse vraiment à ce qu’il se passe derrière leurs portes closes…
S’en sortir est un processus long et compliqué. Même 13 ans après, les cicatrices sont toujours là. La douleur d’être séparée de ma famille et traitée comme une chose honteuse est toujours à vif et continue de me faire mal au cœur chaque jour. J’ai tendance à toujours douter de mes choix, me demandant encore si les décisions que je prends son bien de mon propre chef ou sont encore sous l’influence de la manipulation que j’ai subie chez les Témoins de Jéhovah. J’ai refusé pendant très longtemps de dire du mal de leur communauté. L’endoctrinement est tellement fort que l’emprise que ces gens ont sur vous continue de vous suivre même après en avoir été exclu. Me reconstruire, me créer un réseau d’amis, briser mes propres schémas mentaux font partie de mon combat au quotidien. Et j’aimerai tellement que des mesures soient prises pour éviter à d’autres de vivre de cette façon.
Je suis néanmoins bien placée pour comprendre les difficultés auxquelles pourraient se frotter les autorités si elles se décidaient à se pencher un peu sur le sujet.
Mes parents sont divorcés et mon père ne fait pas partie des Témoins de Jéhovah. Lorsque j’avais 6 ans, il a entamé une procédure judiciaire pour essayer de nous faire sortir, mon frère et moi, de cette organisation. Nous sommes passés devant des juges, et des psychologues. Un éducateur spécialisé nous a suivis pendant plusieurs mois. Cependant, nous avions un bon comportement, nous avions de bonnes notes à l’école et nous étions bien éduqués. Des « anciens » nous ont également suivis et donner des conseils pour s’assurer que l’histoire n’irait pas trop loin. La justice n’a rien pu faire pour nous, surtout lorsqu’il est devenu évident que les intentions de mon père étaient loin d’être bienveillantes et que son seul but était de cesser de payer la pension alimentaire.
Cet épisode illustre bien que trouver des moyens légaux d’empêcher les abus psychologiques n’est pas une mince affaire puisque les victimes sont tellement endoctrinées qu’elles se battent bec et ongles pour prouver le contraire.
L’existence de manipulation mentale et de violences psychologiques est donc très difficile à démontrer puisque ceux qui en sont victimes n’en ont pas conscience. Néanmoins, je rappelle ici que la manipulation et le harcèlement moral au sein de la famille est un crime qui est puni par la loi française. L’article 19-1 de la Convention Internationale des droits de l’enfant déclare clairement que : « Les États parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié. ». À ce jour, au nom de la liberté de religion, des violences mentales sont infligées aux enfants Témoins de Jéhovah en France et partout dans le monde. Et personne ne dit rien…
Les Témoins de Jéhovah disposent d’un système bien rodé, ont des avocats à leur disposition pour les aider à continuer de commettre des abus en toute légalité. En témoignant aujourd’hui, je passe publiquement du statut déjà difficile d’« excommunié » à celui d’ « apostat ». Pour les membres de la communauté et pour ma famille c’est un péché grave, peut-être même le plus grave. Les membres ne font d’ailleurs pas autorisés à lire ce genre de récit. Cela permet aux dirigeants de garder la mainmise sur leur discours. J’ai longuement hésité avant de témoigner, étant consciente de la peine que cela causerait à ma mère.
Mais en le faisant, j’espère aider ceux qui luttent à y voir plus clair, à avoir le courage et la force de dire non à la manipulation et de pouvoir vivre enfin, libres…
*Quelques sites références concernant la doctrine, les pratiques …
Notes
1) Le silence des anciens : https://www.youtube.com/watch?v=3J6AvTzn9AM
2) Décès d’une témoin de Jéhovah : « Éloïse n’a pas fait un enfant pour qu’il soit orphelin » :http://beta.radio-canada.ca/nouvelle/809606/eloise-dupuis-manon-boyer-tante-plainte-police-levis
3) Par exemple cette page, mais il y en a d’autres : https://www.facebook.com/groups/extemoinsdejehovahgroupeferme/
Témoins de Jéhovah: une ado de 14 ans forcée de recevoir une transfusion
La Presse Canadienne, 20 septembre 2017, STÉPHANIE MARIN – Un juge a autorisé un hôpital montréalais à effectuer des transfusions de sang dans le cadre des traitements prodigués à une adolescente de 14 ans adepte des Témoins de Jéhovah atteinte d’un cancer, malgré son refus et «quitte à en mourir». En autorisant les transfusions, le tribunal a souligné qu’il est conforme à la loi de vouloir protéger les enfants, «parfois contre eux-mêmes», lorsque leurs décisions peuvent s’avérer fatales. Dans cette affaire, la jeune fille avait soufflé ses quatorze bougies trois mois auparavant. Elle rêvait de devenir professeure de musique. Le juge Lukasz Granosik, de la Cour supérieure, la décrit dans la décision rendue début septembre comme «une grande fille, brillante et articulée», qui réussit très bien à l’école et «présente une maturité supérieure à son âge biologique au niveau de son comportement». Mais en juin 2017, elle apprend être atteinte d’un lymphome hodgkinien, une forme de cancer, et doit entreprendre un traitement de chimiothérapie. Ce traitement nécessite souvent des transfusions de sang. À défaut de transfusion, la mort ou des dommages neurologiques irréversibles sont probables en cas d’hémorragie, note son médecin.
Or, suivant les prescriptions de sa religion, l’adolescente ne peut accepter de telles transfusions. Elle exprime alors clairement son refus et demande que ses choix et son autonomie soient respectés. Elle est Témoin de Jéhovah comme ses parents. Elle prêche depuis qu’elle a 9 ans et a été baptisée à l’âge de 12 ans de sa propre initiative et à l’insu de ses parents, est-il rapporté dans le jugement.
Transfusions de force – Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a donc demandé au tribunal l’autorisation de procéder aux transfusions sans son consentement. Il se questionne sur la maturité de la jeune fille et prétend aussi que son consentement est vicié, car elle subit des pressions de ses parents. Selon la loi, un mineur de plus de 14 ans peut refuser certains soins: l’autorisation du tribunal est donc nécessaire si ses parents ou un hôpital veulent les administrer. Dans son cas, l’hémato-oncologue qui la traite juge que son pronostic est excellent et avoisine les 97 pour cent de guérison et les 85 % de guérison sans aucune récidive ni rechute. Elle promet d’utiliser les autres traitements possibles et de n’avoir recours à une transfusion que si la vie de l’adolescente est menacée. Le juge est dans une situation où il doit respecter plusieurs principes: d’un côté l’autonomie de la jeune fille et son droit à l’intégrité physique, mais de l’autre, l’obligation légale de trancher les litiges «dans le meilleur intérêt de l’enfant». Il se doit d’évaluer la maturité de l’adolescent qui refuse des soins. Le juge analyse ainsi la position de l’adolescente. Il conclut qu’en même temps qu’elle parle de son désir de vivre et de ses rêves, «elle parle de la mort de façon désincarnée, sans émotion et presqu’avec résignation», avec un langage qui devient automatique et machinal, tel un robot.
«X (l’adolescente) insiste pour que sa volonté soit prise en compte, quitte à en mourir», peut-on lire dans la décision du juge Granosik.
Malgré son insistance et son désir clairement exprimé, le juge tranche en faveur des soins requis: «La nécessité d’une transfusion sanguine est à envisager pour sauver la vie de X ou éviter des dommages permanents à son intégrité physique.» – «Le Tribunal ne peut s’empêcher de noter le curieux détachement de X face à la mort, qui indique une certaine incompréhension du concept. Juxtaposé à sa joie et sa fierté exprimées lorsqu’elle parle de sa vie actuelle et de son avenir, le Tribunal est d’avis que sa maturité en ce qui concerne la représentation et la compréhension de l’abstrait n’est pas totalement acquise», poursuit le juge. Bref, son intérêt «exige avant tout la protection de sa vie», écrit-il.
Le CUSM a ainsi été autorisé, pour une durée d’un mois, à administrer des transfusions sanguines à la jeune fille si elles sont nécessaires.
La Cour suprême s’est penchée à de nombreuses reprises sur le droit des Témoins de Jéhovah de refuser des transfusions sanguines. En ce qui concerne les adolescents, l’arrêt-clé provient du Manitoba et date de 2009. Dans une décision partagée de six contre un, la Cour suprême a tranché qu’une personne mineure (dans ce cas une adolescente de 14 ans également) devrait avoir la possibilité de prendre des décisions de nature médicale, mais que le tribunal doit avoir le pouvoir d’intervenir lorsqu’une vie humaine est en danger.
Un juge ordonne de transfuser un nouveau-né témoin de Jéhovah
Le Soleil, le 14 juillet 2017, par ISABELLE MATHIEU – (Québec) Éva (prénom fictif) est née mercredi au CHUL. Mais pour la garder en vie, les médecins ont dû obtenir une autorisation de la cour, devant le refus de ses parents, témoins de Jéhovah, d’accepter une transfusion sanguine. Le hasard fait parfois drôlement les choses. Jeudi, le juge Alain Michaud de la Cour supérieure rendait une décision ordonnant à l’Hôtel-Dieu de Lévis de donner accès au dossier médical d’Éloïse Dupuis, cette jeune mère témoin de Jéhovah morte l’an dernier après avoir refusé une transfusion sanguine à la suite de son accouchement. Le même jour, la Cour supérieure reçoit un appel des avocats du CHU de Québec qui réclament l’intervention du tribunal pour sauver un bébé dont les parents font partie du même groupe religieux. La petite Éva, qui a à peine 24 heures de vie, est hospitalisée à l’unité des soins intensifs du Centre mère-enfant. L’enfant est née avec une masse abdominale. Elle doit être opérée dans les plus brefs délais, disent ses médecins. Sans intervention chirurgicale, «cela pourra résulter au décès de l’enfant», écrivent les médecins dans leur requête. Il est impossible, ajoutent les médecins, d’entreprendre cette chirurgie sans que l’équipe médicale en place puisse au besoin recourir à des transfusions de produits sanguins. Les parents d’Éva, un couple de témoins de Jéhovah qui vit dans la région de Bellechasse, sont au courant de l’état de santé de leur bébé. Ils se disent d’accord avec la chirurgie. Toutefois, les parents ont indiqué aux médecins qu’en tant que témoins de Jéhovah, ils refusent toute transfusion de produits sanguins pour des motifs religieux. Pour eux, comme pour leurs enfants. Le dossier doit alors être judiciarisé. Dans sa requête pour obtenir une autorisation de soins, le centre hospitalier plaide que «le droit à la vie et à la sécurité de l’enfant des défendeurs doit avoir préséance sur la liberté de croyances religieuses des défendeurs».Un peu avant 17h jeudi, moins d’une heure après avoir reçu l’avis, le juge Robert Legris est assis dans une salle d’audience au troisième étage du palais de justice de Québec. Les médecins traitants sont au bout du fil. Ils expliquent au juge la nature de l’intervention chirurgicale qu’ils veulent faire de toute urgence. Une intervention risquée, précisent-ils, qu’il y ait transfusion sanguine ou pas. Le juge Robert Legris fait appeler le père d’Éva. Au téléphone, le père confirme au juge qu’il refuse toute transfusion sanguine. Après quelques minutes d’audience, le juge de la Cour supérieure autorise le CHUL ou tout autre établissement qui offrirait des soins à procéder aux transfusions de produits sanguins requises par l’état d’Éva. Son jugement est exécutoire. À partir de cette minute, les médecins pouvaient se mettre à l’oeuvre.
Opération refusée à un Témoin de Jéhovah
20 Minutes, 30 juin 2017 – Un patient s’est vu refuser une opération parce qu’il n’acceptait pas de transfusion d’urgence pour des motifs religieux. À juste titre, selon le tribunal cantonal bernois. Le tribunal cantonal bernois estime que l’hôpital n’a pas enfreint la loi… L’homme souffrait d’une hernie discale et avait été inscrit pour l’opération auprès d’un hôpital répertorié du canton de Berne par un médecin. Ce dernier avait souligné dans le formulaire que son patient était témoin de Jéhovah. L’opération lui a été refusée, car le patient ne voulait pas que le personnel lui fasse une transfusion de sang en cas de besoin. Quelques jours avant l’opération, l’anesthésiste lui avait présenté une déclaration de consentement spécialement adaptée à sa communauté religieuse, stipulant que les médecins ont le droit de pratiquer une transfusion de sang en cas d’urgence. L’hôpital en question n’était pas prêt à laisser un patient se vider de son sang, cela allant à l’encontre de l’éthique professionnelle. De son côté, le patient a argué qu’une intervention si routinière ne nécessitait aucune transfusion sanguine. Il estime que l’opération lui a été refusée en raison de ses convictions religieuses. Ce n’est pas parce que la probabilité d’une transfusion sanguine est faible qu’il faut en conclure que l’hôpital n’a pas basé sa décision sur des raisons médicales, souligne le Tribunal cantonal bernois dans son jugement. La Berner Zeitung en a fait écho dans ses pages vendredi.
Les juges n’ont pas reconnu la discrimination raciale. Celle-ci pourrait être invoquée si l’hôpital refusait d’opérer certains patients à cause de leur race, ethnie ou religion. Ce n’est pas le cas ici, puisque le témoin de Jéhovah a requis des conditions spécifiques pour l’opération. Sur le plan médical, la fin de l’histoire se termine toutefois bien pour le patient. Il a rapidement trouvé un établissement d’accord de l’opérer à ses conditions à la date prévue. Les transfusions de sang sont considérées comme un péché chez les Témoins de Jéhovah. Plusieurs passages bibliques les interdisent, peut-on lire sur leur site officiel. Si des membres acceptent une transfusion sanguine, même lorsque le pronostic vital est engagé, ils sont exclus de la communauté s’ils ne se repentent pas.
http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Operation-refusee-a-un-Temoin-de-Jehovah-12693607
Abus sexuels : demande en recours collectif contre les Témoins de Jéhovah
Radio-Canada, 15 septembre 2017, enquête de Pasquale Turbide – Une requête pour autorisation d’une action collective vient d’être déposée contre les Témoins de Jéhovah en Cour supérieure du Québec. Le recours est déposé au nom des victimes d’abus sexuels, adultes et enfants, qui estiment avoir été mal protégés par les dirigeants des Témoins de Jéhovah au Canada et de la société mère aux États-Unis. Un texte de d’Enquête – Selon nos informations, il s’agirait du premier recours collectif de cette nature qui viserait les Témoins de Jéhovah, un mouvement qui fait déjà l’objet de plusieurs poursuites individuelles aux États-Unis. Dans la requête québécoise, on reproche aux Témoins de Jéhovah « d’avoir mis sur pied et d’avoir maintenu une organisation religieuse au sein de laquelle les figures d’autorité ont pu commettre des agressions sexuelles en toute impunité ». On accuse aussi les Témoins de Jéhovah « d’avoir créé un environnement qui protège les agresseurs sexuels de personnes mineures », notamment « en entravant la dénonciation aux autorités laïques » comme la police ou la Direction de la protection de la jeunesse. Cette poursuite vise la société Watchtower de Toronto, la société mère des Témoins de Jéhovah au Canada, mais aussi les plus hautes sphères américaines de l’organisation religieuse, parce que c’est dans l’État de New York que les politiques qui réglementent la vie et les pratiques religieuses des Témoins de Jéhovah sont élaborées par un groupe de sept dirigeants appelé Collège Central. La requête pour autorisation d’une action collective a été déposée au nom de Lisa Blais, une Québécoise née en 1972. Elle affirme avoir été abusée pendant des années par son frère Témoin de Jéhovah comme elle. Elle a dénoncé ses abus allégués lorsqu’elle avait 16 ans, et elle estime que les Témoins de Jéhovah n’ont rien fait pour la protéger. Les allégations n’ont pas été prouvées en cour. Les victimes réclament 250 000 $ par personne pour des dommages moraux et punitifs. Ce sera maintenant à la Cour supérieure de déterminer si la demande est suffisamment fondée pour autoriser cette action collective.
Une autre demande de recours collectif contre les Témoins de Jéhovah en Ontario
Radio-Canada – le 2 octobre 2017 – Le requérant, un résident de l’Alberta, affirme avoir été agressé sexuellement lorsqu’il était enfant par un témoin de Jéhovah en position d’autorité. Il réclame 66 millions de dollars aux maisons mères canadienne et américaine de la société Watchtower, parce qu’il estime que les politiques internes des Témoins de Jéhovah créent un environnement favorable aux pédophiles.
Le recours englobe toutes les victimes canadiennes qui auraient été agressées par des témoins de Jéhovah. Une demande d’action collective similaire a déjà été déposée auprès de la Cour supérieure du Québec le mois dernier.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1059175/demande-recours-collectif-temoins-de-jehovah-ontario
Le silence des anciens
L’émission Enquête présente un reportage sur ce sujet à 21 h (HE) sur ICI Radio-Canada Télé.
JEUDI 14 SEPTEMBRE 2017 à 21 h – Radio- Canada, Enquête – LE SILENCE DES ANCIENS – Enquête plonge de nouveau dans l’univers des Témoins de Jéhovah. Après avoir exposé l’an dernier l’existence de tribunaux religieux parallèles chez les Témoins, notre équipe révèle cette fois-ci les conséquences dramatiques de leur obsession du secret pour une jeune victime d’abus sexuels. Enquête raconte l’histoire de Pénélope, une ex-témoin qui allègue avoir été abusée depuis l’âge de 10 ans par un ami de sa famille. Cet homme aurait fait une autre victime avant elle et des haut placés des Témoins auraient alors été mis au courant. Et si Le silence des anciens avait empêché justice d’être rendue?
Témoins de Jéhovah: fini, le porte-à-porte avec maman
Le Soleil, le 13 septembre 2017, par IAN BUSSIÈRES – (Québec) Un père de famille de la Montérégie a eu gain de cause contre son ex-femme, membre des Témoins de Jéhovah, alors que la Cour d’appel a confirmé que celle-ci ne pourrait plus amener leurs filles de 9 et 12 ans faire du porte-à-porte avec elle. La mère des deux jeunes filles, âgée de 41 ans, contestait un jugement rendu par la juge Sophie Picard de la Cour supérieure le 11 novembre. Ce jugement donnait raison à Jacques (nom fictif), le père de famille qui a la garde partagée des deux préadolescentes. La juge de première instance avait ainsi rendu des ordonnances pour que les filles ne fassent plus de porte-à-porte pour tenter de convertir les gens et qu’elles ne participent plus aux rencontres à la salle du Royaume des Témoins de Jéhovah les soirs de semaine précédant une journée d’école. La mère, représentée par deux avocats de la congrégation, Me Sylvain Deschênes et Me Jayden McEwan, reprochait à la juge Picard d’avoir fondé ces ordonnances sur de simples opinions et de ne pas faire preuve de neutralité religieuse. Les juges Nicholas Kasirer, Martin Vauclair et Marie-Josée Hogue de la Cour d’appel n’étaient cependant pas d’accord avec cette analyse. «L’appelante ne démontre pas que la juge a rendu les ordonnances pour un motif étranger à l’intérêt des enfants. Que la preuve ait placé la juge devant des tensions palpables et déraisonnables découlant d’un désaccord sur les pratiques religieuses ne signifie pas qu’elle-même ait sombré dans un raisonnement inapproprié et illégal», ont déclaré les juges dans leur décision rendue en juin.
Intérêt des enfants – Au contraire, les juges estiment que la juge Picard a justement tenu compte de l’intérêt des enfants. «La preuve montre un investissement considérable de temps de la part de la mère dans la pratique de sa religion et une bonne partie de cette implication est faite avec les enfants. […] Pour elle, la religion prend le dessus sur tout, incluant l’intérêt de ses enfants», écrivent-ils. Les juges précisent également que malgré les craintes personnelles du père envers les Témoins de Jéhovah et leurs pratiques religieuses, la juge Picard n’avait pas interdit la participation des enfants à cette religion et qu’elle balisait plutôt l’investissement de temps en fonction de l’intérêt des enfants.
La mère n’avait d’ailleurs pas respecté une décision judiciaire dont l’esprit était d’éviter aux enfants de participer à des réunions religieuses les soirs précédant un jour d’école, soit le jeudi soir, en modifiant la journée de la réunion au mardi, un autre jour d’école. La juge de première instance avait noté la fatigue des deux jeunes filles, rapportée par leur père, lorsqu’elles étaient amenées à ces réunions les soirs de jours d’école, indiquant que la récurrence de telles activités était contraire à leur meilleur intérêt.
Porte-à-porte – Alors que la mère prétendait que les filles étaient heureuses de faire du porte-à-porte, le père témoignait en disant qu’elles ne s’ennuyaient pas de cette activité les journées où il avait leur garde. La Cour d’appel a aussi noté que la pratique du porte-à-porte n’était pas aussi encadrée que la mère le prétendait. L’une des filles a d’ailleurs raconté avoir fait du porte-à-porte seule et qu’un inconnu l’aurait alors amenée au sous-sol de sa maison pour lui montrer des lézards. «Les conclusions de la juge trouvent appui dans la preuve qui était contradictoire sur la question du meilleur intérêt des enfants. La juge ne donne raison ni au père ni à la mère, mais tranche en fonction de la preuve et des critères applicables», concluent les juges Kasirer, Vauclair et Hogue.
C’est pour ses deux filles âgées de 9 et 12 ans que Jacques (nom fictif), un pharmacien de la Montérégie, a décidé d’affronter devant les tribunaux son ancienne femme membre des Témoins de Jéhovah. La Cour d’appel a donné gain de cause à Jacques sur toute la ligne au mois de juin et, dimanche, le délai durant lequel son ex-épouse pouvait en appeler devant la Cour suprême a expiré. «Avant d’ouvrir mon portefeuille et de foncer, j’avais dit à mes filles que leur mère voulait m’amener en cour pour qu’elles puissent continuer à faire du porte-à-porte. Je leur ai demandé si elles souhaitaient continuer à en faire ou si elles préféraient que je les défende pour qu’elles n’en fassent plus. Elles m’ont demandé de les défendre», raconte au Soleil l’homme de 41 ans, diplômé de la faculté de pharmacie de l’Université Laval. Celui-ci ajoute que rares sont les causes qui vont jusqu’au bout et où d’ex-époux se disputent sur la façon de faire pratiquer la religion à leurs enfants, encore davantage lorsqu’il est question des Témoins de Jéhovah. «Il n’y a pas beaucoup de jugements qui ont été rendus. Certains n’ont simplement pas les moyens d’aller devant les tribunaux alors que la congrégation envoie ses avocats pour défendre ses membres. D’autres acceptent de négocier avec les avocats des Témoins. Moi, ils m’ont appelé pour négocier et j’ai refusé», poursuit Jacques. Il ajoute que son avocate, Me Nathalie Madore, a réussi à éviter le terrain glissant de la liberté de religion, qui permet aux Témoins de Jéhovah d’amener leurs enfants lors de leurs activités religieuses, en utilisant plutôt les articles du Code civil du Québec qui stipulent qu’il faut toujours privilégier l’intérêt de l’enfant. Contrairement à son ex- femme, Jacques n’avait jamais été membre des Témoins de Jéhovah. Il a toutefois assisté à leurs réunions durant trois mois après son mariage en 2000 avant de cesser parce que les enseignements et les exigences du mouvement, qu’il assimile maintenant à une secte, contrevenaient à ses principes. Les différends au sujet de la participation des enfants au mouvement auront finalement raison du couple en 2014 .
Fêtes – «Ce n’est pas facile… le mouvement entre dans la tête des enfants. Au départ, mes filles avaient peur de fêter leurs anniversaires parce que le mouvement l’interdit», donne-t-il comme exemple. Jacques trouvait également particulier que les fêtes comme Noël, Pâques et l’Halloween ne puissent être célébrées ou soulignées. Il déplore également les préjugés négatifs véhiculés par le mouvement envers les homosexuels et le fait que le tabagisme soit vu comme un péché, de même que le fait de recevoir des transfusions sanguines.
«Je mets mes filles en garde contre certaines choses, mais au lieu de dénigrer le mouvement, je préfère leur montrer ce qu’est la vie d’une personne qui n’est pas dans une secte. J’ai vu que ça les rendait plus heureuses», conclut Jacques.